Cluster-17

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Sondage dans 9 pays européens avec Le Grand Continent : L’effet Trump sur l’opinion publique européenne

Pour comprendre et mesurer les nouveaux clivages et une nouvelle convergence, le Grand Continent et Cluster 17 lancent une première enquête d’opinion à l’échelle du continent sur les grandes questions de notre temps.

Points clefs

Le parapluie nucléaire français est largement plébiscité  : plus de 6 Européens sur 10 y sont favorables.

La guerre sur le sol de l’Union s’approche  : une majorité d’Européens (55 %) pense que le risque d’un conflit armé sur le territoire de l’Union dans les prochaines années est élevé.

Trump est un « ennemi »  : une majorité d’Européens considère Donald Trump comme un « ennemi de l’Europe » (51 %) et 63 % que l’élection de Donald Trump rend le monde moins sûr, 43 % considèrent que le président américain a une tendance autoritaire et 39 % qu’il se comporte en dictateur. 

Les Européens veulent boycotter Musk et Tesla : près de 8 Européens sur 10 considèrent qu’on ne peut pas lui faire confiance (79 %) et 58 % des sondés se déclarent favorables au boycott de Tesla.

Le soutien pour un bond en avant dans la défense est largement majoritaire : 70 % estiment que l’Union européenne ne doit compter que sur ses propres forces pour assurer sa sécurité et sa défense

Vers l’armée européenne : les Européens ont plus confiance en une armée commune européenne (60 %) qu’en leur armée nationale (19 %) pour assurer la sécurité de leurs pays.

Les Européens soutiennent très largement la saisie des avoirs russes : 61 % d’Européens se déclarent favorables à la saisie des avoirs russes gelés et à leur utilisation pour financer le soutien à l’Ukraine

Accord de paix en Ukraine : 47 % des personnes interrogées estiment que l’Ukraine doit accepter de signer un traité de paix même si cela doit la conduire à céder la partie de son territoire occupé par la Russie.

Les résultats et notre analyse sont à retrouver sur le site du Grand Continent

https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/20/les-europeens-face-a-la-guerre-et-trump-10-points-sur-un-sondage-exclusif
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Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Mars 2025 : Villepin prend la tête

Dans le contexte brûlant de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, qui occupe une grande place dans l’actualité, la vie politique française et ses équilibres internes semblent relativement stables en ce mois de mars. Parmi les personnalités politiques préférées des Français, seuls les anciens Premiers ministres Dominique de Villepin et Edouard Philippe parviennent à tirer leur épingle du jeu pour progresser dans l’opinion.

En pointe sur ces questions internationales, Dominique de Villepin, deuxième le mois dernier pour son entrée dans le baromètre, profite d’un gain de trois points pour atteindre 38% de popularité et prendre la tête du classement. Il est peu soutenu par rapport à ses concurrents (7%) mais très apprécié (31%), et progresse dans tous les électorats. Grâce à une augmentation de 10 points, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac intègre notamment le top 10 des personnalités préférées des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022, avec 48% d’opinions favorables. Comme le mois dernier, il reste par ailleurs le troisième homme politique préféré des électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2022 (62%).

En deuxième position, Bruno Retailleau maintient son score de 34% et gagne une place. Engagé dans la course pour la présidence des Républicains et très présent médiatiquement, le ministre de l’Intérieur bénéficie d’un fort soutien (17%), résultant notamment de sa grande popularité auprès des électeurs LR en 2024 (73%) et de Marine Le Pen en 2022 (54%).

Avec également 34% d’opinions favorables mais davantage de rejet (54%) auprès des Français, Marine Le Pen complète le podium et perd deux points, comme Jordan Bardella, huitième avec une popularité de 29%. Les deux figures du RN semblent pâtir de la situation russo-ukrainienne, alors que le comportement de l’exécutif américain ces dernières semaines est très critiqué dans l’opinion française. Marine Le Pen et Jordan Bardella restent toutefois extrêmement populaires au sein de leur électorat aux européennes de 2024, avec respectivement 92% et 82% d’opinions favorables.

