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Sondage Cluster17 pour Le Point: Les Français inquiets du niveau de la dette

Les Français inquiets du niveau de la dette

77% des Français considèrent la dette publique comme « très élevée ».

Parmi les clusters, Les Centristes, Les Conservateurs, et Les Libéraux sont quasiment unanimes sur le fait que la dette est très élevée (95% ou plus).

Les Multiculturalistes sont plus modérés avec seulement 37% qui pensent que la dette est très élevée. Globalement, le niveau de la dette préoccupe un peu moins les électeurs de gauche.

De même si 81% expriment de « l’inquiétude » quant au niveau de la dette, ce sentiment est nettement plus répandu à droite de l’électorat.

Les Libéraux (96%) et les Anti-Assistanat (98%) sont les plus inquiets. Environ 70% des électeurs de droite et d’extrême droite disent même ressentir « beaucoup » d’inquiétude tandis que chez les électeurs de Yannick Jadot et de Jean-Luc Mélenchon, ce sentiment n’est partagé que par 20 à 35% des sondés.

Enfin, les cohortes les plus jeunes sont les moins inquiètes : 68% des 25-34 ans contre 88% des plus de 75 ans.

50% des sondés estiment que les gouvernements successifs dont le dernier en date sont responsables de la dette. Les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon estiment majoritairement que c’est le gouvernement actuel qui est responsable.

Un quart des Français pointe tout de même la responsabilité globale « du système économique » français. C’est le cas de 45% des électeurs Renaissance qui sont les plus nombreux à donner cette réponse.

Les Français partagés sur les réponses à apporter :
la mesure la plus plébiscitée par les Français est la taxation des Français les plus aisés : 62% des sondés la souhaitent et 42% la citent en première solution. Elle est logiquement surtout défendue par les électeurs de gauche (79% des électeurs LFI, 69% des électeurs écologistes) et tout de même par un tiers des électeurs lepénistes.

Les électeurs de Renaissance sont très partagés sur les réponses à apporter : 24% réclament la réduction du nombre de fonctionnaires, 23% une taxation des plus aisés et 19% la réduction des aides sociales.

Cette dernière mesure est la mesure privilégiée des électeurs RN (39%) et LR (31%).

La plupart des autres pistes sont assez nettement rejetées par l’électorat : 10% seulement se disent en faveur d’une hausse de l’impôt sur les sociétés, 8% souhaitent réduire le budget des services publics et à peine 2% de sondés souhaitent augmenter les impôts des particuliers.

Dans le « duel » entre recettes et dépenses, les Français expriment un consensus assez large en faveur d’une réduction des dépenses de l’Etat : 46% estiment qu’il faut réduire les dépenses, 38% pensent qu’il faut à la fois augmenter les recettes et réduire les dépenses tandis que seulement 13% des sondés se disent en faveur de l’augmentation des recettes sans réduction des dépenses.

Enfin, la santé paraît comme la première priorité des Français : 28% d’entre eux estiment que les dépenses de l’Etat doivent augmenter dans ce domaine. Une réponse partagée par toutes les sensibilités de l’électorat. En outre 23% des sondés estiment qu’il faut augmenter le budget de l’Education et 16% celui destiné à la sécurité intérieure.

Les réponses sont beaucoup plus difficiles à interpréter à propos de la réduction des dépenses. Les sondés sont en effet très indécis : 18% estiment qu’il faut baisser le budget de la culture, 16% celui de la défense, 16% celui consacré à l’environnement et enfin 14% veulent baisser les dépenses à l’égard des collectivités territoriales. 17% des sondés ont même répondu « autres » citant spontanément des sujets très divers comme : la réduction « du train de vie de l’Etat » et des administrations, la baisse des aides sociales, la réduction des subventions à certaines associations, la fin des « niches fiscales », etc.

A la lecture de notre sondage, la tâche paraît donc bien difficile pour le nouveau gouvernement. Si deux grandes lignes directrices se dessinent dans l’opinion : l’une en faveur d’un effort fiscal reposant davantage sur les hauts revenus et l’autre en faveur d’une réduction des dépenses de l’Etat ; il semble difficile de prendre des mesures à même de satisfaire l’électorat tant celui-ci est clivé sur les réponses concrètes à apporter notamment en ce qui concerne la répartition des postes de dépenses.

