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Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: L’écart se creuse entre le RN et Renaissance

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: L’écart se creuse entre le RN et Renaissance

Malgré une campagne enfin lancée, la liste Renaissance perd 1 point dans notre nouvelle vague d’intentions de vote pour les européennes. Le parti présidentiel est crédité de 17% des intentions de vote. Dans le duel à distance qui l’oppose au Rassemblement National, c’est ce dernier qui sort vainqueur pour l’heure avec une très légère progression d’un demi-point, pour se hisser à 29% des intentions de vote. L’écart est désormais de 12 points entre Renaissance et le Rassemblement National.
Dans le détail, les pertes de Renaissance s’expliquent par l’incapacité à mobiliser son socle électoral. Seuls 61% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 souhaitent voter pour la liste portée par Valérie Hayer. Le parti présidentiel perd surtout sur sa gauche, avec 21% d’électeurs qui disent vouloir voter pour une des listes concurrentes, principalement pour le Parti Socialiste.
A l’inverse, le Rassemblement National fédère très largement son noyau électoral avec 85% d’électeurs de Marine Le Pen qui indiquent vouloir voter pour le RN en juin. Au-delà, la liste portée par Jordan Bardella attire à elle un quart des électeurs Pécresse 2022, de même qu’un quart des électeurs Zemmour, symbolisant ainsi une sorte « d’union des droites par le bas ».
Les équilibres à gauche restent globalement les mêmes. La liste PS-Place Publique conduite par Raphaël Glucksmann connaît un recul d’un point, signant ainsi son premier coup d’arrêt après la relative dynamique de la pré-campagne. L’enjeu pour la liste PS sera comme pour les autres listes de parvenir à faire entendre une voix singulière dans une campagne polarisée par Renaissance et le Rassemblement National.

Sondage Cluster17 pour Le Point: Jordan Bardella s’impose comme un des leaders de la Droite, sans être présidentiable

Sondage Cluster17 / Le Point: Jordan Bardella s’impose comme un des leaders de la Droite, sans être présidentiable

Malgré son âge, Jordan Bardella devient aux yeux des Français un candidat à la présidentielle possible et crédible mais pas encore comme un potentiel Président de la République. En tête ce mois-ci de notre baromètre des personnalités en termes de « soutien » politique, son image imprime et notamment dans l’électorat de droite, y compris les plus modérés.

Le chef de file du RN aux européennes est jugée compétent par 36% des sondés : 46% des électeurs se positionnant « plutôt à droite » et 67% des électeurs « à droite » partagent ce constat. Toutefois, les diplômés et les cadres supérieurs peinent encore à être convaincus par la compétence de Jordan Bardella. Ainsi, 56% des cadres et 59% des Bac +5 estiment qu’il n’est pas compétent, signe que le déficit de crédibilité demeure dans ces segments décisifs de l’électorat.

La percée du dauphin de Marine Le Pen s’explique en grande partie par sa capacité à entrer en résonnance avec les aspirations des électeurs de droite. Ceux-ci sont entre 54% pour les plus modérés à 82% pour les plus radicaux à considérer que Jordan Bardella « est proche de leurs préoccupations ».

De là à être un bon candidat pour la droite à la présidentielle ? 73% des électeurs d’Eric Zemmour et 81% des électeurs de Marine Le Pen le pensent. Les électeurs « plutôt à droite » sont également 48% à le penser. Parmi les clusters de droite, seuls les Libéraux, cluster diplômé, libéral économiquement et conservateur culturellement, montrent une certaine réticence. Dans les autres clusters de droite, sa candidature obtient l’adhésion d’une majorité d’électeurs.

Pour autant, une très large majorité de Français estiment qu’il n’a pas la stature d’un Président de la République : seuls 25% des sondés le voient endosser le costume. Un sentiment partagé y compris au sein de l’électorat de droite.

