Baromètre des personnalités politiques n°6
Emmanuel Macron conserve la tête de notre baromètre de popularité
Chaque mois, nous publions un baromètre de popularité des personnalités politiques. Pour organiser notre classement, nous plaçons en tête la personnalité qui obtient le plus de « soutien » politique. Cela nous semble plus prédictif du potentiel électoral d’une personnalité ; la « sympathie » étant un élément subjectif moins discriminant, favorisant des figures plus « consensuelles » et, pour cette raison, moins explicatif des comportements électoraux.
1. Le Président de la République en tête pour le troisième mois consécutif
Avec 16% de soutien et malgré un niveau de rejet toujours élevé, le Président réélu en avril dernier conserve sa première place en « soutien » exprimé dans l’opinion. Il bénéficie d’une forme de stabilité politique, sa majorité relative n’étant pas en proie pour l’heure à une quelconque division. Faiblement menacé sur son espace électoral par les oppositions, Emmanuel Macron et plus largement l’exécutif continuent de bénéficier du soutien des clusters phares de la coalition présidentielle. Sur le flanc gauche de cette coalition : Les Sociaux-Démocrates et les Progressistes continuent de placer leur confiance dans le Président de la République : avec 30% et 34% de soutien il devance sa Première Ministre Elisabeth Borne. Il en va de même au sein du cluster « macronien » par excellence : les Centristes. Sur le flanc droit de sa coalition, Emmanuel Macron demeure 2e chez les Conservateurs derrière Marine Le Pen et en tête chez Les Libéraux devant son ex-Premier Ministre Edouard Philippe.
A noter l’arrivée dans notre classement de Bruno Le Maire qui dispose d’un bon niveau de soutien dans l’ensemble des clusters « macronistes ».
2. Adrien Quatennens et Jean-Luc Mélenchon affaiblis
La publication de conflits relatifs à sa vie conjugale par la presse, puis par Adrien Quatennens lui-même ont produit un effet quasi immédiat dans l’opinion. Le député du Nord enregistre une baisse importante en termes d’adhésion : -4 points de soutien. Il chute à 5% et sort pour la première fois du Top 10. C’est logiquement dans les clusters de gauche que la baisse est la plus sensible. Au sein des Multiculturalistes, cluster-phare du « mélenchonnisme », Adrien Quatennens perd 27 points de soutien. Idem chez les Solidaires, deuxième cluster à avoir le plus voté Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, où il perd 11 points de soutien.
La polémique n’a pas épargné le 3e homme de la présidentielle. Objet de nombreuses critiques suite à un tweet, Jean-Luc Mélenchon garde, malgré tout, un haut niveau de soutien et conserve sa 2eme place au classement général mais il perd quelques points dans son électorat. Il perd notamment 10 points chez les Multiculturalistes au sein desquels il demeure largement en tête avec 61% de soutien.
3. Fabien Roussel, personnalité politique la plus sympathique
Les polémiques autour de ses sorties sur l’assistanat et les allocations chômage n’ont pas entamé le crédit de Fabien Roussel. Au contraire, il fait un bond de 11% au classement et devance désormais assez largement Edouard Philippe et ses autres concurrents avec 36% de sympathie exprimée. Pour autant, cette sympathie importante ne parvient pas à se transformer en réel capital politique, son taux de soutien demeurant stable et relativement faible à 5%.
Fabien Roussel dispose d’un niveau de sympathie élevée dans l’ensemble de l’opinion y compris dans des clusters très à droite sur le plan culturel et économique comme Les Libéraux.
Toutefois, il séduit en premier lieu la gauche diplômée et modérée : les Sociaux-Démocrates et les Progressistes dans lesquels il atteint 48% et 65% d’adhésion (soutien + sympathie). A l’inverse il clive et est relativement rejeté chez les Multiculturalistes, cluster de gauche radicale et culturelle qui s’oppose à certains des marqueurs mis en avant par Fabien Roussel depuis quelques mois : attachement aux traditions françaises, mise en discussion de la « gauche des allocs ». Enfin, Fabien Roussel atteint 62% d’adhésion chez les Sociaux-Républicains, un cluster plutôt réticent à l’ouverture des frontières et au multiculturalisme mais social et redistributif sur le plan économique. C’est déjà au sein de ce cluster qu’il avait réalisé son meilleur score à la présidentielle.
4. Marine Le Pen conserve le leadership au sein du pôle identitaire
Marine Le Pen conserve sa place sur le podium. A l’instar de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, elle bénéficie du soutien fidèle d’un noyau dur d’électeurs qui se regroupent autour de cinq clusters : les Réfractaires, les Eurosceptiques, les Sociaux-Patriotes, les Anti-Assistanat et les Identitaires. Les trois premiers sont la composante plus sociale de son électorat et les deux derniers la composante plus droitière et libérale. Pour autant, ces 5 clusters se retrouvent sur une forte demande de sécurité, d’ordre et de lutte contre l’immigration.
Comme lors de la présidentielle, il n’y a que chez les Identitaires qu’elle est concurrencée par Eric Zemmour qui est ce mois-ci à égalité avec elle, bénéficiant de 41% de soutien.