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Vote seniors RN Cluster 17

Comment le RN est devenu le premier parti chez les seniors ? Note d’analyse pour la Fondation Jean-Jaurès

👉 Lire la note complète ici : Du vote légitimiste au vote identitaire : comment le RN est devenu le premier parti chez les seniors

Résumé :

Le RN est aujourd’hui le premier parti chez les retraités. Un phénomène analysé dans une note publiée pour la Fondation Jean-Jaurès par Stéphane Fournier, doctorant en science politique et analyste chez Cluster17. À partir des données Cluster17 et d’entretiens qualitatifs, il montre comment ce basculement s’est opéré.

Longtemps acquis à la droite républicaine, l’électorat des plus de 65 ans a peu à peu délaissé les partis traditionnels. Ce « vote légitimiste » — c’est-à-dire la fidélité aux sortants notamment à la droite et au centre-droit de gouvernement— s’effondre. À sa place, un vote plus marqué, plus clivé, qui penche de plus en plus du côté du Rassemblement National.

La progression du RN s’explique notamment par un fort conservatisme des seniors sur les sujets identitaires : immigration, islam, sécurité. Le « grey gap » est très net dans les chiffres : 84 % des seniors se disent ainsi par exemple favorables à l’interdiction du voile à l’université, contre 30 % chez les jeunes.

Le RN a su capter cette demande en adaptant son image et « nettoyant » son programme. Marine Le Pen a ainsi abandonné certains marqueurs perçus comme trop radicaux et qui pouvaient cliver les différentes sensibilités électorales de la droite, notamment les plus âgés et les plus libéraux économiquement (sortie de l’euro, retraite à 60 ans, alignement sur Moscou). En recentrant son discours et ses prises de position clivantes sur deux thématiques, celles de l’immigration et de la sécurité, le RN a su agréger des électeurs pour qui ces sujets sont absolument centraux dans le choix de vote.

Toutefois, la note se conclue sur les quelques limites qui subsistent. Le RN reste faible chez les « grands aînés » (75 ans et plus), et chez les retraités aisés, diplômés et plus modérés culturellement. Par ailleurs, une partie de cet électorat reste fidèle aux Républicains ou au bloc « macroniste ». Pour l’instant.

Le paysage politique pourrait encore évoluer si une alternative crédible à droite émergeait à l’issue du congrès des Républicains ou si le RN se voyait « rediaboliser » par la condamnation de Marine Le Pen. Mais en attendant, c’est bien le RN qui capitalise sur la déception à l’égard du bilan d’Emmanuel Macron et sur la polarisation à l’œuvre sur les questions identitaires.

Sondage entreprise cluster 17 The Arcane Fondation Jean Jaurès

Etude pour The Arcane et la Fondation Jean-Jaurès : L’entreprise, une institution « refuge » dans un climat de défiance et d’instabilité ?

Dans un contexte de défiance vis-à-vis des institutions politiques, l’entreprise s’impose comme une institution « refuge », perçue à la fois comme un lieu de protection, d’utilité sociale et de pouvoir concret. Longtemps ambivalent, le rapport des Français au secteur privé semble évoluer : l’entreprise est désormais investie d’attentes collectives – créer de la richesse, préserver l’environnement, défendre le patriotisme économique – tout en restant le cadre d’un accomplissement personnel. Ce recentrage sur l’entreprise comme acteur central de la société reflète l’érosion de la légitimité des élus et de l’État, désormais concurrencés sur le terrain symbolique par les grandes figures du capitalisme. Si les Français plébiscitent les TPE-PME, ils attendent aussi des grandes entreprises qu’elles assument une part de leadership public sans pour autant empiéter sur le débat politique. Ce nouvel imaginaire du travail valorise l’autonomie, les relations humaines et le sens, tout en réclamant à la fois moins d’impôts sur les entreprises et moins d’aides publiques. L’entreprise apparaît ainsi comme l’un des rares espaces où se conjuguent efficacité, sécurité et horizon collectif, au moment où les autres piliers du contrat social vacillent.

Les chiffres clés de l’étude :

  • Confiance dans les entreprises :

Moyenne de confiance : 6,1/10 — Les entreprises arrivent en 4e position derrière l’armée (7,4), la police (7,1) et l’hôpital public (6,9).

