SOCIOLOGIE

Les Apolitiques : Loin des repères traditionnels, mais ancrés dans les préoccupations concrètes

Les Apolitiques constituent environ 8 % de la population française, un groupe marqué par son désengagement vis-à-vis des affiliations politiques traditionnelles. Sans ancrage à gauche ou à droite, ils affichent un pragmatisme centré sur les enjeux locaux et concrets, préférant s’éloigner des grandes batailles idéologiques.

Démographiquement, les Apolitiques sont parfaitement paritaires avec 50 % d’hommes et 50 % de femmes. 44 % d’entre eux ont plus de 50 ans, mais une part significative reste dans la tranche des moins de 50 ans. Ils se distinguent par un faible niveau de qualification : 57 % n’ont pas atteint le baccalauréat, et seuls 4 % ont un diplôme Bac+5 ou plus.

Sur le plan économique, les Apolitiques sont modestes : 58 % gagnent moins de 2 000 € par mois, dont 43 % vivent avec moins de 1 500 € mensuels. Leur profil professionnel reflète cette modestie, avec 36 % de retraités et 30 % appartenant à des catégories ouvrières ou employées.

Géographiquement, les Apolitiques sont présents dans toutes les tailles de communes, mais sont surreprésentés dans les zones rurales, notamment en Nouvelle-Aquitaine.

SYSTÈME D’OPINION

Les Apolitiques : Un pragmatisme désidéologisé, mais une sensibilité sociale persistante

Les Apolitiques se distinguent par une faible politisation et un rapport distant aux grands débats idéologiques. Leur système d’opinion est pragmatique et centré sur les réalités du quotidien, sans engagement fort dans les clivages traditionnels. Ils ont tendance à se positionner faiblement et de façon nuancée sur la plupart des grandes questions sociétales.

Ils oscillent entre des positions progressistes, comme leur soutien à la légalisation du cannabis, et des idées plus conservatrices, notamment sur les politiques économiques et fiscales. Sur le plan migratoire, ils se prononcent plus clairement, affichant une demande de contrôle renforcée.

Enfin, leur méfiance envers les élites se traduit par un dégagisme affirmé, qui rejette aussi bien les partis traditionnels que les figures politiques emblématiques. Ce rejet n’est pas tant idéologique qu’un reflet de leur désintérêt pour les jeux politiques, qu’ils jugent souvent éloignés de leurs préoccupations concrètes.

CLIVAGE GAUCHE-DROITE

Les Apolitiques : Un rejet des repères politiques traditionnels

Les Apolitiques s’identifient peu aux axes gauche-droite qui structurent habituellement le débat politique français.

33 % se déclarent ni à gauche ni à droite, exprimant leur refus des cadres idéologiques classiques, 27 % se positionnent plutôt à droite, 14 % seulement s’identifient à la gauche.
Ce positionnement traduit un rapport distant et désengagé à la politique, aux débats idéologiques et aux grands clivages traditionnels.

ORIENTATIONS ÉLECTORALES

Les Apolitiques : Une faible participation et des votes dispersés

La participation électorale des Apolitiques est parmi les plus faibles de tous les clusters. Leur mobilisation se limite à des scrutins majeurs :

– 50 % ont voté au premier tour de la présidentielle de 2022.
– 30 % seulement se sont rendus aux urnes pour les européennes de 2024.
– 51 % ont participé au premier tour des législatives de 2024.

Leur choix électoraux sont très diversifiés, reflétant leur absence d’ancrage idéologique :

– Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron a capté 41 % des voix des Apolitiques, suivi de Marine Le Pen (20 %) et Jean-Luc Mélenchon (10 %). Des minorités notables ont voté pour Valérie Pécresse (7 %) et Éric Zemmour (5 %).

– Européennes 2024 : Leurs votes se sont dispersés entre le Rassemblement National (27 %), Renaissance (25 %), et le Parti Socialiste (13 %), avec une moindre adhésion aux écologistes et à la gauche radicale.

– Législatives 2024 : Ils ont partagé leurs suffrages entre Ensemble (33 %), le Rassemblement National (20 %), et le NFP (18 %), témoignant de leur absence d’attachement à une ligne politique particulière.

 STATISTIQUES