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Sondage Cluster 17 pour Le Point: Une majorité de Français prêts à voter pour un inconnu

Sondage Cluster17 / Le Point: Une majorité de Français prêts à voter pour un inconnu

64% des Français interrogés dans notre dernière étude pour Le Point se disent prêts à voter à la prochaine présidentielle pour une personnalité qu’ils ne connaissent pas.

Un point de vue partagé principalement par les citoyens les plus à gauche et par les jeunes : 82% des moins de 25 ans se disent prêts à voter pour un inconnu contre 55% des plus de 75 ans.

Cette fracture symbolise probablement un attachement plus prononcé des seniors aux étiquettes partisanes ainsi qu’une aversion au risque plus prononcée.

En outre, ce qui ressort de notre étude est que le rejet du personnel politique demeure très élevé dans l’opinion. 83% des sondés estiment que les femmes et les hommes politique sont en général déconnectés des réalités.

Seuls 8% des sondés considèrent à l’inverse que les politiques sont proches des réalités des gens.

Par ailleurs, 49% des sondés estiment que la politique n’est pas un métier et qu’elle peut être exercée par n’importe quel citoyen. Le thème est toutefois clivant puisque 43% des sondés estiment à l’inverse que la politique est un métier qui doit être exercé par des gens aux compétences spécifiques.

Une vision « populaire » de la politique qui s’oppose à une vision « élitaire » et qu’on retrouve logiquement dans notre segmentation politique. Les groupes en demande de rupture avec « le système » et qui ont le plus participé aux manifestations de gilets jaunes, qu’ils aient des valeurs progressistes ou conservatrices se retrouvent pour défendre une vision plus citoyenne et populaire de la politique. Tandis que les groupes plus modérés, plus proches de la coalition électorale d’Emmanuel Macron sont ceux qui estiment le plus que la politique est un métier à part entière.

75% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment que la politique n’est pas un métier contre 61% des électeurs d’Emmanuel Macron qui pensent l’inverse.
La lame de fond « dégagiste » semble toujours travailler en profondeur la société, laissant la place à des candidatures « hors système ». C’est ce que nous avons souhaité vérifier en testant le potentiel politique de certaines personnalités publiques.

Deux personnalités se détachent : Le Général De Villiers, dont 25% de Français sondés disent qu’ils pourraient voter pour lui s’il se lançait. Et Elise Lucet, soutenue quant à elle par 22% de sondés. Un de leur point commun, qui semble séduire, est de s’être érigé « contre le pouvoir » que cela soit par ses émissions pour Elise Lucet ou par sa démission de l’Elysée pour le Général de Villiers.

Concernant ce dernier, sa popularité dans tous les clusters conservateurs et déclinistes reflète une demande d’ordre et d’autorité qu’il incarne aux yeux de l’opinion par sa fonction.

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: Jordan Bardella et le RN maintiennent leur avance

Jordan Bardella et le RN maintiennent leur avance

La liste Rassemblement National demeure largement en tête des intentions de vote dans notre nouvelle vague réalisée pour Le Point.

Avec 29% d’intentions de vote, Jordan Bardella devance toujours de 12 points la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer, qui stagne à 17%.

La liste Rassemblement National parvient à agréger 87% des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle ainsi que presque la moitié des électeurs d’Eric Zemmour quand Renaissance ne convainc que 61% d’électeurs d’Emmanuel Macron.

Derrière, c’est bien la liste Parti Socialiste / Place Publique qui bénéficie du soutien le plus solide à gauche, avec 12% d’intentions de vote, en hausse de 2 points par rapport à notre dernière vague. La liste conduite par Raphaël Glucksmann « chasse » sur deux fronts en puisant à la fois parmi l’électorat d’Emmanuel Macron et au sein de l’électorat écologiste traditionnel.

La liste verte conduite par Marie Toussaint recule d’ailleurs avec 6% d’intentions de vote ,perdant 2 points par rapport à notre sondage de mars dernier.

A l’instar des écologistes, les Républicains sont désormais proches du seuil critique des 5%. La liste conduite par François-Xavier Bellamy chute aussi à 6% d’intentions de vote (-1). Et pour cause, les LR subissent la concurrence non seulement de Renaissance et du RN mais également de Reconquête sur un segment éminemment important de leur socle électoral : celui de la droite catholique, conservatrice et diplômée.

En somme, les grands équilibres observés depuis trois mois demeurent dans une campagne dont on sent qu’elle n’est pas encore cristallisée, une part substantielle d’électeurs se montrant incertaine de son choix.

