Baromètre hebdomadaire S03 : Présidentielle 2022
Réalisé en partenariat avec Marianne
Arrêt de la tendance baissière de Valérie Pécresse
Notre baromètre se caractérise par une très forte stabilité. Le résultat le plus notable réside dans l’arrêt de la tendance baissière qui affectait la candidature de Valérie Pécresse depuis quatre semaines. Non seulement la candidate des Républicains est parvenue à bloquer cette tendance, mais elle gagne un point dans notre baromètre pour se situer cette semaine à 14% d’intentions de vote.
Pour le reste, nous n’enregistrons quasiment aucune dynamique notable cette semaine. Les rapports de forces sont, pour l’instant, comme figés, y compris très logiquement à l’échelle des clusters. En conséquence, Emmanuel Macron conserve une avance de sept points sur Marine Le Pen qui se classe en seconde position. Le président en exercice conserve une large avance dans des clusters de gauche (Sociaux-Démocrates et Progressistes), des clusters du centre (Centristes et Sociaux-Républicains) et des clusters peu politisés (Apolitiques et Eclectiques). Il est aussi à un niveau élevé dans des clusters de droite tels que les Conservateurs et les Libéraux. C’est cette coalition transversale et hétérogène qui fait la spécificité de l’offre présidentielle et lui permet pour l’instant de faire la course électorale en tête.
Derrière, la compétition pour la seconde place se révèle particulièrement indécise. Trois candidats se tiennent en 1 point et quatre en 2 points. A ce stade de la campagne, l’élection se dessine comme étant particulièrement indécise et aucune logique de vote utile ne parait se mettre en place. Marine Le Pen (15%), comme Valérie Pécresse (14%) et Eric Zemmour (14%) peuvent prétendre figurer au second tour face à Emmanuel Macron. L’analyse par clusters permet de comprendre sur quoi repose cet équilibre presque parfait. Marine Le Pen a résisté à l’offensive d’Eric Zemmour grâce au soutien des clusters populaires et antisystèmes qui constituent son socle électoral : Réfractaires, Eurosceptiques et Sociaux-Patriotes. Quant à l’ancien journaliste du Figaro, il obtient une part essentielle de ses voix parmi les Identitaires qui composent le plus grand cluster électoral. Cette situation permet de comprendre pourquoi aucun des deux candidats identitaires ne parvient à prendre le dessus sur l’autre. L’électorat de Valérie Pécresse parait plus complexe. La candidate des Républicains ne dispose pas de clusters qui lui soient totalement acquis. Elle n’est que très légèrement en tête au sein du cluster qui constitue le cœur historique de l’électorat LR, les Libéraux parmi lesquels elle subit la dure concurrence du Président de la République. Pour le reste, elle obtient des scores honorables dans de nombreux clusters de droite ou identitaires mais sans jamais y occuper une position de leadership. Une telle situation, si elle n’évolue pas, pourrait constituer une relative fragilité pour la candidate des Républicains.
A gauche, la situation se caractérise également par une forte stabilité. Jean-Luc Mélenchon oscille depuis plusieurs semaines entre 12% et 13% dans nos intentions de votes sans être, pour l’instant, parvenu à enclencher une réelle dynamique en sa faveur. Derrière, les divisions de l’espace social-démocrate et écologiste paraissent, elles aussi, entraver toute dynamique durable. Les candidatures de Christiane Taubira et de Yannick Jadot semblent ainsi partiellement se neutraliser, comme en atteste le fait qu’ils obtiennent des scores quasiment identiques dans deux des clusters essentiels de la gauche : les Multiculturalistes et les Sociaux-Démocrates. La faiblesse des candidatures issues de l’espace écologiste et social-démocrate tient donc à une double raison : leur division pour une part mais aussi et peut-être plus encore le fait qu’Emmanuel Macron capte une partie toujours très significative de leur électorat.