Baromètre Cluster17 / Le Point de Mars 2024 : Contre-coup pour Gabriel Attal

Baromètre Cluster17 / Le Point de Mars 2024 : Contre-coup pour Gabriel Attal

Le Premier Ministre accuse un décrochage important ce mois-ci en termes de popularité (-4 points) et enchaîne deux mois consécutifs de baisse. Si bien qu’en deux mois, il est passé de la première place, confortable, à la cinquième place du classement. Néanmoins, il demeure toujours dans « le match » avec 33% d’opinions positives et ne possède que 2 points de retard sur Marine Le Pen qui garde la tête du classement malgré un décrochage de 3 points par rapport à février.
Gabriel Attal perd principalement des points sur la droite de l’échiquier. Malgré des annonces prometteuses qui ont séduit cette partie de l’électorat en janvier, celui-ci semble aujourd’hui refluer alors même que la campagne des européennes s’est lancée sur une tonalité nouvelle côté majorité, avec des offensives très prononcées à l’encontre du Rassemblement National.
Dans ce contexte le Premier Ministre perd 5 points d’opinions positives chez les électeurs se positionnant « plutôt à droite » et 12 points chez les électeurs se situant « à droite ».
Quant au jugement sur son action, là aussi les Français semblent moins enthousiastes avec une baisse très légère de 0,2 point (moyenne de 3,8/10) mais qui concerne tous les électorats.
La note du Président de la République est en très légère hausse ce mois-ci à 3,1/10 (+0,1).
Dans le reste du classement, notons la concurrence ténue qui se joue en tête entre les six premiers. Marine Le Pen, François Ruffin, Fabien Roussel, Jordan Bardella, Gabriel Attal et Edouard Philippe se tiennent en 3 points.
Fait important du mois : Jordan Bardella est ce mois-ci en tête du classement des personnalités les plus soutenues. Il dépasse pour la première fois Marine Le Pen qui disposait jusqu’ici du plus large noyau d’électeurs.
Jordan Bardella affiche un insolent 19% de soutien devant la leader du RN, 18%. La tête de liste aux élections européennes est notamment soutenue par 33% d’électeurs se positionnant « à droite » contre 30% pour la double finaliste à l’élection présidentielle.

Sondage Cluster17 / Il Fatto Quotidiano : Fratelli d’Italia en tête des intentions de vote pour les prochaines élections européennes

Sondage Cluster17 / Il Fatto Quotidiano : Fratelli d’Italia en tête des intentions de vote pour les prochaines élections européennes

Article en français :

Les élections européennes en Italie : le parti de Giorgia Meloni en tête

Un récent sondage réalisé par Cluster 17 en partenariat avec Il Fatto Quotidiano révèle que le parti de Giorgia Meloni est en tête pour les élections européennes, avec 27,3 % des intentions de vote. Ce résultat place le Partido Democratico (PD) en deuxième position, avec 19,3 % des suffrages, suivi par le Mouvement 5 Etoiles avec 16 %. En revanche, la Lega et Forza Italia arrivent loin derrière, avec respectivement 9,1 % et 7,6 %.

Ces données semblent indiquer que les rapports de force issus des élections politiques de septembre 2022 sont restés figés. Cependant, ce qui est particulièrement notable dans ce sondage, c’est la société italienne profondément clivée sur les accusations d’autoritarisme auxquelles fait face le gouvernement Meloni. L’Italie semble être coupée en deux camps distincts.

Par exemple, si 50 % des Italiens estiment que les interdictions de manifester se sont multipliées, ce pourcentage grimpe à 82 à 99 % dans l’électorat de gauche et du M5S, contre seulement 7 à 13 % dans l’électorat de droite. De même, 53 % des Italiens craignent des restrictions de la liberté d’expression, mais ce chiffre monte à 82 % à 100 % chez l’électorat de gauche et du M5S. Enfin, 47 % des Italiens pensent qu’il y a un risque de glissement autoritaire en Italie, avec des variations similaires selon les tendances politiques.

Ces résultats mettent en lumière les divisions profondes au sein de la société italienne et soulignent les enjeux cruciaux des prochaines élections européennes.

 

Articolo in italiano:
Le elezioni europee in Italia: il partito di Giorgia Meloni in testa

Un recente sondaggio condotto da Cluster 17 in collaborazione con Il Fatto Quotidiano rivela che il partito di Giorgia Meloni è in testa per le elezioni europee, con il 27,3% delle intenzioni di voto. Questo risultato pone il Partito Democratico (PD) al secondo posto, con il 19,3% dei voti, seguito dal Movimento 5 Stelle con il 16%. Al contrario, la Lega e Forza Italia sono molto indietro, con rispettivamente il 9,1% e il 7,6%.

