SOCIOLOGIE

Les Centristes : fervents défenseurs de la modération et de la nuance

Les Centristes représentent environ 6 % de la population française et incarnent un groupe au profil sociologique cohérent avec leur positionnement modéré et pro-européen. Ils se caractérisent par une forte proportion de diplômés (70 % d’entre eux ont suivi des études supérieures, dont 19 % au niveau Bac+5 ou plus). Ce cluster est également marqué par une aisance économique supérieure à la moyenne avec 75 % de ses membres gagnant plus de 2 000 euros par mois, et 48 % au-delà de 3 000 euros mensuels.

Démographiquement, les Centristes sont plutôt âgés, avec 60 % ayant plus de 50 ans, et ils se distinguent par une localisation dans des communes de taille moyenne (10 000 à 30 000 habitants). Ils sont surreprésentés dans des régions dynamiques comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Île-de-France et parmi les Français de l’étranger.

Professionnellement, les Centristes comptent une majorité de professions intermédiaires, de cadres et d’entrepreneurs, une sociologie en cohérence avec l’appétence pour des politiques économiques favorables à l’innovation et à la compétitivité.

SYSTÈME D’OPINION

Les Centristes sont profondément pro-européens et attachés à un modèle économique libéral et pragmatique

Les Centristes se distinguent par un engagement fort envers l’Union Européenne, qu’ils considèrent comme une priorité stratégique, aussi bien sur le plan économique que géopolitique. Cet attachement viscéral est quasiment le seul sujet sur lequel les Centristes se positionnent de façon radicale.

Très attachés en outre à la stabilité institutionnelle et économique, ils expriment un soutien affirmé aux réformes libérales, à la compétitivité économique et à des politiques incitatives pour l’innovation.

Sur les questions de société, les Centristes adoptent des positions modérées et tolérantes. Attachés à la laïcité, ils valorisent la diversité culturelle tout en restant prudents quant à l’immigration qu’ils souhaitent modérément contrôler. Ils rejettent fermement les propositions protectionnistes ou « populistes », considérant qu’elles vont à l’encontre des intérêts économiques et sociaux du pays.

Enfin, ils s’opposent fortement à toute forme de radicalité, qu’elle soit de nature économique (taxation excessive) ou sociétale (peine de mort, contrôle accru des frontières). Ce rejet des extrêmes les place comme un bastion de modération et d’équilibre dans le champ politique.

CLIVAGE GAUCHE-DROITE

Les Centristes se situent résolument dans le camp modéré

Les Centristes reflètent un positionnement équilibré sur l’axe gauche-droite. 38 % d’entre eux se définissent logiquement au centre, tandis que 22 % penchent modérément à droite et 17 % modérément à gauche. Cela fait des Centristes l’un des clusters les plus modérés du paysage politique, avec 77 % de leurs membres s’identifiant aux positions les moins polarisées de l’échiquier politique.

ORIENTATIONS ÉLECTORALES

Les Centristes forment une base électorale clé pour les partis pro-européens et modérés

Les Centristes se distinguent par une participation électorale relativement élevée, en particulier lors des scrutins nationaux. Ils ont voté à 79 % au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 et à 66 % au premier tour des législatives de 2024. Cependant, leur mobilisation a été plus faible lors des élections européennes de 2024 (51 %).

Leurs choix électoraux reflètent leur attachement aux candidats et partis pro-européens et modérés. Ils constituent à ce titre le noyau dur du « macronisme » :

A la Présidentielle 2022 : Les Centristes ont voté massivement pour Emmanuel Macron (87 %), loin devant Valérie Pécresse (4 %) et Marine Le Pen (3 %).
Aux Européennes 2024 : Ils se sont majoritairement tournés vers Renaissance (64 %), suivie du Parti socialiste (12 %) et des Républicains (11 %).
Lors des Législatives 2024 : Le parti Ensemble a recueilli 73 % des voix des Centristes, contre 17 % pour Les Républicains et 4 % pour le NFP.
La séquence 2024 a montré un début de relative diminution de l’hégémonie « macroniste » dans ce cluster, à l’aune de décisions mal perçues dans cet électorat soucieux de stabilité.

 STATISTIQUES