Sondages

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: La liste PS / Place Publique se rapproche de la liste Renaissance

La liste PS / Place Publique se rapproche de la liste Renaissance

L’écart n’a jamais été aussi resserré entre la liste portée par Raphaël Glucksmann et celle conduite par Valérie Hayer. Tandis que le Rassemblement National reste stable et largement en tête avec 29,5% d’intentions de vote, la liste socialiste progresse d’un point, à 14%, juste derrière la liste Renaissance, testée à 15,5% (=). La liste de la majorité présidentielle est particulièrement stable, de même que celle du RN, puisqu’elles obtiennent chacune le même score depuis près de trois semaines.

La liste PS/Place Publique est quant à elle la seule à connaître une progression constante depuis le mois de janvier. Elle a en effet pris 4 points, principalement au détriment des Ecologistes, qui dans le même intervalle de temps ont reculé de 2,5 points, de même que Renaissance, qui a également perdu 2,5 points depuis janvier. La liste de Raphaël Glucksmann puise au sein d’un électorat traditionnel du centre-gauche, historiquement attelé aux candidatures socialistes avant 2017. Un électorat diplômé, modéré, pro-européen, disposant d’un capital culturel et économique plus élevé que la moyenne. Le positionnement et l’image de Raphaël Glucksmann trouvent un écho au sein de cet électorat qui peut percevoir chez les Ecologistes une forme de « déconnexion » et chez Renaissance, une forme de « droitisation ». C’est dans cet espace laissé libre par les Verts et la majorité présidentielle que le PS est parvenu jusqu’ici à s’infiltrer pour se hisser quasiment à égalité avec la liste Renaissance.

Derrière, les équilibres restent stables. La liste de La France Insoumise recule légèrement, à 8% (-0,5) mais consolide sa 4eme place puisque LR perd également 0,5 point, reculant à 6% d’intentions de vote, à égalité avec Reconquête. Tandis que les Ecologistes, testés à 5,5% (-0,5) flirtent plus que jamais avec le seuil critique des 5%.

 

Un tiers des Français pensent qu’il y a deux tours de scrutin

Par ailleurs, l’élection européenne semble connaitre un léger regain de participation : 48% des électeurs se disent certains d’aller voter (+1). Pour autant, cette élection demeure mal connue et les règles du scrutin mal identifiées par les électeurs. Si 70% des sondés parviennent à citer correctement le date du 1er tour, ils sont 36% à penser qu’il y a un 2nd tour. Un facteur déterminant dans la mesure où le scrutin proportionnel à un tour permet, normalement, d’atténuer les effets de « vote utile », plus fréquents dans le cas du scrutin majoritaire à deux tours.

 

Une défiance sans rupture vis-à-vis de l’Union Européenne

La défiance des citoyens français à l’égard des institutions européennes reste élevée. 51% des sondés sont pour un changement radical du fonctionnement de l’UE, 26% estiment qu’il faut des changements « légers », tandis que 13% sont pour quitter l’Union Européenne sine die. Enfin, 3% seulement des sondés sont pour poursuivre avec le fonctionnement actuel.

L’hostilité à l’UE est plus élevée chez les électeurs de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour. Leurs électeurs partagent des positionnements très proches sur l’UE, puisque respectivement 65% et 67% d’entre eux sont pour des réformes radicales, et 21% et 25% sont favorables au Frexit. Ce sont de loin, les électeurs les plus contestataires.

Cette défiance s’explique en partie, selon les chiffres de notre étude, par la perception que la France est perdante dans le « jeu » européen : 45% des sondés estiment que l’UE coûte plus à la France qu’elle ne lui rapporte, 18% estiment à l’inverse que l’UE rapporte davantage à la France qu’elle ne lui coûte.

Toutefois, le Frexit demeure largement minoritaire puisque lorsque l’on pose la question au format referendum, 26% des sondés souhaitent que la France sorte de l’UE, quand 74% souhaitent qu’elle reste.

