Cluster-17

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Sondage exclusif pour Génération Ecologie : 61% des Français défavorables à la Loi Duplomb

  • Nous constatons un mouvement d’opinion particulier autour de cette loi : elle a pénétré toutes les strates de l’électorat et génère une vaste opposition contre elle avec des avis tranchés qui démontrent un haut niveau de défiance. 61% des sondés sont ainsi défavorables à la loi, dont 46% y sont même très défavorables.
  • L’opposition à la loi dépasse très largement le périmètre des électeurs écologistes ou sensibles à l’environnement. Si les électeurs de gauche sont quasi-unanimement contre, il faut souligner que cette loi divise fortement le bloc central et l’électorat RN : 41% des électeurs Renaissance et 42% des électeurs Rassemblement National sont ainsi défavorables à la loi. 
  • De la même manière, si la pétition demandant l’abrogation a récolté près de deux millions de signatures, le taux de soutien à l’initiative est bien plus large avec 61% de sondés qui disent la soutenir. Ici aussi, les soutiens dépassent très largement le socle habituel des électeurs les plus favorables à l’écologie et à la protection de l’environnement. L’initiative est ainsi soutenue par 97% des électeurs de La France Insoumise et des Ecologistes mais aussi par 45% des électeurs de Renaissance et 40% des électeurs du Rassemblement National.

Dans ce contexte de défiance, 64% de sondés souhaitent que le Président de la République ne promulgue pas la loi et la soumette à une nouvelle délibération au Parlement. Un chiffre qui dépasse donc l’opposition à la loi démontrant qu’une partie de l’électorat est soucieux qu’une discussion démocratique ait lieu à l’Assemblée sur ce sujet particulièrement clivant. C’est notamment le cas dans l’électorat du Président de la République, puisqu’une majorité relative des électeurs Renaissance – 48% – souhaitent qu’Emmanuel Macron intervienne

Sondage marianne cluster

Sondage Exclusif pour Marianne : la guerre des générations aura-t-elle lieu ?

Notre sondage exclusif pour Marianne sur les perceptions intergénérationnelles éclaire les débats actuel sur le budget :

Tout d’abord, ce qui frappe, c’est le sentiment de « conscience générationnelle » très répandu dans la société, et ce de façon linéaire : Plus on est âgés, plus on a le sentiment d’appartenir à une génération « plus favorisée » que celle qui précède : sentiment partagé par 73% des plus de 75 ans et par environ 20% des moins de 35 ans seulement.

S’il y a un consensus pour dire que les jeunes générations ont moins le sens de la valeur travail que leurs aînés – 83% des Français sondés le pensent, y compris les plus jeunes – il y a également un consensus pour dire qu’il est plus difficile pour les jeunes de trouver du travail dans le monde actuel : seuls 13% des sondés pensent qu’il est plus facile qu’avant de trouver un travail quand on entre sur le marché.

Si ce « duel » générationnel est donc à nuancer, une majorité assez nette de Français considèrent que les retraités actuels sont les grands gagnants du système et que les salariés en sont les grands perdants.

Un constat qui se manifeste par un chiffre intéressant : les plus jeunes veulent faire contribuer davantage les retraités et les entreprises pour financer le système de retraites. Environ 1/3 des moins de 25 ans souhaitent ainsi geler les pensions de retraite. A contrario, les aînés manifestent une sorte de lucidité et veulent faire contribuer davantage les actifs : Près de 50% des plus de 65 ans souhaitent ainsi allonger la durée du travail des actifs pour financer les retraites.

En somme, ce début de prise de conscience d’un sentiment d’inégalité entre les générations pourrait engendrer des clivages structurants à même d’influencer les décisions politiques : le poids de ces seniors dans l’électorat étant de plus en plus important, il semble très difficile de modifier les équilibres financiers en mettant cet électorat stratégique à contribution.

