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Étude pour Le Point : La France d’Uber Eats vs la France d’Amazon

La France d’Uber Eats VS La France d’Amazon : citadins mondialistes contre ruraux patriotes

Notre nouvelle étude pour Le Point vient démontrer une nouvelle fois combien les valeurs, la géographie, les modes de vie et les choix de consommation sont imbriqués.
Concernant les plateformes de livraison de repas à domicile, le profil-type du consommateur s’apparente à un étudiant de gauche vivant dans une métropole.
19% des Français disent utiliser des plateformes de livraison de repas. Un chiffre qui s’élève à 46% au sein du cluster des Progressistes. Les électeurs se positionnant « très à gauche » sont les plus nombreux à utiliser ces plateformes : 29% contre 18% des électeurs de droite ou 15% des électeurs du centre. Logiquement, les 18-24 ans représentent la clientèle première : 44% disent utiliser la livraison de repas contre 6% des retraités. Les cadres et professions intellectuelles supérieures sont également deux fois plus nombreux que les ouvriers à se faire livrer leurs repas (37% vs 18%). Quasiment absentes dans les petites villes, les plateformes de livraison trouvent leur clientèle principalement dans les villes moyennes et les métropoles : un tiers des sondés habitants dans les villes de plus de de 30 000 habitants ont déjà eu recours à des services de livraison de repas contre moins de 10% pour les habitants de villes de moins de 10 000 habitants.
UberEats est la plateforme phare du marché avec 72% des consommateurs qui disent l’avoir déjà utilisé, devant Deliveroo (21% des consommateurs) et JustEat (3%).
La livraison de biens par internet est quant à elle plus démocratisée : 76% des Français disent y avoir recours. Et parmi ces utilisateurs, plus de 30% y ont même recours plus de 2 fois par mois. Si la consommation par internet est aujourd’hui largement répandue, elle est toutefois plus fréquente chez certains groupes : ainsi les deux clusters qui utilisent le plus la livraison sont les Sociaux-Patriotes et les Identitaires, deux groupes aux positionnements très à droite sur les questions sécuritaires et culturelles. Globalement, les électeurs se positionnant à droite utilisent plus fréquemment la livraison de biens. Ils sont environ 40% à l’utiliser plus de deux fois par mois, quand les électeurs de gauche sont entre 20 et 30% à y recourir plus de deux fois par mois. La distinction ne se fait pas sur la pratique – répandue dans tous les groupes – mais sur la fréquence d’utilisation de ces plateformes.
Nous décelons également une distinction dans le choix des plateformes. Amazon truste largement le marché : 67% des sondés disent avoir déjà commandé sur Amazon (7% sur la FNAC, 6% sur Cdiscount).
Mais les systèmes de valeur sont très prédictifs du rapport à ces plateformes. Les Identitaires sont deux fois plus nombreux à utiliser Amazon (81%) que les Multiculturalistes (44%). Les deux clusters aux antipodes sont également les plus polarisés sur leur rapport avec la multinationale de Jeff Bezos. Ainsi, pour des considérations idéologiques mais également de type de biens consommés, les électeurs de gauche sont deux à trois plus nombreux à recourir à la Fnac qu’à Amazon.
Si nous devions résumer grossièrement les résultats de notre étude, nous pourrions dire que la France d’Amazon est le miroir inversé de la France Uber Eats : la première est nationale-identitaire quand la seconde est mondialiste-libérale. Amazon est utilisée davantage au sein de la France rurale et périphérique quand la seconde est utilisée principalement par des citadins.
Nuançons en disant que personne ne semble résister à l’utilisation de ces plateformes qui se sont imposées comme des lieux de consommation mainstream.
Cela étant dit, leur modèle économique et social est largement mis en cause dans l’opinion, notamment par les citoyens de gauche. 75% des Français trouvent leur modèle insatisfaisant. Une critique qui s’élève à presque 90% chez les Français se positionnant à gauche.
De quoi envisager des changements de paradigme ? 69% des sondés disent qu’ils utiliseront les plateformes de livraison de repas ou de biens à la même fréquence dans les mois à venir. Un Français sur cinq envisage quand même de réduire sa consommation, dont 44% pour les Français les plus à gauche.
Signe d’une forte demande de transformation sociale de ces plateformes, une majorité de Français – 54% – se dit prête à payer 20% plus cher leur livraison si les livreurs étaient mieux rémunérés.