Questi dati sembrano indicare che i rapporti di forza emersi dalle elezioni politiche del settembre 2022 siano rimasti immutati. Tuttavia, ciò che è particolarmente significativo in questo sondaggio è la società italiana profondamente divisa sulle accuse di autoritarismo rivolte al governo Meloni. L’Italia sembra essere divisa in due fazioni distinte.

Ad esempio, se il 50% degli italiani ritiene che le divieti di manifestare si siano moltiplicati, questo percentuale sale all’82-99% nell’elettorato di sinistra e del M5S, contro solo il 7-13% nell’elettorato di destra. Allo stesso modo, il 53% degli italiani teme restrizioni alla libertà di espressione, ma questa percentuale sale all’82-100% nell’elettorato di sinistra e del M5S. Infine, il 47% degli italiani ritiene che ci sia un rischio di deriva autoritaria in Italia, con variazioni simili in base all’orientamento politico.

Questi risultati mettono in luce le divisioni profonde all’interno della società italiana e sottolineano le sfide cruciali delle prossime elezioni europee.

Baromètre Cluster17 / Le Point de Février 2024 : Gabriel Attal cède la première place à Marine Le Pen

Baromètre Cluster17 / Le Point de Février 2024 : Gabriel Attal cède la première place à Marine Le Pen

Le Premier ministre enregistre une légère baisse de sa popularité (-2 pts) moins d’un mois après sa nomination à Matignon. Avec 37% d’opinions positives (dont 13% de soutien politique), il cède la première place du classement général à Marine Le Pen. Signal faible inquiétant, il enregistre cette baisse dans les zones électorales les plus proches de l’électorat « macroniste ». Il perd ainsi 8 points chez les électeurs se positionnant « plutôt à gauche » et 6 points chez ceux « plutôt à droite  ».

La côte de popularité du Premier Ministre demeure toutefois bien supérieure à celle du Président de la République. Dans le « match » qui les oppose, Emmanuel Macron reçoit une note d’appréciation de son action de 3/10 de la part des sondés, quand son cadet atteint les 4/10. Deux notes en dessous de la moyenne.

La situation est préoccupante pour le Président qui recueille la moyenne dans l’unique cluster des Centristes (6,6/10). Gabriel Attal n’échappe pas complètement à la défiance qui touche l’exécutif. Signe d’un état de grâce qui n’aura duré que le temps des prémices, il récolte une note supérieure à la moyenne uniquement chez les Centristes (7,3) et les Libéraux (5,6).

La séquence agricole semble avoir plus coûté à l’exécutif qu’elle ne lui a rapporté.

A l’inverse, la séquence agricole semble avoir bénéficié au Rassemblement National. Marine Le Pen enregistre une hausse de 2 points de bonnes opinions. Et son dauphin, Jordan Bardella est lui aussi en hausse de 3 points. Surtout, ce sont les deux personnalités qui enregistrent le plus haut niveau de soutien politique, témoignant de la solidité de l’adhésion à leurs idées et à leur personnalité. Marine Le Pen est à 21% de soutien politique et Jordan Bardella 17%, loin devant Gabriel Attal ou François Ruffin qui récoltent respectivement 13% et 11% de soutien politique.

Leur pénétration au sein de l’électorat de la droite traditionnelle est impressionnante. Marine Le Pen est en tête dans les 6 clusters se situant à droite de notre segmentation. Elle et Jordan Bardella sont largement en tête chez les électeurs se positionnant « à droite » avec 80% et 72% d’opinions positives. Ils sont même 3e et 4e chez les électeurs se positionnant « plutot à droite » juste derrière Edouard Philippe et Gabriel Attal.

Nous assistons donc à une forme d’union des droites par le bas. Dans cet élan, le « match » se joue avec l’exécutif. Seuls Gabriel Attal et Edouard Philippe semblent en concurrence avec les figures du RN dans ces groupes décisifs.