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: Le Rassemblement National maintient son avance

Le Rassemblement National maintient son avance

Les intentions de vote pour les élections européennes restent stables par rapport à notre dernière enquête du 4 mai.
Aucune dynamique n’est à signaler ; la liste du Rassemblement National continue de faire la course en tête, avec 29,5% d’intentions de vote, loin devant Renaissance, stable à 15,5%. La liste conduite par Jordan Bardella puise dans tous les électorats pour élargir son socle : 37% des électeurs d’Eric Zemmour disent vouloir voter pour le RN aux européennes, mais également 17% des électeurs de Valérie Pécresse ainsi que 10% des électeurs d’Emmanuel Macron.

C’est notamment dans l’électorat retraité que le RN progresse fortement puisqu’il est aujourd’hui assez nettement en tête chez les plus de 65 ans.
La liste PS / Place Publique conduite par Raphaël Glucksmann est stable également, avec 13% d’intentions de vote, consolidant sa 3eme place, au détriment notamment des Ecologistes qui demeurent quant à eux à 6% d’intentions de vote. Et pour cause : un électeur sur deux de Yannick Jadot en 2022 déclare vouloir voter cette fois-ci pour la liste PS.

La France Insoumise est en légère progression, à 8,5% (+0,5) et consolide également sa 4eme place. Son noyau dur électoral semble particulièrement bien mobilisé puisque 75% des électeurs LFI se disent sûrs de leur choix. Prudence
toutefois, l’électorat insoumis étant également un des plus sujets à l’abstention du fait de sa moyenne d’âge et de la composante populaire de son électorat.

Les Républicains retrouvent un peu d’oxygène avec une légère hausse de 0,5%, qui leur permet de dépasser Reconquête, et de s’éloigner, avec un score estimé à 6,5%, du seuil critique des 5%.

 

La sécurité et l’immigration au cœur des motivations de l’électorat de droite

 

A un mois des élections européennes, nous avons tenté de cerner les motivations des électeurs. La question ne repose pas tant sur leurs préoccupations premières, dont on sait que le pouvoir d’achat arrive régulièrement en tête mais sur leurs motivations premières : quel sujet comptera le plus pour eux au moment de voter ? Le moins que l’on puisse dire est que la question européenne semble secondaire dans l’orientation du choix des sondés.
En effet, c’est la sécurité qui arrive en tête des motivations pour 26% des électeurs. Et c’est au sein de l’électorat RN que cette préoccupation est la plus décisive dans le vote, avec 47% de citations.

Toutefois, cette préoccupation est assez transversale. Elle est citée par 32% des Révoltés, un cluster rupturiste qui a voté à plus de 70% pour Jean-Luc Mélenchon en 2022 mais également par 29% des Sociaux-Républicains, un cluster du centre «mou », peu enclin à la radicalité.

La deuxième motivation des sondés est l’immigration, citée par 15% des sondés. Une préoccupation plus ancrée à droite que la sécurité. C’est ainsi la motivation première de 60% des électeurs Reconquête mais également la motivation première de l’électorat LR, à 36%. C’est aussi la motivation première de 28% des électeurs RN. Ces résultats démontrent à quel point, l’électorat des droites, est aujourd’hui sensible à cette question, et par là même, est en concurrence pour séduire un électorat qui partage les mêmes préoccupations.

Dans le même temps, les autres électorats : PS, LFI, Renaissance et Ecologistes ne citent jamais l’immigration comme étant une motivation de leur vote.

 

La question européenne au coeur des motivations de l’électorat de centre-gauche

Pour l’électorat Renaissance, c’est la construction européenne et la guerre en Ukraine qui constituent les principales motivations du vote de leurs électeurs, cités respectivement par 31% et 15% d’entre eux.

