cluster-16

Les Identitaires

Les 6 positions clivantes les plus caractéristiques des Identitaires

  • 93% sont favorables à l’interdiction du voile dans les universités.
  • 93% sont favorables au rétablissement de la peine de mort pour les terroristes.
  • 93% sont hostiles au droit de vote des étrangers vivant en France depuis 5 ans.
  • 92% sont hostiles à la fermeture des centrales nucléaires.
  • 90% sont hostiles au remplacement d’une fête chrétienne par une fête laïque.
  • 86% sont favorables à la limitation du versement du RSA.

SOCIOLOGIE

Les Identitaires sont principalement des retraités de la classe moyenne de culture chrétienne résidant principalement hors des grandes métropoles 

Les Identitaires sont le cluster le plus important en dimension : 10% de l’ensemble de la population. Avec 60% d’hommes, c’est un cluster plutôt masculin et par ailleurs relativement âgé. En conséquence, c’est aussi un des clusters qui comprend le plus de retraités. Autre trait très dominant au sein de ce groupe, les Identitaires habitent presque totalement hors des grandes métropoles. En partie en raison de leur appartenance à des générations âgées, les Identitaires ont un niveau d’études inférieur à la moyenne de la population : près des deux tiers d’entre eux n’a pas atteint le BAC et seul environ un dixième a fait des études longues correspondant à un second cycle universitaire. 

Économiquement, les Identitaires sont un cluster qui occupe une position moyenne entre les clusters les plus aisés, plus riches que lui, et les clusters jeunes et/ou populaires, bien plus pauvres. Ses revenus s’inscrivent ainsi dans la moyenne supérieure, tout comme son niveau d’imposition, sans atteindre les niveaux des Libéraux, des Centristes ou des Sociaux-Démocrates. Mais c’est aussi un groupe qui a le goût de l’épargne comme en témoigne le fait qu’il se situe en quatrième position en termes d’épargne disponible ; une situation qui résulte aussi de l’âge avancé de beaucoup de ses membres. En résumé, les Identitaires relèvent en majorité des classes moyennes, plutôt retraitées, résidant principalement dans les petites et moyennes communes. Culturellement, les Identitaires sont le cluster qui comprend le plus de croyants (70%) et le plus d’individus se définissant comme chrétien (64%), mais ça n’est pas un groupe particulièrement pratiquant. Enfin, les Identitaires se caractérisent par un très profond pessimisme sur l’avenir de la France.

Les professions les plus typiques des Identitaires sont militaires, policiers, agriculteurs, commerçants…

SYSTÈME D’OPINION

Les Identitaires sont très radicaux sur les enjeux culturels, mais aussi pro-ordre et pro-stabilité

Les Identitaires ont des positions très tranchées sur des sujets cruciaux. Ils sont particulièrement radicaux sur les enjeux qui touchent aux questions d’identité et de migration. Ils sont ainsi, et de loin, les plus opposés aux migrants et les plus anti-islam : favorables à l’interdiction du voile, à la peine de mort pour les terroristes, au non-remboursement des soins pour les sans-papiers, au refoulement des migrants fuyant les zones de guerre… Ils sont aussi pour inscrire une référence aux racines chrétiennes de la France dans la Constitution. Les Identitaires sont également le cluster le plus conservateur sur les questions sociétales : défavorables à l’adoption par les couples homosexuels, par exemple. Enfin, ils sont hostiles aux thèses écologistes et si un climato-scepticisme avait des chances de prospérer en France, ce serait au sein de ce cluster. Sur tous ces sujets, ils sont aux antipodes de la gauche « morale » et « culturelle » que bien souvent ils ne supportent pas.

Sur les enjeux économiques, ils s’inscrivent sur les positions traditionnelles du libéralisme et de la droite française. Ils sont avec les Anti-assistanat le cluster le plus défavorable aux 35 heures et le plus favorable à la réduction d’un tiers du nombre de fonctionnaires. Ils sont aussi très hostiles aux aides sociales et à l’instauration d’un éventuel Revenu universel.

Enfin, même s’ils sont très critiques sur les évolutions de la société et les responsabilités de la classe politique dans le déclin du pays, les Identitaires sont pro-ordre et hésitants, voire méfiants face à des solutions trop radicales et aventureuses. C’est sans doute pourquoi, bien que particulièrement attachés à l’identité française, ils sont clivés et plutôt défavorables au projet de Frexit. Sur l’axe rupture/modération, ils sont plus proches des clusters diplômés et aisés pro-modération que de certains clusters jeunes et/ou populaires pro-rupture tels que les Révoltés ou les Sociaux-patriotes.