Baromètre des personnalités d’avril 2024 : Le spleen de l’électorat centriste

Le spleen de l’électorat centriste

La côte de Gabriel Attal continue de s’éroder : La baisse est très légère mais elle est continue depuis janvier. Le Premier Ministre perd 1 point de popularité et 0,1 de soutien à son action.

• Dans le même temps, Emmanuel Macron est lui parfaitement stable et ce pour le 2nd mois consécutif:

• Le « spleen centriste » : Chez les sondés qui se positionnent au centre, mars fut un mauvais mois. Toutes les personnalités du haut du classement enregistrent une baisse de popularité : -7 pour Gabriel Attal, -11 pour Emmanuel Macron, jusqu’à -15 pour Bruno Le Maire. Seul Edouard Philippe semble moins touché par ce désamour avec une baisse de 2 points. Pour cet électorat, longtemps contraint de choisir entre le PS et l’UMP jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron, c’est peut-être l’heure du désenchantement au moment où des figures centristes semblent se détacher du « bloc présidentiel ».

• Dans le même temps, les figures de la majorité : Edouard Philippe, Gabriel Attal et Emmanuel Macron sont toutes en hausse chez les électeurs qui se positionnent « plutôt à droite ». Le Président de la République enregistre même une hausse de 15 points dans cet électorat.

• L’électorat de droite est quant à lui toujours plus attiré par les figures du Rassemblement National et de Reconquête. Marine Le Pen, Jordan Bardella, Marion Maréchal et Eric Zemmour enregistrent tous une hausse de popularité dans cet électorat, trustant largement les 4 premières places, loin devant la première personnalité des Républicains, Eric Ciotti, 8e avec 35% de bonnes opinions. Notons que les plus fortes progressions sont à mettre au crédit de Marion Maréchal (+15) et d’Eric Zemmour (+12). Un signal faible important, à surveiller, dans un électorat stratégique dans le cadre des élections européennes.

• A gauche le match continue entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon. Légère embellie ce mois-ci pour l’ancien sénateur de l’Essonne qui enregistre une progression de 2 points et qui pour la première fois depuis décembre se hisse sur le podium des personnalités les plus soutenues. Avec 12% de sondés qui disent soutenir ses idées, il se trouve 3e derrière Jordan Bardella (16% de soutien) et Marine Le Pen (19%).

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: L’écart se creuse entre le RN et Renaissance

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: L’écart se creuse entre le RN et Renaissance

Malgré une campagne enfin lancée, la liste Renaissance perd 1 point dans notre nouvelle vague d’intentions de vote pour les européennes. Le parti présidentiel est crédité de 17% des intentions de vote. Dans le duel à distance qui l’oppose au Rassemblement National, c’est ce dernier qui sort vainqueur pour l’heure avec une très légère progression d’un demi-point, pour se hisser à 29% des intentions de vote. L’écart est désormais de 12 points entre Renaissance et le Rassemblement National.
Dans le détail, les pertes de Renaissance s’expliquent par l’incapacité à mobiliser son socle électoral. Seuls 61% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 souhaitent voter pour la liste portée par Valérie Hayer. Le parti présidentiel perd surtout sur sa gauche, avec 21% d’électeurs qui disent vouloir voter pour une des listes concurrentes, principalement pour le Parti Socialiste.
A l’inverse, le Rassemblement National fédère très largement son noyau électoral avec 85% d’électeurs de Marine Le Pen qui indiquent vouloir voter pour le RN en juin. Au-delà, la liste portée par Jordan Bardella attire à elle un quart des électeurs Pécresse 2022, de même qu’un quart des électeurs Zemmour, symbolisant ainsi une sorte « d’union des droites par le bas ».
Les équilibres à gauche restent globalement les mêmes. La liste PS-Place Publique conduite par Raphaël Glucksmann connaît un recul d’un point, signant ainsi son premier coup d’arrêt après la relative dynamique de la pré-campagne. L’enjeu pour la liste PS sera comme pour les autres listes de parvenir à faire entendre une voix singulière dans une campagne polarisée par Renaissance et le Rassemblement National.

Sondage Cluster17 pour Le Point: Jordan Bardella s’impose comme un des leaders de la Droite, sans être présidentiable

Sondage Cluster17 / Le Point: Jordan Bardella s’impose comme un des leaders de la Droite, sans être présidentiable

Malgré son âge, Jordan Bardella devient aux yeux des Français un candidat à la présidentielle possible et crédible mais pas encore comme un potentiel Président de la République. En tête ce mois-ci de notre baromètre des personnalités en termes de « soutien » politique, son image imprime et notamment dans l’électorat de droite, y compris les plus modérés.