Des préoccupations assez proches de l’électorat PS : 25% d’entre eux citent ainsi la construction européenne comme motivation première de leur vote.
La motivation principale des électeurs insoumis est la lutte contre les inégalités sociales, citée par 28% des sondés souhaitant voter pour la liste de Manon Aubry. La préoccupation sociale semble centrale au sein de l’électorat insoumis.

C’est moins le cas chez les Ecologistes et chez les électeurs socialistes, davantage motivés par la question climatique ou par le sujet de l’élection, c’est-à-dire la question européenne et la guerre en Ukraine, véritables préoccupations de ces électeurs de gauche « modérée ».
Notons que le conflit au Proche-Orient, qui est au coeur de l’attention médiatique durant cette campagne, n’est citée que par 2% des sondés comme étant leur principale motivation électorale. Il n’y a qu’au sein du cluster des Multiculturalistes que cette question semble relativement importante, citée par 12% d’entre eux comme étant leur principale
préoccupation, loin derrière les inégalités sociales ou l’écologie.

 

Les européennes : un vote sanction pour un électeur
macroniste sur cinq

 

Une partie des difficultés de la liste conduite par Valérie Hayer pour Renaissance dans cette campagne peut s’expliquer par le regard critique porté d’une partie importante de l’électorat à l’égard du bilan d’Emmanuel Macron.

Ainsi, 48% des électeurs disent vouloir exprimer leur opposition au Président et à son gouvernement par ce vote aux européennes. 8% vont utiliser leur bulletin pour manifester à l’inverse leur soutien au gouvernement. Tandis que 44% des sondés indiquent que leur vote ne servira pas à manifester un soutien ou une opposition au Président et à son
gouvernement.

Pour expliquer le faible score de Renaissance, il convient de souligner que 21% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 souhaitent utiliser leur bulletin pour manifester leur opposition à l’action du gouvernement. La réforme des retraites, tout comme la loi immigration ont crispé une partie de l’électorat « macroniste », notamment parmi les clusters de centre-gauche.

C’est ce décalage entre l’offre politique du second quinquennat et la demande d’une partie de l’électorat qui explique que 46% des « Sociaux-Démocrates » et 40% des « Progressistes » souhaitent exprimer un « vote sanction » à l’égard du Président et de son gouvernement, quand bien même, ceux-ci avaient voté à presque 50% pour Emmanuel
Macron il y a deux ans.

Encuesta Cluster17 sobre las elecctiones autonomicas catalanas por Agenda Publica: Salvador Illa superaría los resultados que llevaron al PSC a gobernar la Generalitat mientras el independentismo dependería de AliançaCatalana

Salvador Illa superaría los resultados que llevaron al PSC a gobernar la Generalitat mientras el independentismo dependería de AliançaCatalana

 

Nuestro estudio, realizado entre el 3 y el 4 de mayo, revela una serie de dinámicas para esta recta final de la campaña electoral en Cataluña.

En primer lugar, la campaña del PSC parece estar funcionando. No solo es aclamada como la mejor campaña por el 17 % de los votantes, muy por delante de Junts, cuya campaña es percibida como la mejor por el 9 % de los votantes, sino que el PSC ha aumentado en intenciones de voto en 1,7 puntos desde nuestro último sondeo. Este aumento se enmarca en una dinámica de voto útil y se produce en detrimento de otras fuerzas de izquierda, tanto independentistas como no independentistas: ERC, la CUP y Sumar.

De hecho, ERC ha bajado 0,3 puntos, al 16,1 %, un resultado que sería decepcionante para la formación del presidente de la Generalitat si se confirmase el próximo domingo. La CUP ha bajado 0,8 puntos, al 3,9 % y se acerca al umbral del 3 %. Sumar, finalmente, ha retrocedido 0,3 y ha caído al 5,7 %.

Estas elecciones anticipan un claro retroceso de los partidos independentistas tradicionales que, según nuestras estimaciones, obtendrían entre 57 y 66 escaños sin AC, menos que los 68 necesarios para alcanzar una mayoría absoluta.