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Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Juillet 2025 : Marine Le Pen et Jordan Bardella, le duo préféré des Français

Bruno Retailleau trônait en tête de notre baromètre depuis deux mois, à la faveur d’une rapide montée en notoriété et d’une exposition médiatique généreuse. Mais depuis, sa popularité revient dans des standards plus proches de ce qu’elle était avant son sacre à la tête des Républicains. Le ministre de l’Intérieur recule à nouveau de 4 points et avec 31% d’opinions positives, se trouve à la 3e place de notre classement.

C’est Marine Le Pen qui reprend la tête de notre baromètre de personnalités. Depuis sa condamnation en mars, rien ne semble atteindre son leadership dans l’opinion. En hausse de deux points et forte de 35% d’opinions favorables (dont 18% de soutien politique), Marine Le Pen bénéficie d’un socle électoral beaucoup plus solide que ses concurrents. Elle affiche un impressionnant score de 95% de popularité parmi son électorat de 2022, un niveau bien supérieur à celui d’Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon dans leurs électorats respectifs. Au-delà de ce socle électoral, elle est en tête chez les électeurs de Reconquête avec 77% d’opinions favorables et 10e  chez les électeurs des Républicains avec 45% d’opinions favorables.

Deuxième de ce classement, Jordan Bardella affiche des scores de popularité très proches de Marine Le Pen, sans toutefois la dépasser. En hausse de 4 points, il récolte 32% d’opinions positives et forme un solide duo avec la patronne du groupe RN à l’Assemblée nationale.

Dans le reste du classement, Dominique de Villepin se trouve au pied du podium, avec 30% d’opinions positives (-2) qui se répartissent toujours principalement à gauche de l’électorat. François Ruffin grimpe lui à la 5e place avec 28% d’opinions positives (+2). Le député de la Somme renoue avec le haut du classement, lui qui a récemment appelé à une grande primaire de la gauche à laquelle il est candidat. C’est très serré à gauche, puisque Fabien Roussel et Raphaël Glucksmann sont juste derrière lui avec 28% et 27% d’opinions favorables, chacun en hausse d’un point.

Du côté de l’exécutif, François Bayrou ne redresse pas la barre. Le Premier Ministre partage la dernière place du classement avec Anne Hidalgo, recueillant seulement 12% d’opinions positives. Les Français jugent sévèrement son action avec une note moyenne de 2,3/10, stable ce mois-ci. Le Président de la République ne jouit guère d’une meilleure image avec 17% d’opinions positives et une note donnée par les Français à son action de 2,6/10.

Dans le camp présidentiel, Edouard Philippe et Gabriel Attal, chacun habitués au haut du classement, reculent à la 9e et la 12e place. Si le Maire du Havre demeure la personnalité préférée de l’électorat « macroniste », il est en recul de deux points au classement général, à 25% d’opinions favorables. Pour les deux anciens Premiers ministres, le bilan un an après la dissolution est globalement négatif : rappelons qu’en juillet 2024 à l’issue des élections législatives, Gabriel Attal était largement en tête de notre baromètre avec 38% d’opinions favorables (contre 23% aujourd’hui) et Edouard Philippe était 6e avec 32% d’opinions favorables.

Leur régression est telle que pour la première fois depuis la création de ce baromètre, Gérald Darmanin devance ses concurrents du bloc central. Avec 27% d’opinions positives (+2), il est 8e du classement.

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Sondage pour L’Opinion : Les Français sont pro-business… à leur manière

Dans un contexte marqué par les tensions économiques, les mutations du travail et la montée des préoccupations environnementales, les entreprises occupent une place centrale dans le débat public. Mais comment sont-elles perçues par les Français ? À quelles attentes doivent-elles répondre ? Et quel rôle leur attribue-t-on aujourd’hui ? Ce sondage réalisé pour L’Opinion explore les multiples dimensions du regard porté par l’opinion sur les entreprises, en interrogeant la confiance qu’elles suscitent, la fiscalité qui les concerne, leur rôle social et environnemental, ou encore la figure du chef d’entreprise.