Sondage pour Le Point sur la crise de la NUPES et l’avenir de la gauche

La gauche recule, le RN avance

  • Si l’on revotait, Marine Le Pen serait en tête

Nous avons demandé aux Français leur intention de vote si avait lieu le 1er tour de l’élection présidentielle, avec la même offre politique qu’en 2022. Marine Le Pen en sortirait grande gagnante avec 29,5% d’intentions de vote, une progression de 6 points. Jean-Luc Mélenchon voit lui son socle s’éroder et perd 5 points, à 17,5%. Emmanuel Macron perdrait lui 3 points, mais serait aisément qualifié au second tour avec 24,5%.

La progression de Marine Le Pen s’effectue principalement sur son socle d’électeurs populaires, sociaux et conservateurs. Mais également dans la droite identitaire, au détriment d’Éric Zemmour et de Valérie Pécresse. La candidate LR serait en recul à 3,5%. Symbole de la pénétration du RN au sein de l’électorat traditionnel de la droite et de la crise des LR, Marine Le Pen arriverait 2e derrière Emmanuel Macron chez les Libéraux avec 20% d’électeurs dans ce cluster phare de la droite, qui avait voté à 60% pour François Fillon en 2017.

Le recul de Jean-Luc Mélenchon s’observe au sein des groupes de gauche modérée qui s’était portée sur sa candidature dans les dernières heures de la campagne, dans un réflexe de vote utile et de barrage à Marine Le Pen. Dès lors, l’insoumis retrouve un socle plus restreint mais tout de même relativement élevé, à 17,5%. L’offre politique à gauche telle qu’elle était proposée en avril 2022 demeure trop faible pour concurrencer Jean-Luc Mélenchon, en particulier dans le cœur de l’électorat de gauche traditionnel.

La tripartition de la vie politique produit donc, pour l’instant, une relative stabilité. Le Président de la République, malgré les remous du début de son second quinquennat, conserve un niveau électoral assez proche de celui de 2017 et de 2022. Le sentiment que sa politique se « droitise » a tout de même des effets sur son électorat de centre gauche. Il accuse une perte de 10 points chez les Sociaux-Démocrates. Parallèlement, dans cette configuration politique, le Président bénéficierait des suffrages d’un électeur sur cinq de Valérie Pécresse.

  • Marine Le Pen et Gabriel Attal, personnalités les plus attendues par les Français

Marine Le Pen ne dispose pas seulement d’une assise électorale solide, elle recueille une véritable popularité dans l’opinion. 40% des sondés souhaitent ainsi qu’elle joue « un rôle important dans les mois et les années à venir ». Pas de lassitude donc au sein de son électorat même si son « dauphin », Jordan Bardella jouit également d’une belle côte d’avenir : 34% des sondés souhaitent qu’il prenne plus de responsabilités dans les prochaines années.

Marine Le Pen est en tête de classement, devant un nouveau prétendant, Gabriel Attal. Le ministre de l’Education nationale assoit sa popularité dans l’électorat. 39% des sondés souhaitent le voir jouer « un rôle important » dans la période à venir. Au sein de la majorité présidentielle, il devance Edouard Philippe, cité par 36% des Français interrogés.

A gauche, François Ruffin, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon forment le trio de tête. 32% des sondés souhaitent que le député de la Somme prenne plus de poids à l’avenir (dont 12% tout à fait). Premier à gauche, François Ruffin s’impose un peu plus dans l’opinion comme un successeur potentiel de Jean-Luc Mélenchon. C’est au sein du même segment électoral, celui de la gauche rupturiste, que l’ancien journaliste séduit le plus, tout en disposant d’une meilleure image dans la gauche modérée.

  • Jean-Luc Mélenchon maintient son leadership à gauche

Toutefois lorsqu’on interroge les Français sur la personnalité qui représente le mieux la gauche aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon devance d’une courte tête son potentiel « dauphin ». Le triple candidat à la présidentielle est cité par 20% des Français. C’est au sein des trois clusters qui forment le noyau dur de sa coalition électorale que Jean-Luc Mélenchon fait le plein de popularité. La « fidélité » de cet électoral radical permet à Jean-Luc Mélenchon de maintenir son leadership sur la gauche.

