Vers une absence de majorité en Espagne ?
Il n’est pas impossible qu’au lendemain du 23 juillet, l’Espagne soit ingouvernable.
D’après les résultats d’un sondage exclusif du Grand Continent en partenariat avec Cluster17…
Il n’est pas impossible qu’au lendemain du 23 juillet, l’Espagne soit ingouvernable.
D’après les résultats d’un sondage exclusif du Grand Continent en partenariat avec Cluster17…
Pour sa première expérience en Espagne, Cluster17 est classé sur le podium des meilleurs instituts pour les élections générales par ElectoMania.
Réalisée au lendemain des premières révoltes suite à la mort de Nahel, notre étude révèle un consensus contre les violences qui ont émané des quartiers populaires un peu partout dans le pays.
Trois Français sur quatre trouvent ces violences injustifiables dont 56% les trouvent tout à fait injustifiables. Il n’y a que deux clusters de gauche contestataire qui trouvent ces violences justifiables : les Multiculturalistes, à plus de 80% et les Révoltés à 61%. Notons que le troisième cluster qui composent ordinairement cette gauche contestataire, les Solidaires, sont 71% à condamner ces violences, marquant un clivage au sein même des franges les plus radicales de l’électorat. Ainsi, malgré ce clivage, l’électorat de Jean-Luc Mélenchon se distingue avec 59% de ses électeurs qui trouvent les violences justifiables.
Notons par ailleurs que c’est principalement au sein des franges les plus jeunes et diplômées de la population que l’on cautionne ou soutient le plus les émeutes.
Outre ce relatif consensus anti-émeutes, l’opinion adhère majoritairement à l’idée selon laquelle les habitants des banlieues sont défavorisées. 57% des sondés estiment ainsi « qu’ils ont moins de chance de s’en sortir que le reste de la population ». Un sentiment exprimé très majoritairement au sein des groupes les plus à gauche mais également dans l’électorat du Président de la République. Au sein des groupes de droite, le constat est plus nuancé avec une majorité relative qui estime qu’ils ont autant de chance que les autres de s’en sortir.
Deux Français sur trois souhaiteraient ainsi voir la mise en place d’un « grand plan banlieues » pour améliorer les conditions de vie des habitants. Seuls les Sociaux-Patriotes et les Identitaires, deux clusters très hostiles au multiculturalisme, à l’islam et à l’immigration sont largement défavorables à la mise en place de ce plan. C’est au sein de l’électorat d’Eric Zemmour, justement composé très majoritairement d’Identitaires que l’on se montre le plus réfractaire à la réalisation de ces politiques publiques en faveur d’une population regardée avec défiance voire hostilité.
Toutefois, les Français, en fonction de leur sensibilité idéologique, ont des regards bien différents sur les politiques publiques prioritaires qui seraient issues de ce « plan banlieues ».
42% d’entre eux souhaiteraient ainsi que le Gouvernement renforce en priorité la présence de la police dans ces territoires. Un souhait qui dépasse largement les 50% au sein des clusters de la droite et proches du RN (Conservateurs, Libéraux, Eurosceptiques, Sociaux-Patriotes, Anti-Assistanat, Identitaires).
A gauche, on mise davantage sur l’école publique : 47% des Sociaux-Démocrates et 38% des Multiculturalistes en feraient ainsi leur politique prioritaire. Des politiques publiques de facilitation d’accès à l’emploi et de rénovation des logements sont également plébiscités par la gauche.
Enfin, on retrouve également ce clivage gauche-droite dans l’aspect sécuritaire : 58% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment qu’il faudrait le retour d’une police de proximité dans les banlieues quand les électeurs de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour estiment quant à eux nécessaires d’avoir une police spécialisée qui réprime davantage les délinquants.
A moins d’un mois des élections espagnoles : si vous voulez tout comprendre aux enjeux et aux rapports de force qui traversent l’Espagne, retrouvez notre analyse dans Le Grand Continent.
Après la France et l’Italie, Cluster 17 grâce à sa méthode innovante de segmentation socio-politique, révèle les clivages d’un pays polarisé et fragmenté autour des questions d’identité.
Le dernier sondage Cluster17 pour Le Point montre qu’au sein de la majorité, Elisabeth Borne dispose d’un bon leadership dans l’opinion pour rester à son poste. Bruno Le Maire la talonne. Par ailleurs, les Français ne semblent pas souhaiter un changement des équilibres à l’Assemblée Nationale. La tripartition paraît bien ancrée dans l’électorat. Retrouvez l’analyse de Jean-Yves Dormagen, Président de Cluster17 pour Le Point ici: https://www.lepoint.fr/
Si un peu plus de la moitié des Français (53%) ont prévu de partir en vacances cet été, notre étude révèle des fractures importantes dans la population.