Parmi les sept institutions et organisations testées dans notre sondage, les entreprises occupent une position médiane en matière de confiance. Elles obtiennent une note de 5,6 sur 10, un score qui grimpe logiquement à 7 sur 10 chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, mais chute à 4,5 sur 10 chez les étudiants. L’armée (7/10), l’hôpital public (6,6) et l’École (5,8) forment le trio de tête, nettement devant l’État (4,4), les syndicats (3,5) et les partis politiques (3,1).

Un point intéressant émerge à propos des impôts et des charges payés par les entreprises, ainsi que des aides publiques qu’elles perçoivent. Une majorité des répondants (56 %) estime que les entreprises françaises sont trop imposées, contre 37 % qui ne partagent pas cet avis. Mais ils sont également 57 % à considérer que ces mêmes entreprises reçoivent trop d’aides publiques. Si ces deux jugements peuvent sembler contradictoires, ils traduisent peut-être une défiance plus générale à l’égard de l’intervention de l’État dans l’économie, qu’il s’agisse de fiscalité ou de subventions. Dans cette perspective, les entreprises devraient être libres d’agir sans contrainte, afin de maximiser leur performance économique.

Dans le détail, les prises de position sont fortement marquées politiquement. Les électorats d’extrême droite, de droite, et dans une moindre mesure du centre, sont très majoritairement convaincus que les entreprises paient trop d’impôts et de charges. Aux dernières élections européennes, c’était le cas de 92 % des électeurs de Reconquête, 86 % de ceux de LR, et 81 % de ceux du RN. À l’inverse, les électorats de gauche sont bien moins nombreux à partager ce point de vue : seuls 7 % des électeurs LFI, 10 % des écologistes et 27 % des électeurs PS/PP le pensent.

Concernant les aides publiques, les clivages entre électorats sont moins marqués, mais les résultats par cluster sont plus révélateurs. Trois des quatre groupes où les membres considèrent le plus massivement que les entreprises reçoivent trop d’aides sont parmi les plus progressistes : les Révoltés (90 %), les Multiculturalistes (86 %) et les Solidaires (86 %). Le quatrième, les Sociaux-Patriotes (80 %), est un cluster conservateur sur le plan culturel, mais socialement et économiquement protectionniste, composé d’individus aux revenus modestes, souvent issus des classes populaires. À l’opposé, les clusters Conservateurs (35 %), Anti-Assistanat (37 %) et Libéraux (40 %), plus favorables au privé et au monde de l’entreprise, sont ceux qui rejettent le plus l’idée d’un excès d’aides publiques.

Sur la question des normes encadrant l’activité des entreprises, un consensus assez fort se dégage : deux tiers des Français (66 %) estiment qu’il y en a trop, contre 13 % qui jugent leur volume adéquat et 8 % qui pensent qu’il n’y en a pas assez. Là encore, une nette fracture oppose les électorats de droite, largement convaincus de l’excès de normes, et ceux de gauche, plus nuancés. Seuls deux clusters, les plus progressistes — les Multiculturalistes (40 %) et les Solidaires (37 %) — comptent une majorité relative de membres jugeant la quantité de normes actuelles insuffisante. Tous les autres estiment qu’il y en a trop, en particulier les Anti-Assistanat (99 %), les Identitaires (99 %) et les Sociaux-Patriotes (92 %).

Lorsque l’on demande aux Français de choisir entre la performance économique des entreprises et le respect des normes sociales et environnementales, les avis sont partagés. 51 % privilégient la compétitivité économique, tandis que 44 % accordent la priorité aux engagements sociaux et écologiques. Ce clivage se retrouve sous une autre forme lorsqu’il s’agit de définir le rôle principal d’une entreprise : « créer de l’emploi » arrive en tête (37 %), suivi de « contribuer au progrès social » (23 %).

Dans la même logique, 12 % des répondants citent le renforcement de la compétitivité comme rôle principal, et 9 % la réduction de l’impact environnemental. De manière assez logique, les générations les plus jeunes accordent davantage d’importance au rôle social et environnemental des entreprises, tandis que les plus âgées privilégient les objectifs économiques. Ainsi, 35 % des 25-34 ans et 32 % des 18-24 ans estiment que l’entreprise doit avant tout contribuer au progrès social, contre seulement 13 % des 65-74 ans et 21 % des 75 ans et plus.