Le chef de file du RN aux européennes est jugée compétent par 36% des sondés : 46% des électeurs se positionnant « plutôt à droite » et 67% des électeurs « à droite » partagent ce constat. Toutefois, les diplômés et les cadres supérieurs peinent encore à être convaincus par la compétence de Jordan Bardella. Ainsi, 56% des cadres et 59% des Bac +5 estiment qu’il n’est pas compétent, signe que le déficit de crédibilité demeure dans ces segments décisifs de l’électorat.

La percée du dauphin de Marine Le Pen s’explique en grande partie par sa capacité à entrer en résonnance avec les aspirations des électeurs de droite. Ceux-ci sont entre 54% pour les plus modérés à 82% pour les plus radicaux à considérer que Jordan Bardella « est proche de leurs préoccupations ».

De là à être un bon candidat pour la droite à la présidentielle ? 73% des électeurs d’Eric Zemmour et 81% des électeurs de Marine Le Pen le pensent. Les électeurs « plutôt à droite » sont également 48% à le penser. Parmi les clusters de droite, seuls les Libéraux, cluster diplômé, libéral économiquement et conservateur culturellement, montrent une certaine réticence. Dans les autres clusters de droite, sa candidature obtient l’adhésion d’une majorité d’électeurs.

Pour autant, une très large majorité de Français estiment qu’il n’a pas la stature d’un Président de la République : seuls 25% des sondés le voient endosser le costume. Un sentiment partagé y compris au sein de l’électorat de droite.

Baromètre Cluster17 / Le Point de Mars 2024 : Contre-coup pour Gabriel Attal

Baromètre Cluster17 / Le Point de Mars 2024 : Contre-coup pour Gabriel Attal

Le Premier Ministre accuse un décrochage important ce mois-ci en termes de popularité (-4 points) et enchaîne deux mois consécutifs de baisse. Si bien qu’en deux mois, il est passé de la première place, confortable, à la cinquième place du classement. Néanmoins, il demeure toujours dans « le match » avec 33% d’opinions positives et ne possède que 2 points de retard sur Marine Le Pen qui garde la tête du classement malgré un décrochage de 3 points par rapport à février.
Gabriel Attal perd principalement des points sur la droite de l’échiquier. Malgré des annonces prometteuses qui ont séduit cette partie de l’électorat en janvier, celui-ci semble aujourd’hui refluer alors même que la campagne des européennes s’est lancée sur une tonalité nouvelle côté majorité, avec des offensives très prononcées à l’encontre du Rassemblement National.
Dans ce contexte le Premier Ministre perd 5 points d’opinions positives chez les électeurs se positionnant « plutôt à droite » et 12 points chez les électeurs se situant « à droite ».
Quant au jugement sur son action, là aussi les Français semblent moins enthousiastes avec une baisse très légère de 0,2 point (moyenne de 3,8/10) mais qui concerne tous les électorats.
La note du Président de la République est en très légère hausse ce mois-ci à 3,1/10 (+0,1).
Dans le reste du classement, notons la concurrence ténue qui se joue en tête entre les six premiers. Marine Le Pen, François Ruffin, Fabien Roussel, Jordan Bardella, Gabriel Attal et Edouard Philippe se tiennent en 3 points.
Fait important du mois : Jordan Bardella est ce mois-ci en tête du classement des personnalités les plus soutenues. Il dépasse pour la première fois Marine Le Pen qui disposait jusqu’ici du plus large noyau d’électeurs.
Jordan Bardella affiche un insolent 19% de soutien devant la leader du RN, 18%. La tête de liste aux élections européennes est notamment soutenue par 33% d’électeurs se positionnant « à droite » contre 30% pour la double finaliste à l’élection présidentielle.

Sondage Cluster17 / Il Fatto Quotidiano : Fratelli d’Italia en tête des intentions de vote pour les prochaines élections européennes

Sondage Cluster17 / Il Fatto Quotidiano : Fratelli d’Italia en tête des intentions de vote pour les prochaines élections européennes

Article en français :

Les élections européennes en Italie : le parti de Giorgia Meloni en tête

Un récent sondage réalisé par Cluster 17 en partenariat avec Il Fatto Quotidiano révèle que le parti de Giorgia Meloni est en tête pour les élections européennes, avec 27,3 % des intentions de vote. Ce résultat place le Partido Democratico (PD) en deuxième position, avec 19,3 % des suffrages, suivi par le Mouvement 5 Etoiles avec 16 %. En revanche, la Lega et Forza Italia arrivent loin derrière, avec respectivement 9,1 % et 7,6 %.