  • Fiscalité :

52 % des Français estiment que les entreprises paient trop d’impôts et de charges, contre seulement 17 % qui pensent qu’elles n’en paient pas assez. Mais « en même temps », 48 % considèrent que les entreprises reçoivent trop d’aides publiques, contre 7 % qui pensent qu’elles n’en reçoivent pas assez.

  • Pouvoir des grandes entreprises :

49 % des Français pensent que les dirigeants des grandes entreprises ont plus de pouvoir que les responsables politiques. 55 % estiment que Bernard Arnault a plus de pouvoir qu’Emmanuel Macron.

  • Engagement des entreprises sur les sujets de société :
    Les Français soutiennent majoritairement l’implication des entreprises sur certains sujets :

👉 80 % pour l’égalité femmes-hommes

     👉 75 % pour le patriotisme économique

     👉 74 % pour la lutte contre le réchauffement climatique

     👉 Seuls 14 % estiment qu’elles doivent s’impliquer dans la participation citoyenne (vote, engagement associatif ou politique).

  • « Travailler plus pour gagner plus » :

53 % des Français y sont favorables, contre 44 % qui y sont opposés.

  • Relations de travail

83 % des Français déclarent avoir des relations humaines de qualité dans leur travail.

57% disent avoir des collègues de travail parmi leurs amis.

65% des sondés disent parler politique au travail.

  • Trump et la guerre commerciale :

77 % des Français pensent que son retour au pouvoir est une menace pour les entreprises françaises exportant aux États-Unis.

66 %  des sondés sont favorables à un allègement des normes pour améliorer la compétitivité.

78 % veulent instaurer des barrières douanières pour taxer les produits importés.

L’étude complète :

baromètres personnalités

Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Avril 2025 : Le Pen s’accroche, Bayrou en difficulté

Malgré une sévère condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN/RN qui pourrait l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle, Marine Le Pen conserve une belle cote de popularité auprès des Français et retrouve même la tête du classement de notre baromètre d’avril, qu’elle avait temporairement quitté au mois de mars. Le podium est composé des trois mêmes personnalités qu’au mois dernier, mais l’ordre est modifié.

En ce qui concerne l’exécutif, les résultats sont mitigés. Avec 21% d’opinions favorables, Emmanuel Macron perd deux points. Les Français continuent de juger sévèrement son action (2,8 sur 10), mais le Président de la République gagne tout de même deux places et se positionne en milieu de classement. La situation est bien plus rude pour François Bayrou (19%), qui connait une forte baisse de 6 points et dégringole de douze places, baissant son score dans tous les électorats. La note donnée à son action diminue également lourdement, de 3,3 à 2,8 sur 10. 

Si Marine Le Pen est en baisse d’un point sur le mois, la cheffe de file du RN profite de reculs plus importants encore chez ses concurrents pour s’arroger la première place avec une popularité de 33%. Dans le contexte de sa condamnation, elle parvient à augmenter son score de soutien, qui atteint désormais 19%, soit le plus élevé du baromètre.

A égalité avec Marine Le Pen avec 33% d’opinions favorables, Dominique de Villepin perd sa première place acquise au mois de mars du fait d’un bien moindre soutien auprès des Français (6%). Pour la première fois depuis son entrée dans le baromètre en février, l’ancien Premier ministre subit une baisse sensible de 5 points, visible dans tous les électorats.

Bruno Retailleau complète le podium avec 32% d’opinions positives, lui aussi en légère baisse de deux points. Il jouit néanmoins toujours d’un soutien intéressant (15%) auprès des Français, et reste la cinquième personnalité politique préférée des électeurs de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022, avec une popularité de 52%, dont 25% de soutien.

Au pied du podium, Edouard Philippe demeure à un haut niveau de popularité : 32% de bonnes opinions dont 15% de soutien et 17% d’appréciation. Il n’est placé derrière le ministre de l’Intérieur que parce qu’il est (légèrement) davantage rejeté, 50% des sondés déclarant ne pas apprécier le maire du Havre, contre 46% pour le locataire de la place Beauvau.