Baromètre des personnalités de septembre 2024 : Gabriel Attal quitte Matignon en tête du classement

Gabriel Attal quitte Matignon en tête du classement

Alors qu’il vient de prendre congés de l’hôtel Matignon, Gabriel Attal est toujours en tête de notre baromètre politique Cluster17/Le Point avec 36% de popularité cumulée. Le Premier Ministre sortant termine son mandat en conservant un haut niveau de popularité au sein de la coalition électorale de la première partie du « macronisme » réalisant le double du score du président de la République (18%). Avec une popularité de 83% parmi l’électorat d’Emmanuel Macron de 2022, il devance Edouard Philippe (77%) qui vient de lancer sa candidature à la prochaine présidentielle et Emmanuel Macron (63%).

Gabriel Attal occupe également la première place du classement à la fois chez les électeurs s’auto-positionnant « au centre » et « plutôt à droite » et figure en deuxième position en terme de soutien chez les électeurs « plutôt à gauche » derrière Raphaël Glucksmann.

Juste derrière le Premier Ministre sortant, c’est Marine Le Pen qui récolte le plus de popularité dans l’opinion (35%) et qui bénéficie du niveau de soutien le plus important à 21%, devançant Jordan Bardella à 18%. Marine Le Pen caracole en tête chez les électeurs « à droite » et « très à droite ». La séquence des législatives semble avoir fait bouger certaines lignes ici et là dans l’opinion. A droite de l’échiquier, on observera par exemple que chez les électeurs positionnés « très à droite », c’est Eric Ciotti qui s’empare de la deuxième place du classement, avec une progression de 20 points entre juillet et septembre 2024.


Signe que la séquence électorale précédente a rebattu les cartes dans l’opinion, à gauche du paysage politique, ce sont deux figures émergentes, Lucie Castets et Marine Tondelier qui viennent bousculer le classement. La candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon, inconnue il y a deux mois fait son entrée la 15ème place de notre baromètre Cluster17/Le Point et s’empare de la deuxième place chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon de 2022 avec 69% de popularité cumulée. Elle est également en seconde position (82%) chez les électeurs « très à gauche » derrière Jean-Luc Mélenchon (89%). Marine Tondelier occupe la huitième place du classement avec 24% d’opinion favorable et tient la corde chez les électeurs positionnés « à gauche » avec 69% de taux de popularité, devant François Ruffin (64%) et Olivier Faure (63%). A distance lors de la séquence post-électorale, Raphaël Glucksmann perd un peu de terrain sur ses concurrents à gauche ce mois-ci mais figure toujours dans le top 10 du baromètre global.


A propos du jugement des français sur l’action de l’exécutif, avec une note de 4/10 sur son action de premier ministre, Gabriel Attal confirme le fait d’avoir une image bien plus positive dans l’opinion que celle d’Emmanuel Macron puisque le Président de la République ne récolte que la note de 2,5/10.
A noter que le baromètre politique du mois a été réalisé avant la nomination de Michel Barnier à Matignon.

Sondage Cluster17 pour Le Point: Michel Barnier, un choix salué par l’électorat de la droite et du centre

Michel Barnier, un choix salué par l’électorat de la droite et du centre

Nous avons interrogé les Français juste après la nomination de Michel Barnier par Emmanuel Macron. Celle-ci est un bon choix pour 32% des sondés, un score comparable à celui de Gabriel Attal lors de sa nomination (35%). Ce choix est plébiscité dans le cluster des Libéraux qui est composé principalement de personnes diplômées, conservatrices culturellement, libérales économiquement. 82% d’entre eux pensent qu’Emmanuel Macron a fait le bon choix de Premier Ministre. Une majorité du cluster Centriste soutient également cette décision (55%). Et plus surprenant, 42% des Identitaires se montrent satisfaits de ce choix.

88% des électeurs LR des législatives plébiscitent le choix d’Emmanuel Macron, de même que 68% des électeurs Ensemble. L’électorat RN semble particulièrement clivé sur cette nomination, une majorité relative (41%) estimant même qu’il s’agit d’un bon choix. A l’inverse, l’électorat de gauche est unanimement critique et défiant vis-à-vis de cette décision.

Cette nomination séduit une partie non négligeable des électeurs de droite, des plus modérés aux plus conservateurs.

Les Français sont plus pessimistes sur sa capacité à créer une majorité : 45% estiment qu’il n’y parviendra pas et 30% pensent qu’il y arrivera. Ici encore, ce sont les électeurs LR et Ensemble qui se montrent les plus optimistes, respectivement 81% et 64% d’entre eux estiment que Michel Barnier sera capable de réussir cette mission périlleuse.

