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Tendance à la baisse pour Valérie Pécresse
En préambule, notons que notre dernière étude montre une stabilité des intentions de vote. Il n’y a pas de mouvements significatifs dans l’électorat, la campagne présidentielle s’installe lentement dans le débat médiatique et dans l’opinion. La polémique initiée par l’interview d’Emmanuel Macron concernant les non-vaccinés n’a, pour l’instant, pas produit d’effet majeur dans l’électorat. L’éventuelle validation par la primaire populaire de la candidature de Christiane Taubira ainsi que la déclaration de campagne attendue du président Macron initieront peut-être les premiers déplacements de voix importants au sein de nos clusters. Pour l’instant, le fait notable cette semaine se trouve dans la baisse relative des intentions de vote en faveur de Valérie Pécresse. La primaire des Républicains avait propulsé la vainqueure Valérie Pécresse à 18% en position d’affronter Emmanuel Macron au second tour. Cette dynamique s’est interrompue depuis un mois, pour laisser place à un reflux régulier. Valérie Pécresse perd encore un point dans notre dernière étude. Elle a perdu 5 points en tout entre le 23 décembre et le 18 janvier et se situe désormais à 13%. L’effet de souffle produit par la primaire s’est estompée et la candidate peine à enclencher une dynamique et même tout simplement à stabiliser son électorat.
Le risque principal pour sa candidature est d’être prise en étau entre Emmanuel Macron qui reprend du terrain au sein du cluster des Libéraux – cluster le plus décisif pour elle – et Éric Zemmour qui la concurrence fortement dans les clusters Conservateurs et Anti-Assistanat, tout aussi décisifs pour se hisser au second tour. Pour la première fois depuis sa désignation à la primaire, Emmanuel Macron repasse devant elle au sein des Libéraux avec 38% d’intentions de vote contre 35% pour Valérie Pécresse (-9). Si elle a un socle intéressant au sein de tous les clusters identifiés à droite, la candidate LR éprouve pour l’instant des difficultés à imposer son leadership sur un ou plusieurs clusters prioritaires, ce qui peut être considéré comme un indicateur de fragilité de sa coalition électorale.
Marine Le Pen reste solide sur sa base
L’équilibre à droite et à l’extrême droite se maintient. Éric Zemmour fait largement et logiquement la course en tête chez les Identitaires (46%). Cluster décisif parce qu’il est le plus volumineux, il est aussi le plus radical sur les questions d’identité et d’immigration. Marine Le Pen, malgré la concurrence exercée par Éric Zemmour, se maintient en ballotage favorable à 14,5%. Si Éric Zemmour lui prend des électeurs dans les clusters Anti-Assistanat, Identitaires et Conservateurs, Marine Le Pen reste très forte dans ses clusters phares : les Sociaux-Patriotes, les Réfractaires et les Eurosceptiques. Cet électorat populaire, patriote, protectionniste sur le plan économique et fortement anti-élite n’est pour l’instant pas complètement convaincu par l’ancien journaliste du Figaro et de CNews. En insistant sur son discours réfractaire, social et protectionniste, Marine Le Pen conserve le soutien de cet électorat qui adhère à ses idées depuis longtemps. C’est un électorat solide qu’il sera difficile de lui disputer.
Le PS et EELV pris en étau entre Macron et Mélenchon
A gauche de l’échiquier, la stabilité demeure également. Notre étude a été produite avant la déclaration de candidature de Christiane Taubira et ne nous permet donc pas de percevoir une éventuelle dynamique en sa faveur. Ses intentions de vote restent stables à 5,5%. Elle se dispute exactement le même électorat que Yannick Jadot et Anne Hidalgo, ce qui aurait tendance à conforter l’idée qu’une candidature unique serait bénéfique à cet espace extrêmement concurrentiel au sein des clusters Multiculturalistes, Sociaux-Démocrates et Progressistes. La relative faiblesse de leurs intentions de votes s’explique par le fait qu’aucun de ces trois candidats ne parvient à s’imposer pour l’instant au sein de ces clusters puisque Emmanuel Macron reste le candidat préféré des clusters Sociaux-Démocrates (52%) et Progressistes (30%) tandis que Jean-Luc Mélenchon se trouve largement en tête chez les Multiculturalistes (43%) ainsi que dans un autre cluster essentiel pour la gauche, les Solidaires (38%).
L’enjeu demeure donc pour ces candidats issus de la mouvance sociale-démocrate et d’EELV de s’extirper de l’étau « Mélenchon-Macron ». A l’instar de la candidature LR, ces candidatures sont pour l’heure affaiblies car elles sont en tension permanente entre un électorat de gauche plus radical (Multiculturalistes, Solidaires) attiré par Jean-Luc Mélenchon et un électorat de gauche modéré (Progressistes, Sociaux-Démocrates) qui reste fidèle à Emmanuel Macron.