La cinquième position est prise par Jordan Bardella, qui, avec 30% de popularité (+1), gagne trois places. Pressenti pour remplacer Marine Le Pen en cas d’inéligibilité pour 2027, le Président du Rassemblement national est la seule personnalité du top 10 à augmenter son score depuis le mois dernier. Avec 17%, il est même la deuxième personnalité récoltant le plus haut taux de « soutien » politique, derrière Marine Le Pen.

Suivent trois personnalités politiques de gauche : Raphaël Glucksmann (30%), Fabien Roussel (29%) et François Ruffin (28%). Ce dernier, qui affiche de plus en plus clairement ses ambitions pour 2027, ne suscite pour le moment qu’un soutien assez faible (8%), notamment par comparaison avec la tête de liste PS/Place Publique des dernières européennes (12%).

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Mesurer le sursaut européen des Français face à Trump, 10 points à partir de notre sondage exclusif Eurobazooka

Alors que l’Europe et le monde se transforment à une vitesse vertigineuse, l’opinion française se structure autour de lignes de plus en plus figées.

L’étude granulaire des données socio-politiques et électorales de notre grand sondage Eurobazooka le montre : la gauche et le centre sont alignés sur une large gamme de questions de politiques étrangères — plus d’Europe et moins d’États-Unis contre la Russie de Poutine.

Aux marges de ce vaste consensus, les électeurs RN et Reconquête sont ceux qui ont le plus de mal à considérer Trump comme un ennemi.

Jean-Yves Dormagen et Stéphane Fournier analysent ces phénomènes pour la revue en ligne Le Grand Continent.

Analyse et résultats complets à retrouver sur leur site :

https://legrandcontinent.eu/fr/2025/04/08/mesurer-le-sursaut-europeen-des-francais-face-a-trump-10-points-a-partir-de-notre-sondage-exclusif-eurobazooka/

le pen condamnation sondage

Sondage pour Le Point : 61% des Français considèrent que la condamnation de Marine Le Pen est justifiée

Deux jours après le jugement de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants du FN au Parlement européen, 61% des Français considèrent justifiée sa condamnation à quatre ans de prison dont deux années fermes et cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, dont 43% tout à fait justifiée.

A ce sujet, une séparation nette se crée entre l’électorat de gauche et du centre d’une part, et celui de droite et d’extrême droite d’autre part. En ce qui concerne les élections européennes de 2024, la condamnation est jugée justifiée par plus de 9 sondés sur 10 parmi l’électorat LFI, écologiste, PS/PP et Renaissance (de 91% à 98%). A l’inverse, les électeurs LR sont une majorité à trouver la condamnation injustifiée (50% contre 41%), chiffre qui monte à 82% dans l’électorat RN et 86% dans l’électorat Reconquête.

Les Français sont davantage tiraillés concernant la sévérité de la peine. Une majorité relative de 48% estime que la peine prononcée à l’encontre de Marine Le Pen est proportionnée, mais 34% des Français sont plus mitigés et considèrent que, bien que la cheffe de file du RN mérite d’être condamnée, la peine est disproportionnée. 13% pensent même que Marine Le Pen n’aurait pas dû être condamnée. Là encore, l’opinion des Français semble être fortement corrélée au clivage gauche-droite. Les six clusters les plus progressistes, des Multiculturalistes aux Modérés, sont une très forte majorité (entre 70% et 95%) à estimer que la peine est proportionnée. A l’opposé du spectre, les sept clusters les plus conservateurs se montrent très critiques envers le verdict des juges : 72% des Traditionalistes et 62% des Anti-Assistanat le considèrent disproportionné, quand 43% des Identitaires et 37% des Sociaux-Patriotes pensent que Marine Le Pen n’aurait pas dû être condamnée.

Les sondés sont également une majorité (52%) à juger normal que Marine Le Pen ne puisse pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. 43% des Français ne trouvent à l’inverse pas cela normal. Comme pour les questions précédentes, un clivage très marqué sépare les Français en deux groupes. Si l’on prend en compte le vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (85%), Yannick Jadot (80%) et, dans une moindre mesure, d’Emmanuel Macron (69%), sont une forte majorité à trouver normal que Marine Le Pen ne puisse pas être candidate en 2027. De manière quasiment symétrique, l’électorat de Valérie Pécresse (66%), Marine Le Pen (87%) et Eric Zemmour (87%) juge dans des proportions presque parfaitement identiques qu’il est anormal que la Présidente du groupe RN à l’Assemblée ne puisse pas se présenter en 2027.

