Cluster17

Baromètre hebdomadaire S04 : Présidentielle 2022

Réalisé en partenariat avec Marianne

Une élection présidentielle qui suscite peu d’attente dans l’électorat

Comme la semaine dernière, notre baromètre se caractérise par une très grande stabilité dans les rapports de forces. Emmanuel Macron est, en conséquence, toujours largement en tête avec un score (22,5%) très proche de celui qu’il avait obtenu lors du premier tour de la présidentielle en 2017. Plus que par son niveau, cette large avance s’explique principalement par la très grande dispersion des voix que l’on enregistre à ce stade de la campagne. Les seconds, à égalité cette semaine, Marine Le Pen et Eric Zemmour (14,5% chacun), se neutralisent partiellement et se trouvent en conséquence à 8 points du Président de la République en exercice. Valérie Pécresse est quasiment au même niveau avec 14% d’intentions de votes. Pour l’instant, aucune dynamique ne vient départager ces trois candidatures. A gauche, c’est également l’inertie qui domine. Il faut cependant souligner que notre enquête a été réalisée avant les résultats de la primaire populaire et ne peut donc en mesurer les éventuels effets.

Présidentielle 2022 Certitude de vote

Depuis la dynamique en faveur d’Eric Zemmour enregistrée en septembre et octobre dernier et celle en faveur de Valérie Pécresse au lendemain de la primaire des Républicains en décembre, il n’y a eu aucun mouvement important au sein de l’électorat. Chaque candidat reste stable sur « ses » clusters prioritaires. Emmanuel Macron est fort parmi les Centristes, les Sociaux-démocrates, les Progressistes, les Sociaux-républicains et les Libéraux. Marine Le Pen est performante parmi les Réfractaires, les Eurosceptiques et les Sociaux-Patriotes. Eric Zemmour a pour lui les Identitaires. Jean-Luc Mélenchon capte une part importante des Multiculturalistes, des Solidaires et des Révoltés. Quant à Valérie Pécresse, son électorat est plus dispersé et elle n’a pas, pour l’instant, de clusters qui lui soient largement acquis, signe de la double concurrence qu’elle subit avec d’un côté Emmanuel Macron et de l’autre les candidats identitaires.

Présidentielle 2022 Intentions de vote par cluster

Cette stabilité globale, voire cette inertie, se déroule dans un contexte où l’élection suscite peu d’attente et d’intérêts et où nombre de candidats sont encore mal identifiés par les électeurs. Deux des questions posées cette semaine permettent de le comprendre. Nous avons posé aux sondés la question suivante : « Quel est votre degré de connaissance des candidats suivants pour l’élection présidentielle de 2022 ? (0 : Ne connaît pas du tout / 10 : Connaît très bien) ». Les réponses révèlent qu’à dix semaines du premier tour, la connaissance des candidats, y compris des plus « importants » est encore très inégale. Elle varie même quasiment du simple au double. Emmanuel Macron est, fort logiquement, celui que les électeurs ont le sentiment de mieux connaître avec une note de 7,9/10. Il est suivi par les deux candidats qui se sont déjà présentés à deux reprises : Marine Le Pen (7,4/10) et Jean-Luc Mélenchon (7/10). Il est, également, intéressant de souligner la note élevée attribuée à Eric Zemmour : 6,9/10. Malgré qu’il s’agisse de sa première candidature, l’ancien journaliste est le quatrième candidat le mieux identifié, sans doute en raison de sa forte exposition médiatique, mais aussi et peut-être surtout de sa capacité à cliver et à polariser l’attention. Les autres candidats, bien que soutenus par des formations politiques de premier plan, ont des notoriétés plus faibles. C’est tout particulièrement le cas de Christiane Taubira qui dépasse tout juste la moyenne (5,3/10) et de Yannick Jadot (4,6/10). Ces scores relativement faibles indiquent soit un déficit de médiatisation, soit une difficulté à imprimer une image et un message dans l’électorat.

