Baromètre hebdomadaire S21 : Législatives 2022
La NUPES toujours en tête des intentions de vote devant la majorité présidentielle
La campagne pour les élections législatives est marquée par une grande stabilité. On observe peu de variations dans l’électorat.
La NUPES perd un point mais demeure en tête à 30% devant la coalition de la majorité qui demeure stable à 26%. Le Rassemblement National est à 19% (-1). Les Républicains sont en progression à 10,5% (+1,5) grâce à une hausse dans deux clusters de la frange la plus « radicale » de la droite : les Anti-Assistanat et les Identitaires. Une hausse qui reste à confirmer dans les prochaines semaines. Le parti d’Éric Zemmour, Reconquête, progresse également à 6% (+0,5).
La clé du premier tour pour la majorité présidentielle est de ne pas laisser s’échapper les électeurs de la gauche modérée vers la NUPES. On constate un « tiraillement » des électeurs Sociaux-Démocrates et Progressistes entre la coalition présidentielle et l’union de la gauche. Si la NUPES parvenait à élever son score dans cet électorat, elle arriverait très probablement en tête du premier tour dans de nombreuses circonscriptions. Cela reviendrait à réunir les deux gauches (la modérée et la plus radicale) qui votaient encore ensemble pour François Hollande en 2012 et qui se sont éloignées en 2017 et en 2022 suite à la chute du Parti Socialiste. Trop modérés sur le plan institutionnel et trop attachés à l’Union Européenne pour basculer vers Jean-Luc Mélenchon mais aussi trop écologistes et trop attachés aux services publics pour être complètement emportés par Emmanuel Macron, les Sociaux-Démocrates et les Progressistes représentent un électorat « clé », décisif car pouvant basculer vers l’une ou l’autre des offres en compétition en fonction de la campagne et des clivages qui seront mis en avant.
La dynamique initiée par l’alliance de la gauche se retrouve dans l’intérêt porté à la campagne au sein de l’électorat. Les Multiculturalistes, les Sociaux-démocrates, les Progressistes et les Solidaires sont les clusters qui se disent le plus intéressés par la campagne avec les Centristes. A l’inverse, l’attitude quelque peu effacée de Marine Le Pen dans la période qui a suivi le second tour de la présidentielle et la curieuse campagne menée par le RN semblent produire une « dévitalisation » de son électorat qui semble peu intéressé et peu mobilisé par ces législatives. Le risque d’abstention différentielle défavorable pour le RN est ainsi particulièrement élevé. De manière significative, les intentions de vote en faveur du RN sont en baisse cette semaine dans tous les clusters « lepénistes » : Sociaux-Patriotes, Réfractaires, Eurosceptiques, Identitaires et Anti-Assistanat. De toute évidence, l’espérance d’une cohabitation s’est imposée à gauche et dans l’ensemble de l’électorat qui croit davantage à cette option qu’en une cohabitation avec le RN. Jean-Luc Mélenchon est parvenu à mettre en avant cette rhétorique de « 3e tour » lorsque Marine Le Pen échouait une fois de plus au second. Les dynamiques électorales s’en ressentent, le premier réussissant contre toute attente à unir les partis de gauche et à imposer l’idée d’un duel avec la majorité, la seconde maintenant une division avec Reconquête qui risque de lui nuire en particulier dans les bastions identitaires du sud-est, où Éric Zemmour a choisi, à dessein, d’être lui-même candidat.