Baromètre des personnalités politiques N°2
Emmanuel Macron profite de la baisse de popularité de Marine Le Pen pour retrouver la tête du classement
Nous publions notre deuxième baromètre de popularité des personnalités politiques. Pour organiser notre classement, nous avons décidé de classer en tête la personnalité qui obtient le plus de « soutien ». Cela nous semble refléter davantage le potentiel politique d’une personnalité, la « sympathie » étant un élément moins discriminant et donc sans doute moins prédictif des comportements électoraux.
Ce mois-ci, le Président de la République arrive en tête de notre classement. Soutenu par 19% des Français, il devance Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement National est en fort recul ce mois-ci, ce qui explique que le Président de la République retrouve mécaniquement la tête du classement.
Son capital de soutien et de sympathie est en légère baisse mais plutôt stable, de même pour Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen recule fortement quant à elle, avec seulement 15% de soutien, divisant son score par deux par rapport au mois dernier. Nous avions réalisé notre dernière enquête au sortir du 2nd tour, après qu’elle ait réalisé un score « record » pour son parti.
Depuis, elle a peiné à lancer sa campagne des législatives, abandonnant à Jean-Luc Mélenchon le rôle du premier opposant. Tous ces éléments, en plus du maintien de la division du pôle identitaire avec Éric Zemmour, expliquent certainement ce recul. Ces résultats traduisent, sans doute, également, la démobilisation de l’électorat mariniste et pourrait laisser présager d’une forte abstention sur ce segment de l’électorat.
Bien qu’elle reste en tête dans ses clusters de prédilection, c’est au cœur de son électorat que le recul de Marine Le Pen est le plus spectaculaire. Elle perd 41 points de soutien chez les Réfractaires, 35 points chez les Sociaux-Patriotes et les Anti-Assistanat.
La tripartition de l’espace politique se vérifie dans notre baromètre des personnalités
Au sein de la majorité présidentielle, Emmanuel Macron conserve son leadership profitant du soutien de son socle électoral constitué des Sociaux-Démocrates, des Progressistes, des Sociaux-Républicains, des Eclectiques, des Conservateurs et des Libéraux. Une large coalition des clusters modérés qui l’a porté au pouvoir et qui consacre sa volonté de dépassement du clivage gauche-droite.
Elisabeth Borne, tout juste nommée Premier Ministre est 5e de notre classement et fait une percée chez les Sociaux-Démocrates, où elle se trouve 2e à 24% de soutien et chez les Centristes, 2e aussi à 41% de soutien. Le Maire du Havre et ancien Premier Ministre Edouard Philippe continue lui aussi à profiter d’une belle côte de sympathie mais son capital de soutien est en net recul ce mois-ci, il perd 8 points et se retrouve 4e du classement.
L’élection présidentielle 2022 a consacré l’hégémonie de la majorité présidentielle auprès de l’électorat modéré. De même, la France insoumise et le Rassemblement National ont continué leur progression et sont parvenus à pénétrer des segments plus modérés de l’électorat. Ils participent dès lors, de part et d’autre du champ politique, de la prise en étau des anciennes forces dominantes : les Républicains et le Parti Socialiste. Les personnalités de ces deux partis se trouvent toutes dans la seconde partie de notre classement.
Aucune ne parvient à émerger. Au Parti Socialiste, nous avons testé pour la première fois Olivier Faure, son Premier Secrétaire, qui malgré la médiatisation de l’accord noué par le PS au sein de la NUPES, peine à monter en notoriété. Il est ainsi dernier de notre classement. L’ancien Président de la République, François Hollande, dispose d’une côte de sympathie non négligeable, mais d’une base de soutien très réduite : seulement 3%. Améliorer son niveau de soutien sera une condition indispensable pour espérer jouer un rôle électoral de premier plan dans les années à venir.
La Présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, qui essaye d’incarner une offre sociale-démocrate entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon manque encore de notoriété pour exercer un réel leadership politique : un Français sur deux déclare ne pas la connaître. Enfin, Anne Hidalgo, candidate à la présidentielle et Maire de Paris fait l’objet d’un rejet très important dans l’opinion, au même titre que son ancienne rivale Valérie Pécresse.
Du côté des Républicains, le constat est similaire, pas un seul des cadres de ce parti n’arrive dans la première partie du classement. Laurent Wauquiez y est la personnalité la plus soutenue, mais avec seulement 5% de soutien ; un score qui révèle l’ampleur du travail à accomplir pour que la droite traditionnelle soit en situation de postuler à nouveau à la victoire dans les urnes.