Sondage Cluster17 pour Le Point: Bilan et perspective post-législatives

Bilan et perspective post-législatives

La majorité des Français se dit insatisfaite des résultats des élections législatives anticipées suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale pour la Président de la République.

En effet, 52% des Français s’estiment insatisfaits. Un chiffre qui atteint 90% pour les électeurs du RN .

A l’inverse , seuls 22% des Français s’estiment satisfaits, parmi eux 57% des électeurs du Nouveau Front Populaire.

Dans cette situation post-électorale confuse, aucun camp ne parait comme grand vainqueur pour les Français, bien que le NFP soit le seul à recueillir plus de « a gagné » que  » a perdu ». Toutefois, seuls 32% des Français estiment que le NFP a gagné contre 17% qui estiment qu’il a perdu et 49% qui répondent « ni l’un, ni l’autre ».

Pour le RN, 24% considèrent qu’il a gagné et 36% qu’il a perdu.

Enfin, la situation est plus nette du côté de l’ex-majorité présidentielle , puisque seuls 5% considèrent qu’elle a gagné et 57% qu’elle a perdu. De même pour LR, avec seulement 3% des Français qui estiment qu’elle a gagné , contre 62% qu’elle a perdu.

Par ailleurs, 30% des Français considèrent de la Président de la République doit nommer un premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, contre 13% qui pensent qu’il doit être issu d’Ensemble, 11% du RN et 6% des Républicains.

Baromètre des personnalités de juillet 2024 : Dans le brouillard de la dissolution, Gabriel Attal convainc

Dans le brouillard de la dissolution, Gabriel Attal convainc

« Le futur-ex » Premier Ministre sort largement renforcé de la séquence européenne / législative. Il enregistre une hausse de 7 points de popularité, progressant ainsi de 4 places et reprend la tête de notre baromètre de personnalités. Avec 38% de bonnes opinions dont 14% de Français qui disent le soutenir politiquement, Gabriel Attal s’impose sans conteste comme le leader d’une « macronie » abîmée par la dissolution. Il est ainsi la personnalité la plus soutenue dans l’électorat d’Emmanuel Macron 2022, avec 89% de bonnes opinions, assez loin devant Edouard Philippe (77%) qui n’a pas profité de la séquence avec la même intensité.

 

Le Président de la République voit lui sa côte affaiblie par cette décision incomprise dans une grande partie de l’opinion. Il perd 3 points de popularité et récolte 22% de bonnes opinions. Le jugement des Français à l’égard de son action passe d’une note de 3/10 à 2,7/10 quand celle de Gabriel Attal passe de 3,6/10 à 4,2/10.

 

Marine Le Pen demeure 2e de ce classement. Malgré une légère baisse de 2 points, elle maintient un socle solide de 34% d’opinions positives dont 21% de sondés qui disent soutenir son action, ce qui en fait de loin la personnalité la plus soutenue devant son poulain, Jordan Bardella. Celui-ci perd dans la séquence 3 points de popularité passant de la 2e à la 7e place du classement, tout en maintenant 30% d’opinions positives dont 18% de soutien.

 

A droite, l’ex-président des Républicains Eric Ciotti voit quant à lui son image renforcée par son choix d’alliance avec le Rassemblement National, démontrant la forte attraction de l’électorat de droite vers le RN. Le député de Nice fait un bond de la 27e à la 18e place progressant de 8 points. Chez les électeurs s’autopositionnant « à droite », il récolte 57% d’opinions positives (+19) et chez les électeurs « très à droite », la progression est encore plus sensible avec 62% d’opinions positives (+21).

 

A gauche, plusieurs personnalités sortent également renforcées de la séquence. Notons tout d’abord le surgissement soudain et inattendu de Marine Tondelier. Jamais testée auparavant dans notre baromètre, la cheffe des écologistes s’installe à la 8e du classement général avec 27% d’opinions positives. Celle qui s’est distinguée notamment par ses appels très clairs au « front républicain » réalise même l’exploit d’être la personnalité préférée des électeurs s’autopositionnant « à gauche » avec 65% de bonnes opinions dans ce segment.