Cette condamnation a enfin provoqué des sentiments variés chez les Français. La majorité d’entre eux éprouve de la satisfaction (33%). C’est notamment le sentiment fortement prédominant (plus de 70%) au sein des trois clusters les plus progressistes. Dans un autre registre, le deuxième sentiment le plus ressenti est la colère, avec 28% des sondés. Largement majoritaire au sein des sept clusters les plus conservateurs, il est particulièrement présent chez les Identitaires (83%). En troisième position arrive l’indifférence (22%), qui touche principalement les Révoltés (63%) et les clusters les plus modérés. La tristesse (9%) et le soulagement (8%) sont des sentiments moins répandus dans la population et dont la répartition correspond globalement respectivement à celle de la colère et de la satisfaction.

Résultats complets ⤵️

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Sondage dans 9 pays européens avec Le Grand Continent : L’effet Trump sur l’opinion publique européenne

Pour comprendre et mesurer les nouveaux clivages et une nouvelle convergence, le Grand Continent et Cluster 17 lancent une première enquête d’opinion à l’échelle du continent sur les grandes questions de notre temps.

Points clefs

Le parapluie nucléaire français est largement plébiscité  : plus de 6 Européens sur 10 y sont favorables.

La guerre sur le sol de l’Union s’approche  : une majorité d’Européens (55 %) pense que le risque d’un conflit armé sur le territoire de l’Union dans les prochaines années est élevé.

Trump est un « ennemi »  : une majorité d’Européens considère Donald Trump comme un « ennemi de l’Europe » (51 %) et 63 % que l’élection de Donald Trump rend le monde moins sûr, 43 % considèrent que le président américain a une tendance autoritaire et 39 % qu’il se comporte en dictateur. 

Les Européens veulent boycotter Musk et Tesla : près de 8 Européens sur 10 considèrent qu’on ne peut pas lui faire confiance (79 %) et 58 % des sondés se déclarent favorables au boycott de Tesla.

Le soutien pour un bond en avant dans la défense est largement majoritaire : 70 % estiment que l’Union européenne ne doit compter que sur ses propres forces pour assurer sa sécurité et sa défense

Vers l’armée européenne : les Européens ont plus confiance en une armée commune européenne (60 %) qu’en leur armée nationale (19 %) pour assurer la sécurité de leurs pays.

Les Européens soutiennent très largement la saisie des avoirs russes : 61 % d’Européens se déclarent favorables à la saisie des avoirs russes gelés et à leur utilisation pour financer le soutien à l’Ukraine

Accord de paix en Ukraine : 47 % des personnes interrogées estiment que l’Ukraine doit accepter de signer un traité de paix même si cela doit la conduire à céder la partie de son territoire occupé par la Russie.

Les résultats et notre analyse sont à retrouver sur le site du Grand Continent

https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/20/les-europeens-face-a-la-guerre-et-trump-10-points-sur-un-sondage-exclusif
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Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Mars 2025 : Villepin prend la tête

Dans le contexte brûlant de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, qui occupe une grande place dans l’actualité, la vie politique française et ses équilibres internes semblent relativement stables en ce mois de mars. Parmi les personnalités politiques préférées des Français, seuls les anciens Premiers ministres Dominique de Villepin et Edouard Philippe parviennent à tirer leur épingle du jeu pour progresser dans l’opinion.

En pointe sur ces questions internationales, Dominique de Villepin, deuxième le mois dernier pour son entrée dans le baromètre, profite d’un gain de trois points pour atteindre 38% de popularité et prendre la tête du classement. Il est peu soutenu par rapport à ses concurrents (7%) mais très apprécié (31%), et progresse dans tous les électorats. Grâce à une augmentation de 10 points, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac intègre notamment le top 10 des personnalités préférées des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022, avec 48% d’opinions favorables. Comme le mois dernier, il reste par ailleurs le troisième homme politique préféré des électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2022 (62%).