François Ruffin, 3e du classement avec 18% dispose également d’une bonne côte dans l’électorat de gauche et dans des clusters modérés comme les Sociaux-Républicains et les Apolitiques.

Fabien Roussel est 2e de ce classement, intercalé entre les deux insoumis. Le leader du Parti Communiste recueille le soutien de 19% de Français. Sa popularité est plus problématique en termes de perspectives électorales car elle se trouve surtout à droite de l’électorat. Il est ainsi plébiscité par 26% des électeurs se positionnant à droite, 23% des électeurs du centre et 13% des électeurs de gauche.

En somme, c’est la dispersion des « voix » au sein des électeurs de gauche modérée qui assure la prospérité de Jean-Luc Mélenchon qui fait le plein au sein de la gauche radicale.

  • La NUPES rejetée par les Français

Les conséquences des conflits qui traversent les partis composant la NUPES ces derniers jours sont profondes dans l’opinion. L’alliance est fortement rejetée par une majorité de sondés. 63% des Français interrogés sont défavorables à cette union, dont 50% « très défavorables ». A gauche, le rejet est plus nuancé : 36% des électeurs de gauche se disent défavorables, et même 25% « très défavorables », symbolisant la crispation provoquée aujourd’hui par cette coalition au sein même de son électorat potentiel.

Le bilan de la NUPES est lui aussi jugé très durement : 73% des sondés estiment qu’il est négatif, dont 55% estiment même qu’il est « tout à fait » négatif. Le constat n’est guère plus réjouissant à gauche : 44% des électeurs de gauche jugent le bilan de la NUPES globalement négatif.

Dans ce contexte, la décision du Parti Communiste Français de se mettre en retrait de la NUPES est largement approuvée par l’opinion : 69% sont d’accord avec le parti dirigé par Fabien Roussel. La décision divise davantage la gauche, avec une moitié qui approuve la mise en retrait du PCF et l’autre moitié qui la désapprouve.

Les problèmes de la NUPES sont ainsi résumés : elle fédère contre elle une très large majorité de l’opinion et divise son propre électorat potentiel en deux moitiés quasiment équivalentes.

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Sondage pour Le Point : 18 mois après le 1er tour de la présidentielle, Marine Le Pen en forte progression

Si l’on revotait, Marine Le Pen serait en tête

Nous avons demandé aux Français leur intention de vote si avait lieu le 1er tour de l’élection présidentielle, avec la même offre politique qu’en 2022. Marine Le Pen en sortirait grande gagnante avec 29,5% d’intentions de vote, une progression de 6 points. Jean-Luc Mélenchon voit lui son socle s’éroder et perd 5 points, à 17,5%. Emmanuel Macron perdrait lui 3 points, mais serait aisément qualifié au second tour avec 24,5%.

La progression de Marine Le Pen s’effectue principalement sur son socle d’électeurs populaires, sociaux et conservateurs. Mais également dans la droite identitaire, au détriment d’Éric Zemmour et de Valérie Pécresse. La candidate LR serait en recul à 3,5%. Symbole de la pénétration du RN au sein de l’électorat traditionnel de la droite et de la crise des LR, Marine Le Pen arriverait 2e derrière Emmanuel Macron chez les Libéraux avec 20% d’électeurs dans ce cluster phare de la droite, qui avait voté à 60% pour François Fillon en 2017.

Le recul de Jean-Luc Mélenchon s’observe au sein des groupes de gauche modérée qui s’était portée sur sa candidature dans les dernières heures de la campagne, dans un réflexe de vote utile et de barrage à Marine Le Pen. Dès lors, l’insoumis retrouve un socle plus restreint mais tout de même relativement élevé, à 17,5%. L’offre politique à gauche telle qu’elle était proposée en avril 2022 demeure trop faible pour concurrencer Jean-Luc Mélenchon, en particulier dans le cœur de l’électorat de gauche traditionnel.

La tripartition de la vie politique produit donc, pour l’instant, une relative stabilité. Le Président de la République, malgré les remous du début de son second quinquennat, conserve un niveau électoral assez proche de celui de 2017 et de 2022. Le sentiment que sa politique se « droitise » a tout de même des effets sur son électorat de centre gauche. Il accuse une perte de 10 points chez les Sociaux-Démocrates. Parallèlement, dans cette configuration politique, le Président bénéficierait des suffrages d’un électeur sur cinq de Valérie Pécresse.