 

François Ruffin demeure cependant la personnalité de gauche préférée des Français, à égalité avec Fabien Roussel. Avec 34% de soutien (+1), le député picard réélu sur un fil maintient sa place sur le podium. Son conflit ouvert avec La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon altère sa popularité chez les électeurs « très à gauche », segment dans lequel il perd 28 points de popularité. A l’inverse, ses prises de position séduisent chez les électeurs se positionnant « plutôt à gauche » et « au centre ».

 

Enfin, Olivier Faure et Raphaël Glucksmann sortent également renforcés de la séquence électorale de juin/juillet. Le premier récolte 23% de bonnes opinions, enregistrant une hausse de 9 points, particulièrement au sein de l’électorat de gauche. Raphaël Glucksmann progresse de 5 points et avec 33% d’opinions positives, il se place à la 5e place du classement général, faisant de lui une personnalité politique de premier plan dans le paysage.

Elections législatives anticipées Cluster17 pour Le Point: Notre ultime projection en sièges

Législatives 2024 : Notre ultime projection en sièges

Le front républicain et la stratégie des désistements semblent plutôt bien fonctionner parce que le récit d’une prise de pouvoir du RN s’est ancré très fortement dans l’opinion avant le 1er tour mais surtout depuis le 1er tour. Or cette perspective inquiète des pans entiers de l’électorat. En conséquence, nous constatons que les électeurs de 1er tour du Nouveau Front Populaire se reportent massivement sur les candidats Ensemble quand ils sont en duel avec le RN au 2nd tour. Vice versa, les électeurs Ensemble se reportent de manière significative sur les candidats Nouveau Front Populaire même si une part importante préfère s’abstenir ou ne pas choisir.

Dans ce contexte, le scénario probable reste celui d’une majorité relative pour le RN mais avec une faible avance et un éparpillement en trois blocs de taille comparable et donc un fort risque de blocage à l’Assemblée Nationale.

Si le RN obtient bel et bien un nombre de sièges inférieur à 210, il y aura le nombre de députés suffisant pour une possible majorité allant de la gauche à une fraction de la droite en passant par les élus macronistes, sans LFI et sans le RN.

LR garderait autour de 40 députés selon notre projection, eux aussi élus en partie grâce à un vote de « barrage » des électeurs Ensemble et NFP.

Sondage élections législatives anticipées Cluster17 pour Le Point: Le Rassemblement National confirme son statut de favori

Le Rassemblement National confirme son statut de favori

Les rapports de force du 1er tour sont extrêmement stables : le Rassemblement National est toujours loin en tête (35% en comptant les alliés Républicains de M. Ciotti) devant le Nouveau Front Populaire, dont le socle est particulièrement stable (29,5%). La majorité présidentielle confirme sa légère progression sur les derniers jours et atteint la barre des 20%.

Il semble désormais que le premier tour ne devrait plus contenir de surprise puisque 86% des électeurs se déclarent sûrs de leur choix et cela quel que soit l’électorat des trois blocs principaux. La participation progresse encore légèrement avec 65% d’électeurs se déclarant certains d’aller voter dimanche prochain.

Comme nous l’avions remarqué précédemment, c’est sur les reports de voix et l’abstention des électeurs modérés au second tour que la campagne risque de se jouer.

Aujourd’hui, les scénarios de reports de voix semblent conduire à une majorité relative pour le Rassemblement National puisque selon notre dernière estimation, le RN serait en mesure de remporter entre 210 et 255 sièges, contre 180 à 220 pour le Nouveau Front Populaire.

Le Rassemblement National et ses alliés issus des LR poursuivent leur dynamique de campagne à droite et en récoltent les fruits puisque notre dernière étude avant le premier tour indique que ce sont désormais 71% des électeurs d’Eric Zemmour et 27% des électeurs de Valérie Pécresse qui déclarent voter pour ses candidats au premier tour.

Si Renaissance remonte très légèrement, il le doit surtout à un effet de mobilisation sur sa base électorale puisqu’il ne récupère pour le moment que 69% des électeurs d’Emmanuel Macron de la présidentielle et 87% des électeurs de la liste de Valérie Hayer aux Européennes.

La majorité présidentielle devrait conserver un petit segment de son flanc gauche, symbolisé par le soutien de 22% des électeurs de la liste PS/Place Publique de Raphaël Glucksmann et de même sur son aile droite, avec 22% des électeurs de la liste LR des dernières Européennes.

Sa prise en étau entre le Rassemblement National et le Front Populaire se confirme pour la majorité présidentielle, qui selon notre projection peinerait à dépasser les 100 sièges dans la nouvelle Assemblée Nationale.