Junts, la formación de Carles Puidgemont que domina el campo independentista desde un punto de vista electoral, obtendría un 21,2 % (-0,2), insuficiente para compensar las pérdidas de sus aliados potenciales.

Entre los independentistas, la sorpresa podría venir de la extrema derecha de Aliança Catalana, que ha avanzado significativamente +1,1 puntos, ahora al 3,8 % y que podría hacer su entrada en el Parlamento regional con 2 a 5 diputados. La aparición de esta fuerza en el Parlamento catalán podría convertirse en un verdadero problema para el campo independentista. Parece casi imposible imaginar una alianza que vaya de la CUP a Aliança Catalana. Además, AC complicaría más la formación futura de coaliciones independentistas mayoritarias en el Parlamento catalán.

A la derecha, Vox se mantendría estable y el PP retrocedería ligeramente 0,3 puntos en comparación con nuestro estudio anterior.

Por lo tanto, parece que la única coalición posible sería entre el PSC, ERC y potencialmente Comuns-Sumar para obtener una mayoría estable de 68 escaños.

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: La liste de Renaissance poursuit sa dynamique négative

La liste de Renaissance poursuit sa dynamique négative

Seulement deux points et demi séparent désormais la liste de la majorité présidentielle menée par Valérie Hayer et celle du Parti Socialiste dirigée par Raphaël Glucksmann. L’eurodéputé sortant atteint 13% (+0,5 point) et menace de plus en plus la liste Renaissance et ses alliés qui se situent à 15,5% (-0,5 point), avec un écart de 14 points par rapport au Rassemblement National.

Avec 29,5% d’intentions de vote, le RN reste stable par rapport à notre dernière enquête du 25 avril.

L’écart entre les deux premières places est désormais si important que le résultat pour la première place semble presque acquis, et l’attention se porte maintenant sur la seconde position et la possibilité d’un croisement des courbes dans les jours à venir.

En effet, la liste socialiste menée par Raphaël Glucksmann affiche une dynamique positive, réalisant ses meilleurs scores parmi les électeurs de gauche modérée. 19% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022 voteraient pour lui, de même que 19% des électeurs d’Emmanuel Macron et surtout presque un électeur sur deux de Yannick Jadot.

La liste insoumise reste à la quatrième place, avec 8% d’intentions de vote (=). La liste écologiste conduite par Marie Toussaint baisse légèrement cette semaine et récolte dans notre sondage 6% d’intention de vote (-0,5 point). Les Républicains se maintiennent à 6%, tandis que Reconquête, à 5,5% (-0,5), s’approche dangereusement du seuil fatidique des 5%.

La campagne ne semble pas passionner particulièrement les Français. Seuls 45,3% se disent certains (note 10/10) de participer au scrutin du 9 juin. Un score en légère baisse qui démontre que cette campagne, qui n’a toujours pas vraiment démarré, peine à susciter l’intérêt des Français, en particulier des plus jeunes d’entre eux et des classes populaires.

Baromètre des personnalités de mai 2024 : La « dynamique Glucksmann »

La « dynamique Glucksmann »

La popularité de Gabriel Attal continue de décroître de manière régulière mois après mois : il enregistre à nouveau une baisse de 0,1 point pour sa note moyenne de satisfaction, cumulant ainsi une chute de 0,4 point depuis février. Il perd également 2 points de popularité ce mois-ci, le reléguant à la 5ème position.

• De son côté, Emmanuel Macron connaît également une légère baisse à la fois en satisfaction sur son action (-0,1 point) et en popularité (-1 point).

