Cluster-3

Les Progressistes

Les 6 positions clivantes les plus caractéristiques des Progressistes

  • 98% sont favorables à l’entrée en France des migrants fuyant les guerres.
  • 97% sont hostiles à la sortie de l’Union Européenne.
  • 92% sont hostiles au rétablissement de la peine de mort pour les terroristes.
  • 91% sont hostiles au fait d’autoriser un maire à ne pas construire des logements sociaux.
  • 91% sont hostiles à la suppression du financement des soins pour les étrangers.
  • 88%   sont favorables à la possibilité d’adoption pour les couples homosexuels.

SOCIOLOGIE

Les Progressistes sont surreprésentés dans la jeunesse diplômée qui a confiance dans l’avenir

Les Progressistes représentent 5% de la population globale. Ce sont majoritairement des femmes, le plus souvent jeunes, voire très jeunes, puisque 54% ont moins de 40 ans et 38% moins de 30 ans. Ils forment ainsi avec les Révoltés, l’un des clusters les plus jeunes de la population. Ils sont aussi l’un des plus diplômés: la très grande majorité des Progressistes sont soit en cours d’études, soit diplômés du supérieur.

Bien que souvent très jeunes, les Progressistes sont peu affectés par le chômage : ils étudient ou travaillent, voire entreprennent. Ils sont un des clusters qui comprend le plus de professions des arts et du spectacle et d’étudiants, de personnes en CDD. À l’inverse, les Progressistes comptent peu de retraités ou de fonctionnaires dans leur rang. Malgré sa jeunesse, ce cluster est plutôt aisé. Il fait partie des clusters diplômés qui parviennent à boucler les fins de mois sans trop de difficultés. En cohérence avec leur niveau de revenus et d’études, les Progressistes sont l’un des clusters qui s’identifient le plus aux classes supérieures.

Comme les autres clusters jeunes, les Progressistes comptent en leur sein une proportion importante de Français dont les parents ont des origines étrangères: 38% ont au moins l’un de leurs parents qui est né à l’étranger, dont une moitié au Maghreb. Ils comptent ainsi 15% d’individus de culture ou de confession musulmane. Mais c’est aussi un groupe avec une proportion de non-croyants (50%). Confirmant que les Progressistes sont majoritairement jeunes et confiants dans l’avenir, ils sont le cluster présentant le plus haut niveau d’optimisme.

SYSTÈME D’OPINION

Très progressistes sur les enjeux identitaires et les questions sociétales, ils sont, pour le reste, plutôt modérés et pro-entreprenariat

Les Progressistes seraient des « Liberals » aux Etats-Unis. Ils sont, en effet, très progressistes sur les enjeux identitaires et les questions sociétales, mais plutôt modérés quant à leur rapport au système et pro-entreprenariat en matière économique. Ce dernier point les singularise d’ailleurs au sein de ce qui fut, jusqu’en 2017, la coalition électorale de la gauche. La combinaison de la jeunesse, d’un haut niveau d’études et d’un rapport distant à la religion explique les orientations culturelles et identitaires de ce cluster: les Progressistes sont très favorables au multiculturalisme, à l’accueil des migrants, aux droits des minorités et très préoccupés par les enjeux écologiques.

C’est un cluster très cosmopolite où une proportion élevée d’individus se sent « européens » (48%) et/ou « citoyens du monde » (41%). S’ils ont des opinions tranchées sur ces enjeux, les Progressistes sont, en revanche, plutôt modérés lorsqu’il s’agit de transformation radicale du système existant. Sans doute parce qu’ils appartiennent à la fraction de la société qui va bien et qui a confiance en l’avenir, ils préfèrent largement « apporter des améliorations au système » (64%), plutôt que le « transformer radicalement » (24%). Enfin économiquement, ce cluster ne manifeste pas d’opposition au secteur privé et à l’entreprenariat. Cette tendance à un certain pragmatisme les éloigne des fondamentaux idéologiques de la gauche traditionnelle. Le système d’opinion des Progressistes est représentatif du contexte des sociétés post-industrielles travaillées par les enjeux identitaires et écologiques dans lequel la jeunesse née dans les années 80-90’ a grandi.

CLIVAGE GAUCHE-DROITE

Même si ce clivage est plus faible chez les Progressistes, ils ne se considèrent jamais comme de droite

Si aucun Progressiste ne se considère comme « de droite », le clivage gauche/droite perd de sa pertinence au sein de ce cluster. En effet, à peine un Progressiste sur deux se définit comme de gauche (49%) et près de la moitié se situe en dehors des catégories de la gauche et de la droite.