A gauche, Le Nouveau Front Populaire confirme son socle avec 29,5% des intentions de vote.

Cependant la coalition de gauche ne semble pas être en mesure de pénétrer d’autres électorats pour le moment, se contentant de faire son score sur les électorats LFI (94%) et EELV (84%) des Européennes et captant 61% des électeurs de la liste PS/Publique.

A ce jour, on ne voit pas de dynamique venant du centre gauche en faveur du Nouveau Front Populaire puisque seuls 10% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 semblent en mesure de basculer vers la liste d’union de la gauche.

Le taux de participation qui semble pouvoir dépasser les 65% pour la première fois depuis 2007 devrait avoir pour effet d’entraîner des triangulaires dans plusieurs dizaines de circonscriptions. La campagne de second tour et les futurs appels au « front républicain » devraient entrainer des effets sur les électeurs de la majorité qui pourraient détenir le résultat final du scrutin entre leurs mains.

Sondage élections législatives anticipées Cluster17 pour Le Point: Le match s’installe entre le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire

Le match s’installe entre le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire

La campagne semble produire peu d’effets sur les rapports de force du 1er tour : le Rassemblement National est toujours loin en tête devant le Nouveau Front Populaire, dont le socle est particulièrement stable.

La majorité présidentielle ne décolle pas malgré une légère progression. Surtout, le vote semble se cristalliser, avec 88% d’électeurs sûrs de leur choix. La participation est également en progression avec 64,5% d’électeurs se déclarant certains d’aller voter dimanche prochain.

En revanche, la campagne semble produire davantage d’effets sur le 2nd tour et sur les reports de voix qui se détériorent au détriment du Nouveau Front Populaire et au profit du RN. Ce qui entraîne un écart plus important dans notre nouvelle projection en sièges entre ces deux forces principales.

C’est le Rassemblement National qui occupe toujours la première position avec 30,5% des intentions de vote, ce score atteignant 34,5% en y ajoutant les candidats issus de l’alliance avec LR. Le Nouveau Front Populaire se maintient à 30% alors que la Majorité présidentielle progresse légèrement à 19,5%.

Derrière, en dehors des LR qui stagnent à 7,5%, les autres candidatures peinent à exister. Pour Reconquête, c’est même la chute libre puisque le parti d’Eric Zemmour baisse encore pour atteindre 1,5%.

Le Rassemblement National et ses alliés issus des LR s’imposent comme la candidature de toutes les droites. Il mobilise à la fois l’électorat de Marine Le Pen de 2022 (93%) auquel s’ajoute désormais 65% des électeurs d’Eric Zemmour et 23% des électeurs de Valérie Pécresse.

Preuve de cette stabilité et de ce leadership dans les intentions de vote : 89% des électeurs du RN se déclarent « tout à fait sûrs » de leur choix à ce jour.

Selon notre projection, le Rassemblement National et ses alliés restent favoris pour remporter les élections législatives et obtenir entre 210 et 250 sièges le 7 juillet.

Si le Rassemblement National confirme sa dynamique de victoire, à l’inverse, Renaissance ne parvient pas à inverser la tendance et demeure à 15 points du score estimé pour le Rassemblement National et ses alliés.

La majorité présidentielle ne peut plus compter que sur la partie centriste de son électorat. Seuls 66% des électeurs d’Emmanuel Macron de la présidentielle déclarent vouloir voter pour les listes Renaissance. En clair, la majorité présidentielle récupère les électeurs des Européennes (92%) auxquels s’ajoute une maigre partie des électeurs de la liste PS/Place Publique de Raphaël Glucksmann (19%) et des LR (16%), bénéficiant du rejet de l’alliance de la gauche avec La France Insoumise pour les premiers et de celle d’Eric Ciotti avec Jordan Bardella pour les seconds.

La majorité actuelle n’obtiendrait qu’entre 65 et 100 sièges selon notre étude hebdomadaire et se destine donc à jouer un rôle d’arbitre entre le Rassemblement National et le Front Populaire.

A gauche, Le Nouveau Front Populaire confirme sa dynamique avec 30% des intentions de vote.

La coalition fait le plein à gauche, regroupant les électorats LFI (96%) et EELV (85%) des Européennes et captant deux tiers des électeurs de la liste PS/Publique.

Il existe encore une faible marge de progression dans l’espace de centre gauche pour récupérer les électeurs déçus du « macronisme » hésitant encore entre les candidatures Renaissance et celles du Front Populaire.

