Une majorité de Français estime que Total doit céder face aux revendications salariales

Total

Plus de la moitié des Français estiment que la direction de Total et d’Esso doit céder face aux revendications salariales des syndicats

  • 43% des Français interrogés disent avoir eu des difficultés à se procurer de l’essence ces derniers jours. Ce sont les Français les plus populaires et les classes moyennes qui sont le plus touchés. Les plus aisés ainsi que les seniors déclarent avoir eu moins de difficultés.
  • 12% des Français interrogés déclarent avoir été empêchés de prendre leur voiture ces derniers jours faute de carburant. Ce sont à nouveau les segments les plus populaires et les classes moyennes qui se déclarent le plus touchés.
  • Les Français sont clivés sur les causes du blocage. 38% des Français interrogés affirment que la responsabilité incombe à la CGT et aux salariés en grève. 34% déclarent que c’est la direction de Total et d’Esso qui est en cause. Enfin une minorité non négligeable, 18%, estiment qu’Emmanuel Macron et le gouvernement sont responsables de ces pénuries. On retrouve une logique de clivage gauche / droite et de clivage de classe dans cette étude.
  • Ce sont les Centristes et les Libéraux qui rejettent le plus la responsabilité du blocage sur la CGT, ainsi que deux autres clusters très à droite sur l’identité et l’économie : les Anti-Assistanat et les Identitaires. Les clusters plus modérés : Conservateurs, Sociaux-Républicains et Eclectiques penchent plutôt de ce côté également.
    Les clusters de gauche modérée Sociaux-Démocrates et Progressistes sont quant à eux partagés : leur sensibilité réformiste conduit un tiers d’entre eux à rejeter la faute sur la CGT. Mais plus de 40% d’entre eux font tout de même peser la responsabilité du blocage sur la direction de Total et d’Esso. Les Multiculturalistes – cluster très à gauche – imputent quant à eux quasi unanimement la faute à la direction de Total et d’Esso.
  • Enfin on retrouve une logique « gilets jaunes » dans la contestation avec des clusters populaires qui imputent la faute de façon quasiment égale à la direction des raffineries et au Président de la République. Les Solidaires et les Révoltés (deux clusters qui votent largement à gauche) se joignent aux Eurosceptiques, aux Réfractaires et aux Sociaux-Patriotes (trois clusters qui votent massivement Marine Le Pen) dans une sorte « d’arc contestataire » transversal qui se place majoritairement du côté des grévistes et s’oppose au patronat ainsi qu’au gouvernement.
  • A l’inverse, les électeurs les plus aisés financièrement mettent en cause majoritairement la CGT et les grévistes.
  • Ainsi, l’électorat Macron et l’électorat Pécresse rejettent assez unanimement la responsabilité sur la CGT, tandis que l’électorat Mélenchon est également homogène dans sa mise en cause de la direction de Total et d’Esso.
  • L’électorat de Marine Le Pen, qui se compose de deux franges : l’une droitière (clusters des Anti-Assistanat et des Identitaires), l’autre populaire (Eurosceptiques, Réfractaires et Sociaux-Patriotes) est plus clivé. En effet, 38% de ses électeurs imputent les blocages à la CGT, 27% aux directions de Total et d’Esso, 28% au Président et au gouvernement. Deux logiques de son électorat s’opposent ici : l’une qui continue de se positionner à droite et conserve une vision relativement libérale de l’économie et l’autre qui ne se reconnaît pas dans le clivage gauche droite et se positionne plutôt dans une logique de révolte face aux « élites » et au « système ».
  • Quant au dénouement de cette crise, les Français pensent majoritairement que Total et Esso doivent accéder aux revendications des salariés. 55% des Français interrogés estiment qu’il faut que Total cède aux revendications des syndicats. 45% pensent à l’inverse qu’il faut que l’Etat intervienne pour déloger les grévistes et réquisitionne des salariés.
    Seuls les Centristes, les Conservateurs, les Libéraux, les Anti-Assistanat et les Identitaires pensent que l’Etat doit intervenir pour mettre fin aux grèves. Ces cinq clusters sont ceux de la coalition historique de la droite, celle qui avait porté Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007. On retrouve donc une logique gauche / droite dans l’opinion avec cet « affrontement ».
    Les clusters de gauche, y compris les plus modérés prennent fait et cause pour les revendications des syndicats. De même, les clusters populaires « antisystème » sont coalisés en faveur des revendications salariales.

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