En deuxième position, Bruno Retailleau maintient son score de 34% et gagne une place. Engagé dans la course pour la présidence des Républicains et très présent médiatiquement, le ministre de l’Intérieur bénéficie d’un fort soutien (17%), résultant notamment de sa grande popularité auprès des électeurs LR en 2024 (73%) et de Marine Le Pen en 2022 (54%).

Avec également 34% d’opinions favorables mais davantage de rejet (54%) auprès des Français, Marine Le Pen complète le podium et perd deux points, comme Jordan Bardella, huitième avec une popularité de 29%. Les deux figures du RN semblent pâtir de la situation russo-ukrainienne, alors que le comportement de l’exécutif américain ces dernières semaines est très critiqué dans l’opinion française. Marine Le Pen et Jordan Bardella restent toutefois extrêmement populaires au sein de leur électorat aux européennes de 2024, avec respectivement 92% et 82% d’opinions favorables.

En progression de trois points sur le mois, Edouard Philippe atteint lui aussi les 34% de popularité mais reste au pied du podium du fait d’un moindre soutien (13%) que ses concurrents. Le maire du Havre, qui a lancé ses premiers « congrès interrégionaux » en vue de la prochaine élection présidentielle, est en hausse dans tous les électorats. Avec un score de 79% (+6) parmi les électeurs d’Emmanuel Macron en 2022, il devance toujours Gabriel Attal (77%) pour incarner le leadership au centre.

Comme en février, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann est cinquième du classement, avec une popularité stable à 31% et le quatrième meilleur score de soutien (13%). Extrêmement populaire dans l’électorat socialiste des européennes de 2024 (88%), il doit également son bon résultat au fait qu’il parvient à atteindre 58% d’opinions favorables dans l’électorat Renaissance et 53% chez les électeurs écologistes.

L’éphémère Premier ministre Michel Barnier stagne également à 31% de popularité. Il est peu soutenu (6%) mais apprécié par un Français sur quatre (25%), soit le deuxième meilleur résultat.

La situation est plus compliquée pour l’actuel Premier ministre François Bayrou, englué depuis plusieurs semaines dans l’affaire Bétharram. Il maintient une popularité de 25% mais, peu soutenu (7%), perd trois places au classement. La note donnée à son action globale, bien que faible, est stable à 3,3 sur 10.

Le Président de la République connait pour sa part une légère embellie. Particulièrement en vue sur l’international, en lien avec les questions de défense européenne dans le contexte de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron reçoit une note de 2,9 sur 10 pour son action, soit une progression de 0,4 point. Ce léger sursaut se retrouve dans son image auprès des Français ; il progresse de 5 points dans l’opinion et obtient une popularité de 23%, lui permettant de gagner quatre places.

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Sondage Cluster 17 / Marianne : Image et potentiel électoral de Dominique de Villepin

Dans la lignée du baromètre des personnalités politiques de février 2025, Dominique de Villepin arrive en deuxième position de notre sondage pour Marianne, avec une note d’appréciation de 3,6 sur 10. Il est frappant de constater l’homogénéité de son score sur l’ensemble des clusters. Le différentiel entre sa note la plus haute, reçue auprès des Multiculturalistes et des Solidaires (4,8) et la plus basse, qui lui est donnée par les Identitaires (2,2), n’est que de 2,6. Cela témoigne du caractère peu clivant et transversal de l’ancien Premier ministre.

Une fois ce constat réalisé, on note toutefois une meilleure appréciation de Dominique de Villepin à gauche et au centre. Ses deux meilleures notes sont obtenues au sein des clusters de gauche radicale et il surperforme légèrement du centre-gauche au centre-droit. Les groupes qui lui sont les plus hostiles se situent à l’extrême droite, comme le montre le 2,8 sur 10 récolté auprès de l’électorat du RN aux dernières européennes. Cette bonne note récoltée par Dominique de Villepin en termes d’appréciation générale masque toutefois un faible soutien électoral. En cas d’éventuelle élection présidentielle, l’ancien Premier ministre ne recueille que 2,3/10, note qui lui vaut la neuvième place du classement.