Interrogés sur la question du pouvoir, 49 % des Français estiment que les dirigeants de grandes entreprises en détiennent davantage que le Président de la République, contre 36 % qui pensent l’inverse. Ce sentiment est particulièrement marqué chez les professions intermédiaires (60 %), les employés (55 %) et les ouvriers (53 %). En revanche, les artisans, commerçants, chefs d’entreprise (48 %) et les étudiants (47 %) penchent plutôt en faveur du Président.

Malgré cette perception, une majorité (52 %) considère que les dirigeants de grandes entreprises doivent avoir voix au chapitre dans le débat public. C’est notamment le cas des électeurs de Reconquête (78 %), du RN (73 %) et de LR (72 %). Néanmoins, cela ne signifie pas pour autant que les Français souhaitent voir ces dirigeants aux plus hautes fonctions : 63 % rejettent l’idée selon laquelle ils gouverneraient mieux le pays. Les plus sceptiques sont les jeunes de 18 à 24 ans (88 %).

Enfin, une tripartition intéressante apparaît sur la question du temps de travail. Trois visions du rapport au travail et au temps libre se dessinent : 32 % des Français aimeraient travailler moins, quitte à gagner moins ; 32 % préfèrent travailler davantage pour gagner plus ; et 30 % ne se prononcent pas sur ce choix. L’opinion des individus sur cette question semble orientée très fortement par le système de valeurs des individus. Les électeurs appartenant aux clusters progressistes et de gauche sont les moins favorables à cette idée de travailler plus pour gagner plus, quand au contraire les individus aux opinions plus marquées à droite sont davantage favorables à cette idée qui fut centrale dans le programme de Nicolas Sarkozy.

L’étude complète :

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Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Juin 2025 : François Bayrou en grande difficulté

Alors que le conclave sur les retraites prend fin sans avoir permis d’obtenir de compromis entre les partenaires sociaux, la cote de popularité de François Bayrou, qui avait engagé la réussite de son gouvernement sur l’organisation de cet événement, chute de nouveau ce mois-ci (-3), dans la lignée des mois précédents, pour atteindre un score très faible de 12%. Le Premier Ministre occupe même l’avant-dernière place du classement, avec seulement 2% de soutien. La note donnée à son action subit elle aussi une nette baisse de 0,3 point et tombe à 2,3 sur 10.

Dans une dynamique complètement opposée, un autre membre du gouvernement trône au sommet du baromètre. Pour la deuxième fois d’affilée, Bruno Retailleau occupe en effet la première place, et ce malgré une baisse de quatre points, reflux logique après sa victoire au Congrès qui lui avait offert une très forte exposition. Il conserve une popularité élevée de 35%, dont un fort taux de soutien de 14%, et reste notamment la quatrième personnalité préférée des électeurs de Marine Le Pen en 2022 avec 58% d’opinions favorables.

Comme le mois dernier, la deuxième place est justement occupée par Marine Le Pen, stable à 33% de popularité et qui obtient, comme souvent, le meilleur score de soutien du baromètre (19%). La triple candidate à l’élection présidentielle garde un certain matelas vis-à-vis de son potentiel remplaçant pour 2027, Jordan Bardella, qui prend la quatrième place du classement général avec 28% d’opinions positives et un soutien moindre bien qu’important (16%).

Le podium est complété par Dominique de Villepin, qui ne l’a quitté qu’une seule fois depuis son entrée dans le baromètre en février. L’ancien Premier ministre gagne deux points et talonne Marine Le Pen avec un score de 32%, obtenant le meilleur taux d’appréciation du classement (27%) mais l’un des taux de soutien les plus bas (5%).