RAPPORT AUX GILETS JAUNES

Les Progressistes ne se sont guère reconnus dans le « peuple des ronds-points »

Les Progressistes n’avaient pas beaucoup de raisons de s’identifier aux Gilets Jaunes. Ils appartiennent à la France qui se sent bien, qui est plutôt satisfaite du système et qui est optimiste. S’ils ont parfois pu avoir un peu de sympathie au départ, ils font partie de ces clusters qui sont très vites devenus défavorables au mouvement des Gilets Jaunes. Ils sont d’ailleurs, avec les Centristes, le cluster qui s’est le moins engagé dans la mobilisation. Lorsqu’un véhicule arborait un gilet jaune sur son pare-brise, il y avait peu de chance qu’il soit conduit par un Progressiste.

ORIENTATIONS ÉLECTORALES

Les Progressistes sont l’une des principales composantes de l’aile gauche de la République en Marche

Bien qu’ils soient le plus souvent diplômés, les Progressistes sont un cluster très jeune et donc encore assez peu politisé. Ils sont l’un des groupes qui connait le moins bien la politique et, parmi les clusters diplômés et aisés, celui qui en parle le plus rarement. C’est donc un groupe dont la participation électorale reste moyenne. Du fait de l’importance du progressisme culturel au sein de leur système d’opinion, ils ne votent presque jamais à droite et encore moins à l’extrême droite. Ainsi, par exemple, lors du second tour de 2012, ils ont voté à 91% en faveur de François Hollande.

Jusqu’en 2017, ils étaient avec les Multiculturalistes et les Solidaires, le cluster dont les voix étaient les plus assurées pour la gauche. Lors du premier tour de la dernière présidentielle, Emmanuel Macron a été leur premier choix puisqu’ils lui ont accordé 39% de leurs suffrages. Ils ont aussi massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon (33%) et, dans une moindre mesure, Benoît Hamon (18%). La recomposition du vote des Progressistes a donc largement contribué à l’effondrement historique du Parti socialiste et aux recompositions de l’offre électorale qui en ont résulté.

Cependant, Les Progressistes ne semblent pas se reconnaître pleinement dans les orientations politiques d’Emmanuel Macron. Aux Européennes de 2019, ceux qui se sont déplacés pour voter, ont plus fréquemment choisi Europe Ecologie les Verts (36%) que La République en Marche (25% soit nettement moins que le score d’Emmanuel Macron en 2017). Le reste de leurs voix s’est partagé entre les forces de gauche, dont le PS (13%) et la France Insoumise (7%) , ou le Parti animaliste (5%).

ENJEUX POUR LA PRESIDENTIELLE 2022

Un cluster en tension entre Emmanuel Macron et une offre écologiste et progressiste

Le choix des Progressistes pour la présidentielle 2022 pourrait rester longtemps indécis. Du fait de leurs opinions tranchées sur les enjeux culturels et les questions écologiques, ils pourraient ne pas se reconnaître pleinement dans la candidature d’Emmanuel Macron, surtout si ce dernier oriente trop sa campagne vers les clusters du centre et de la droite. Ils pourraient alors réitérer leur choix des Européennes de 2019, en votant en faveur de Yannick Jadot, dont le positionnement en faveur d’une écologie compatible avec l’économie de marché est de nature à les séduire.

Ce cluster représente également un enjeu important pour le Parti Socialiste. S’il ne parvient pas à reconquérir une fraction significative des Progressistes, il risque la marginalité électorale. Enfin, ce cluster est aussi important pour Jean-Luc Mélenchon. Les positions du leader insoumis sur les questions culturelles ou écologiques et son opposition frontale aux candidatures d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen sont de nature à lui attirer des sympathies et peut-être, des votes au sein de ce cluster. Mais son positionnement dégagiste et antisystème sont des obstacles dans un groupe où il avait su incarner le vote utile à gauche en 2017.

 STATISTIQUES 

67%

Femmes

54%

Moins de 40 ans

41%

Ont au moins l’un de leurs deux parents qui est né à l’étranger

41%

Citoyens du monde

18%

Etudiants

50%

Ont un niveau d’études supérieur à la Licence

0%

Considère appartenir à « la classe populaire défavorisée »

71%

Déclarent « arriver à boucler les fins de mois »

50%

Sont non-croyants

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