• La « dynamique Glucksmann » : Bien que Raphaël Glucksmann ne gagne « que » deux positions au classement général, sa popularité progresse tout de même à 24% (+5). Il enregistre ses principales progressions au sein de l’électorat d’Emmanuel Macron (+8) et de celui de Jean-Luc Mélenchon (+9). À noter que ses plus fortes progressions se manifestent dans l’électorat se positionnant « plutôt à gauche » (+10) et « au centre » (+10), ce qui indique un intérêt croissant de la part d’un électorat modéré de centre-gauche pour son discours et sa personnalité. Dans le même temps, il progresse dans tous les segments de la gauche, y compris les « très à gauche » (+7) et les « à gauche » (+7). Il reste à savoir si cette hausse de popularité se traduira dans les urnes le 9 juin prochain lors des élections européennes.

• L’électorat de droite est quant à lui toujours plus attiré par les figures du Rassemblement National et de Reconquête. Jordan Bardella arrive pour la première fois en tête du classement des Français se situant « plutôt à droite », devant Edouard Philippe et Gabriel Attal qui perdent du terrain dans ce segment. Il en va de même pour Marine Le Pen qui s’installe désormais à la 4ème place des « plutôt à droite », un segment d’électeurs modérés de droite, en gagnant 4 places et 7 points de popularité, tout comme son dauphin. Notons également la forte progression de Marine Le Pen et de Jordan Bardella parmi les Français se situant « ni à droite, ni à gauche, ni au centre », segment où ces personnalités dominent désormais largement.

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: Le Rassemblement National creuse l’écart avec Renaissance

Le Rassemblement National creuse l’écart avec Renaissance

13,5 points. C’est l’écart qui sépare désormais la liste menée par Jordan Bardella de la liste Renaissance menée par Valérie Hayer. Avec 29,5% d’intentions de vote, le RN engrange une progression de 0,5 points depuis notre vague du 11 avril tandis que dans le même temps, la liste Renaissance perd 1 point et récolte 16% d’intentions de vote.

Un écart si élevé désormais que le match semble se jouer davantage pour la deuxième place. En effet, la liste socialiste menée par Raphaël Glucksmann est quant à elle une nouvelle fois en progression de 0,5 point et se trouve sondé à 12,5% d’intentions de vote à moins de 4 points de Renaissance.

La liste insoumise reste à la quatrième place, avec 8% d’intentions de vote (-0,5). La liste écologiste conduite par Marie Toussaint semble avoir freiné sa mauvaise dynamique et récolte dans notre sondage 6,5% d’intention de vote (+0,5).

Les Républicains et Reconquête demeurent au coude-à-coude, à 6%, continuant de frôler le seuil très symbolique des 5%.

La campagne ne semble pas passionner particulièrement les Français. Lorsqu’on leur demande quelle liste mène selon eux la meilleure campagne, ils sont 25% à ne pas se prononcer et 22% à répondre « aucune ». Seul le Rassemblement National se démarque avec 23% de sondés qui estiment qu’ils mènent la meilleure campagne. Vient ensuite la liste PS / Place Publique avec 11% de sondés.

En somme ces deux listes, RN et PS, dont on observe depuis le mois de janvier une dynamique sont logiquement les deux seules à être reconnues performantes par les Français. La situation est plus alarmante pour la liste « présidentielle » conduite par Valérie Hayer. Seuls 3% des sondés trouvent qu’elle se démarque dans cette campagne.

Sondage Cluster 17 pour Le Point: Effet d’âge et gender gap : les jeunes femmes sont plus progressistes que la moyenne

Sondage Cluster 17 pour Le Point: Effet d’âge et gender gap : les jeunes femmes sont plus progressistes que la moyenne

Notre étude montre les clivages profonds qui existent dans l’opinion sur les questions d’identité et d’autorité selon l’âge et le genre des sondés. Les femmes de 18 à 24 ans semblent aujourd’hui être « à l’avant-garde » sur les questions d’identité, de féminisme et de genre tandis que chez les jeunes hommes, les valeurs sont moins homogènes avec même une légère sur-représentation de conservateurs et d’identitaires.