En progression de trois points sur le mois, Edouard Philippe atteint lui aussi les 34% de popularité mais reste au pied du podium du fait d’un moindre soutien (13%) que ses concurrents. Le maire du Havre, qui a lancé ses premiers « congrès interrégionaux » en vue de la prochaine élection présidentielle, est en hausse dans tous les électorats. Avec un score de 79% (+6) parmi les électeurs d’Emmanuel Macron en 2022, il devance toujours Gabriel Attal (77%) pour incarner le leadership au centre.

Comme en février, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann est cinquième du classement, avec une popularité stable à 31% et le quatrième meilleur score de soutien (13%). Extrêmement populaire dans l’électorat socialiste des européennes de 2024 (88%), il doit également son bon résultat au fait qu’il parvient à atteindre 58% d’opinions favorables dans l’électorat Renaissance et 53% chez les électeurs écologistes.

L’éphémère Premier ministre Michel Barnier stagne également à 31% de popularité. Il est peu soutenu (6%) mais apprécié par un Français sur quatre (25%), soit le deuxième meilleur résultat.

La situation est plus compliquée pour l’actuel Premier ministre François Bayrou, englué depuis plusieurs semaines dans l’affaire Bétharram. Il maintient une popularité de 25% mais, peu soutenu (7%), perd trois places au classement. La note donnée à son action globale, bien que faible, est stable à 3,3 sur 10.

Le Président de la République connait pour sa part une légère embellie. Particulièrement en vue sur l’international, en lien avec les questions de défense européenne dans le contexte de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron reçoit une note de 2,9 sur 10 pour son action, soit une progression de 0,4 point. Ce léger sursaut se retrouve dans son image auprès des Français ; il progresse de 5 points dans l’opinion et obtient une popularité de 23%, lui permettant de gagner quatre places.

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Sondage Cluster 17 / Marianne : Image et potentiel électoral de Dominique de Villepin

Dans la lignée du baromètre des personnalités politiques de février 2025, Dominique de Villepin arrive en deuxième position de notre sondage pour Marianne, avec une note d’appréciation de 3,6 sur 10. Il est frappant de constater l’homogénéité de son score sur l’ensemble des clusters. Le différentiel entre sa note la plus haute, reçue auprès des Multiculturalistes et des Solidaires (4,8) et la plus basse, qui lui est donnée par les Identitaires (2,2), n’est que de 2,6. Cela témoigne du caractère peu clivant et transversal de l’ancien Premier ministre.

Une fois ce constat réalisé, on note toutefois une meilleure appréciation de Dominique de Villepin à gauche et au centre. Ses deux meilleures notes sont obtenues au sein des clusters de gauche radicale et il surperforme légèrement du centre-gauche au centre-droit. Les groupes qui lui sont les plus hostiles se situent à l’extrême droite, comme le montre le 2,8 sur 10 récolté auprès de l’électorat du RN aux dernières européennes. Cette bonne note récoltée par Dominique de Villepin en termes d’appréciation générale masque toutefois un faible soutien électoral. En cas d’éventuelle élection présidentielle, l’ancien Premier ministre ne recueille que 2,3/10, note qui lui vaut la neuvième place du classement.

Les Français semblent scindés presque parfaitement en deux camps concernant Dominique de Villepin. Concernant d’abord son positionnement sur les questions internationales, 48% estiment qu’il défend des idées proches des leurs. Le détail des résultats est très éclairant : les cinq clusters les plus à gauche, des Multiculturalistes aux Révoltés, sont très majoritairement en phase avec la vision internationale défendue par l’ancien Premier ministre, tandis que les cinq clusters les plus à droite, des Réfractaires au Identitaires, sont très fortement en désaccord avec celle-ci. Au milieu, les six clusters situés entre ces deux groupes sont équitablement partagés.

Une répartition semblable apparait au sujet de savoir si Dominique de Villepin a la stature d’un Président de la République. Là encore, les Français sont divisés en deux groupes de taille quasiment équivalente : 49% considèrent qu’il a la stature d’un Président de la République, principalement la « France de gauche », quand 51% ne le croient pas, principalement la « France de droite », tandis que la partie la plus centriste de l’opinion est davantage divisée.