CLIVAGE GAUCHE-DROITE

Les Identitaires sont le cluster le plus à droite de la population

Pour les Identitaires, les notions de gauche et de droite font encore largement sens, plus encore par rejet de tout ce qui est assimilable à la gauche que par adhésion à la droite. Aucun Identitaire ne se considère comme de gauche, ce qui est logique puisque leur système d’opinions est en tout point opposé aux valeurs et programmes défendus par les partis de gauche. Ils sont le cluster qui se positionne, de lui même, le plus à droite au sein de la population française. Si dans d’autres clusters identitaires, tels que les Sociaux-Patriotes ou les Eurosceptiques, ce clivage ne fait plus vraiment sens, les Identitaires sont bien, quant à eux, la composante authentiquement de droite de cet espace idéologique.

RAPPORT AUX GILETS JAUNES

Après les avoir soutenus activement, les Identitaires se sont éloignés des Gilets jaunes

Les Identitaires ont pu ressentir initialement une forte sympathie pour un mouvement qu’ils ont, probablement, perçu comme plutôt anti-écolo, pro-voiture, anti-taxes et anti-Macron et comme une explosion de colère dans cette France périphérique à laquelle ils appartiennent. C’est sans doute cela qui explique leur participation importante à la mobilisation sur les ronds-points et le fait que plus de la moitié d’entre eux (55%) ait arboré un gilet jaune sur son parebrise « en soutien au mouvement ». Mais leur évolution ressemble beaucoup à celle des autres clusters orientés à droite. Face à la radicalisation de la mobilisation et à son affirmation de plus en plus clairement antisystème, la majorité des Identitaires se sont éloignés et ont même fini par retirer leur soutien à un mouvement dans lequel ils ne se reconnaissent plus.

ORIENTATIONS ÉLECTORALES

Un cluster où se joue une intense concurrence entre la droite et l’extrême droite

Même s’ils ne sont pas le cluster qui s’intéresse le plus à la politique, les Identitaires sont l’un des groupes qui participe le plus aux élections. Comme ils sont un cluster de grande dimension, leur poids dans les urnes s’en trouve renforcé. Cette participation élevée résulte, sans doute, à la fois d’un fort attachement au devoir civique et de l’habitude de voter dans le cluster le plus âgé de la population. Pour s’informer, les Identitaires lisent fréquemment la presse régionale. Ils constituent avec les Libéraux l’essentiel du lectorat du Figaro. Lorsqu’ils écoutent la radio, ce sont plus souvent les chaines musicales ou les chaines généralistes du secteur privé (RMC, RTL, Sud Radio), mais rarement les stations du service public.

Les Identitaires votent uniquement pour des candidatures classées à droite et à l’extrême droite et cela au moins depuis les années 1980. Ainsi, par exemple en 1995, ils ont voté à 92% pour Jacques Chirac contre Lionel Jospin. Mais, à la différence des Libéraux, c’est aussi un cluster qui a subi très tôt l’attraction du Front National : ainsi, en 2002, un quart d’entre eux (27%) a préféré au second tour de scrutin la candidature de Jean-Marie Le Pen à celle de Jacques Chirac.

Leur vote lors du premier tour de la présidentielle de 2017 reflète bien cette situation en tension entre l’offre du Rassemblement National, mieux-disant sur les questions identitaires qui leur tiennent particulièrement à cœur, et celle des Républicains, plus rassurante et plus proche de leurs convictions sur le terrain économique. Ainsi, les Identitaires ont largement voté pour Marine Le Pen (46%), mais ont aussi apporté massivement leur suffrage à François Fillon (33%) et dans une moindre mesure à Nicolas Dupont-Aignan (11%). Au second tour, une fraction significative de ce cluster (environ le tiers) a préféré Emmanuel Macron, confirmant que ce cluster valorise aussi l’ordre et la stabilité.

ENJEUX POUR LA PRESIDENTIELLE 2022

Un cluster décisif pour Eric Zemmour

Ce cluster sera décisif pour l’avenir du journaliste du Figaro. En théorie, l’offre qu’il porte est la mieux placée pour répondre à la demande des Identitaires : très radicale comme eux sur les enjeux culturels, elle est aussi perçue comme plus à droite sur le plan économique et plus conservatrice que celle de Marine Le Pen, donc mieux à même de pleinement les satisfaire. L’avenir de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour se joue donc en partie au sein de ce cluster de grande dimension. Mais c’est aussi un cluster stratégique pour les Républicains. Ce groupe leur apporte traditionnellement une proportion significative de leurs voix. Si les Républicains devaient trop reculer sur ce cluster au profit d’Eric Zemmour ou de Marine Le Pen, ils trouveraient condamnés à jouer un rôle de second plan lors de ce scrutin présidentiel.