Quoi qu’il en soit, ils doivent être pris en compte lorsqu’on analyse les intentions de votes à ce stade de la campagne. Tester des candidatures en janvier revient, en effet, à demander aux sondés à choisir entre des candidats qu’ils connaissent très inégalement. Dans cette perspective, ces inégalités de notoriété devraient se réduire, au moins partiellement, au cours de la campagne et à mesure que l’on s’approchera du scrutin. Et il se peut que cette montée en notoriété de candidats encore mal identifiés entraîne des évolutions sensibles dans la mesure des intentions de votes à venir. De ce point de vue, les gains de notoriété de Yannick Jadot, Christiane Taubira et Valérie Pécresse seront, sans doute, bien plus importants que ceux d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Présidentielle 2022 notoriété des candidats

L’observation par clusters confirme le caractère crucial de cette dimension. La connaissance des candidats est inégale selon les clusters. Elle dépend pour une part de leur niveau de politisation. Les clusters les plus diplômés et les plus politisés sont ceux qui présentent le plus haut niveau de connaissance des candidats : Centristes, Sociaux-Démocrates, Libéraux, Multiculturalistes, Identitaires… Mais ce niveau de connaissance dépend aussi de leurs orientations idéologiques. Comme des travaux de science politique l’ont établi depuis longtemps, les électeurs s’intéressent en priorité aux candidats les plus proches de leurs convictions. Il en résulte que les clusters connaissent, en moyenne, mieux les candidats qui sont les plus proches de leurs systèmes de pensée. Il est, dés lors, intéressant de constater que Valérie Pécresse dispose encore de marges importantes de progression en termes de notoriété dans des clusters qui appartiennent à la grande famille de la droite : Conservateurs, Anti-Assistanats, Identitaires. A gauche, l’enjeu de la notoriété est encore plus marqué. Christiane Taubira est assez mal identifiée dans des clusters qui devraient être sensibles à son offre politique : Progressistes, Solidaires et Révoltés, qui sont des clusters jeunes ou populaires dont les votes se portent sur la gauche. La situation de Yannick Jadot est encore plus emblématique. Il reste très mal identifié (4,7/10) dans le cluster dont le système de pensée – progressiste sur les enjeux culturels et très pro-écologie – est pourtant le plus ajusté à son offre électorale : les Progressistes.

Présidentielle 2022 importance

L’absence de dynamique dans les intentions de vote s’explique peut-être également par le climat d’apathie citoyenne qui règne autour de l’actuelle campagne électorale. Pour le mesurer, nous avons testé toute une série de questions, dont l’une vise à mesurer les attentes des électeurs quant au résultat du scrutin. Il en résulte que 42% des sondés considèrent que « les choses resteront à peu près les mêmes quel que soit le président élu » contre 58%, soit une petite majorité qui considèrent qu’ « il importe vraiment de savoir qui gagnera l’élection présidentielle 2022 ». De tels résultats révèlent un haut niveau de morosité et de désenchantement politique dans des pans entiers de la population qui attendent peu, voire plus rien, des élections, y compris du scrutin présidentiel. Ici également, l’approche par clusters permet d’affiner l’analyse. Ce sont les clusters les plus jeunes et les plus populaires qui nourrissent le moins d’attente de l’élection en cours : Révoltés, Apolitiques, Eclectiques, Réfractaires et Eurosceptiques sont même majoritaires à considérer que « les choses resteront à peu près les mêmes quel que soit le président élu ». Si la tendance n’évolue pas, ces données pourraient annoncer un niveau historique d’abstention dans la jeunesse et les catégories populaires. Ils représentent une réelle menace pour Jean-Luc Mélenchon et, plus encore, Marine Le Pen, pour lesquels ces clusters sont cruciaux. Les clusters de classes moyennes et supérieures, tout particulièrement les plus diplômés (Libéraux, Centristes, Sociaux-Démocrates), ainsi que les clusters très idéologisés (Identitaires et Multiculturalistes) sont plus enclins à nourrir des attentes quant aux résultats du scrutin, même si le scepticisme est, malgré tout, à des niveaux élevés y compris dans ces groupes. Quoi qu’il en soit, le peu d’attente que parait susciter, au moins à ce stade, le scrutin présidentiel laisse planer un risque de forte abstention, dont on sait qu’il est susceptible de modifier sensiblement les rapports de forces électoraux.