Les Français sont cependant moins mesurés lorsqu’il s’agit de déterminer si Dominique de Villepin est proche de leurs préoccupations. Une forte majorité de 77% estime qu’il ne l’est pas. Les segments de l’opinion les moins sévères à l’égard de l’ancien Premier ministre se situent au centre et à gauche, par exemple au sein des clusters des Modérés et des Apolitiques, à l’exception des Multiculturalistes.

Il est enfin intéressant de constater un certain paradoxe qu’incarne Dominique de Villepin. Alors qu’il est globalement davantage apprécié à gauche et au centre qu’à droite, il reste bien, dans l’esprit des Français, un homme politique de droite. Ils sont en effet 62% à le situer politiquement « à droite », contre seulement 13% à gauche et 13% au centre. Les clusters progressistes sont d’ailleurs ceux qui positionnent le plus Dominique de Villepin à droite, tandis que les clusters les plus à droite sont ceux qui le placent le plus à gauche, témoignant de la profonde ambiguïté qui entoure l’ancien Premier ministre. 

SONDAGE COMPLET :

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Sondage Cluster 17 / Le Point : Les Français réclament plus de souveraineté dans le domaine de la défense

Après trois ans de guerre entre l’Ukraine et la Russie et la nouvelle donne géopolitique mondiale, marquée par le retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les Français témoignent d’un fort sentiment d’inquiétude à propos de la perspective d’un conflit armé sur le territoire européen. Ils expriment une puissante demande de souveraineté industrielle et militaire face à cette situation. Dans le débat pour savoir si les États européens doivent se fournir ou non prioritairement en Europe pour leurs achats d’armement, les Français ont tranché.  C’est un moment de bascule pour l’opinion qui fait écho à ce que nous avions observé au moment de l’épidémie du Covid-19.

Un sentiment d’inquiétude face à la nouvelle donne géopolitique

65% des Français déclarent aujourd’hui, que le risque d’un conflit armé sur le territoire de l’Union Européenne est élevé. Au vu des derniers évènements internationaux, ce chiffre pourrait encore progresser dans les semaines à venir. Si ce sentiment est majoritaire dans toutes les catégories sociales du pays quel que soit le critère retenu, c’est sur le plan des positionnements politiques que des divergences apparaissent.

Alors que l’ensemble des familles politiques, de la gauche radicale à la droite républicaine partagent majoritairement un sentiment d’inquiétude face à un risque de conflit armé en Europe, avec des différences notables en fonction des électeurs (55% pour les électeurs LFI, 87% pour ceux du PS), seul l’électorat le plus à droite de l’échiquier politique considère le risque faible (66% de l’électorat Reconquête des Européennes 2024).

– Dans ce contexte international en plein bouleversement, le retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis est jugé très négativement par une majorité de Français. Si 33% des Français considèrent que son élection ne change rien, ils ne sont que 14% à considérer son retour comme une avancée, alors que 52% estiment que le monde est désormais moins sûr. La ligne de clivage est assez simple à observer au sein de l’opinion française. De la gauche radicale à l’électorat Renaissance des Européennes 2024, le sentiment vis-à-vis du retour de Donald Trump est homogène : entre 80 et 90% des électeurs de cet espace pensent le monde moins sûr avec son retour, et plus de 90% de cet électorat estiment que les Etats-Unis dirigé par Donald Trump ne sont pas un allié militaire fiable. De fait, il n’y a que l’électorat le plus positionné à droite, à savoir celui de Reconquête aux dernières Européennes, qui considère que le monde est plus sûr avec le retour de Trump aux affaires (54%). Le reste de l’électorat de droite est clivé sur la question, considérant plutôt que son retour n’est ni un signe de stabilité ni de danger. En revanche, les électorats de LR (70%) et du RN (52%) considèrent également en majorité que les Etats-Unis de Trump ne sont pas un partenaire militaire fiable.