Les Français semblent scindés presque parfaitement en deux camps concernant Dominique de Villepin. Concernant d’abord son positionnement sur les questions internationales, 48% estiment qu’il défend des idées proches des leurs. Le détail des résultats est très éclairant : les cinq clusters les plus à gauche, des Multiculturalistes aux Révoltés, sont très majoritairement en phase avec la vision internationale défendue par l’ancien Premier ministre, tandis que les cinq clusters les plus à droite, des Réfractaires au Identitaires, sont très fortement en désaccord avec celle-ci. Au milieu, les six clusters situés entre ces deux groupes sont équitablement partagés.

Une répartition semblable apparait au sujet de savoir si Dominique de Villepin a la stature d’un Président de la République. Là encore, les Français sont divisés en deux groupes de taille quasiment équivalente : 49% considèrent qu’il a la stature d’un Président de la République, principalement la « France de gauche », quand 51% ne le croient pas, principalement la « France de droite », tandis que la partie la plus centriste de l’opinion est davantage divisée.

Les Français sont cependant moins mesurés lorsqu’il s’agit de déterminer si Dominique de Villepin est proche de leurs préoccupations. Une forte majorité de 77% estime qu’il ne l’est pas. Les segments de l’opinion les moins sévères à l’égard de l’ancien Premier ministre se situent au centre et à gauche, par exemple au sein des clusters des Modérés et des Apolitiques, à l’exception des Multiculturalistes.

Il est enfin intéressant de constater un certain paradoxe qu’incarne Dominique de Villepin. Alors qu’il est globalement davantage apprécié à gauche et au centre qu’à droite, il reste bien, dans l’esprit des Français, un homme politique de droite. Ils sont en effet 62% à le situer politiquement « à droite », contre seulement 13% à gauche et 13% au centre. Les clusters progressistes sont d’ailleurs ceux qui positionnent le plus Dominique de Villepin à droite, tandis que les clusters les plus à droite sont ceux qui le placent le plus à gauche, témoignant de la profonde ambiguïté qui entoure l’ancien Premier ministre. 

SONDAGE COMPLET :

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Sondage Cluster 17 / Le Point : Les Français réclament plus de souveraineté dans le domaine de la défense

Après trois ans de guerre entre l’Ukraine et la Russie et la nouvelle donne géopolitique mondiale, marquée par le retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les Français témoignent d’un fort sentiment d’inquiétude à propos de la perspective d’un conflit armé sur le territoire européen. Ils expriment une puissante demande de souveraineté industrielle et militaire face à cette situation. Dans le débat pour savoir si les États européens doivent se fournir ou non prioritairement en Europe pour leurs achats d’armement, les Français ont tranché.  C’est un moment de bascule pour l’opinion qui fait écho à ce que nous avions observé au moment de l’épidémie du Covid-19.

Un sentiment d’inquiétude face à la nouvelle donne géopolitique

65% des Français déclarent aujourd’hui, que le risque d’un conflit armé sur le territoire de l’Union Européenne est élevé. Au vu des derniers évènements internationaux, ce chiffre pourrait encore progresser dans les semaines à venir. Si ce sentiment est majoritaire dans toutes les catégories sociales du pays quel que soit le critère retenu, c’est sur le plan des positionnements politiques que des divergences apparaissent.

Alors que l’ensemble des familles politiques, de la gauche radicale à la droite républicaine partagent majoritairement un sentiment d’inquiétude face à un risque de conflit armé en Europe, avec des différences notables en fonction des électeurs (55% pour les électeurs LFI, 87% pour ceux du PS), seul l’électorat le plus à droite de l’échiquier politique considère le risque faible (66% de l’électorat Reconquête des Européennes 2024).