Baromètre hebdomadaire S03 : Présidentielle 2022

Réalisé en partenariat avec Marianne

Arrêt de la tendance baissière de Valérie Pécresse

Notre baromètre se caractérise par une très forte stabilité. Le résultat le plus notable réside dans l’arrêt de la tendance baissière qui affectait la candidature de Valérie Pécresse depuis quatre semaines. Non seulement la candidate des Républicains est parvenue à bloquer cette tendance, mais elle gagne un point dans notre baromètre pour se situer cette semaine à 14% d’intentions de vote.

Pour le reste, nous n’enregistrons quasiment aucune dynamique notable cette semaine. Les rapports de forces sont, pour l’instant, comme figés, y compris très logiquement à l’échelle des clusters. En conséquence, Emmanuel Macron conserve une avance de sept points sur Marine Le Pen qui se classe en seconde position. Le président en exercice conserve une large avance dans des clusters de gauche (Sociaux-Démocrates et Progressistes), des clusters du centre (Centristes et Sociaux-Républicains) et des clusters peu politisés (Apolitiques et Eclectiques). Il est aussi à un niveau élevé dans des clusters de droite tels que les Conservateurs et les Libéraux. C’est cette coalition transversale et hétérogène qui fait la spécificité de l’offre présidentielle et lui permet pour l’instant de faire la course électorale en tête.

Derrière, la compétition pour la seconde place se révèle particulièrement indécise. Trois candidats se tiennent en 1 point et quatre en 2 points. A ce stade de la campagne, l’élection se dessine comme étant particulièrement indécise et aucune logique de vote utile ne parait se mettre en place. Marine Le Pen (15%), comme Valérie Pécresse (14%) et Eric Zemmour (14%) peuvent prétendre figurer au second tour face à Emmanuel Macron. L’analyse par clusters permet de comprendre sur quoi repose cet équilibre presque parfait. Marine Le Pen a résisté à l’offensive d’Eric Zemmour grâce au soutien des clusters populaires et antisystèmes qui constituent son socle électoral : Réfractaires, Eurosceptiques et Sociaux-Patriotes. Quant à l’ancien journaliste du Figaro, il obtient une part essentielle de ses voix parmi les Identitaires qui composent le plus grand cluster électoral. Cette situation permet de comprendre pourquoi aucun des deux candidats identitaires ne parvient à prendre le dessus sur l’autre. L’électorat de Valérie Pécresse parait plus complexe. La candidate des Républicains ne dispose pas de clusters qui lui soient totalement acquis. Elle n’est que très légèrement en tête au sein du cluster qui constitue le cœur historique de l’électorat LR, les Libéraux parmi lesquels elle subit la dure concurrence du Président de la République. Pour le reste, elle obtient des scores honorables dans de nombreux clusters de droite ou identitaires mais sans jamais y occuper une position de leadership. Une telle situation, si elle n’évolue pas, pourrait constituer une relative fragilité pour la candidate des Républicains.

A gauche, la situation se caractérise également par une forte stabilité. Jean-Luc Mélenchon oscille depuis plusieurs semaines entre 12% et 13% dans nos intentions de votes sans être, pour l’instant, parvenu à enclencher une réelle dynamique en sa faveur. Derrière, les divisions de l’espace social-démocrate et écologiste paraissent, elles aussi, entraver toute dynamique durable. Les candidatures de Christiane Taubira et de Yannick Jadot semblent ainsi partiellement se neutraliser, comme en atteste le fait qu’ils obtiennent des scores quasiment identiques dans deux des clusters essentiels de la gauche : les Multiculturalistes et les Sociaux-Démocrates. La faiblesse des candidatures issues de l’espace écologiste et social-démocrate tient donc à une double raison : leur division pour une part mais aussi et peut-être plus encore le fait qu’Emmanuel Macron capte une partie toujours très significative de leur électorat.