Un désir de souveraineté industrielle en matière de défense

Face à cette situation internationale inquiétante, l’un des enseignements majeurs qui en découle est la position quasiment hégémonique d’une demande de souveraineté en matière d’industrie de la défense. En effet, 93% des Français pensent que les pays membres de l’Union Européenne devraient se fournir prioritairement en Europe pour renforcer leur indépendance.

Dans cette lignée, 89% des Français déclarent être favorables à la mise en place d’une préférence européenne afin d’obliger les États européens à se fournir en Europe pour leurs achats d’armement.

A la différence d’autres questions concernant le sujet de la guerre en Ukraine et de ses conséquences, la demande de souveraineté est largement majoritaire à travers le pays et très homogène quelles que soient les préférences politiques. Que les individus soient libéraux sur le plan économique, ou au contraire, très attachés à la redistribution, la demande de souveraineté sur le plan de la défense est aujourd’hui largement majoritaire dans le pays.

Un patriotisme financier et une préférence européenne pour l’achat de matériel de défense

  • Ce sentiment se décline également dans une demande de patriotisme financier en matière de fourniture de matériel de défense. Ainsi, 67% des Français considèrent qu’il n’est pas normal que les financements européens  permettent d’acquérir des équipements qui puissent être en totalité ou pour partie non européens. Là aussi, cette demande est largement majoritaire dans tous les segments de la société. On peut noter qu’elle réussit à unifier les individus les plus éloignés sur le plan politique puisque ce sont par exemple, les électeurs LFI et ceux de LR qui sont le plus opposés à l’achat de matériel hors UE.

Cette volonté de souveraineté et de patriotisme économique rappelle l’épisode du COVID-19 ou cette même demande de protectionnisme était remontée en flèche sur le plan de l’industrie et particulièrement dans le domaine de la santé.

  • Un autre élément du sondage particulièrement intéressant à relever est le rapport de l’opinion sur le sujet de l’impôt par rapport au budget de la défense, qui corrobore le sentiment d’inquiétude vis-à-vis du contexte actuel et une preuve de la compréhension par les Français du nouveau paradigme géopolitique. En effet, on observe qu’une proportion importante de Français sont prêts à payer plus d’impôts pour le secteur de la défense, ce qui est un phénomène très rare, voire unique. Près d’un Français sur deux (42%) se déclare ainsi disposés à payer plus d’impôts pour augmenter le budget de la Défense de la France à 5 % du PIB, au lieu des 2 % actuels. Il est intéressant de noter que c’est dans l’espace modéré que l’on retrouve la propension la plus forte pour cette hausse de l’impôt. 69% des « Sociaux-Démocrates », 75% des « Libéraux », 74% des électeurs PS des Européennes, 74% des électeurs Renaissance sont ainsi favorables à cette idée, quant au contraire, la réponse est toute autre dans les milieux les plus populaires et marqués par un rejet des élites. Ainsi dans l’électorat LFI, ce ne sont que 18% des électeurs qui sont favorables à ce sujet et 8% du cluster des Sociaux-Patriotes, l’un des groupes majeurs de l’électorat populaire du RN.

A la lecture de cette enquête, on relèvera que les Français partagent un fort sentiment  d’inquiétude face au contexte géopolitique mondial. Cette peur face à un contexte très incertain déclenche une demande protectionniste en matière de défense, que l’on peut rapprocher du sentiment partagé pendant la pandémie de COVID 19 sur la politique industrielle. Au vu des dernières actualités et du sentiment de défiance face aux Etats-Unis de Donal Trump, il est fort à parier que cette demande d’indépendance continuera à se renforcer à l’intérieur de l’Europe, dans les semaines à venir.

SONDAGE COMPLET :

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Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 Février 2025 : La surprise De Villepin

Deux mois après la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, les évolutions des rapports de force entre les principales personnalités politiques du pays ne sont pas profondément modifiées. Seule l’entrée dans le baromètre de Dominique de Villepin bouscule radicalement le paysage.