  •  Léna Situations et Tibo InShape, stars des millénials

Les deux influenceurs sont très populaires chez les sondés nés après l’an 2000. Certes, ils ne récoltent chacun que 9% de bonnes opinions au global, mais chez les jeunes, leur côte de popularité est très élevée avec une vraie logique de genre. Léna Situations est appréciée par 61% des femmes de 18-24 ans contre 18% des hommes du même âge. L’influenceur sport et nutrition, Tibo InShape est lui très apprécié par la gent masculine : 34% des hommes de 18-24 ans et 33% des 25-34 ans. A ces logiques d’âge et de genre se superpose une logique de valeurs. Léna Situations plaît beaucoup plus aux jeunes de gauche : les deux clusters qui l’apprécient le plus sont les Progressistes, à 31% et les Multiculuralistes à 28%. Tibo InShape séduit lui un public populaire d’une part et plus conservateur d’autre part : il est ainsi apprécié par 20% des Révoltés et 17% des Identitaires.

  • Jordan Bardella et Eric Zemmour séduisent davantage les hommes que les femmes

Eric Zemmour comme Jordan Bardella ont une popularité très masculine. Ainsi, le fondateur de Reconquête engrange ses plus fidèles soutiens chez les hommes de 50-64 ans : 31%. Globalement, 27% des hommes disent apprécier Eric Zemmour contre 18% des femmes. Chez les moins de 25 ans, le rapport est de 1 à 3 : 25% des jeunes hommes apprécient l’ancien journaliste contre 8% seulement des jeunes femmes. On observe peu ou prou la même logique dans la popularité grandissante de Jordan Bardella. Le dauphin de Marine Le Pen est apprécié par 34% des Français. Comme Eric Zemmour, le noyau dur de sa popularité se trouve chez les hommes de 50-64 ans, au sein desquels il récolte 48% de bonnes opinions. Chez les jeunes, il plaît deux fois plus aux hommes qu’aux femmes : 33% de popularité chez les hommes de moins de 25 ans contre 16% seulement chez les jeunes femmes. A l’inverse, Sandrine Rousseau fait « un carton » chez les jeunes femmes : 42% d’entre elles disent apprécier la leader éco-féministe quand sa popularité moyenne est à 11%.

Les logiques de genre semblent donc profondes : les femmes sont globalement beaucoup moins attirées que les hommes par les idées conservatrices. Ces clivages sont renforcés par l’âge. C’est bel et bien la combinaison des facteurs d’âge et de genre qui est explicative du rapport au progressisme sociétal.

  • Les jeunes femmes sont beaucoup plus « progressistes » que la moyenne

Dans la plupart des mesures que nous avons testées et qui mettent en jeu des logiques d’ordre, d’autorité, d’identité, les jeunes femmes se démarquent largement des autres sondés par un rejet des idées conservatrices et autoritaires.

Ainsi, à titre d’exemple, quand 66% des Français sont favorables à l’expulsion de tous les étrangers en situation régulière, les jeunes femmes sont 65% à être contre. A l’inverse, les jeunes hommes sont quant à eux dans la moyenne avec 60% de répondants favorables à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière.

Les jeunes femmes se distinguent par leur profonde demande de changement sociétal : elles sont ainsi 47% à être favorables à l’utilisation de l’écriture inclusive dans les entreprises et les administrations contre seulement 16% pour l’ensemble des sondés. Si elles sont plus favorables que leurs concitoyens masculins, les femmes plus âgées restent en moyenne très réticentes à l’adoption d’une telle mesure : à peine 10% des femmes âgées de 50 à 65 ans y sont par exemple favorables.

De même, les femmes de moins de 25 ans sont le seul groupe à être quasi-majoritairement favorable au droit de changer de genre à partir de 16 ans : 45% des répondantes sont d’accord avec cette proposition contre 21% pour l’ensemble des Français interrogés.