Parmi les Français qui ne partiront pas cet été, 47% évoquent un manque de moyens financiers. Un chiffre en baisse de 9 points par rapport à l’été dernier. Toutefois, ce sont les mêmes catégories qui sont touchées par la hausse des prix et le manque de pouvoir d’achat.
Ainsi, les ouvriers sont trois fois plus nombreux (63%) que les cadres (21%) à ne pas partir en vacances cet été.
Malgré des budgets souvent plus resserrés, les 18-24 ans sont les plus nombreux à partir en vacances (75%). Mais ils privilégieront des séjours courts, de moins de deux semaines, le plus souvent dans un camping.
L’électorat de Marine Le Pen, plus populaire que la moyenne, est celui qui partira le moins en vacances : 58% de ses électeurs resteront chez eux cet été contre 37% des électeurs d’Emmanuel Macron, qui sont eux, les plus nombreux à partir en vacances. Globalement, c’est au sein des « clusters » populaires composant la « France des ronds-points » que l’on part le moins en vacances.
La France reste la destination privilégiée : 71% des sondés partiront dans l’hexagone, c’’est 7 points de moins que l’été dernier. Symbole peut-être d’un retour à la mobilité alors que l’épidémie de Covid et ses innombrables contraintes semblent désormais appartenir au passé.
Les pays d’Europe du Sud sont ensuite les plus attractifs, en raison de leur proximité mais également de leur coût moindre : 21% des Français qui partent en vacances partiront dans l’un de ces pays. Une fois de plus, les inégalités sociales révèlent un clivage entre un peuple « nomade » et un peuple « sédentaire » : 36% des cadres, des professions intellectuelles supérieures et des professions intermédiaires partiront à l’étranger cet été alors que ce sera le cas pour seulement 10% des ouvriers.
Les vacances à la mer sont celles que préfèrent les Français. 58% d’entre eux disent partir à la mer quand ils partent, et ce dans toutes les catégories de la population. Les vacances à la montagne attirent un tiers des Français et la campagne, un quart des répondants, notamment au sein de l’électorat de gauche : les Multiculturalistes, les Sociaux-Démocrates et les Progressistes sont ainsi entre 30 et 40% à déclarer choisir la campagne lorsqu’ils partent en vacances.
Pour leur hébergement, 17% des Français louent une chambre d’hôte ou un appartement, 10% vont chez des amis ou leur famille, 9% à l’hôtel, 7% dans leur résidence secondaire et 7% au camping. Celui-ci demeure la destination populaire par excellence. 23% ans des 18-24 ans y séjourneront. C’est le cas aussi pour 11% des électeurs de Marine Le Pen contre 1% seulement des électeurs d’Emmanuel Macron.
Découvrez les 16 familles politiques espagnoles :
Pour retrouver votre cluster espagnol, vous pouvez utiliser le lien suivant :
Ce test est réalisé en collaboration avec Lavanguardia :
C’est une proposition qui ressurgit régulièrement dans le débat à l’approche du mois de juillet : il faudrait raccourcir les vacances d’été pour les écoliers. Un souhait partagé par Edouard Philippe récemment.
Les Français y sont favorables, à 56%. Seul l’électorat de Jean-Luc Mélenchon et les clusters qui sont proches de lui idéologiquement sont majoritairement opposés à cette diminution du temps de pause estival. De même, on ne distingue pas de divergence profonde entre les parents d’élèves et ceux qui n’ont pas d’enfants scolarisés. Les électeurs modérés semblent les plus enclins à une telle modification du calendrier scolaire : environ deux tiers des électeurs d’Emmanuel Macron, de Yannick Jadot et de Valérie Pécresse y sont favorables.
Par ailleurs, les Français ne semblent pas en quête de vacances absolues. Dans un contexte de forte inflation mais aussi de transformation du marché du travail, les Français semblent satisfaits de leur équilibre temps libre / salaire. 54% d’entre eux estiment avoir suffisamment ou beaucoup de temps libre dans leur quotidien, à l’exception des jeunes actifs qui cumulent très souvent vie professionnelle et enfants en bas âge. Les 25-34 ans sont ainsi 71% à estimer ne pas avoir assez de temps libre. Les électeurs les plus à gauche économiquement semblent également en quête d’un « droit à la paresse » : 68% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon indiquent ne pas avoir assez de temps libre contre 45% en moyenne.