En tête du classement, Marine Le Pen reste la personnalité politique préférée des Français, avec 35% de popularité (+1), et toujours un soutien important (20%), témoignant de la force de son socle électoral. Son leadership s’explique notamment par les 95% d’opinions positives qu’elle obtient auprès de l’électorat RN, symbole de sa mainmise sur l’électorat d’extrême droite que seul Jordan Bardella et ses 80% de popularité semblent en mesure de concurrencer.

La cheffe de file du RN est talonnée au classement général par Dominique de Villepin, qui fait une entrée remarquable dans notre baromètre en caracolant à 35% de popularité. Davantage présent ces derniers mois dans les médias sur fond de crises internationales, il suscite peu de soutien (6%) mais beaucoup de sympathie (29%) chez les Français. L’ancien Premier ministre sous Jacques Chirac est peu apprécié à la droite de la droite de l’électorat. Il doit principalement sa deuxième place à sa forte popularité chez les électeurs de gauche et chez une partie des « modérés ». Il est même la troisième personnalité politique préférée des électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2022, avec 58% d’opinions positives.

Bruno Retailleau, en progression (+4) complète ce podium inédit avec 34% de popularité, dont un important soutien (16%), témoignant d’un certain potentiel électoral. Celui qui vient d’annoncer sa candidature pour la présidence des Républicains améliore son score dans tous les électorats, et se place même quatrième des personnalités préférées des électeurs de Marine Le Pen (57%). Ses prises de position sur l’immigration, l’ordre ou encore la sécurité semblent logiquement plaire à l’électorat de droite et d’extrême droite, mais il parvient aussi à séduire les pans plus centristes de l’opinion, recueillant notamment 39% d’appréciations positives chez les électeurs d’Emmanuel Macron (+8).

Un peu plus bas dans le classement, François Bayrou gagne tout de même quelques places et progresse (+4) jusqu’à atteindre 25% d’opinions positives. L’adoption du budget et l’échec des motions de censure semblent lui être bénéfiques, en particulier auprès des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022. Il intègre en effet le top 5 de leurs personnalités politiques préférées, avec une popularité de 58% (+8). Cette embellie relative se retrouve dans la note attribuée par les Français à l’action du Premier ministre, toujours faible (3,3/10), mais en augmentation de 0,4 point depuis le mois dernier.

Grâce à cette amélioration, François Bayrou se détache légèrement d’Emmanuel Macron, dont la note stagne à 2,5/10. Le Président de la République, toujours en difficulté, reste dans la deuxième moitié du classement avec 18% de popularité auprès des Français.

A gauche, Raphaël Glucksmann profite d’une belle progression (+5) pour se placer en cinquième position des personnalités politiques préférées des Français, avec 31% de popularité, soit autant que Jordan Bardella, Edouard Philippe et Michel Barnier, solidement installés. Jouissant d’un capital de soutien intéressant (11%), il creuse l’écart avec Fabien Roussel et François Ruffin, les deux autres personnalités de gauche du classement les mieux placées, qui se maintiennent respectivement à 28 et 26%. La tête de liste PS-Place Publique des dernières élections européennes est très populaire au sein de l’électorat socialiste (90% d’opinions positives), mais aussi « macroniste », où ses 58% de popularité le situent en sixième position, juste derrière Emmanuel Macron et François Bayrou.

Par ailleurs, la décision de ne pas voter la motion de censure du gouvernement Bayrou sur le budget semble coûter à Olivier Faure quelques places et une légère baisse de popularité auprès des Français (-2). Le Premier secrétaire du Parti Socialiste chute de manière plus visible encore au sein de l’électorat mélenchoniste, de la troisième à la huitième place, avec une forte baisse de 22 points.

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Les Français et la science : un rapport marqué par des fractures et des paradoxes

L’enquête menée par Cluster17 dans le cadre du Paris-Saclay Summit Choose Science met en évidence une relation ambivalente des Français à la science. D’un côté, une large majorité la considère comme une source fiable de connaissances et un outil essentiel pour relever les défis contemporains. De l’autre, des clivages marqués apparaissent sur certaines thématiques, notamment en fonction du niveau d’éducation et des orientations politiques.