Ces données semblent indiquer que les rapports de force issus des élections politiques de septembre 2022 sont restés figés. Cependant, ce qui est particulièrement notable dans ce sondage, c’est la société italienne profondément clivée sur les accusations d’autoritarisme auxquelles fait face le gouvernement Meloni. L’Italie semble être coupée en deux camps distincts.

Par exemple, si 50 % des Italiens estiment que les interdictions de manifester se sont multipliées, ce pourcentage grimpe à 82 à 99 % dans l’électorat de gauche et du M5S, contre seulement 7 à 13 % dans l’électorat de droite. De même, 53 % des Italiens craignent des restrictions de la liberté d’expression, mais ce chiffre monte à 82 % à 100 % chez l’électorat de gauche et du M5S. Enfin, 47 % des Italiens pensent qu’il y a un risque de glissement autoritaire en Italie, avec des variations similaires selon les tendances politiques.

Ces résultats mettent en lumière les divisions profondes au sein de la société italienne et soulignent les enjeux cruciaux des prochaines élections européennes.

 

Articolo in italiano:
Le elezioni europee in Italia: il partito di Giorgia Meloni in testa

Un recente sondaggio condotto da Cluster 17 in collaborazione con Il Fatto Quotidiano rivela che il partito di Giorgia Meloni è in testa per le elezioni europee, con il 27,3% delle intenzioni di voto. Questo risultato pone il Partito Democratico (PD) al secondo posto, con il 19,3% dei voti, seguito dal Movimento 5 Stelle con il 16%. Al contrario, la Lega e Forza Italia sono molto indietro, con rispettivamente il 9,1% e il 7,6%.

Questi dati sembrano indicare che i rapporti di forza emersi dalle elezioni politiche del settembre 2022 siano rimasti immutati. Tuttavia, ciò che è particolarmente significativo in questo sondaggio è la società italiana profondamente divisa sulle accuse di autoritarismo rivolte al governo Meloni. L’Italia sembra essere divisa in due fazioni distinte.

Ad esempio, se il 50% degli italiani ritiene che le divieti di manifestare si siano moltiplicati, questo percentuale sale all’82-99% nell’elettorato di sinistra e del M5S, contro solo il 7-13% nell’elettorato di destra. Allo stesso modo, il 53% degli italiani teme restrizioni alla libertà di espressione, ma questa percentuale sale all’82-100% nell’elettorato di sinistra e del M5S. Infine, il 47% degli italiani ritiene che ci sia un rischio di deriva autoritaria in Italia, con variazioni simili in base all’orientamento politico.

Questi risultati mettono in luce le divisioni profonde all’interno della società italiana e sottolineano le sfide cruciali delle prossime elezioni europee.

Baromètre Cluster17 / Le Point de Février 2024 : Gabriel Attal cède la première place à Marine Le Pen

Baromètre Cluster17 / Le Point de Février 2024 : Gabriel Attal cède la première place à Marine Le Pen

Le Premier ministre enregistre une légère baisse de sa popularité (-2 pts) moins d’un mois après sa nomination à Matignon. Avec 37% d’opinions positives (dont 13% de soutien politique), il cède la première place du classement général à Marine Le Pen. Signal faible inquiétant, il enregistre cette baisse dans les zones électorales les plus proches de l’électorat « macroniste ». Il perd ainsi 8 points chez les électeurs se positionnant « plutôt à gauche » et 6 points chez ceux « plutôt à droite  ».

La côte de popularité du Premier Ministre demeure toutefois bien supérieure à celle du Président de la République. Dans le « match » qui les oppose, Emmanuel Macron reçoit une note d’appréciation de son action de 3/10 de la part des sondés, quand son cadet atteint les 4/10. Deux notes en dessous de la moyenne.

La situation est préoccupante pour le Président qui recueille la moyenne dans l’unique cluster des Centristes (6,6/10). Gabriel Attal n’échappe pas complètement à la défiance qui touche l’exécutif. Signe d’un état de grâce qui n’aura duré que le temps des prémices, il récolte une note supérieure à la moyenne uniquement chez les Centristes (7,3) et les Libéraux (5,6).