Baromètre hebdomadaire S02 : Présidentielle 2022

Réalisé en partenariat avec Marianne

Tendance à la baisse pour Valérie Pécresse

En préambule, notons que notre dernière étude montre une stabilité des intentions de vote. Il n’y a pas de mouvements significatifs dans l’électorat, la campagne présidentielle s’installe lentement dans le débat médiatique et dans l’opinion. La polémique initiée par l’interview d’Emmanuel Macron concernant les non-vaccinés n’a, pour l’instant, pas produit d’effet majeur dans l’électorat. L’éventuelle validation par la primaire populaire de la candidature de Christiane Taubira ainsi que la déclaration de campagne attendue du président Macron initieront peut-être les premiers déplacements de voix importants au sein de nos clusters. Pour l’instant, le fait notable cette semaine se trouve dans la baisse relative des intentions de vote en faveur de Valérie Pécresse. La primaire des Républicains avait propulsé la vainqueure Valérie Pécresse à 18% en position d’affronter Emmanuel Macron au second tour. Cette dynamique s’est interrompue depuis un mois, pour laisser place à un reflux régulier. Valérie Pécresse perd encore un point dans notre dernière étude. Elle a perdu 5 points en tout entre le 23 décembre et le 18 janvier et se situe désormais à 13%. L’effet de souffle produit par la primaire s’est estompée et la candidate peine à enclencher une dynamique et même tout simplement à stabiliser son électorat.

Le risque principal pour sa candidature est d’être prise en étau entre Emmanuel Macron qui reprend du terrain au sein du cluster des Libéraux – cluster le plus décisif pour elle – et Éric Zemmour qui la concurrence fortement dans les clusters Conservateurs et Anti-Assistanat, tout aussi décisifs pour se hisser au second tour. Pour la première fois depuis sa désignation à la primaire, Emmanuel Macron repasse devant elle au sein des Libéraux avec 38% d’intentions de vote contre 35% pour Valérie Pécresse (-9). Si elle a un socle intéressant au sein de tous les clusters identifiés à droite, la candidate LR éprouve pour l’instant des difficultés à imposer son leadership sur un ou plusieurs clusters prioritaires, ce qui peut être considéré comme un indicateur de fragilité de sa coalition électorale.

Marine Le Pen reste solide sur sa base

L’équilibre à droite et à l’extrême droite se maintient. Éric Zemmour fait largement et logiquement la course en tête chez les Identitaires (46%). Cluster décisif parce qu’il est le plus volumineux, il est aussi le plus radical sur les questions d’identité et d’immigration. Marine Le Pen, malgré la concurrence exercée par Éric Zemmour, se maintient en ballotage favorable à 14,5%. Si Éric Zemmour lui prend des électeurs dans les clusters Anti-Assistanat, Identitaires et Conservateurs, Marine Le Pen reste très forte dans ses clusters phares : les Sociaux-Patriotes, les Réfractaires et les Eurosceptiques. Cet électorat populaire, patriote, protectionniste sur le plan économique et fortement anti-élite n’est pour l’instant pas complètement convaincu par l’ancien journaliste du Figaro et de CNews. En insistant sur son discours réfractaire, social et protectionniste, Marine Le Pen conserve le soutien de cet électorat qui adhère à ses idées depuis longtemps. C’est un électorat solide qu’il sera difficile de lui disputer.

Le PS et EELV pris en étau entre Macron et Mélenchon

A gauche de l’échiquier, la stabilité demeure également. Notre étude a été produite avant la déclaration de candidature de Christiane Taubira et ne nous permet donc pas de percevoir une éventuelle dynamique en sa faveur. Ses intentions de vote restent stables à 5,5%. Elle se dispute exactement le même électorat que Yannick Jadot et Anne Hidalgo, ce qui aurait tendance à conforter l’idée qu’une candidature unique serait bénéfique à cet espace extrêmement concurrentiel au sein des clusters Multiculturalistes, Sociaux-Démocrates et Progressistes. La relative faiblesse de leurs intentions de votes s’explique par le fait qu’aucun de ces trois candidats ne parvient à s’imposer pour l’instant au sein de ces clusters puisque Emmanuel Macron reste le candidat préféré des clusters Sociaux-Démocrates (52%) et Progressistes (30%) tandis que Jean-Luc Mélenchon se trouve largement en tête chez les Multiculturalistes (43%) ainsi que dans un autre cluster essentiel pour la gauche, les Solidaires (38%).

L’enjeu demeure donc pour ces candidats issus de la mouvance sociale-démocrate et d’EELV de s’extirper de l’étau « Mélenchon-Macron ». A l’instar de la candidature LR, ces candidatures sont pour l’heure affaiblies car elles sont en tension permanente entre un électorat de gauche plus radical (Multiculturalistes, Solidaires) attiré par Jean-Luc Mélenchon et un électorat de gauche modéré (Progressistes, Sociaux-Démocrates) qui reste fidèle à Emmanuel Macron.