En outre, sur certaines questions, la logique d’âge prend le dessus sur la logique de genre. C’est le cas de l’interdiction du port du voile dans l’espace public : chez les plus de 50 ans, nous ne décelons aucune logique de genre, au moins 3/4 des répondants sont favorables à cette interdiction quel que soit leur genre. Chez les moins de 35 ans, les réponses sont plus partagées bien que les hommes se montrent beaucoup plus favorables que les femmes à cette interdiction. Ainsi, 26% des femmes de moins de 25 ans et 36% des femmes de 25 à 34 ans sont favorables à cette interdiction contre 50 à 54% des hommes de la même tranche d’âge.

Ceci révèle en outre des perceptions différentes du féminisme chez les femmes. Les répondantes plus âgées semblent peu disposer à considérer que le droit de porter le voile peut être une liberté quand les plus jeunes semblent penser l’inverse.

Sondage Cluster 17 pour Le Point: Une majorité de Français prêts à voter pour un inconnu

Sondage Cluster17 / Le Point: Une majorité de Français prêts à voter pour un inconnu

64% des Français interrogés dans notre dernière étude pour Le Point se disent prêts à voter à la prochaine présidentielle pour une personnalité qu’ils ne connaissent pas.

Un point de vue partagé principalement par les citoyens les plus à gauche et par les jeunes : 82% des moins de 25 ans se disent prêts à voter pour un inconnu contre 55% des plus de 75 ans.

Cette fracture symbolise probablement un attachement plus prononcé des seniors aux étiquettes partisanes ainsi qu’une aversion au risque plus prononcée.

En outre, ce qui ressort de notre étude est que le rejet du personnel politique demeure très élevé dans l’opinion. 83% des sondés estiment que les femmes et les hommes politique sont en général déconnectés des réalités.

Seuls 8% des sondés considèrent à l’inverse que les politiques sont proches des réalités des gens.

Par ailleurs, 49% des sondés estiment que la politique n’est pas un métier et qu’elle peut être exercée par n’importe quel citoyen. Le thème est toutefois clivant puisque 43% des sondés estiment à l’inverse que la politique est un métier qui doit être exercé par des gens aux compétences spécifiques.

Une vision « populaire » de la politique qui s’oppose à une vision « élitaire » et qu’on retrouve logiquement dans notre segmentation politique. Les groupes en demande de rupture avec « le système » et qui ont le plus participé aux manifestations de gilets jaunes, qu’ils aient des valeurs progressistes ou conservatrices se retrouvent pour défendre une vision plus citoyenne et populaire de la politique. Tandis que les groupes plus modérés, plus proches de la coalition électorale d’Emmanuel Macron sont ceux qui estiment le plus que la politique est un métier à part entière.

75% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment que la politique n’est pas un métier contre 61% des électeurs d’Emmanuel Macron qui pensent l’inverse.
La lame de fond « dégagiste » semble toujours travailler en profondeur la société, laissant la place à des candidatures « hors système ». C’est ce que nous avons souhaité vérifier en testant le potentiel politique de certaines personnalités publiques.

Deux personnalités se détachent : Le Général De Villiers, dont 25% de Français sondés disent qu’ils pourraient voter pour lui s’il se lançait. Et Elise Lucet, soutenue quant à elle par 22% de sondés. Un de leur point commun, qui semble séduire, est de s’être érigé « contre le pouvoir » que cela soit par ses émissions pour Elise Lucet ou par sa démission de l’Elysée pour le Général de Villiers.

Concernant ce dernier, sa popularité dans tous les clusters conservateurs et déclinistes reflète une demande d’ordre et d’autorité qu’il incarne aux yeux de l’opinion par sa fonction.

Sondage élections européennes Cluster17 pour Le Point: Jordan Bardella et le RN maintiennent leur avance

Jordan Bardella et le RN maintiennent leur avance

La liste Rassemblement National demeure largement en tête des intentions de vote dans notre nouvelle vague réalisée pour Le Point.