Sondage pour Le Point : Les Français majoritairement pour l’aide active à mourir

Les Français majoritairement favorables à l’euthanasie et au suicide assisté

Alors que le Président de la République cherche le bon moyen de légiférer sur ce sujet prétendu « inflammable », les Français ne sont pas si polarisés sur la question de la fin de vie. Le clivage semble toutefois se structurer selon le sentiment d’appartenance religieuse des répondants.

On observe un consensus très large dans la population, en faveur de l’euthanasie. 83% des sondés s’y disent favorables, dont 47% s’y disent même très favorables. Les électeurs de la droite radicale et identitaire y sont les moins favorables avec un peu plus de 25% des électeurs d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen qui se disent hostiles à l’euthanasie. C’est surtout selon le niveau de « religiosité » des répondants que l’on décèle d’importants clivages : ainsi, 47% de ceux qui croient et pratiquent une religion sont favorables à l’euthanasie ; c’est 82% chez les simples croyants et 92% des non croyants.

Une majorité – moins importante – de sondés se disent également favorables au suicide assisté (le fait de fournir un accompagnement et les moyens nécessaires à une personne qui a fait le choix de se suicider). Deux tiers des Français soutiennent son autorisation par loi. C’est au sein des groupes d’électeurs de gauche que l’on est le plus favorables à l’autorisation du suicide assisté avec près de 80% de soutien au sein des Multiculturalistes, des Progressistes, des Sociaux-Démocrates, des Solidaires… Les clusters de droite, à forte composante catholique, comme les Libéraux ou les Conservateurs sont beaucoup plus clivés. Au sein de l’électorat d’Eric Zemmour, l’opposition au suicide assisté s’élève à 67%, quand à l’inverse, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron sont près de 75% à se dire favorables à son autorisation.

Malgré ce relatif consensus en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, les Français sont pour la mise en place de critères dans le cadre de l’autorisation de ces deux procédures.

13% des sondés estiment qu’il ne faut aucun critère dans le cadre de la pratique de l’euthanasie. 67% souhaitent l’imposition d’une « condition médicale » et 10% voudraient qu’il existe un critère d’âge.

88% des sondés se montrent par ailleurs favorables à ce qu’il y ait un accompagnement pour évaluer le discernement des patients qui souhaitent être euthanasiés.  La mise en place d’une clause de conscience est plus clivante : 58% des Français interrogés y seraient favorables. 20% sont contre et 17% n’ont pas d’avis sur la question.

L’autorisation de l’euthanasie et du suicide assisté est-elle inflammable ? A priori, non. 3 à 4% des sondés se disent prêts à manifester en cas de vote d’une telle loi. C’est au sein des clusters qui avaient été à l’avant-garde du mouvement contre le mariage pour tous que l’on détecte la plus grande hostilité. Chez les Identitaires et les Libéraux, deux clusters de droite, conservateurs, aisés, diplômés, très majoritairement catholiques, 11% des sondés se disent ainsi prêts à manifester.

Le soutien à la loi l’emporte largement dans l’opinion : 74% soutiendraient une loi autorisant l’euthanasie et 61% pour une loi autorisant le suicide assisté.

Sondage pour Marianne sur la perception de la France insoumise dans les banlieues

