Sondage pour Le Point : 77% des Français trouvent les violences dans les banlieues injustifiables
Les Français, sensibles au sort des banlieues, condamnent fermement les violences
Réalisée au lendemain des premières révoltes suite à la mort de Nahel, notre étude révèle un consensus contre les violences qui ont émané des quartiers populaires un peu partout dans le pays.
Trois Français sur quatre trouvent ces violences injustifiables dont 56% les trouvent tout à fait injustifiables. Il n’y a que deux clusters de gauche contestataire qui trouvent ces violences justifiables : les Multiculturalistes, à plus de 80% et les Révoltés à 61%. Notons que le troisième cluster qui composent ordinairement cette gauche contestataire, les Solidaires, sont 71% à condamner ces violences, marquant un clivage au sein même des franges les plus radicales de l’électorat. Ainsi, malgré ce clivage, l’électorat de Jean-Luc Mélenchon se distingue avec 59% de ses électeurs qui trouvent les violences justifiables.
Notons par ailleurs que c’est principalement au sein des franges les plus jeunes et diplômées de la population que l’on cautionne ou soutient le plus les émeutes.
Outre ce relatif consensus anti-émeutes, l’opinion adhère majoritairement à l’idée selon laquelle les habitants des banlieues sont défavorisées. 57% des sondés estiment ainsi « qu’ils ont moins de chance de s’en sortir que le reste de la population ». Un sentiment exprimé très majoritairement au sein des groupes les plus à gauche mais également dans l’électorat du Président de la République. Au sein des groupes de droite, le constat est plus nuancé avec une majorité relative qui estime qu’ils ont autant de chance que les autres de s’en sortir.
Deux Français sur trois souhaiteraient ainsi voir la mise en place d’un « grand plan banlieues » pour améliorer les conditions de vie des habitants. Seuls les Sociaux-Patriotes et les Identitaires, deux clusters très hostiles au multiculturalisme, à l’islam et à l’immigration sont largement défavorables à la mise en place de ce plan. C’est au sein de l’électorat d’Eric Zemmour, justement composé très majoritairement d’Identitaires que l’on se montre le plus réfractaire à la réalisation de ces politiques publiques en faveur d’une population regardée avec défiance voire hostilité.
Toutefois, les Français, en fonction de leur sensibilité idéologique, ont des regards bien différents sur les politiques publiques prioritaires qui seraient issues de ce « plan banlieues ».
42% d’entre eux souhaiteraient ainsi que le Gouvernement renforce en priorité la présence de la police dans ces territoires. Un souhait qui dépasse largement les 50% au sein des clusters de la droite et proches du RN (Conservateurs, Libéraux, Eurosceptiques, Sociaux-Patriotes, Anti-Assistanat, Identitaires).
A gauche, on mise davantage sur l’école publique : 47% des Sociaux-Démocrates et 38% des Multiculturalistes en feraient ainsi leur politique prioritaire. Des politiques publiques de facilitation d’accès à l’emploi et de rénovation des logements sont également plébiscités par la gauche.
Enfin, on retrouve également ce clivage gauche-droite dans l’aspect sécuritaire : 58% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment qu’il faudrait le retour d’une police de proximité dans les banlieues quand les électeurs de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour estiment quant à eux nécessaires d’avoir une police spécialisée qui réprime davantage les délinquants.