Baromètre hebdomadaire S01 : Présidentielle 2022

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Emmanuel Macron maintient son avance sur ses trois principaux concurrents

Notre dernier sondage présidentiel marque une continuité pour le Président de la République. Les propos polémiques du Président concernant les non-vaccinés ne semblent pas avoir eu d’influence notable sur l’électorat (notre questionnaire a été réalisée au commencement de la polémique). Ainsi, il maintient son avance sur Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Eric Zemmour.

Valérie Pécresse est en léger recul à 14% (-1). Le cluster des Libéraux qui constitue la base la plus fournie de la candidate LR (44%) est toujours partagé entre sa candidature et celle d’E. Macron (34%). Le clivage sanitaire instauré par le président vise directement à cliver au sein de ce cluster, âgé, diplômé, élitaire et plutôt pro-vaccination. A l’instar du clivage sur le drapeau européen sous l’Arc de triomphe, Emmanuel Macron cherche à maintenir la pression sur Valérie Pécresse dont les clusters essentiels ont des positionnements antagonistes sur ces questions. La bataille pour l’instauration des clivages dans le débat médiatique est à ce titre fondamentale pour ces deux protagonistes.

Emmanuel Macron continue en outre à bénéficier d’une faible concurrence dans les clusters les plus modérés et les plus dépolitisés : Sociaux-Démocrates, Centristes, Sociaux-Républicains qui lui accordent des intentions de vote à plus de 40%. Ses propos très clivants sur la vaccination lui ont permis de remettre en scène le clivage « peuple-élite ». Ses concurrents ont eu du mal à se positionner sur le fond des propos par crainte d’effrayer un électorat favorable à la vaccination.

Ce fut le cas dans le camp identitaire en particulier pour Eric Zemmour. Il perd 1,5 point dans notre sondage et se retrouve 4e à 13,5%. A juste titre, il n’a pas pris le risque de se positionner pour ne pas effrayer une partie de ses clusters qui a une inclinaison « légitimiste » : des électeurs âgés plutôt favorables au vaccin et à l’ordre et qui identifient les « antivax » comme des fauteurs de trouble. Le risque a contrario est de laisser filer ses électeurs plus radicaux vers d’autres candidatures : Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan et dans une moindre mesure Marine Le Pen, tous les trois en très légère hausse dans notre sondage.

Marine Le Pen maintient sa 2e position à 15% (+ 0,5). Elle continue à dominer largement dans les clusters les plus antisystèmes, populaires et identitaires : Réfractaires (33%), Sociaux-Patriotes (34%), Eurosceptiques (37%). La dominante plus populaire de son offre politique par rapport à celle de ses concurrents Valérie Pécresse et Éric Zemmour lui permet pour l’instant de maintenir sa qualification au 2nd tour. Sur le clivage sanitaire elle a par ailleurs été moins hésitante et s’est opposée plus fermement au Président que ses deux concurrents. Et ce sûrement à juste titre car ses clusters les plus fidèles sont aussi les plus hostiles à la politique sanitaire gouvernementale et à Emmanuel Macron.

Au sein de la gauche, Christiane Taubira qui a fait un pas de plus vers la candidature remonte à 5,5% (+1). Elle devance les candidats PS et EELV Anne Hidalgo (2%) et Yannick Jadot (4,5%). Elle constitue ainsi une menace directe pour ces deux candidats qui ne se sont pas imposés dans les clusters qui devraient naturellement adhérer à leurs projets. Christiane Taubira semble en mesure de reconstituer une offre crédible pour ces clusters historiquement fidèles au Parti Socialiste et aux Verts qui constituent ce qu’on peut appeler la « gauche culturelle ». C’est ainsi qu’elle réalise des scores honorables chez les Multiculturalistes (17%), les Sociaux-Démocrates (10%) et surtout chez les Progressistes (26%) qui constituent sa base électorale naturelle : un électorat jeune, urbain, métissé, diplômé et assez aisé. Son avancée dans la campagne est à surveiller à la fois pour Emmanuel Macron pour qui les clusters Sociaux-Démocrates mais aussi Progressistes sont fondamentaux et pour Jean-Luc Mélenchon qui pourrait être concurrencé dans le cluster central de la gauche radicale : les Multiculturalistes.