  • La notoriété des principales personnalités politiques de La France Insoumise est assez faible. Deux personnalités se distinguent toutefois : Jean-Luc Mélenchon qui dispose d’une moyenne de notoriété de 6,6 dans le pays (6,4 en QPV) et François Ruffin qui récolte une note moyenne de 6,1 (5,6 en QPV). Globalement, nous ne notons pas de différence de notoriété entre population globale et population des quartiers prioritaires. Idem pour le parti : LFI dispose quasiment exactement de la même note de notoriété en population générale et en QPV (5,8 vs 5,9).
  • Cependant, LFI dispose d’une bien meilleure image en QPV. Alors qu’en dehors des QPV le mouvement est jugé inquiétant par 50% des sondés, ce n’est le cas que de 36% des répondants en QPV. Idem, 42% des Français hors QPV jugent le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, un score qui tombe à 29% en QPV.
  • A l’affirmation « LFI comprend mes problèmes quotidiens », les sondés hors-QPV mettent une note moyenne de 2,5/10. C’est presque le double au sein des QPV, avec 4/10 de moyenne.
  • Ce différentiel d’image est confirmé par la perception du mouvement durant les émeutes du mois de juin. 8% des Français hors-QPV se sont sentis bien représentés par LFI contre 16% des Français vivant dans les quartiers prioritaires. Notons tout de même que ces derniers sont 48% à dire qu’aucun parti ne les a bien représentés durant ces émeutes (43% des sondés hors QPV). Notons que le parti qui a le « mieux » représenté les Français est le RN, cité par 17% des sondés, qu’ils soient habitants QPV ou non.
  • Sur les thématiques sociales et sur la question du pouvoir d’achat notamment, LFI l’emporte sur le RN au sein des QPV : 28% de ces habitants font confiance au parti de Jean-Luc Mélenchon (contre 16% en dehors des QPV). 17% font confiance au parti de Marine Le Pen. 41% ne font confiance à aucun des partis proposés.
  • Dans les positionnements sur certains clivages économiques, les habitants des QPV se montrent légèrement plus redistributifs et moins libéraux que leurs concitoyens. Ils sont ainsi 56% à estimer que « les riches ne paient pas assez d’impôts » contre 43% des habitants hors-QPV. De même, s’ils sont 53% à estimer qu’il y a trop de règles et de contraintes administratives en France, c’est 11 points de plus, 64%, en dehors des quartiers prioritaires. Notons que l’affirmation selon laquelle « La France consacre trop d’argent aux étrangers » est la troisième affirmation à récolter le plus de soutien, que cela soit au sein de la population QPV et hors-QPV: respectivement 46% et 45% des sondés sont d’accord avec cette phrase.
  • Les préoccupations principales des Français en dehors des QPV sont la santé (92%), l’éducation (91%) et la vie chère (76%). C’est le même podium au sein des QPV. La vie chère est un sujet encore plus prégnant pour ces derniers (85% en font une priorité). Des différences notoires existent tout de même : « Les discriminations visant les musulmans » sont une préoccupation pour 34% des habitants des QPV contre « seulement » 18% en dehors des QPV. De même, les violences policières sont citées par 34% des sondés en dehors des QPV. C’est 45%, 11 points de plus au sein des QPV.
  • L’interdiction de l’abaya est également davantage perçue comme une diversion et une prise de position raciste et islamophobe au sein des QPV qu’en dehors. Ainsi ces derniers sont 49% à partager ce sentiment contre 34% hors-QPV.
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Sondage pour Le Point : Les Français touchés par la crise du logement

Les Français sont touchés de plein fouet par la flambée des taux d’intérêt qui met en tension le marché de l’immobilier. Le marché locatif n’est pas non épargné par les difficultés.

89% des sondés estiment ainsi qu’il est aujourd’hui difficile de louer un logement, dont 37% affirment que c’est « très difficile ». Idem pour l’achat : 92% des Français considèrent qu’il est difficile d’accéder à la propriété aujourd’hui.

Toutefois, 1 Français sur 5 envisage d’acheter un logement dans les deux prochaines années. C’est le cas, en particulier, des plus jeunes et des plus diplômés qui vont chercher à accéder à leur premier logement.

Parmi les difficultés rencontrées par les sondés souhaitant acheter un logement, les plus citées sont le prix des biens immobiliers et les taux d’emprunt trop élevés.

Qui est responsable de cette crise du logement ?

Nous retrouvons ici l’inconscient jacobin français : L’Etat est jugé responsable en premier lieu de la crise, cité par 30% des sondés, principalement au sein des électeurs de droite populaire et identitaire. Les banques sont également pointées du doigt, par 23% des sondés. Un sentiment partagé par 40% des électeurs de Valérie Pécresse. 15% des Français ciblent également les plateformes de location courte durée comme Airbnb, régulièrement accusées d’entretenir des comportements spéculatifs sur le marché. Enfin, 11% des sondés estiment que les Français qui font l’acquisition de résidence secondaire sont en cause dans la crise du logement. Un sentiment davantage partagé au sein de la gauche radicale.