Lorsqu’on demande aux actifs s’ils préfèrent avoir plus de congés mais réduire leur salaire ou bien augmenter leurs congés en baissant leur salaire, deux tiers d’entre eux choisiraient de rester dans leur situation actuelle. 20% préfèreraient augmenter leur salaire et 15% choisiraient d’avoir plus de vacances.
Les plus jeunes, souvent moins bien payés en début de carrière, se distinguent avec 38% des 18-24 ans qui souhaiteraient augmenter leur salaire quitte à réduire leurs congés, rompant avec l’idée que les jeunes actifs seraient en quête de temps libre. Une césure s’opère avec les 25-34 ans qui sont 27% à se dire prêts à baisser leur salaire contre un peu plus de congés. Et ce pour la raison expliquée plus haut de la difficulté à conjuguer une vie professionnelle qui est souvent plus exigeante à cet âge et la constitution d’un foyer (naissance d’enfants, mariage, accès à la propriété, etc.).
Enfin, les électeurs de gauche sont plus nombreux que la moyenne à vouloir opérer un rééquilibrage au profit de leur temps libre : un quart des électeurs de Jadot et de Mélenchon souhaiteraient ainsi plus de congés, contre 15% en moyenne dans l’opinion.
La moitié des actifs estime que leur travail pourrait être effectué par une Intelligence Artificielle
Les Français seront-ils demain « grand remplacés » par la technologie dans leur travail ? La moitié des actifs n’hésite pas à affirmer qu’une partie ou la totalité de leur travail pourrait être effectuée par une Intelligence Artificielle. Un peu moins nombreux, 38% des actifs estiment qu’un robot pourrait accomplir leur travail. Toutefois, seuls 2 à 3% de sondés pensent que ces technologies sont en mesure d’accomplir la totalité de leur travail.
Alors que l’automatisation des lignes de production a surtout concerné les ouvriers et le secteur industriel dans les années 80 et 90, la robotisation et l’intelligence artificielle pourraient, demain, bouleverser la nature et l’existence de l’emploi de certains cadres et professions intermédiaires.
Ces derniers semblent conscients de ces changements possibles, en particulier en raison de l’irruption de l’IA. De même, les jeunes semblent se sentir plus concernés.
Ainsi, quasiment deux tiers des cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS) estiment que l’IA pourrait accomplir leur travail en totalité ou partiellement contre « seulement » 24% des ouvriers. De même, 69% des 18-24 ans estiment cela possible contre 43% des 50-64 ans.
En outre, les « artisans, commerçants, chefs d’entreprise », ainsi que les ouvriers semblent se sentir moins substituables : moins d’un tiers d’entre eux estiment que leurs tâches peuvent être accomplies par un robot quand un cadre sur deux estime cela possible. Cependant, les ouvriers demeurent les plus vulnérables : ils sont, en effet, les plus nombreux (7%) à estimer que l’ensemble de leur métier pourrait être accompli par un robot.
S’ils se sentent plus concernés et plus « substituables », c’est aussi parce que les cadres sont plus optimistes et moins rétifs à ces évolutions que les catégories populaires. Ils sont ainsi 25% à vivre l’irruption de l’IA dans leur champ de compétence comme une « menace » contre 45% des employés. De même, 58% des employés et des ouvriers pensent que la robotisation menace leur avenir professionnel contre 29% des CPIS.
Cette profonde différence de confiance dans le progrès se retrouve dans un autre résultat de notre étude. 42% des Français se disent prêts à se faire opérer par un robot-chirurgien. Un résultat qui monte à plus de 65% dans les clusters Sociaux-Démocrates, Progressistes et Centristes, des clusters très citadins, diplômés, favorables à la mondialisation et au « progrès » de façon générale. 63% des électeurs d’Emmanuel Macron accepteraient de tenter l’expérience quand seulement 27% des électeurs de Marine Le Pen se disent quant à eux prêts à se faire opérer par un robot chirurgien.
En somme, dans le rapport qu’éprouvent les Français au progrès technique, on retrouve un profond clivage entre une France optimiste, citadine, diplômée, moins vulnérable et donc plus favorable au progrès technique et une France plus populaire, plus « périphérique », plus pessimiste face aux évolutions en cours, sans doute parce qu’elle a été davantage lésée ces dernières décennies par la désindustrialisation et les bouleversements du monde du travail.