L’insoumis conserve son avance sur les autres candidats de gauche malgré une très légère baisse (- 0,5). L’instauration du clivage vaccinal par le Président est plus facile à gérer pour ce candidat dont les clusters sont les plus hostiles à la politique sanitaire gouvernementale. En s’opposant nettement au pass vaccinal et aux propos du Président, Jean-Luc Mélenchon coalise sa base : Multiculturalistes (43%), Solidaires (36%) et Révoltés (47%), mais il prend le risque de s’éloigner de clusters plus modérés et plus favorables au fond du propos d’Emmanuel Macron sur la vaccination : les Sociaux-Démocrates et les Progressistes. Ces deux clusters fondamentaux pour les candidats de gauche continuent de plébisciter le Président de la République respectivement à 43% et 38%, empêchant pour le moment toute dynamique et, a fortiori, tout espoir de victoire pour les candidats issus de la gauche.

Baromètre hebdomadaire S52 : Présidentielle 2022

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Emmanuel Macron creuse l’écart sur un peloton de quatre candidats qui se resserre

Pour ce deuxième sondage présidentiel incluant la potentielle candidature de Christiane Taubira, l’ancienne Garde des Sceaux voit son score se réduire à 4,5% (-2,5 points). Une baisse importante en comparaison avec les intentions de vote que nous avions mesurées il y a deux semaines, au moment de la déclaration de sa potentielle candidature. Elle réalise ses meilleurs scores auprès des Multiculturalistes (23%) et des Progressistes (20%), soit de clusters très attachés aux enjeux culturels et sociétaux. Elle est, en revanche, faible dans la plupart des autres groupes, y compris les clusters qui composent les coalitions traditionnelles de la gauche (Sociaux-Démocrates, Solidaires et Révoltés).

Emmanuel Macron est en progression à 23%, profitant sans doute de la baisse de Christiane Taubira et dans une moindre mesure de celles de Yannick Jadot et de Valérie Pécresse. Le chef de l’Etat obtient un score écrasant parmi les Centristes (81%) et atteint des niveaux élevés parmi les Sociaux-Démocrates (49%), les Sociaux-Républicains (41%), les Libéraux (37%) et les Progressistes (31%). A ce stade de la campagne, il parvient à faire converger sur sa probable candidature une coalition électorale pourtant dispersée et opposée sur certains enjeux clivants telles que les questions sociétales ou identitaires, mais que réunit une demande fondamentale de stabilité et une relative confiance dans les élites.

Valérie Pécresse est en très légère baisse à 15% (-1). Elle conserve sa première place auprès des Libéraux (42%), mais à cinq points seulement d’Emmanuel Macron qui la concurrence particulièrement au sein de ce cluster décisif pour l’avenir de la candidate des Républicains. Elle réalise également des scores supérieurs à sa moyenne auprès des Conservateurs (23%), des Anti-Assistanats (20%) et des Identitaires (20%), mais sans parvenir à imposer son leadership au sein de ces clusters qui ont fait le succès des candidatures de droite par le passé.

A Egalité avec Valérie Pécresse et en très légère hausse, Eric Zemmour obtient 15% (+1) des intentions de vote cette semaine. Il arrive nettement en tête parmi les Identitaires (43%) qui constituent, pour l’instant, le cœur de son électorat. Il obtient aussi des scores élevés dans des clusters où il est engagé dans une intense concurrence avec Valérie Pécresse (Conservateurs, Anti-Assistanats) et Marine Le Pen (Sociaux-Patriotes et Anti-Assistanats).

Marine Le Pen est, elle aussi, en légère hausse et obtient 14,5% des intentions de vote (+1,5). Elle domine nettement dans les trois clusters antisystèmes, identitaires et populaires : Réfractaires (38%), Sociaux-Patriotes (41%), Eurosceptiques (47%). Ce sont ces clusters populaires qui permettent à Marine Le Pen de conserver toutes ses chances de qualification pour le second tour.