Les récentes annonces politiques du gouvernement sur l’école, l’autorité, la démographie, l’agriculture, sont autant de signaux susceptibles de séduire cet électorat. Avec un risque majeur : quand l’exécutif déplace son curseur vers la droite, il subit des pertes de son électorat social-démocrate. A l’inverse, quand le RN se normalise et déplace son curseur vers le centre, il ne subit pour l’heure aucune perte dans la frange plus « radicale » de son électorat.

Le regard des Français sur le modèle agricole

Le regard des Français sur le modèle agricole

A l’issue d’une semaine de mobilisation intense dans la quasi-totalité du pays, le soutien des Français au mouvement ne faiblit pas. 85% des sondés soutiennent la mobilisation des agriculteurs. Un soutien transversal dans l’ensemble de l’opinion. Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron et Yannick Jadot affichent un soutien plus relatif, avec respectivement 68% et 72% de soutien parmi leurs électeurs.

Dans le détail, les Français soutiennent majoritairement les manifestations (93%) et les blocages de routes (à 68%). Ils sont plus réticents sur la détérioration des bâtiments publics : les déversements de lisier et de déchet devant les préfectures sont tout de même approuvés par 57% des sondés. L’occupation de certains bâtiments publics par la force est quant à elle majoritairement rejetée par 56% des sondés.

Ce soutien considérable de l’opinion s’explique en partie par le regard porté par les Français sur les agriculteurs. Ceux-ci sont largement perçus comme les perdants d’un système qui les « exploite ». Ainsi, 93% des sondés estiment que les agriculteurs « sont victimes des lobbies de l’agrobusiness » et 94% de Français interrogés les considèrent également comme « victimes des industriels et de la grande distribution ».

Concernant les sujets qui crispent les agriculteurs, les sondés sont unanimes concernant l’exigence de réciprocité des normes : 97% des sondés estiment qu’il faut cesser d’importer des produits qui ne respectent pas les mêmes normes que celles imposées aux agriculteurs français. De même, l’augmentation du prix du Gazole Non Routier (GNR) est largement rejetée par 79% des Français.

D’autres mesures contestées par les agriculteurs font apparaître un clivage dans l’opinion entre défenseurs d’un modèle plus écologique et partisans d’un certain conservatisme.

L’augmentation des taxes sur les pesticides est réclamée par 60% de Français dont 82% des Electeurs Mélenchon et 93% des Electeurs Jadot contre 75% des Electeurs Zemmour et 52% des Electeurs Le Pen qui s’y opposent.

La réduction de moitié de l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques est défendue par 78% des sondés. Toutefois, les Français estiment dans le même temps, à 48%, que les agriculteurs n’ont pas d’autres choix que d’utiliser ces produits pour assurer leur production.

Globalement, la majorité des Français souhaitent une agriculture plus écologique et durable : 68% des sondés souhaitent qu’on atteigne 25% de terres cultivées en agriculture biologique. Une évolution du modèle agricole logiquement souhaitée en premier lieu par les électeurs de gauche mais également par 70% des Electeurs Macron et 62% des Electeurs Le Pen. D’ailleurs, les Français estiment à 69% que les agriculteurs sont prêts à aller vers un modèle plus écologique et durable.

Dans quel cadre les Français souhaitent que ce changement de modèle se fasse ? Le moins que l’on puisse dire c’est que l’Union Européenne divise profondément. 54% des Français interrogés estiment qu’il faut sortir de la PAC et des traités européens qui concernent l’agriculture. Avec de très fortes disparités : 77% des Electeurs Macron et 66% des Electeurs Jadot sont contre cette sortie quand 87% des Electeurs Zemmour et 88% des Electeurs Le Pen soutiennent cette sortie de la PAC.

Baromètre Cluster17 / Le Point de Janvier 2024 : Effet Matignon pour Gabriel Attal

Baromètre Cluster17 / Le Point de Janvier 2024 : Effet Matignon pour Gabriel Attal

« Effet Matignon » pour Gabriel Attal qui devient la personnalité politique la plus populaire dans l’opinion ce mois-ci. Le nouveau Premier Ministre recueille 39% d’opinions favorables, dont 15% de soutien politique à ses idées. Il passe de la 2eme à la 1ere place, au détriment de Marine Le Pen qui demeure très bien placée, à la 3eme place avec 36% d’opinions favorables et un noyau dur de soutien qui s’élève à 18%, un score plus élevé que tous les autres concurrents.
Enfin, c’est François Ruffin qui complète le podium à la 2eme place du classement, avec 37% d’opinions favorables. Ce podium fait bien ressortir la « tripartition » de l’électorat, chacun des trois pôles ayant un représentant politique dans les trois premières places du classement.