Dans les solutions proposées pour faciliter l’accès à l’immobilier, un quart des sondés estime qu’il faut d’abord simplifier l’accès au crédit immobilier et réduire les garanties excessives demandées par les banques. C’est le cas principalement des électeurs de la droite populaire et identitaire. Cette piste est plébiscitée par 40% des électeurs d’Eric Zemmour.

16% des sondés, notamment les plus à gauche économiquement, considèrent qu’il faut encadrer les prix des loyers.  L’interdiction des plateformes comme AirBnb est également prônée par 15% des Français interrogés.

Deux pistes mises partiellement en place dans certaines métropoles du pays, qui visiblement entrent en résonnance avec une partie de l’opinion.

Sondage-Ceremonie

La cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de rugby clive les Français

La cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de rugby a suscité des réactions vives et musclées dans l’ensemble du champ politique. Au-delà des aspects esthétiques, mis en cause par de nombreux observateurs, c’est sur l’aspect « identitaire » de la représentation que se sont attardés certains élus, de droite comme de gauche. Les premiers, y voyant la célébration de ce qui fait la fierté de la France, les autres dénonçant des clichés « rances ».

L’autre fait notable de la cérémonie qui a agité les réseaux sociaux fut le discours d’Emmanuel Macron, couvert par les huées et les sifflets d’une partie du public du Stade de France.

Nous avons justement souhaité savoir si les Français étaient aussi polarisés et clivés que la « bulle » des réseaux sociaux le laissait paraître.

Tout d’abord, notons que la cérémonie a été un succès en termes d’audience : 39% des sondés disent l’avoir suivi. Notons qu’il y a la même proportion de femmes et d’hommes qui disent avoir regardé la cérémonie. Les électeurs de gauche sont toutefois restés plus à distance de l’évènement : 31% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon disent avoir regardé l’évènement contre 50% des électeurs de Marine Le Pen et 57% des électeurs de Jean Lassalle.

Le spectacle est loin d’avoir fait l’unanimité et divise largement les sondés. 57% d’entre eux n’ont pas apprécié la cérémonie. Même au sein des électorats aux valeurs conservatrices et traditionnelles, le spectacle ne convainc pas. A peine plus de la moitié des électeurs de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour ont apprécié cette cérémonie. Un score encore plus faible à gauche, où 32% d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon disent avoir aimé le show.

De même, les sifflets envers Emmanuel Macron « coupe » le pays en deux : 56% des sondés disent comprendre les sifflets quand 44% estiment que « ce n’était ni le lieu ni le moment ». C’est au sein des clusters les plus modérés qu’on a le moins apprécié ces sifflets. Ainsi 89% des Centristes et 64% des Libéraux marquent une désapprobation à l’égard du public du Stade de France.

À un an des Jeux Olympiques de Paris, les organisateurs sont prévenus : le sport est politique et il est le lieu de clivages qui continuent à travailler en profondeur le pays.

L’écologie, un clivage structurant entre la gauche radicale et la droite identitaire

Une polarisation de l’opinion sur la question du réchauffement

Notre enquête pour Le Point révèle des clivages structurants dans l’opinion à propos de l’écologie et du réchauffement climatique. A propos de celui-ci, 38% des Français, particulièrement à gauche idéologiquement, estiment qu’il est « généralement sous-estimée ». Un autre « bloc » de 39% estiment qu’il est correctement évalué, tandis que 21% des Français, notamment au sein des groupes de la droite identitaire, estiment qu’il est généralement exagéré. Seuls 2% de sondés estiment que le réchauffement climatique est « inventé de toute pièce ».

Nous discernons ici les prémices du clivage écologique entre une gauche qui considère le réchauffement climatique comme un sujet alarmant et une droite identitaire qui oscille entre scepticisme, complotisme et indifférence vis-à-vis de la question.

Notons que sur ce thème, moins les Français sont diplômés et plus ils sont âgés, plus le scepticisme est grand.

Une large majorité, 68% des sondés, estime que l’écologie doit être une priorité du gouvernement parmi d’autres. Toutefois, 18% des Français estiment qu’elle doit être la première priorité, quand 14% pensent au contraire que cela ne devrait pas être une priorité pour le gouvernement. Une question qui révèle une fois de plus une polarisation : pour 30 à 40% des clusters de gauche, l’écologie est une priorité absolue, quand au sein de la droite, qu’elle soit populaire, modérée ou identitaire, 20 à 30% des sondés estiment que l’écologie n’est pas une priorité.