La séquence agricole semble avoir plus coûté à l’exécutif qu’elle ne lui a rapporté.

A l’inverse, la séquence agricole semble avoir bénéficié au Rassemblement National. Marine Le Pen enregistre une hausse de 2 points de bonnes opinions. Et son dauphin, Jordan Bardella est lui aussi en hausse de 3 points. Surtout, ce sont les deux personnalités qui enregistrent le plus haut niveau de soutien politique, témoignant de la solidité de l’adhésion à leurs idées et à leur personnalité. Marine Le Pen est à 21% de soutien politique et Jordan Bardella 17%, loin devant Gabriel Attal ou François Ruffin qui récoltent respectivement 13% et 11% de soutien politique.

Leur pénétration au sein de l’électorat de la droite traditionnelle est impressionnante. Marine Le Pen est en tête dans les 6 clusters se situant à droite de notre segmentation. Elle et Jordan Bardella sont largement en tête chez les électeurs se positionnant « à droite » avec 80% et 72% d’opinions positives. Ils sont même 3e et 4e chez les électeurs se positionnant « plutot à droite » juste derrière Edouard Philippe et Gabriel Attal.

Nous assistons donc à une forme d’union des droites par le bas. Dans cet élan, le « match » se joue avec l’exécutif. Seuls Gabriel Attal et Edouard Philippe semblent en concurrence avec les figures du RN dans ces groupes décisifs.

Les récentes annonces politiques du gouvernement sur l’école, l’autorité, la démographie, l’agriculture, sont autant de signaux susceptibles de séduire cet électorat. Avec un risque majeur : quand l’exécutif déplace son curseur vers la droite, il subit des pertes de son électorat social-démocrate. A l’inverse, quand le RN se normalise et déplace son curseur vers le centre, il ne subit pour l’heure aucune perte dans la frange plus « radicale » de son électorat.

Le regard des Français sur le modèle agricole

Le regard des Français sur le modèle agricole

A l’issue d’une semaine de mobilisation intense dans la quasi-totalité du pays, le soutien des Français au mouvement ne faiblit pas. 85% des sondés soutiennent la mobilisation des agriculteurs. Un soutien transversal dans l’ensemble de l’opinion. Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron et Yannick Jadot affichent un soutien plus relatif, avec respectivement 68% et 72% de soutien parmi leurs électeurs.

Dans le détail, les Français soutiennent majoritairement les manifestations (93%) et les blocages de routes (à 68%). Ils sont plus réticents sur la détérioration des bâtiments publics : les déversements de lisier et de déchet devant les préfectures sont tout de même approuvés par 57% des sondés. L’occupation de certains bâtiments publics par la force est quant à elle majoritairement rejetée par 56% des sondés.

Ce soutien considérable de l’opinion s’explique en partie par le regard porté par les Français sur les agriculteurs. Ceux-ci sont largement perçus comme les perdants d’un système qui les « exploite ». Ainsi, 93% des sondés estiment que les agriculteurs « sont victimes des lobbies de l’agrobusiness » et 94% de Français interrogés les considèrent également comme « victimes des industriels et de la grande distribution ».

Concernant les sujets qui crispent les agriculteurs, les sondés sont unanimes concernant l’exigence de réciprocité des normes : 97% des sondés estiment qu’il faut cesser d’importer des produits qui ne respectent pas les mêmes normes que celles imposées aux agriculteurs français. De même, l’augmentation du prix du Gazole Non Routier (GNR) est largement rejetée par 79% des Français.

D’autres mesures contestées par les agriculteurs font apparaître un clivage dans l’opinion entre défenseurs d’un modèle plus écologique et partisans d’un certain conservatisme.

L’augmentation des taxes sur les pesticides est réclamée par 60% de Français dont 82% des Electeurs Mélenchon et 93% des Electeurs Jadot contre 75% des Electeurs Zemmour et 52% des Electeurs Le Pen qui s’y opposent.

La réduction de moitié de l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques est défendue par 78% des sondés. Toutefois, les Français estiment dans le même temps, à 48%, que les agriculteurs n’ont pas d’autres choix que d’utiliser ces produits pour assurer leur production.

Globalement, la majorité des Français souhaitent une agriculture plus écologique et durable : 68% des sondés souhaitent qu’on atteigne 25% de terres cultivées en agriculture biologique. Une évolution du modèle agricole logiquement souhaitée en premier lieu par les électeurs de gauche mais également par 70% des Electeurs Macron et 62% des Electeurs Le Pen. D’ailleurs, les Français estiment à 69% que les agriculteurs sont prêts à aller vers un modèle plus écologique et durable.