Cependant, nous observons des changements de hiérarchie dans deux de ces trois pôles. Tout d’abord, dans l’électorat d’Emmanuel Macron 2022, Gabriel Attal est désormais en tête avec 86% de bonnes opinions dont 59% de soutien politique. Le Président de la République est 3eme à égalité avec Edouard Philippe, à 80% d’opinions favorables. Le succès de Gabriel Attal s’explique en grande partie par sa capacité à séduire les segments électoraux « historiques » du « macronisme ». Il est ainsi en tête chez les électeurs se positionnant « au centre » et chez ceux se positionnant « plutôt à droite ». Cependant, contrairement aux autres personnalités de l’exécutif, il séduit également chez les électeurs de centre-gauche : avec 43% d’opinions favorables dans ce segment de l’électorat il est le seul membre de la majorité dans le top 5, derrière Fabien Roussel, François Ruffin et Raphaël Glucksmann. Se trouvant maintenant au plus haut niveau de responsabilité, il lui faudra maintenir cet équilibre fragile pour séduire un socle électoral dont on a perçu récemment, avec la loi immigration, les divisions profondes.

A gauche, nous observons également un changement de hiérarchie dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon de 2022. François Ruffin devance d’une courte tête le leader insoumis, avec 77% d’opinions positives contre 73%. Ces deux personnalités puisent leur popularité chez les électeurs les plus à gauche. Mais c’est au sein des segments plus modérés de l’électorat de gauche que le député de la Somme devance le triple candidat à la présidentielle, avec 50% d’opinions positives pour le premier contre seulement 18% pour le second chez les électeurs « plutôt à gauche »

Du côté des droites, Marine Le Pen et plus largement le Rassemblement National s’imposent très largement. La leader du RN est en tête chez les électeurs se positionnant « à droite » avec 68% d’opinions favorables et chez ceux se positionnant « très à droite » avec 92% de bonnes opinions. Symbole de la progression des idées et de l’image du RN dans l’opinion, Jordan Bardella est 2eme dans chacun de ces segments de l’électorat. Arrivent ensuite deux autres personnalités issues de la droite identitaire : Marion Maréchal et Éric Zemmour. Les personnalités issues des Républicains peinent à émerger dans ce qui devrait pourtant être le cœur de leur électorat. Un constat d’autant plus difficile pour le parti d’Éric Ciotti que la seule personnalité de LR dans le top 10 de nos deux derniers baromètres est… Rachida Dati, tout juste nommée Ministre dans le gouvernement de Gabriel Attal. La pénétration du RN dans le cœur de l’électorat traditionnel de l’ex-UMP est continue depuis le 2nd tour de la présidentielle 2022. Les zones de concurrence directes qui existent entre Renaissance et le RN dans les clusters de droite traditionnelle pour capter l’ancien électorat UMP sont probablement une des clés du prochain scrutin européen.

Sondage Cluster17-Le Point: intentions de vote pour les élections européennes 2024 – vague du 15 janvier

Élections européennes : l’hypothèse Véran ne suscite pas d’enthousiasme

Pas d’effet remaniement ministériel, ni d’effet Olivier Véran (s’il devait conduire la liste Renaissance), sur les intentions de vote aux élections Européennes de 2024, c’est le principal enseignement que l’on peut retirer du sondage réalisé pour Le Point par l’Institut Cluster 17.