C’est un autre ancien Premier Ministre qui prend la cinquième place. En baisse de 5 points, Edouard Philippe reçoit 27% d’opinions favorables mais reste la personnalité préférée de l’électorat d’Emmanuel Macron en 2022, avec un score de 71%, à égalité avec Gabriel Attal mais avec un meilleur score de soutien (22% contre 20%). En dixième position au classement général avec une popularité de 24%, Gabriel Attal est légèrement distancé par le Maire du Havre, mais reste un concurrent sérieux pour la prochaine élection présidentielle.

Les trois premières personnalités politiques de gauche arrivent aux 6, 7 et 8e place. Il s’agit d’abord du secrétaire national du Parti Communiste, Fabien Roussel, stable à 27% d’opinions positives. Suivent Raphaël Glucksmann et François Ruffin qui affichent tous deux un score de 26%, le leader de Place Publique obtenant cependant un soutien légèrement supérieur (8% contre 7%).

Bien plus bas dans le classement, le Président de la République subit une chute de trois points qui le place en 24e position, avec un score de 17%. La note donnée à son action baisse également à 2,7 sur 10, soit une diminution de 0,2 point sur le mois. Il conserve toutefois une base de soutien importante au sein de son électorat de 2022, au sein duquel il arrive sur la troisième marche du podium avec une popularité de 66%.

Note Fondation Jean Jaurès Cluster 17

Note pour la Fondation Jean-Jaurès : À un an des municipales, les grandes villes face à la triple polarisation identitaire, sécuritaire et écologique

À un an des élections municipales, Jean-Yves Dormagen, Président de Cluster 17 et Stéphane Fournier, directeur d’études de Cluster 17 publient une note pour la Fondation Jean-Jaurès sur les dynamiques de l’opinion à l’approche des municipales. Les grandes villes françaises deviennent le théâtre d’un affrontement structuré par trois grandes lignes de fracture : l’identité, la sécurité et l’écologie.

En 2020, la « vague verte » avait marqué les esprits. Le contexte politique et médiatique était alors favorable à l’écologie. Cinq ans plus tard, le contexte a radicalement changé : l’écologie est devenue un sujet clivant, au croisement de tensions sociales, culturelles et politiques. Notre test de 30 questions soumis à des dizaines de milliers d’individus montre que l’adhésion ou le rejet des politiques environnementales est aujourd’hui fortement corrélé aux valeurs identitaires et sécuritaires.

Cette triple polarisation structure désormais également le paysage électoral local :


• À droite, le « backlash » anti-écolo et sécuritaire est le principal moteur de mobilisation. Dans les villes gouvernées par la gauche, les électeurs modérés et du centre partagent de plus en plus les opinions de la droite conservatrice sur ces sujets.


• À gauche, les fractures internes s’accentuent : Les deux clusters les plus progressistes de notre segmentation les Multiculturalistes et les Solidaires sont sur-représentés dans les grandes métropoles et les villes de banlieue. C’est ce qui explique en premier lieu la montée en puissance de LFI. Une progression qui modifie les équilibres au sein des coalitions municipales, LFI étant aujourd’hui une force disposant d’un socle électoral solide souvent supérieur à 10% dans ces communes.


• Le centre (Renaissance) apparaît affaibli, sans ancrage local solide, souvent réduit à un rôle de force d’appoint. Dans les grandes villes, son électorat est très proche de celui des Républicains. A un an de la présidentielle, le « récit » au soir du 2nd tour des municipales sera décisif. Si Les Républicains, avec l’appui du bloc central, se trouvaient dans une situation favorable, en ayant gagné quelques villes emblématiques, Bruno Retailleau en sortirait alors probablement encore renforcé.

Enfin, La prime au sortant semble s’effriter sous l’effet de cette polarisation : . Dans les grandes villes, le niveau de contestation à l’égard des maires en place est souvent très élevé et comparable à celui des élus nationaux.
La figure du maire « consensuel », « au-dessus de la mêlée » que nous observons dans la plupart des communes est plus rare dans les villes supérieures à 100 000 habitants.