Le niveau de connaissance scientifique des Français s’avère globalement moyen, avec une note moyenne de 11,3/20 sur l’ensemble des questions soumises aux sondés. Les écarts sont significatifs selon le niveau de diplôme : les détenteurs d’un bac +5 obtiennent une moyenne de 13,5/20, tandis que les non-diplômés plafonnent à 7,8/20. Une fracture générationnelle se dessine également : les 18-24 ans affichent la meilleure note, avec 12,4/20, mais ce sont aussi eux qui expriment le plus de critiques sur les applications technologiques. Par ailleurs, certaines idées fausses persistent, notamment sur des sujets de santé publique. Près d’un quart des sondés ignorent encore que les antibiotiques ne sont efficaces que contre les bactéries. Concernant le changement climatique, 83 % des Français reconnaissent l’impact majeur des activités humaines, mais 17 % continuent d’attribuer ce phénomène à des cycles naturels ou à des variations du rayonnement solaire.

Malgré ces lacunes, la confiance envers la science demeure forte. 88 % des Français estiment qu’elle constitue une source fiable d’information, et 95 % considèrent qu’elle doit rester une priorité budgétaire nationale. Cette adhésion est cependant nuancée par des doutes sur l’intégrité des chercheurs, en particulier chez les groupes se positionnant comme « antisystème ». Si 85 % des sondés estiment que la science est un levier essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique, 65 % considèrent néanmoins qu’elle ne suffira pas à elle seule à résoudre ce problème.

Le clivage politique joue un rôle important dans la perception des enjeux scientifiques. La reconnaissance du rôle humain dans le réchauffement climatique varie fortement selon les sensibilités partisanes. Elle atteint 99 % chez les sympathisants EELV, mais tombe à 57 % chez les électeurs du Rassemblement National. De manière plus générale, 97 % des Français estiment que la science améliore la qualité de vie, mais près de la moitié jugent que ses effets dépendent avant tout de la façon dont elle est utilisée et réglementée.

Une méfiance spécifique émerge autour des nouvelles technologies, et la volonté de les encadrer plus strictement varie en fonction des appartenances politiques. 30 % des électeurs de LFI ou EELV souhaitent une régulation forte du développement technologique, notamment dans des domaines comme l’intelligence artificielle ou le génie génétique. Cette proportion tombe à 21 % chez les électeurs du RN, et à 5 % chez les sympathisants LR et 6 % chez ceux de Renaissance. Dans l’ensemble, 19 % des Français estiment qu’il faudrait limiter significativement les innovations technologiques.

L’étude met également en lumière une évolution majeure : la défiance envers la science ne se limite plus aux milieux conservateurs ou religieux. Une forme de scepticisme « éclairé » se développe au sein des classes moyennes et des diplômés intermédiaires, qui se montrent particulièrement prudents à l’égard des innovations scientifiques. Ce phénomène se manifeste notamment sur les sujets environnementaux et sanitaires. La question des vaccins illustre bien ces divergences : 62 % des Français déclarent leur faire totalement confiance, mais ce chiffre masque d’importantes variations en fonction des sensibilités politiques.

En définitive, si la science bénéficie encore d’un fort capital de confiance en France, les perceptions divergent de plus en plus selon les appartenances sociales et idéologiques. Elle n’est plus perçue comme un élément neutre et universel, mais comme un enjeu politique structurant, cristallisant des visions parfois antagonistes de la société et du progrès.

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Sondage pour Le Point sur le sommet de l’IA : 67% des Français doutent de la capacité de leur pays à devenir un leader

Une ambition présidentielle accueillie avec scepticisme

L’objectif d’Emmanuel Macron de positionner la France comme un leader mondial en intelligence artificielle et dans les nouvelles technologies suscite des doutes parmi la population. D’après l’étude Cluster17 pour Le Point, une majorité de Français (67 %) se montrent sceptiques quant à la capacité du pays à rivaliser avec des puissances comme les États-Unis ou la Chine dans ce domaine.