– Dans ce contexte international en plein bouleversement, le retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis est jugé très négativement par une majorité de Français. Si 33% des Français considèrent que son élection ne change rien, ils ne sont que 14% à considérer son retour comme une avancée, alors que 52% estiment que le monde est désormais moins sûr. La ligne de clivage est assez simple à observer au sein de l’opinion française. De la gauche radicale à l’électorat Renaissance des Européennes 2024, le sentiment vis-à-vis du retour de Donald Trump est homogène : entre 80 et 90% des électeurs de cet espace pensent le monde moins sûr avec son retour, et plus de 90% de cet électorat estiment que les Etats-Unis dirigé par Donald Trump ne sont pas un allié militaire fiable. De fait, il n’y a que l’électorat le plus positionné à droite, à savoir celui de Reconquête aux dernières Européennes, qui considère que le monde est plus sûr avec le retour de Trump aux affaires (54%). Le reste de l’électorat de droite est clivé sur la question, considérant plutôt que son retour n’est ni un signe de stabilité ni de danger. En revanche, les électorats de LR (70%) et du RN (52%) considèrent également en majorité que les Etats-Unis de Trump ne sont pas un partenaire militaire fiable.

Un désir de souveraineté industrielle en matière de défense

Face à cette situation internationale inquiétante, l’un des enseignements majeurs qui en découle est la position quasiment hégémonique d’une demande de souveraineté en matière d’industrie de la défense. En effet, 93% des Français pensent que les pays membres de l’Union Européenne devraient se fournir prioritairement en Europe pour renforcer leur indépendance.

Dans cette lignée, 89% des Français déclarent être favorables à la mise en place d’une préférence européenne afin d’obliger les États européens à se fournir en Europe pour leurs achats d’armement.

A la différence d’autres questions concernant le sujet de la guerre en Ukraine et de ses conséquences, la demande de souveraineté est largement majoritaire à travers le pays et très homogène quelles que soient les préférences politiques. Que les individus soient libéraux sur le plan économique, ou au contraire, très attachés à la redistribution, la demande de souveraineté sur le plan de la défense est aujourd’hui largement majoritaire dans le pays.

Un patriotisme financier et une préférence européenne pour l’achat de matériel de défense

  • Ce sentiment se décline également dans une demande de patriotisme financier en matière de fourniture de matériel de défense. Ainsi, 67% des Français considèrent qu’il n’est pas normal que les financements européens  permettent d’acquérir des équipements qui puissent être en totalité ou pour partie non européens. Là aussi, cette demande est largement majoritaire dans tous les segments de la société. On peut noter qu’elle réussit à unifier les individus les plus éloignés sur le plan politique puisque ce sont par exemple, les électeurs LFI et ceux de LR qui sont le plus opposés à l’achat de matériel hors UE.

Cette volonté de souveraineté et de patriotisme économique rappelle l’épisode du COVID-19 ou cette même demande de protectionnisme était remontée en flèche sur le plan de l’industrie et particulièrement dans le domaine de la santé.

  • Un autre élément du sondage particulièrement intéressant à relever est le rapport de l’opinion sur le sujet de l’impôt par rapport au budget de la défense, qui corrobore le sentiment d’inquiétude vis-à-vis du contexte actuel et une preuve de la compréhension par les Français du nouveau paradigme géopolitique. En effet, on observe qu’une proportion importante de Français sont prêts à payer plus d’impôts pour le secteur de la défense, ce qui est un phénomène très rare, voire unique. Près d’un Français sur deux (42%) se déclare ainsi disposés à payer plus d’impôts pour augmenter le budget de la Défense de la France à 5 % du PIB, au lieu des 2 % actuels. Il est intéressant de noter que c’est dans l’espace modéré que l’on retrouve la propension la plus forte pour cette hausse de l’impôt. 69% des « Sociaux-Démocrates », 75% des « Libéraux », 74% des électeurs PS des Européennes, 74% des électeurs Renaissance sont ainsi favorables à cette idée, quant au contraire, la réponse est toute autre dans les milieux les plus populaires et marqués par un rejet des élites. Ainsi dans l’électorat LFI, ce ne sont que 18% des électeurs qui sont favorables à ce sujet et 8% du cluster des Sociaux-Patriotes, l’un des groupes majeurs de l’électorat populaire du RN.

A la lecture de cette enquête, on relèvera que les Français partagent un fort sentiment  d’inquiétude face au contexte géopolitique mondial. Cette peur face à un contexte très incertain déclenche une demande protectionniste en matière de défense, que l’on peut rapprocher du sentiment partagé pendant la pandémie de COVID 19 sur la politique industrielle. Au vu des dernières actualités et du sentiment de défiance face aux Etats-Unis de Donal Trump, il est fort à parier que cette demande d’indépendance continuera à se renforcer à l’intérieur de l’Europe, dans les semaines à venir.