Avec 29% d’intentions de vote, Jordan Bardella devance toujours de 12 points la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer, qui stagne à 17%.

La liste Rassemblement National parvient à agréger 87% des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle ainsi que presque la moitié des électeurs d’Eric Zemmour quand Renaissance ne convainc que 61% d’électeurs d’Emmanuel Macron.

Derrière, c’est bien la liste Parti Socialiste / Place Publique qui bénéficie du soutien le plus solide à gauche, avec 12% d’intentions de vote, en hausse de 2 points par rapport à notre dernière vague. La liste conduite par Raphaël Glucksmann « chasse » sur deux fronts en puisant à la fois parmi l’électorat d’Emmanuel Macron et au sein de l’électorat écologiste traditionnel.

La liste verte conduite par Marie Toussaint recule d’ailleurs avec 6% d’intentions de vote ,perdant 2 points par rapport à notre sondage de mars dernier.

A l’instar des écologistes, les Républicains sont désormais proches du seuil critique des 5%. La liste conduite par François-Xavier Bellamy chute aussi à 6% d’intentions de vote (-1). Et pour cause, les LR subissent la concurrence non seulement de Renaissance et du RN mais également de Reconquête sur un segment éminemment important de leur socle électoral : celui de la droite catholique, conservatrice et diplômée.

En somme, les grands équilibres observés depuis trois mois demeurent dans une campagne dont on sent qu’elle n’est pas encore cristallisée, une part substantielle d’électeurs se montrant incertaine de son choix.

Baromètre des personnalités d’avril 2024 : Le spleen de l’électorat centriste

Le spleen de l’électorat centriste

La côte de Gabriel Attal continue de s’éroder : La baisse est très légère mais elle est continue depuis janvier. Le Premier Ministre perd 1 point de popularité et 0,1 de soutien à son action.

• Dans le même temps, Emmanuel Macron est lui parfaitement stable et ce pour le 2nd mois consécutif:

• Le « spleen centriste » : Chez les sondés qui se positionnent au centre, mars fut un mauvais mois. Toutes les personnalités du haut du classement enregistrent une baisse de popularité : -7 pour Gabriel Attal, -11 pour Emmanuel Macron, jusqu’à -15 pour Bruno Le Maire. Seul Edouard Philippe semble moins touché par ce désamour avec une baisse de 2 points. Pour cet électorat, longtemps contraint de choisir entre le PS et l’UMP jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron, c’est peut-être l’heure du désenchantement au moment où des figures centristes semblent se détacher du « bloc présidentiel ».

• Dans le même temps, les figures de la majorité : Edouard Philippe, Gabriel Attal et Emmanuel Macron sont toutes en hausse chez les électeurs qui se positionnent « plutôt à droite ». Le Président de la République enregistre même une hausse de 15 points dans cet électorat.

• L’électorat de droite est quant à lui toujours plus attiré par les figures du Rassemblement National et de Reconquête. Marine Le Pen, Jordan Bardella, Marion Maréchal et Eric Zemmour enregistrent tous une hausse de popularité dans cet électorat, trustant largement les 4 premières places, loin devant la première personnalité des Républicains, Eric Ciotti, 8e avec 35% de bonnes opinions. Notons que les plus fortes progressions sont à mettre au crédit de Marion Maréchal (+15) et d’Eric Zemmour (+12). Un signal faible important, à surveiller, dans un électorat stratégique dans le cadre des élections européennes.

• A gauche le match continue entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon. Légère embellie ce mois-ci pour l’ancien sénateur de l’Essonne qui enregistre une progression de 2 points et qui pour la première fois depuis décembre se hisse sur le podium des personnalités les plus soutenues. Avec 12% de sondés qui disent soutenir ses idées, il se trouve 3e derrière Jordan Bardella (16% de soutien) et Marine Le Pen (19%).

Trouver mon Cluster