Au sein de la gauche, les rapports de force restent globalement stables. Jean-Luc Mélenchon progresse d’un point à 13%, bénéficiant sans doute à la marge du recul de Christiane Taubira. Il réalise, et de loin, ses meilleurs scores dans les trois clusters qui représentaient déjà en 2017 le cœur de sa coalition électorale : Multiculturalistes (41%), Solidaires (44%) et Révoltés (50%).

Les autres candidatures de gauche restent à des niveaux modestes. Yannick Jadot est mesuré à 4% (-1) cette semaine. Alors que les principaux candidats ont tous, sans exception, des clusters forts où ils occupent une position de leadership, le candidat écologiste ne parvient à s’imposer dans aucun de nos seize groupes. Y compris dans les clusters les plus sensibles aux enjeux écologiques et les plus en phase avec les valeurs portées par EELV, il n’obtient que des résultats relativement modestes : 17% chez les Multiculturalistes et 14% chez les Progressistes. Pris en tenaille entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, il ne parvient pas, pour l’instant à faire exister son offre politique dans cette campagne électorale.

Les électeurs de gauche largement favorables à l’idée d’une primaire

L’éventualité d’une primaire est largement plébiscitée par les électeurs se positionnant à gauche : les sympathisants de gauche sont 68% à être favorables à l’idée d’une primaire de la gauche, dont 45% « très favorables ». Ce soutien est largement majoritaire dans toutes les composantes de l’électorat de gauche : 67% de favorables parmi ceux qui envisagent de voter Jean-Luc Mélenchon, 67% de ceux qui envisagent de voter pour Yannick Jadot, 83% de ceux qui ont émis une intention de vote pour Christiane Taubira et 91% de ceux qui envisagent de voter pour Anne Hidalgo.

En cas d’organisation d’une telle primaire, 19% des Français se déclarent « certains » d’y participer. Ce total s’élève à 44% parmi les sympathisants de gauche. Ce potentiel de participation se répartit de manière relativement égale au sein des différentes composantes de la gauche électorale : 48% des électeurs déclarant une intention de vote pour Jean-Luc Mélenchon se déclarent « certains » de participer à cette éventuelle primaire contre 43% de ceux de Yannick Jadot, 54% de ceux de Christiane Taubira et 47% de ceux d’Anne Hidalgo.

Parmi les personnes qui déclarent une certitude de participer, ils seraient 37% à envisager de voter pour Jean-Luc Mélenchon dans le cadre de cette éventuelle primaire, 25% pour Christiane Taubira et 16% pour Yannick Jadot. Les autres candidats potentiels sont relativement distancés : Anne Hidalgo ne recueille que 8% des suffrages, à un point seulement de Philippe Poutou (7%). Suivent ensuite Arnaud Montebourg (5%) et Fabien Roussel (3%).

Sondage Présidentielle 2022 S51

Baromètre hebdomadaire S51 : Présidentielle 2022

Cluster 17 : Sondage Présidentielle 2022 S51

L’éventuelle candidature de Christiane Taubira pourrait mettre en difficulté Emmanuel Macron

Pour ce nouveau sondage de la présidentielle 2022, nous avons introduit l’hypothèse d’une candidature de Christiane Taubira afin de tester son potentiel électoral et d’identifier les conséquences de ce scénario éventuel sur les autres prétendants.

Christiane Taubira réalise un score de 7%, ce qui la place devant Yannick Jadot (5%), Anne Hidalgo (2%) et Arnaud Montebourg (1,5%).

La potentielle candidature de Christiane Taubira recueille 42% des voix des électeurs de Benoit Hamon en 2017, restreignant ainsi encore l’espace des candidatures Hidalgo, Montebourg mais également Jadot. Elle convainc également 11% des anciens électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 8% de ceux d’Emmanuel Macron de 2017.

Christiane Taubira obtient ses meilleurs résultats chez les femmes (10%), les 25-34 ans (11%) et les 35-49 ans (11%), les cadres et professions intellectuelles (12%) et les professions intermédiaires (13%), soit des segments traditionnels de l’arc social-démocrate et progressiste. Elle est, en revanche, plutôt faible parmi les séniors (3% chez les 65 ans et plus), chez les hommes (4%) et chez les ouvriers (4%).