SONDAGE COMPLET :

baromètres personnalités

Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 Février 2025 : La surprise De Villepin

Deux mois après la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, les évolutions des rapports de force entre les principales personnalités politiques du pays ne sont pas profondément modifiées. Seule l’entrée dans le baromètre de Dominique de Villepin bouscule radicalement le paysage.

En tête du classement, Marine Le Pen reste la personnalité politique préférée des Français, avec 35% de popularité (+1), et toujours un soutien important (20%), témoignant de la force de son socle électoral. Son leadership s’explique notamment par les 95% d’opinions positives qu’elle obtient auprès de l’électorat RN, symbole de sa mainmise sur l’électorat d’extrême droite que seul Jordan Bardella et ses 80% de popularité semblent en mesure de concurrencer.

La cheffe de file du RN est talonnée au classement général par Dominique de Villepin, qui fait une entrée remarquable dans notre baromètre en caracolant à 35% de popularité. Davantage présent ces derniers mois dans les médias sur fond de crises internationales, il suscite peu de soutien (6%) mais beaucoup de sympathie (29%) chez les Français. L’ancien Premier ministre sous Jacques Chirac est peu apprécié à la droite de la droite de l’électorat. Il doit principalement sa deuxième place à sa forte popularité chez les électeurs de gauche et chez une partie des « modérés ». Il est même la troisième personnalité politique préférée des électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2022, avec 58% d’opinions positives.

Bruno Retailleau, en progression (+4) complète ce podium inédit avec 34% de popularité, dont un important soutien (16%), témoignant d’un certain potentiel électoral. Celui qui vient d’annoncer sa candidature pour la présidence des Républicains améliore son score dans tous les électorats, et se place même quatrième des personnalités préférées des électeurs de Marine Le Pen (57%). Ses prises de position sur l’immigration, l’ordre ou encore la sécurité semblent logiquement plaire à l’électorat de droite et d’extrême droite, mais il parvient aussi à séduire les pans plus centristes de l’opinion, recueillant notamment 39% d’appréciations positives chez les électeurs d’Emmanuel Macron (+8).

Un peu plus bas dans le classement, François Bayrou gagne tout de même quelques places et progresse (+4) jusqu’à atteindre 25% d’opinions positives. L’adoption du budget et l’échec des motions de censure semblent lui être bénéfiques, en particulier auprès des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022. Il intègre en effet le top 5 de leurs personnalités politiques préférées, avec une popularité de 58% (+8). Cette embellie relative se retrouve dans la note attribuée par les Français à l’action du Premier ministre, toujours faible (3,3/10), mais en augmentation de 0,4 point depuis le mois dernier.

Grâce à cette amélioration, François Bayrou se détache légèrement d’Emmanuel Macron, dont la note stagne à 2,5/10. Le Président de la République, toujours en difficulté, reste dans la deuxième moitié du classement avec 18% de popularité auprès des Français.

A gauche, Raphaël Glucksmann profite d’une belle progression (+5) pour se placer en cinquième position des personnalités politiques préférées des Français, avec 31% de popularité, soit autant que Jordan Bardella, Edouard Philippe et Michel Barnier, solidement installés. Jouissant d’un capital de soutien intéressant (11%), il creuse l’écart avec Fabien Roussel et François Ruffin, les deux autres personnalités de gauche du classement les mieux placées, qui se maintiennent respectivement à 28 et 26%. La tête de liste PS-Place Publique des dernières élections européennes est très populaire au sein de l’électorat socialiste (90% d’opinions positives), mais aussi « macroniste », où ses 58% de popularité le situent en sixième position, juste derrière Emmanuel Macron et François Bayrou.

Par ailleurs, la décision de ne pas voter la motion de censure du gouvernement Bayrou sur le budget semble coûter à Olivier Faure quelques places et une légère baisse de popularité auprès des Français (-2). Le Premier secrétaire du Parti Socialiste chute de manière plus visible encore au sein de l’électorat mélenchoniste, de la troisième à la huitième place, avec une forte baisse de 22 points.

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