Ici aussi, le niveau de diplôme et l’âge semblent structurant : Seuls 6 à 8% des 18-35 ans estiment que l’écologie n’est pas une priorité, quand les seniors sont environs 20% à l’affirmer.

La gauche jacobine et la droite décentralisatrice

Pour lutter contre le réchauffement climatique, les Français sont partagés quant à la politique publique prioritaire à adopter. Cependant, notre enquête révèle une défiance importante envers les entreprises : 27% des sondés estiment qu’il faut renforcer le principe pollueur-payeur et faire payer plus les entreprises qui polluent, quand seulement 4% des Français interrogés affirment qu’il « faut faire confiance aux entreprises privées pour qu’elles trouvent les solutions permettant de réduire notre impact carbone ».

La deuxième piste privilégiée par 23% des Français est la mise en place « d’une planification écologique » par le gouvernement. Une politique privilégiée à la fois par les électeurs de gauche « mélenchoniste » mais aussi ceux du centre « macroniste ».

Enfin, 34% des électeurs de gauche radicale estiment qu’il faut renoncer à la croissance et à l’hyper consommation pour enrayer le réchauffement. L’électorat de droite se distingue par un tropisme plus décentralisateur : 20% des électeurs de droite modérée et de droite radicale conviennent qu’il faut « laisser la priorité aux acteurs locaux dans la mise en place de projets environnementaux ».

Le nucléaire fait quasiment l’unanimité

Le contexte de hausse des prix de l’énergie des derniers mois continue de jouer en faveur de l’énergie nucléaire française. Ainsi, 79% des Français, toutes tendances politiques confondues, se disent « favorables à la production d’énergie nucléaire en France ». Seuls les Multiculturalistes, qui composent une grande partie de l’électorat LFI mais aussi d’EELV, sont majoritairement hostiles à l’atome : Deux tiers d’entre eux ne souhaitent pas que la France produise de l’électricité à partir du nucléaire.

Les Français ne semblent pas encore prêts à changer radicalement leur mode de vie

Les Français semblent très partiellement envisager de modifier leurs pratiques pour limiter leur impact carbone. Ainsi, 68% des Français ne s’estiment pas prêts à arrêter de manger de la viande, dont 45% « pas du tout prêts ». Une attitude culinaire fortement empreinte d’idéologie puisque quand les Multiculturalistes sont 67% à envisager d’arrêter l’alimentation carnée ; à l’autre bout de l’échiquier, 83% des Identitaires s’y refusent complètement.

De même, 77% des Français ne souhaitent pas renoncer à un logement individuel. Enfin, 59% des sondés refuseraient de se passer de leur voiture thermique.

Des opinions qui sont largement structurées par les attitudes et les valeurs des sondés : plus ils sont en faveur des migrants et de la redistribution des richesses, plus ils sont prêts à changer leurs comportements. A l’inverse, plus ils sont hostiles à l’islam, favorables aux frontières et à plus de sécurité, moins ils sont prêts à se séparer de leur voiture, de la viande et d’un logement individuel.

Toutefois, des mesures semblent plus transversales et ne sont pas structurés par les mêmes clivages. Il en est ainsi de la limitation à 4 vols en avion tout au long de la vie ou du fait de payer plus cher son alimentation pour favoriser les circuits courts. Sur ces sujets, la sociologie joue une grande importance. Ainsi, par exemple, la gauche modérée, plus aisée et insérée économiquement, est majoritairement opposée à la limitation à 4 vols quand la gauche radicale, s’y montre tout à fait favorable.

Spanish parliament & the corona virus threat in Madrid, Spain - 10 Mar 2020

Quelle Espagne politique après le vote ?

Les résultats des élections générales du 23 juillet dernier dessinent un pays divisé en deux blocs de dimension comparable. Le Parti Populaire enregistre une forte progression par rapport à 2019 (20,8 %), en atteignant 33 % des suffrages, ce qui lui permet d’obtenir 136 députés. VOX, en recul (12,4 %) n’obtient que 33 députés (contre 52 dans la précédente législature)…

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