En effet, réalisé 2 jours après la nomination de Gabriel Attal à Matignon et le remaniement gouvernemental marqué, en particulier, par l’arrivée de Rachida Dati au ministère de la Culture, ce sondage nous apprend qu’une liste Renaissance conduite par Olivier Véran n’obtiendrait que 18% des suffrages. Ce score est largement inférieur à celui obtenu par La République en Marche lors du scrutin de 2019 (22,4%) et, plus encore, par rapport à celui d’Emmanuel Macron au premier tour de la dernière présidentielle (27,8%). La liste Renaissance ne parvient, en effet, à conserver que 6 électeurs sur 10 au sein de l’électorat présidentiel. Et ces pertes ne sont presque pas compensées, car la liste Renaissance n’attire dans pratiquement aucun autre électorat, si ce n’est une fraction des électeurs de Valérie Pécresse (25%). Quoi qu’il en soit, le camp présidentiel va devoir s’employer à reconquérir les électeurs, à commencer par ses propres électeurs. Sinon, Renaissance risque d’être largement distancée par le Rassemblement National : la liste conduite par Jordan Bardella, mesurée à 28,5 %, maintient, en effet, une avance considérable, de plus de 10 points à environ cinq mois de l’élection.

Du côté des droites, outre la position de leadership incontestée du RN, plusieurs tendances méritent d’être soulignées. La liste Reconquête conduite par Marion Maréchal, avec 7% des voix, parait en situation de rééditer le score obtenu par Éric Zemmour lors de la dernière présidentielle et ainsi de faire élire des députés au Parlement Européen.

Une liste Les Républicains obtiendrait, également 7% des suffrages, soit un score encore inférieur à celui qui était le sien lors des dernières Européennes (8,5%) et, plus encore, des dernières législatives (10,4%). L’entrée de personnalités politiques issues de ses rangs dans le gouvernement de Gabriel Attal et le remaniement présenté par de nombreux observateurs comme un tournant à droite du camp présidentiel compliquent encore l’équation que devront résoudre les Républicains pour conserver, voire renforcer leur base électorale.

Enfin, la gauche dans son ensemble reste stable par rapport aux récents scrutins. Alors que les scrutins intermédiaires, comme les Européennes, sont normalement favorables aux oppositions, elle ne connait aucune progression significative. Toutes listes confondues, elle obtiendrait 31% des suffrages, soit un score légèrement inférieur à celui qu’elle avait obtenu lors des dernières élections législatives (32%). Dans le cadre de la tripartition politique actuelle, elle ne parvient pas, pour l’instant, à dépasser ce plafond de verre et reste très largement distancée par les offres de droites identitaires, qui, au total (RN, Reconquête, Debout la France) réunissent 38,5 % des intentions de votes. A l’intérieur de la gauche, des évolutions sont néanmoins observables. La liste du Parti socialiste conduite par Raphaël Glucksmann connaît une certaine progression (11%) et, pour l’instant, devance de 3 points les Ecologistes (8%) qui eux-mêmes sont au coude-à-coude avec la liste de la France Insoumise (7,5%). Un tel résultat marquerait une forte progression des socialistes par rapport aux dernières Européennes (6,2%), sans même évoquer le score d’Anne Hidalgo lors de la dernière présidentielle (1,8%). Le score du PS s’explique en partie par la désaffection d’une partie de l’électorat social-démocrate vis-à-vis de la politique de l’exécutif. Dans ce contexte, près d’un électeur d’Emmanuel Macron sur six pourrait voter pour la liste conduite par Raphaël Glucksmann.

En résumé, la mission de Gabriel Attal semble double : à la fois réduire l’écart avec Jordan Bardella tout en évitant l’émergence d’une offre sociale-démocrate forte sur sa gauche.

Sondage exclusif pour Le Point : 37% des Français pensent que Gabriel Attal fera un bon Premier Ministre

37% des Français pensent que Gabriel Attal fera un bon Premier Ministre

Les Français attendent de voir pour y croire. Tel est l’enseignement de notre étude réalisée suite à la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier Ministre.

35% des sondés estiment qu’Emmanuel Macron a fait le bon choix avec cette nomination. Et 37% des sondés considèrent que Gabriel Attal sera un bon Premier Ministre.

Un optimisme donc relatif, dans un contexte général d’effritement de la popularité de l’exécutif depuis l’élection présidentielle de 2022.

Sa nomination a toutefois le mérite de satisfaire l’électorat d’Emmanuel Macron, divisé ces derniers temps quant à l’adoption de la loi immigration et à propos des mots de soutien du Président envers Gérard Depardieu.

