Baromètre des personnalités politiques N°4
Un mois de juillet favorable à l’exécutif
Les deux figures de l’exécutif connaissent ce mois-ci une progression de leur soutien dans l’opinion. Emmanuel Macron reprend même la tête de notre classement avec 17% de soutien. Derrière lui, le classement reste inchangé, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen demeurent sur le podium. Jordan Bardella, nouvellement testé dans notre baromètre s’immisce à la 7ème place avec un solide socle de 10% de soutien.
Emmanuel Macron reprend la tête du classement, Elisabeth Borne en hausse
Le Président de la République et la Première Ministre étaient sortis affaiblis de la séquence législative. Cela s’était matérialisé par une baisse dans l’opinion le mois dernier. L’absence de majorité à l’issue des législatives avait désarticulé l’électorat de la majorité présidentielle. Les premières semaines de travail parlementaire semblent plutôt inverser cette tendance baissière. Emmanuel Macron reste ainsi en tête dans la moitié des clusters. La transversalité de son positionnement ne semble pas s’être altéré. Bien qu’il soit légèrement en baisse sur son aile gauche, chez les Sociaux-Démocrates (-1) et les Progressistes (-6), il progresse dans le cœur de son électorat initial, les Centristes (+8), les Apolitiques (+8), les Eclectiques (+12) et sur son aile droite chez les Conservateurs (+10). Il profite certainement de l’absence d’alternative sur ces segments de l’opinion très modérés. Mais également de la menace relativement faible opérée par l’opposition sur sa politique, en témoigne la motion de défiance portée par la NUPES qui n’a pas abouti. La Première Ministre profite également de ce contexte favorable ; elle retrouve la 6ème place de notre classement avec 10% de soutien et une progression dans le cœur électoral du « macronisme ».
Les leaders des trois pôles restent inchangés
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon demeurent en tête de leurs coalitions respectives. Leur situation politique se caractérise par une extraordinaire stabilité ; ils sont égalité à nouveau ce mois-ci avec 15% de soutien. Ils bénéficient tous deux d’un noyau dur fidèle qui leur a chacun permis de faire un bon score au 1er tour de l’élection présidentielle mais aussi d’un fort niveau de rejet, à plus de 50% qui ne leur permet pas d’étendre leur coalition et de former une alternative majoritaire à Emmanuel Macron.
La députée RN conserve le soutien inaltérable de cinq clusters : la frange la plus populaire constituée par les Réfractaires, les Sociaux-Patriotes et les Eurosceptiques et une frange plus « droitière » constituée par les Anti-Assistanat et les Identitaires. Elle arrive en tête de chacun de ses clusters. Elle bénéficie également du soutien de 18% de Conservateurs, ce qui la place 2ème dans ce cluster, derrière le Président. Demeure pour elle l’enjeu de séduire un électorat plus modéré, issu des Républicains, comme en témoigne sa stratégie de banalisation à l’Assemblée Nationale.
Jean-Luc Mélenchon, qui s’est mis légèrement en retrait au mois de juillet conserve son leadership dans les clusters de la gauche « radicale » : les Multiculturalistes, les Solidaires et les Révoltés. Son leadership semble inaltérable dans ces trois clusters « antisystèmes » et « égalitaires ». Il dispose du soutien de 72% des Multiculturalistes, cluster névralgique de la gauche, le plus volumineux et un de ceux qui s’abstient le moins. Un tel niveau de soutien dans ce cluster constitue une forme « d’assurance-vie ». A contrario, Jean-Luc Mélenchon peine à conquérir la frange la plus modérée de l’électorat de gauche ; il demeure à 11% de soutien chez les Sociaux-Démocrates avec 61% de rejet. Aucune personnalité issue de la NUPES, qu’elle provienne de LFI, du PS, du PCF et d’EELV ne parvient d’ailleurs à percer dans ce cluster élitaire, diplômé, en demande de réformes sociales mais rétif à la radicalité et au « populisme ».
Bardella, Ruffin, Philippe, leaders politiques en embuscade
Si chacun des trois pôles issus de la présidentielle est captée par trois leaders solidement ancrés dans le paysage politique, trois « dauphins » potentiels les suivent d’assez près dans le classement.
Edouard Philippe semble aujourd’hui être le deuxième homme de la majorité présidentielle. Il est fort dans l’ensemble des clusters « macronistes », bien qu’il souffre d’une image plus à droite que le Président de la République, et est ainsi plus soutenu par « l’aile droite » de la majorité constituée des Conservateurs et des Libéraux que par « l’aile gauche » composée des Sociaux-Démocrates et des Progressistes. Surtout, l’ancien Premier Ministre dispose d’un fort « capital sympathie » : 40% des Français éprouvent de la sympathie pour lui ou le soutiennent et seulement 29% éprouvent du rejet.
Du côté du pôle identitaire, Jordan Bardella qui est candidat à la succession de Marine Le Pen à la tête du Rassemblement National semble être un solide dauphin. Il est la deuxième personnalité la plus appréciée des trois clusters « sociaux-identitaires » phares du RN : les Réfractaires, les Eurosceptiques et les Sociaux-Patriotes. Dans le cluster Identitaires, il est 3eme, juste derrière Éric Zemmour et Marine Le Pen avec 34% de soutien et un haut niveau de notoriété malgré son jeune âge.
Enfin, du côté du pôle « social-écolo », François Ruffin dispose d’un fort niveau de soutien dans les clusters « mélenchonistes ». Il le seconde dans ses trois clusters phares : les Multiculturalistes, les Solidaires et les Révoltés mais demeure lui aussi trop faible dans la partie plus modérée de la gauche. Adrien Quatennens dispose lui aussi d’un haut niveau de soutien dans ces clusters. Yannick Jadot, qui est resté à distance de l’alliance nouée à gauche dispose lui d’un bon niveau de soutien dans les clusters de gauche modérée Sociaux-Démocrates et Progressistes. Quant à Fabien Roussel, il est une des personnalités qui génère le plus de sympathie dans l’opinion mais il dispose d’un niveau de soutien politique qui reste relativement faible.