Retrouvez la note complète sur le site de La Fondation Jean-Jaurès :

https://www.jean-jaures.org/publication/a-un-an-des-municipales-les-grandes-villes-face-a-la-triple-polarisation-identitaire-securitaire-et-ecologique/

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Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Juin 2025 : Bruno Retailleau au sommet

Dans la lignée de son élection à la tête des Républicains à la mi-mai, Bruno Retailleau bénéficie d’un très fort élan (+7) qui le place largement en tête de notre baromètre, avec une popularité de 39% et six points d’avance sur la deuxième place. Ce score est d’autant plus marquant que le ministre de l’Intérieur obtient, à égalité avec Marine Le Pen, le taux de soutien le plus élevé du classement (20%). Populaire du centre à l’extrême droite, l’ancien sénateur de Vendée se place sur la troisième marche du podium des personnalités préférées des électeurs de Marine Le Pen (63%, +11), tout en intégrant le top 10 parmi l’électorat d’Emmanuel Macron (45%, +14). 

Derrière, Marine Le Pen est stable à 33% d’opinions positives, et toujours fortement soutenue (20%). Inéligible depuis sa condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN/RN (en attendant le jugement en appel) et possiblement remplacée par Jordan Bardella pour la prochaine élection présidentielle, elle reste davantage populaire que ce dernier, tant dans l’opinion que dans l’électorat RN. Marine Le Pen bénéficie en effet de 87% de popularité parmi les personnes ayant voté en faveur du Rassemblement national aux élections européennes de 2024, contre 72% pour Jordan Bardella. Au classement général, l’actuel Président du RN subit une baisse de 3 points sur le mois et perd trois places (27%).

Déjà lancé dans sa campagne présidentielle pour 2027, l’ancien Premier Ministre Edouard Philippe complète le podium, avec une cote de popularité stable à 32% et le quatrième meilleur taux de soutien du baromètre (14%). Dans sa bataille avec Gabriel Attal pour incarner le leadership au centre, il continue de faire la course en tête, obtenant 76% d’opinions positives dans l’électorat d’Emmanuel Macron contre 71% pour son concurrent. Il doit également sa troisième place à sa belle popularité dans l’électorat LR aux élections européennes (58%).

En légère hausse (+1), Raphaël Glucksmann profite d’une popularité de 31% pour se placer au pied du podium. Celui qui a récemment rendu public son refus de participer à une primaire de la gauche obtient le cinquième meilleur soutien du classement (13%). Il est même l’une des personnalités politiques préférées des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022, avec 57% de popularité, se plaçant quatrième, devant des personnalités « macronistes » de premier plan comme Gérald Darmanin et Yaël Braun-Pivet.

Un recul de trois points sur le mois fait perdre trois places à Dominique de Villepin, cinquième, qui n’obtient que 30% de popularité, soit son score le plus bas depuis son entrée dans le baromètre en février. Toujours peu soutenu (5%), il reste toutefois populaire à gauche, en particulier chez les électeurs de la France Insoumise aux dernières élections européennes, dont il est la troisième personnalité politique préférée (66% de popularité).

Sixième et septième, Gérald Darmanin (29%) et Gabriel Attal (28%) progressent respectivement de 4 et de 2 points par rapport au mois dernier et montent en conséquence au classement. Leurs zones de popularité diffèrent cependant. L’ancien Premier Ministre, très populaire au sein de l’électorat « macroniste » (71%), peine à séduire au-delà, tandis que le ministre de la Justice, moins apprécié dans cet électorat (52%), parvient à obtenir une image positive chez un tiers des électeurs de Marine Le Pen (33%).

Concernant les deux têtes de l’exécutif, les tendances divergent. Le Président de la République est stable en termes de popularité (20%) et voit même la note donnée à son action augmenter de 0,1 pour atteindre 2,9/10. A l’inverse, la situation de François Bayrou se dégrade encore, dans la lignée de ses résultats du mois précédent. La note donnée à son action, qui baisse de nouveau (-0,2) est seulement de 2,6/10, soit 0,3 point de moins que celle reçue par Emmanuel Macron, fait inédit dans notre baromètre. En baisse de 4 points sur le mois, le Premier Ministre chute même à la 34e place du classement, avec un faible score de 15%.