Ainsi, 71% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 pensent que le Président de la République a fait le bon choix en nommant Gabriel Attal. De même, 76% estiment qu’il fera un bon Premier Ministre. Les électeurs de Valérie Pécresse et de
Yannick Jadot regardent également de façon plutôt positive cette nomination : 50% des électeurs de la candidate LR estiment qu’il fera un bon Premier Ministre et 53% des électeurs de l’écologiste sont également optimistes.

La défiance est à l’inverse logiquement très majoritaire dans les électorats de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Respectivement 60% et 76% de ces électeurs estiment qu’il ne fera pas un bon Premier Ministre.

Malgré son jeune âge, 55% des sondés estiment que Gabriel Attal est un homme politique compétent. Une qualité largement reconnue dans l’opinion, notamment chez les électeurs plus âgés : c’est le cas de 61% des 50-64 ans et de 65% des 65-74 ans.
En outre, 88% des électeurs Macron, 69% des électeurs Pécresse, 77% des électeurs Jadot et 62% des électeurs Zemmour estiment sa compétence.

Les Français sont plus dubitatifs sur ses capacités à mener les réformes nécessaires pour le pays : 34% des sondés pensent qu’il y parviendra. De même, 36% des Français interrogés considèrent le jeune Premier Ministre comme « étant proche des préoccupations des Français ».

Sondage pour Le Point : Emmanuel Macron en décalage avec l’opinion sur le cas Depardieu

Emmanuel Macron en décalage avec l’opinion sur le cas Depardieu

Nous avons interrogé les Français sur la polémique qui entoure les propos du Président de la République à propos des mots et du comportement de Gérard Depardieu dans un reportage de France 2.

Nous les avons interrogés plus largement sur le regard qu’ils portent à propos des violences sexistes ou sexuelles commises par des personnalités publiques.

Tout d’abord, les Français sont majoritairement en faveur d’un traitement « équitable » de ces affaires. Dans le cadre de ces affaires, 56% des sondés estiment qu’il faut à la fois soutenir les victimes mais aussi respecter la présomption d’innocence des accusés. 25% estiment qu’il faut « d’abord respecter la présomption d’innocence » et 18% estiment qu’il faut « d’abord soutenir les victimes ». Deux positionnements antagonistes dans l’opinion. Les électeurs se positionnant le plus à droite étant davantage favorables, environ 45%, à la primauté de la présomption d’innocence quand les électeurs les plus à gauche, 38%, se rangent d’abord du côté des victimes présumées.

Par ailleurs, les Français sont clivés sur le sort des personnalités publiques accusées de violences sexistes et sexuelles. 42% estiment qu’elles doivent être écartées de leur domaine d’activité professionnelle, tandis que 48% affirment le contraire. Les femmes sont 46% à le penser contre 37% des hommes. Les électeurs de gauche, sont près de 60% à estimer qu’il faut écarter les personnalités accusées contre environ 30% des électeurs de droite. Nous observons en outre un clivage dans le rapport aux élites. Les clusters les plus diplômés et les plus « élitaires » comme les Sociaux-Démocrates et les Centristes réfutent très majoritairement l’idée de démettre les accusés, malgré des valeurs se situant plutôt du côté de la gauche progressiste. A l’inverse, des groupes peu diplômés et anti-système partageant des valeurs plus conservatrices comme les Anti-Assistanat ou les Réfractaires sont majoritairement favorables à une démission ou un retrait des personnes accusées de violence.

En outre, il existe un large consensus dans l’opinion en ce qui concerne les personnalités condamnées pour violences sexistes et sexuelles. 82% des Français estiment que dans ce cas, le retrait de leur fonction est inévitable. Seuls les électeurs d’Eric Zemmour, à 69%, semblent plus réticents.

Enfin, concernant la polémique autour de Gérard Depardieu, 61% des sondés estiment qu’Emmanuel Macron a tort de considérer que Gérard Depardieu « rend fière la France » et est victime « d’une chasse à l’homme ». Les clusters de droite culturelle comme les Libéraux, les Sociaux-Patriotes et les Identitaires soutiennent toutefois majoritairement le Président de la République. Mais Emmanuel Macron clive une fois de plus son électorat : 55% de ses électeurs de 2022 ne sont pas d’accord avec son positionnement. Seuls les électeurs d’Eric Zemmour soutiennent majoritairement, à 75% la prise de position du Président de la République.

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