10 novembre 2022

Sondage-Legislatives

Sondage Législatives : Aujourd’hui, une dissolution ne changerait rien

Si le premier tour des élections législatives avait lieu dimanche prochain, les Français reconduiraient peu ou prou la même Assemblée. La majorité présidentielle arriverait en tête avec 25% des intentions de vote devant la NUPES à 24,5% ; le Rassemblement National arriverait 3e à 20%. Les Républicains maintiendraient un score à plus de 10%.

Pourquoi une dissolution de l’Assemblée ne changerait quasiment rien aux équilibres politiques ?

  1. La forte stabilité de la demande politique

Si les équilibres politiques sont si stables c’est avant tout parce que l’électorat demeure structuré par les mêmes clivages qu’il y a 6 mois. Il n’y a pas eu de fait politique ou social assez fort pour faire bouger les lignes.

Les électeurs de la « majorité présidentielle » demeurent principalement des modérés de droite (Libéraux), de gauche (Sociaux-Démocrates et Progressistes) et du centre (Centristes et Sociaux-Républicains) coalisés autour d’un même rejet des « populismes » dans un contexte où les principaux opposants demeurent le RN et LFI. Partisans de l’ordre et de la stabilité, le noyau dur de l’électorat de la « majorité présidentielle » repose sur les personnes âgées et les Français les plus aisés.

L’électorat de la NUPES demeure également très stable. Composé d’un électorat de gauche traditionnel rassemblant les clusters « anti-système » et sociaux qui constituent le noyau dur de l’électorat Mélenchon : Multiculturalistes, Révoltés et Solidaires. Un tiers des Progressistes et des Sociaux-Démocrates – les plus écologistes et sociaux d’entre eux – continuent de se tourner vers la NUPES. Favorables à la construction européenne et modérés sur l’ensemble des clivages, la majorité de ces deux clusters de centre-gauche choisiraient la majorité présidentielle ou un candidat Divers Gauche.

Le Rassemblement National bénéficie quant à lui d’un soutien affirmé dans l’ensemble des clusters qui lui avaient permis d’entrer en force à l’Assemblée en juin dernier. LE RN s’appuie sur un électorat populaire, d’actifs, employés et ouvriers, mais également d’un électorat plus « droitier », plus libéral sur le plan économique, composé des Conservateurs, des Anti-Assistanat et des Identitaires.

  1. Les Républicains font de la résistance

Pour parvenir à une tripartition électorale qui pourrait faire basculer la majorité absolue vers Renaissance ou le RN, il faudrait que l’étau finisse de se resserrer sur Les Républicains.

Notre sondage sur l’élection présidentielle montre que cette tripartition se réalise davantage lorsque l’offre politique est personnalisée. Le « capital » électoral des Républicains fluctue entre 3 et 10%, ce qui modifie par la même les équilibres entre Renaissance et le RN. Une partie du cluster des Libéraux (électorat de droite aisée, libéral, conservateur) continue de voter pour LR aux législatives et lors des élections intermédiaires, tandis qu’ils ont massivement voté pour le Président à la présidentielle, sous l’effet combiné du vote utile et de la personnalisation de l’élection.

Une autre partie de l’ancien électorat UMP/LR plus droitier, plus conservateur, composé des Anti-Assistanat et des Identitaires est quant à lui tenté par le vote RN. Cependant, environ 15% d’entre eux maintiendraient un vote LR en cas de dissolution.

En somme, on comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron a récemment tendu la main aux Républicains : pour élargir sa majorité relative, il lui faut conquérir définitivement la part plus modérée de l’ancien électorat de droite. De la même façon, on comprend pourquoi Marine Le Pen a tout intérêt à continuer son travail de dédiabolisation pour elle aussi élargir son assise à un électorat plus aisé et plus libéral.

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