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Sondage Le Point / Cluster17 : L’élection de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains

Alors que Bruno Retailleau a largement remporté, ces 17 et 18 mai, l’élection à la Présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez, trois enseignements principaux peuvent être tirés de notre sondage sur l’actuel ministre de l’Intérieur.

Tout d’abord, dans la lignée de sa bonne cote de popularité dans les divers baromètres politiques de ces derniers mois, il est à noter que Bruno Retailleau bénéficie d’un soutien assez large dans l’opinion ; 43% des sondés se disent satisfaits de son élection à la présidence des Républicains, quand seulement 20% déclarent ne pas l’être.

Dans le détail, il apparait que le ministre de l’Intérieur séduit davantage les pans les plus à droite de l’échiquier politique. A la question de savoir s’il devrait être candidat à la prochaine élection présidentielle, deux tiers environ de l’électorat RN (66%) et Reconquête (65%) souhaitent qu’il le soit, contre « seulement » 46% des électeurs Renaissance. De la même manière, les trois clusters qui sont les plus nombreux à penser que Bruno Retailleau ferait un bon président de la République sont les trois les plus conservateurs : les Traditionalistes (84%), les Anti-Assistanat (76%) et les Identitaires (74%).

Malgré cette victoire nette du ministre de l’Intérieur, l’électorat de droite continue d’être tiraillé sur la stratégie politique à adopter dans les prochains mois. L’électorat modéré, représenté notamment par les Clusters Centristes et Libéraux, est favorable à une alliance avec Renaissance, le Modem et Horizons lors des prochaines élections, tandis qu’une vaste proportion de l’électorat, plus « droitière », défend l’union avec le Rassemblement National et Reconquête. Cet attrait pour « l’union des droites » n’est pas surprenant, cet électorat votant aujourd’hui massivement en faveur du RN. Enfin, une minorité non négligeable, représentée par 34% des électeurs LR, préfère opter pour une stratégie d’autonomie du parti visant à se présenter seul, sans alliance.

Vote seniors RN Cluster 17

Comment le RN est devenu le premier parti chez les seniors ? Note d’analyse pour la Fondation Jean-Jaurès

👉 Lire la note complète ici : Du vote légitimiste au vote identitaire : comment le RN est devenu le premier parti chez les seniors

Résumé :

Le RN est aujourd’hui le premier parti chez les retraités. Un phénomène analysé dans une note publiée pour la Fondation Jean-Jaurès par Stéphane Fournier, doctorant en science politique et analyste chez Cluster17. À partir des données Cluster17 et d’entretiens qualitatifs, il montre comment ce basculement s’est opéré.

Longtemps acquis à la droite républicaine, l’électorat des plus de 65 ans a peu à peu délaissé les partis traditionnels. Ce « vote légitimiste » — c’est-à-dire la fidélité aux sortants notamment à la droite et au centre-droit de gouvernement— s’effondre. À sa place, un vote plus marqué, plus clivé, qui penche de plus en plus du côté du Rassemblement National.

La progression du RN s’explique notamment par un fort conservatisme des seniors sur les sujets identitaires : immigration, islam, sécurité. Le « grey gap » est très net dans les chiffres : 84 % des seniors se disent ainsi par exemple favorables à l’interdiction du voile à l’université, contre 30 % chez les jeunes.

Le RN a su capter cette demande en adaptant son image et « nettoyant » son programme. Marine Le Pen a ainsi abandonné certains marqueurs perçus comme trop radicaux et qui pouvaient cliver les différentes sensibilités électorales de la droite, notamment les plus âgés et les plus libéraux économiquement (sortie de l’euro, retraite à 60 ans, alignement sur Moscou). En recentrant son discours et ses prises de position clivantes sur deux thématiques, celles de l’immigration et de la sécurité, le RN a su agréger des électeurs pour qui ces sujets sont absolument centraux dans le choix de vote.