 STATISTIQUES 

60%

Hommes

54%

Plus de 60 ans

39%

Retraités

65%

Imposables sur le revenu

48%

Ont plus de 50 000 euros d’épargne disponible

10%

N’arrivent pas à boucler les fins de mois

48%

S’identifient aux classes supérieures

64%

Chrétiens

14%

Pratiquent régulièrement leur religion

90%

Ont voté pour Marine Le Pen, François Fillon ou Nicolas Dupont Aignan au premier tour de la présidentielle 2017

Cluster Les Identitaires
Personnalités appréciées Identitaires

André a 73 ans

André a 73 ans. Retraité depuis une dizaine d’années, il a créé et géré plusieurs commerces pendant 40 ans.

Né en Algérie à Oran dans une famille de pieds-noirs espagnols, il a quitté son pays natal à 12 ans et a conservé une grande nostalgie pour celui-ci. Sa famille détenait un commerce qui fonctionnait bien et ils vivaient un train de vie de classe moyenne. En arrivant en France, sa famille s’est installée près de Perpignan, dans un quartier où se côtoyaient beaucoup de familles de rapatriés.
Pour André, le travail a toujours été essentiel. Il a quitté l’école à 18 ans pour aider ses parents dans le commerce familial. Avec sa femme, elle-même rapatriée d’Algérie, il a ouvert un premier magasin d’ameublement avant d’ouvrir un magasin de vêtements qu’il a géré pendant 20 ans, puis une agence immobilière. Ils ont fait construire leur maison dans un quartier pavillonnaire à l’extérieur de Perpignan, dans laquelle ils vivent depuis 40 ans. André « s’est toujours levé tôt, même le dimanche, ou il allait quand même au magasin ou pour travailler chez lui. »

 

Lui et sa femme ont eu deux enfants, tous trois diplômés après de longues études et dont ils sont très proches. Grands-parents depuis une dizaine d’années, ils consacrent énormément de temps à leurs enfants et à leurs petits-enfants et sont toujours prêts à leur rendre service.

 

La majorité de leurs relations amicales sont des pieds-noirs. Avec eux, ils « discutent souvent de l’Algérie d’avant, de leur jeunesse. » André considère l’Algérie française de son enfance comme son pays. Ils ont conservé énormément de coutumes de cette époque, à la fois dans leur relations familiales et amicales mais aussi dans leurs intérêts culturels et leurs habitudes culinaires.

 

André a été élevé dans la foi catholique mais ne fréquente plus les églises depuis longtemps, au contraire de sa femme, qui prie encore beaucoup. Il « se sent proche de la région catholique par tradition familiale. »

 

André parle peu de politique mais se considère de droite et a toujours voté pour ce camp quelle que soit l’élection. Il considère l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 « comme une catastrophe ». Très attaché à la « valeur travail », il a complètement adhéré au discours de Nicolas Sarkozy dans les années 2000 et attendait beaucoup de son élection en 2007. Il attendait que celui-ci « baisse enfin les charges sur les PME et les 35h » mais il a été « déçu par les renoncements ». Il a voté pour Marine Le Pen au premier tour en 2012 puis pour Nicolas Sarkozy en 2012 contre François Hollande. En 2017, son choix s’est porté sur François Fillon puis sur Marine Le Pen face à Emmanuel Macron qu’il considère « toujours comme un homme de gauche. »

Au sujet du mouvement des gilets jaunes, il « a compris que les gens puissent se révolter contre les taxes et les inégalités » mais il ne peut pas cautionner les violences du mouvement. Nostalgique de son Algérie natale, il garde une grande rancune « pour De Gaulle et son discours d’Alger », qu’il considère comme un traitre. Il est très défavorable à l’immigration, particulièrement maghrébine, considérant « que ceux qui ont décidé de se séparer de la France il y a 60 ans, n’ont pas à venir chez nous. » Selon lui, « le mode de vie des musulmans n’est pas compatible avec le nôtre. » André est défavorable à l’accueil des migrants et particulièrement des musulmans, qu’il pense « responsables en grande partie de l’état du pays. »

 

Pour André, il devient urgent de stopper l’immigration et l’assistanat et de baisser les charges et les impôts des français qui travaillent. Il est très séduit par le discours d’Éric Zemmour et espère que celui-ci sera candidat à la présidentielle.

Lire la suiteRéduire le texte
Trouver mon Cluster