Sondage pour Le Point : Les Français en attente d’un « en même temps » en matière fiscale

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Les Français dans l’attente d’un « en même temps » fiscal

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé vouloir baisser les impôts des « classes moyennes » qui gagnent « entre 1500 et 2500 euros par mois », nous avons voulu sonder le rapport des Français au système fiscal. Trois quarts des sondés le trouvent « injuste », dont un quart estime même qu’il est « tout à fait injuste ». Ce sentiment est majoritaire dans l’ensemble des clusters. Pour des raisons différentes, le système d’imposition français semble entraîner défiance, insatisfaction, incompréhension. C’est au sein des électorats les plus « rupturistes » et antisystèmes que ce sentiment d’injustice est le plus diffus. On retrouve ici « l’arc contestataire » des clusters proches des gilets jaunes qui va des Solidaires et Multiculturalistes jusqu’aux groupes plus proches du RN : Réfractaires et Sociaux-Patriotes. Plus de 80% des électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon trouvent ainsi le système fiscal « injuste ».
Toutefois, les raisons de cette défiance fiscale sont diverses et s’inscrivent dans des sensibilités idéologiques. Ainsi, les Français sont partagés sur un point : 53% d’entre eux estiment qu’ils payent « trop » d’impôts quand 43% estiment payer « juste ce qu’il faut ». La dimension idéologique de la question se révèle dans le fait que les électeurs de gauche partagent majoritairement le sentiment de payer leur juste part quand les électeurs de droite et du Rassemblement National sont plus enclins à se dire « trop taxés ».
Notons que le sentiment de payer « trop » progresse logiquement en fonction du niveau de revenus des répondants. Et notamment à partir des Français déclarant gagner plus de 1750 euros. Les Français ayant des revenus situés entre 1100€ et 1750€ sont en moyenne 45% à estimer payer trop d’impôts quand ceux gagnant entre 1750€ et 2500€ sont 58% à penser qu’ils payent trop.
Le ciblage opéré par Emmanuel Macron semble donc pertinent et s’adresse aux Français qui s’estiment particulièrement lésés.
Ce choix de « baisser les impôts des classes moyennes » est par ailleurs plébiscité par un tiers des sondés dans notre enquête. Cependant, une majorité de Français semblent souhaiter « en même temps » une hausse de l’imposition des plus riches. Ainsi 40% des sondés estiment qu’il faut augmenter les impôts des plus fortunés. Ce sont les deux mesures fiscales plébiscitées dans notre enquête. Si les électeurs de gauche sont naturellement les plus favorables à cette hausse d’impôts des plus aisés, ce souhait est partagé par un tiers de l’électorat de Marine Le Pen et 22% des électeurs d’Emmanuel Macron.
En somme, ce que semble réclamer une majorité de Français, c’est une progressivité de l’impôt plus importante qui prélèverait moins « les classes moyennes », c’est-à-dire la part importante des Français qui gagnent entre 1500 et 2500 euros par mois, mais qui prélèverait davantage les plus aisés.
Un relatif consensus se dégage dans l’opinion pour définir le « seuil de la richesse ». Les Français interrogés le placent en moyenne à 6180€ de revenus mensuels. Les clusters les plus populaires le placent à un niveau plus proche de 5500€ mais les écarts sont faibles entre clusters, démontrant qu’il existe un large consensus sur qui peut être considéré comme « riche » dans notre pays.

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