Dans quel cadre les Français souhaitent que ce changement de modèle se fasse ? Le moins que l’on puisse dire c’est que l’Union Européenne divise profondément. 54% des Français interrogés estiment qu’il faut sortir de la PAC et des traités européens qui concernent l’agriculture. Avec de très fortes disparités : 77% des Electeurs Macron et 66% des Electeurs Jadot sont contre cette sortie quand 87% des Electeurs Zemmour et 88% des Electeurs Le Pen soutiennent cette sortie de la PAC.

Baromètre Cluster17 / Le Point de Janvier 2024 : Effet Matignon pour Gabriel Attal

Baromètre Cluster17 / Le Point de Janvier 2024 : Effet Matignon pour Gabriel Attal

« Effet Matignon » pour Gabriel Attal qui devient la personnalité politique la plus populaire dans l’opinion ce mois-ci. Le nouveau Premier Ministre recueille 39% d’opinions favorables, dont 15% de soutien politique à ses idées. Il passe de la 2eme à la 1ere place, au détriment de Marine Le Pen qui demeure très bien placée, à la 3eme place avec 36% d’opinions favorables et un noyau dur de soutien qui s’élève à 18%, un score plus élevé que tous les autres concurrents.
Enfin, c’est François Ruffin qui complète le podium à la 2eme place du classement, avec 37% d’opinions favorables. Ce podium fait bien ressortir la « tripartition » de l’électorat, chacun des trois pôles ayant un représentant politique dans les trois premières places du classement.

Cependant, nous observons des changements de hiérarchie dans deux de ces trois pôles. Tout d’abord, dans l’électorat d’Emmanuel Macron 2022, Gabriel Attal est désormais en tête avec 86% de bonnes opinions dont 59% de soutien politique. Le Président de la République est 3eme à égalité avec Edouard Philippe, à 80% d’opinions favorables. Le succès de Gabriel Attal s’explique en grande partie par sa capacité à séduire les segments électoraux « historiques » du « macronisme ». Il est ainsi en tête chez les électeurs se positionnant « au centre » et chez ceux se positionnant « plutôt à droite ». Cependant, contrairement aux autres personnalités de l’exécutif, il séduit également chez les électeurs de centre-gauche : avec 43% d’opinions favorables dans ce segment de l’électorat il est le seul membre de la majorité dans le top 5, derrière Fabien Roussel, François Ruffin et Raphaël Glucksmann. Se trouvant maintenant au plus haut niveau de responsabilité, il lui faudra maintenir cet équilibre fragile pour séduire un socle électoral dont on a perçu récemment, avec la loi immigration, les divisions profondes.

A gauche, nous observons également un changement de hiérarchie dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon de 2022. François Ruffin devance d’une courte tête le leader insoumis, avec 77% d’opinions positives contre 73%. Ces deux personnalités puisent leur popularité chez les électeurs les plus à gauche. Mais c’est au sein des segments plus modérés de l’électorat de gauche que le député de la Somme devance le triple candidat à la présidentielle, avec 50% d’opinions positives pour le premier contre seulement 18% pour le second chez les électeurs « plutôt à gauche »

Du côté des droites, Marine Le Pen et plus largement le Rassemblement National s’imposent très largement. La leader du RN est en tête chez les électeurs se positionnant « à droite » avec 68% d’opinions favorables et chez ceux se positionnant « très à droite » avec 92% de bonnes opinions. Symbole de la progression des idées et de l’image du RN dans l’opinion, Jordan Bardella est 2eme dans chacun de ces segments de l’électorat. Arrivent ensuite deux autres personnalités issues de la droite identitaire : Marion Maréchal et Éric Zemmour. Les personnalités issues des Républicains peinent à émerger dans ce qui devrait pourtant être le cœur de leur électorat. Un constat d’autant plus difficile pour le parti d’Éric Ciotti que la seule personnalité de LR dans le top 10 de nos deux derniers baromètres est… Rachida Dati, tout juste nommée Ministre dans le gouvernement de Gabriel Attal. La pénétration du RN dans le cœur de l’électorat traditionnel de l’ex-UMP est continue depuis le 2nd tour de la présidentielle 2022. Les zones de concurrence directes qui existent entre Renaissance et le RN dans les clusters de droite traditionnelle pour capter l’ancien électorat UMP sont probablement une des clés du prochain scrutin européen.

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