Valérie Pécresse décroche, Zemmour et Le Pen au coude à coude pour le 2nd tour
Valérie Pécresse perd 2 points cette semaine et se retrouve pour la première fois 5eme derrière Jean-Luc Mélenchon. Cette tendance à la baisse traduit une campagne difficile pour Valérie Pécresse, critiquée dans son propre camp à l’issue du meeting du Zenith de Paris le 13 février. Elle se maintient dans le cluster des Libéraux mais la concurrence exercée d’une part par Emmanuel Macron sur les clusters modérés (Conservateurs, Libéraux, Sociaux-Républicains) et par Éric Zemmour d’autre part sur des clusters de droite plus radicaux (Anti-Assistanat et Identitaires) la mette en difficulté.
Emmanuel Macron poursuit la course en tête, il gagne 1 point et monte à 24%. Derrière lui, on s’oriente vers un match à deux entre Marine Le Pen et Éric Zemmour. Marine Le Pen semble avoir enrayé sa mauvaise tendance chez les Eurosceptiques qui aurait pu la mettre en difficulté. Avec les Réfractaires et les Sociaux Patriotes, ces cluster participent à l’assise de Marine Le Pen lui assurant la majeure partie de ses voix depuis 2012.
Ces deux candidats ont un électorat fidélisé. Leurs électeurs sont les plus nombreux à être « tout à fait sûrs » de leur choix de vote. Ils sont également les plus nombreux à dire que cette élection est « plus importante que la précédente ».
L’électorat d’Éric Zemmour semble être le plus « engagé » dans la campagne. Les électeurs d’Éric Zemmour sont les plus sûrs de leurs choix. 78% d’entre eux se disent « tout à faire sûrs » de voter pour lui. Il a par conséquent moins de chance de subir des variations circonstancielles. D’autant plus que ses électeurs semblent les plus mobilisés, ceux qui sont le plus intéressés par la prochaine présidentielle. Ils sont ainsi les plus nombreux à affirmer qu’il leur « importe vraiment de savoir qui gagnera la prochaine élection présidentielle ». Ils sont 73% contre seulement 63% pour les électeurs de Marine Le Pen. Celle-ci semble avoir un électorat plus résigné parce que plus populaire et donc à plus haut potentiel abstentionniste. La clé de la qualification pourrait d’ailleurs se jouer dans le niveau de l’abstention au 1er tour : l’abstention différentielle étant selon toute probabilité bien plus favorable à Éric Zemmour qu’à Marine Le Pen.
Jean-Luc Mélenchon progresse très légèrement à 13,5% (+0,5) et dépasse désormais Valérie Pécresse dans notre baromètre de la semaine. Il est désormais dans une situation où pourrait s’enclencher une dynamique de « vote utile » à gauche. Le candidat insoumis peut compter sur ses trois clusters phares qui lui restent fidèles : les Multiculturalistes, les Solidaires et les Révoltés. Ses « concurrents » à gauche sont trop faibles pour lui contester ces clusters absolument essentiels à toute dynamique. Le bloc écolo-socialiste est à son niveau le plus faible depuis deux mois. Les candidatures Taubira, Jadot et Hidalgo ont un score cumulé de 8,5%. Une telle situation s’explique par le fait qu’Emmanuel Macron continue de « confisquer » une large part des clusters Sociaux-Démocrates et Progressistes, ne laissant que peu d’espace sur son flanc gauche. Reste à savoir où iront les 2% de Christiane Taubira, à la peine dans sa quête de parrainages, si jamais elle devait renoncer. Enfin, Fabien Roussel se stabilise après sa bonne dynamique des dernières semaines. Il est à 4% juste derrière Yannick Jadot.