Enfin, le taux de participation qui semble désormais pouvoir atteindre les 65% pour la première fois depuis 2007 devrait avoir pour effet d’organiser des triangulaires dans plusieurs dizaines de circonscriptions. En fonction des configurations, la campagne de second tour, qui semble déjà avoir commencé avec les premiers appels au « front républicain », aura des effets déterminants pour les électeurs modérés de la majorité et des électeurs LR qui donnera peut-être la clef du résultat final.

Notons que si le « front républicain » contre le RN a probablement perdu de sa vigueur si on le compare au début des années 2000, il demeure important dans l’électorat de gauche et dans une partie du centre : 70% des électeurs du NFP sont favorables à un désistement en faveur du candidat le mieux placé face au RN. Les électeurs de la majorité présidentielle y sont aussi majoritairement favorables, à 57%. Cela pourrait devenir le sujet de cette fin de campagne de 1er tour et être l’élément décisif du 2nd tour.

Sondage élections législatives anticipées Cluster17 pour Le Point: Vers un match Rassemblement National / Front Populaire ?

Vers un match Rassemblement National/Front Populaire ?

Notre deuxième vague d’intentions de vote pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet confirme la dimension inédite de ce scrutin qui pourrait bouleverser l’équilibre politique actuel. A ce jour, aucune des forces en présence ne semble capable de constituer une majorité pour gouverner le pays d’ici trois semaines.

Les trois blocs principaux voient leurs scores augmenter dans des proportions équivalentes cette semaine, confirmant à la fois l’avance du Rassemblement National (32%) dans ce scrutin, le match qui se dessine avec le Nouveau Front Populaire (30%) et le retard abyssal de la majorité présidentielle (19%). Dans le même temps, les « petites » candidatures stagnent ou reculent, autant du coté des LR (7%), que des candidatures divers gauche (3%). Chez Reconquête, c’est même l’effondrement puisque le parti d’Eric Zemmour voit son score baisser à 2,5%.

La stratégie de campagne du Rassemblement National basée sur une offre de droite plus traditionnelle semble porter ses fruits puisqu’il continue de récupérer des électeurs de la présidentielle 2022 venant à la fois d’Eric Zemmour (66%) et de Valérie Pécresse (24%).

Le Rassemblement National profite également d’un effet dynamique de victoire possible auprès de cet électorat de droite élitiste, qui n’a plus soutenu de candidature victorieuse dans une élection majeure depuis la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012.

Les signaux sont forts du côté du RN puisque 91% de leurs électeurs se déclarent « tout à fait sûrs » de leur choix et que 93% de leur électorat des Européennes considèrent aujourd’hui le Rassemblement National « compétent pour gouverner le pays ».

Le Rassemblement National reste en pole position pour remporter les élections législatives et selon notre projection, il pourrait obtenir entre 200 et 250 sièges à l’Assemblée Nationale le 7 juillet.

Du côté de la majorité présidentielle, le rétrécissement de la coalition électorale qui avait permis à Emmanuel Macron de remporter la présidentielle 2022, sur la lancée des élections européennes, se confirme puisque son espace se concentre désormais au centre.

Pendant que son espace de gauche s’est fortement dispersé pour se diriger en partie vers l’offre du Nouveau Front Populaire, à l’inverse, celui de droite se tourne substantiellement vers l’offre du Rassemblement National ou devrait rester fidèle aux LR pour une autre partie.

La majorité actuelle n’obtiendrait qu’entre 70 et 100 sièges selon notre étude hebdomadaire, bien loin des scores du Rassemblement National et du Nouveau Front Populaire et se dirigerait donc, au mieux, vers un rôle de supplétif pour l’un des deux blocs, en fonction des résultats finaux.

Renaissance et ses alliés apparaissent toutefois en capacité de réaliser un meilleur score que lors des Européennes (19%), et cela par la combinaison de deux phénomènes : sur son aile gauche, un retour d’électeurs modérés, qui ne suivraient pas l’offre du Nouveau Front Populaire et qui reviendraient vers la majorité après avoir voté pour la liste PS/Place Publique (14%) aux Européennes. Sur son flanc droit, un électorat de droite modérée venu des LR (25%), défavorable à un rapprochement avec le Rassemblement National et en soutien de la majorité, dans une démarche de « vote utile ».

A gauche, Le Nouveau Front Populaire semble bien aligné avec son espace électoral.