Toutefois, la note se conclue sur les quelques limites qui subsistent. Le RN reste faible chez les « grands aînés » (75 ans et plus), et chez les retraités aisés, diplômés et plus modérés culturellement. Par ailleurs, une partie de cet électorat reste fidèle aux Républicains ou au bloc « macroniste ». Pour l’instant.

Le paysage politique pourrait encore évoluer si une alternative crédible à droite émergeait à l’issue du congrès des Républicains ou si le RN se voyait « rediaboliser » par la condamnation de Marine Le Pen. Mais en attendant, c’est bien le RN qui capitalise sur la déception à l’égard du bilan d’Emmanuel Macron et sur la polarisation à l’œuvre sur les questions identitaires.

Sondage entreprise cluster 17 The Arcane Fondation Jean Jaurès

Etude pour The Arcane et la Fondation Jean-Jaurès : L’entreprise, une institution « refuge » dans un climat de défiance et d’instabilité ?

Dans un contexte de défiance vis-à-vis des institutions politiques, l’entreprise s’impose comme une institution « refuge », perçue à la fois comme un lieu de protection, d’utilité sociale et de pouvoir concret. Longtemps ambivalent, le rapport des Français au secteur privé semble évoluer : l’entreprise est désormais investie d’attentes collectives – créer de la richesse, préserver l’environnement, défendre le patriotisme économique – tout en restant le cadre d’un accomplissement personnel. Ce recentrage sur l’entreprise comme acteur central de la société reflète l’érosion de la légitimité des élus et de l’État, désormais concurrencés sur le terrain symbolique par les grandes figures du capitalisme. Si les Français plébiscitent les TPE-PME, ils attendent aussi des grandes entreprises qu’elles assument une part de leadership public sans pour autant empiéter sur le débat politique. Ce nouvel imaginaire du travail valorise l’autonomie, les relations humaines et le sens, tout en réclamant à la fois moins d’impôts sur les entreprises et moins d’aides publiques. L’entreprise apparaît ainsi comme l’un des rares espaces où se conjuguent efficacité, sécurité et horizon collectif, au moment où les autres piliers du contrat social vacillent.

Les chiffres clés de l’étude :

  • Confiance dans les entreprises :

Moyenne de confiance : 6,1/10 — Les entreprises arrivent en 4e position derrière l’armée (7,4), la police (7,1) et l’hôpital public (6,9).

  • Fiscalité :

52 % des Français estiment que les entreprises paient trop d’impôts et de charges, contre seulement 17 % qui pensent qu’elles n’en paient pas assez. Mais « en même temps », 48 % considèrent que les entreprises reçoivent trop d’aides publiques, contre 7 % qui pensent qu’elles n’en reçoivent pas assez.

  • Pouvoir des grandes entreprises :

49 % des Français pensent que les dirigeants des grandes entreprises ont plus de pouvoir que les responsables politiques. 55 % estiment que Bernard Arnault a plus de pouvoir qu’Emmanuel Macron.

  • Engagement des entreprises sur les sujets de société :
    Les Français soutiennent majoritairement l’implication des entreprises sur certains sujets :

👉 80 % pour l’égalité femmes-hommes

     👉 75 % pour le patriotisme économique

     👉 74 % pour la lutte contre le réchauffement climatique

     👉 Seuls 14 % estiment qu’elles doivent s’impliquer dans la participation citoyenne (vote, engagement associatif ou politique).

  • « Travailler plus pour gagner plus » :

53 % des Français y sont favorables, contre 44 % qui y sont opposés.

  • Relations de travail

83 % des Français déclarent avoir des relations humaines de qualité dans leur travail.

57% disent avoir des collègues de travail parmi leurs amis.

65% des sondés disent parler politique au travail.

  • Trump et la guerre commerciale :

77 % des Français pensent que son retour au pouvoir est une menace pour les entreprises françaises exportant aux États-Unis.

66 %  des sondés sont favorables à un allègement des normes pour améliorer la compétitivité.

78 % veulent instaurer des barrières douanières pour taxer les produits importés.

L’étude complète :

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