Au sein d’une gauche qui reste à des niveaux historiquement bas, Jean-Luc Mélenchon reste globalement stable (moins un point par rapport à notre précédent baromètre), conservant ainsi sa position de leadership sur cet espace politique.

Emmanuel Macron est toujours en tête de nos intentions de votes (20%), mais se trouve, semble-t-il, impacté négativement par la candidature de Christiane Taubira qui capte une partie de son électorat de gauche modérée.

En seconde position, Valérie Pécresse (16%) recule, elle aussi, par rapport à notre baromètre précédent. Il se pourrait que l’effet primaire de la droite soit déjà en train de s’estomper.

A noter, enfin, l’équilibre des forces entre Eric Zemmour et Marine Le Pen. Aucune des deux candidatures ne semble, pour l’instant, en mesure de prendre le dessus et d’incarner le vote utile parmi les électeurs en demande d’une offre identitaire.

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Les Echos – Opinion | Pour une approche des sondages par « clusters »

Dans une société « archipellisée », les études d’opinion mesurent de plus en plus mal les évolutions, dénonce le politiste Jean-Yves Dormagen, qui propose une solution inspirée de la recherche fondamentale.

La France est l’un des pays les plus friands d’études d’opinion. Aucune élection au monde ne donne lieu à autant de sondages d’intentions de vote que la présidentielle française. Même les Américains, qui ont inventé cette technologie, n’en produisent pas autant. Pourtant, c’est aussi en France que l’aversion à l’innovation et à la recherche et développement dans le domaine des sondages est la plus marquée.

Lire l’article en intégralité sur Les Echos

Baromètre hebdomadaire S50 : Présidentielle 2022

Pour ce nouveau baromètre de la présidentielle, nous observons la poursuite de la dynamique en faveur de Valérie Pécresse depuis sa désignation par la primaire interne des Républicains. Elle atteint cette semaine 18% (+2) dans notre baromètre et serait aujourd’hui en mesure de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle. Cette progression se fait au détriment d’Emmanuel Macron et de Marine le Pen.

Emmanuel Macron, bien que toujours en tête avec 22% (-1), continue à subir quelques pertes au sein de sa coalition électorale, notamment auprès du cluster Les Libéraux où il perd 21 points en deux semaines en faveur de la candidate de la droite qui en gagne 26 dans ce segment. Valérie Pécresse est en train de prendre le leadership sur un cluster qui représente le cœur de la droite et fut déterminant dans le vote en faveur de François Fillon lors de la dernière présidentielle. Marine Le Pen (15%) se retrouve cette semaine au coude-à-coude avec Éric Zemmour (15%).

Marine Le Pen conserve une avance confortable sur les clusters populaires et antisystèmes, tels que Les Sociaux-Patriotes et Les Eurosceptiques.

Eric Zemmour continue à dominer au sein des Identitaires, mais avec une avance plus faible que les semaines précédentes. A noter la progression de Valérie Pécresse parmi les Anti-Assistanats, un cluster qui est le lieu d’une forte concurrence entre la candidate LR et les deux candidats identitaires.

A gauche, comme depuis plusieurs semaines, c’est l’immobilité qui constitue le fait principal. Jean-Luc Mélenchon reste stable (13%) grâce ses performances auprès des Multiculturalistes, des Solidaires et des Révoltés, trois clusters où il est pour l’instant dominant. Yannick Jadot se trouve cantonné à 5%, parce qu’il ne parvient pas à s’imposer dans des clusters indispensables à sa réussite électorale, en premier lieu parmi Les Progressistes. La situation est encore plus critique pour Anne Hidalgo (3%) qui ne parvient pas pour l’instant à s’imposer dans des clusters traditionnellement proches du Parti Socialiste, à commencer par Les Sociaux-Démocrates parmi lesquels elle ne recueille que 4% des suffrages.

Dans ce contexte où les candidatures écologiste et sociale-démocrate ne parviennent pas à enclencher de dynamique favorable, Emmanuel Macron maintient une large avance sur des segments décisifs pour la gauche modérée et les écologistes. Sa prééminence parmi Les Sociaux-Démocrates (44%) et Les Progressistes (38%) permet tout à la fois de comprendre comment le président résiste, grâce à son aile gauche, à la progression de Valérie Pécresse et pourquoi la gauche modérée et les écologistes sont aussi bas.

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