Il atteint un niveau de 30% dans notre étude de la semaine, retrouvant à la fois l’électorat NUPES des législatives 2022, tout en progressant dans l’espace de gauche modérée qui a longtemps suivi Emmanuel Macron et qui avait voté encore majoritairement pour Renaissance aux législatives de 2022.

De même que le RN, le NFP pourrait profiter d’une mobilisation électorale en sa faveur puisque 87% de cet électorat s’estiment « sûr de leur choix » et ils sont également 81% à considérer le résultat de cet élection comme « très important ».

La marge de progression du Nouveau Front Populaire contient deux aspects :
– Une surmobilisation de l’électorat de gauche devant l’arrivée potentielle du Rassemblement National au pouvoir, et notamment dans les milieux populaires et chez les moins de 34 ans.
– Une bascule plus nette de l’électorat de gauche modérée qui apparaît en pleine hésitation entre cette offre de gauche unie et un soutien à la majorité présidentielle. Le NFP récupère à ce stade deux tiers des électeurs PS/Place Publique des Européennes mais il existe encore une marge de progression dans cet électorat se réclamant de la gauche.

Pour les LR, la situation ne s’améliore pas. En pleine crise interne, ils atteignent 7% cette semaine, ne récupérant que la moitié de leurs électeurs des Européennes (49%). Leur division actuelle se traduit directement dans notre sondage puisque loin de faire le plein de leur électorat, une partie se dirige vers la majorité présidentielle (25% des électeurs des Européennes) et une autre vers le RN (12%).

Cette situation entrainerait un nouveau rétrécissement de leur groupe qui atteindrait difficilement 30 députés dans la nouvelle mandature.

Enfin, le taux de participation qui semble pouvoir dépasser les 60% pour la première depuis 2007 devrait avoir pour effet d’organiser des triangulaires dans plusieurs circonscriptions. En fonction des configurations, l’attitude des électeurs modérés de la majorité et des électeurs LR seront déterminantes pour les résultats.

Sondage élections législatives anticipées Cluster17 pour Le Point: Renaissance loin derrière le Front Populaire et le Rassemblement National

Renaissance loin derrière le Front Populaire et le Rassemblement National

Notre premier sondage d’intentions de vote pour ces élections législatives anticipées laisse apparaître un paysage politique fortement bouleversé et un risque de blocage important, aucun groupe n’étant en mesure d’obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale.

La majorité présidentielle ne récolterait en effet que 18% des voix au 1er tour, loin derrière le Front Populaire, 28,5% et le Rassemblement National qui obtiendrait 29,5% des voix sur sa lancée des européennes.

Renaissance et leurs alliés ont vu leur socle électoral s’éroder fortement depuis 2022. Ils n’obtiendraient qu’entre 70 et 100 sièges selon notre étude. En cause : des déperditions d’électeurs sur sa gauche comme sur sa droite. L’électorat de la majorité s’est largement rétracté sur son centre, si bien que le RN et la gauche au sens large sont en passe de devenir les espaces politiques principaux. Les possibilités de victoire du Rassemblement National participent en outre à une polarisation qui bénéficie au Nouveau Front Populaire.

Toutefois, par rapport à l’élection européenne, la majorité présidentielle progresse légèrement, notamment parce que certains électeurs de centre-gauche sont opposés à l’alliance du Front Populaire qu’ils estiment comme penchant trop à gauche. C’est le seul espace politique qui semble accessible à la majorité présidentielle dans cette campagne.

A droite, en effet, le Rassemblement National fait une « razzia », récupérant 43% des électeurs d’Eric Zemmour et 24% des électeurs de Valérie Pécresse. Le RN serait en passe de devenir le premier groupe à l’Assemblée, obtenant une majorité relative, entre 195 et 245 sièges.

Le Nouveau Front Populaire fait quasiment le plein des voix de gauche, à l’exception des plus modérés qui demeurent fidèles ou qui retournent vers la majorité présidentielle. Son score élevé au niveau global au 1er tour lui permettrait d’accéder dans de nombreuses circonscriptions au 2nd tour. La gauche obtiendrait dans ce contexte entre 190 et 235 sièges.

La situation de crise chez les Républicains menace très fortement leur présence à l’Assemblée Nationale. Testés à 7% des intentions de vote, ils ne seraient en passe d’obtenir que 25 à 35 sièges à l’Assemblée, divisant leur présence quasiment par deux.

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