Emmanuel Macron creuse l’écart sur un peloton de quatre candidats qui se resserre
Pour ce deuxième sondage présidentiel incluant la potentielle candidature de Christiane Taubira, l’ancienne Garde des Sceaux voit son score se réduire à 4,5% (-2,5 points). Une baisse importante en comparaison avec les intentions de vote que nous avions mesurées il y a deux semaines, au moment de la déclaration de sa potentielle candidature. Elle réalise ses meilleurs scores auprès des Multiculturalistes (23%) et des Progressistes (20%), soit de clusters très attachés aux enjeux culturels et sociétaux. Elle est, en revanche, faible dans la plupart des autres groupes, y compris les clusters qui composent les coalitions traditionnelles de la gauche (Sociaux-Démocrates, Solidaires et Révoltés).
Emmanuel Macron est en progression à 23%, profitant sans doute de la baisse de Christiane Taubira et dans une moindre mesure de celles de Yannick Jadot et de Valérie Pécresse. Le chef de l’Etat obtient un score écrasant parmi les Centristes (81%) et atteint des niveaux élevés parmi les Sociaux-Démocrates (49%), les Sociaux-Républicains (41%), les Libéraux (37%) et les Progressistes (31%). A ce stade de la campagne, il parvient à faire converger sur sa probable candidature une coalition électorale pourtant dispersée et opposée sur certains enjeux clivants telles que les questions sociétales ou identitaires, mais que réunit une demande fondamentale de stabilité et une relative confiance dans les élites.
Valérie Pécresse est en très légère baisse à 15% (-1). Elle conserve sa première place auprès des Libéraux (42%), mais à cinq points seulement d’Emmanuel Macron qui la concurrence particulièrement au sein de ce cluster décisif pour l’avenir de la candidate des Républicains. Elle réalise également des scores supérieurs à sa moyenne auprès des Conservateurs (23%), des Anti-Assistanats (20%) et des Identitaires (20%), mais sans parvenir à imposer son leadership au sein de ces clusters qui ont fait le succès des candidatures de droite par le passé.
A Egalité avec Valérie Pécresse et en très légère hausse, Eric Zemmour obtient 15% (+1) des intentions de vote cette semaine. Il arrive nettement en tête parmi les Identitaires (43%) qui constituent, pour l’instant, le cœur de son électorat. Il obtient aussi des scores élevés dans des clusters où il est engagé dans une intense concurrence avec Valérie Pécresse (Conservateurs, Anti-Assistanats) et Marine Le Pen (Sociaux-Patriotes et Anti-Assistanats).
Marine Le Pen est, elle aussi, en légère hausse et obtient 14,5% des intentions de vote (+1,5). Elle domine nettement dans les trois clusters antisystèmes, identitaires et populaires : Réfractaires (38%), Sociaux-Patriotes (41%), Eurosceptiques (47%). Ce sont ces clusters populaires qui permettent à Marine Le Pen de conserver toutes ses chances de qualification pour le second tour.
Au sein de la gauche, les rapports de force restent globalement stables. Jean-Luc Mélenchon progresse d’un point à 13%, bénéficiant sans doute à la marge du recul de Christiane Taubira. Il réalise, et de loin, ses meilleurs scores dans les trois clusters qui représentaient déjà en 2017 le cœur de sa coalition électorale : Multiculturalistes (41%), Solidaires (44%) et Révoltés (50%).
Les autres candidatures de gauche restent à des niveaux modestes. Yannick Jadot est mesuré à 4% (-1) cette semaine. Alors que les principaux candidats ont tous, sans exception, des clusters forts où ils occupent une position de leadership, le candidat écologiste ne parvient à s’imposer dans aucun de nos seize groupes. Y compris dans les clusters les plus sensibles aux enjeux écologiques et les plus en phase avec les valeurs portées par EELV, il n’obtient que des résultats relativement modestes : 17% chez les Multiculturalistes et 14% chez les Progressistes. Pris en tenaille entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, il ne parvient pas, pour l’instant à faire exister son offre politique dans cette campagne électorale.