Ce pessimisme s’inscrit dans un climat général de défiance vis-à-vis du rôle de la France sur la scène internationale, un sentiment qui se retrouve dans d’autres enquêtes d’opinion. La segmentation des résultats révèle que les clusters les plus critiques sont les Révoltés (88 % de défiance), les Identitaires et les Traditionalistes, qui expriment un regard décliniste sur les capacités nationales en matière d’innovation et de leadership technologique.

À l’inverse, une minorité plus optimiste (26 %) juge que cet objectif reste atteignable. Parmi eux, les Libéraux, les Sociaux-Démocrates et les Modérés apparaissent comme les plus convaincus du potentiel français dans ce secteur.

Intelligence artificielle : une priorité secondaire pour les Français

Si l’intelligence artificielle est perçue comme un enjeu stratégique, elle ne constitue pas pour autant une priorité budgétaire pour une large majorité des sondés. Près de trois Français sur quatre considèrent que d’autres domaines méritent davantage d’investissement public. Ce rejet est particulièrement marqué chez les Multiculturalistes (90 %), les Solidaires (91 %) et les Sociaux-Patriotes, qui d’ordinaire défendent les enjeux de souveraineté, mais ne placent pas l’IA au cœur de leurs préoccupations.

Toutefois, 27 % des sondés estiment que la France doit investir prioritairement dans l’IA. Ce soutien se retrouve principalement chez les Libéraux (56 % favorables) et les Centristes (52 % favorables), qui valorisent l’innovation et l’économie numérique.

Une fracture idéologique sur le rapport à la technologie

L’enquête met en évidence un clivage politique dans la perception des nouvelles technologies. À gauche, une méfiance marquée se dégage : les électeurs de La France Insoumise sont parmi les plus sceptiques quant aux bénéfices de l’IA, tandis que les groupes plus progressistes et écologistes expriment une réticence à voir la technologie s’imposer comme une priorité nationale. Cette prudence semble alimentée par des préoccupations liées à la transition écologique et aux inégalités sociales.

À l’inverse, les électeurs situés à droite de l’échiquier politique manifestent une adhésion plus forte au développement technologique, perçu comme une opportunité économique et industrielle. Un paradoxe apparaît chez les Traditionalistes : bien qu’ancrés dans des valeurs conservatrices, ils sont 53 % à soutenir un investissement accru dans l’IA et comptent parmi les utilisateurs les plus assidus de ces outils (34 % déclarent les employer régulièrement).

Un usage encore limité mais en progression

Malgré ces divergences, l’intelligence artificielle s’installe progressivement dans le quotidien des Français. Aujourd’hui, 21 % des sondés déclarent utiliser régulièrement ces technologies, principalement pour des tâches pratiques telles que la recherche d’informations, la traduction ou encore le traitement de données.

L’enquête souligne un net écart générationnel : 49 % des 18-24 ans affirment recourir fréquemment à l’IA, contre seulement 6 % des plus de 75 ans. De même, les cadres et professions intellectuelles sont les plus enclins à intégrer ces outils dans leur vie professionnelle et personnelle.

Si l’IA ne révolutionne pas encore massivement les habitudes, elle s’ancre progressivement dans certains usages spécifiques, notamment chez les jeunes générations et les catégories socio-professionnelles favorisées.

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Sondage en Belgique pour RTL : 39% des sondés font confiance à Bart de Wever pour occuper le poste de Premier Ministre

Alors qu’un gouvernement semble sur le point d’être constitué, nous avons interrogé les Belges sur la situation politique et leur perception des négociations en cours. Pour tout comprendre à la situation et retrouver les principaux résultats

https://www.rtl.be/page-videos/belgique/politique/sondage-exclusif-rtl-info-cluster-17-sur-le-futur-gouvernement/2025-01-30/video/737524

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Sondage iBanFirst pour Le Point : Face à Trump, les Français plus protectionnistes que leurs voisins allemands et britanniques

Donald Trump a annoncé la couleur : son mandat sera placé sous le signe du protectionnisme et de la hausse des droits de douane. Une politique que semble approuver une large partie des Français (44%) selon “l’enquête iBanFirst sur le commerce international” réalisée avec l’institut Cluster17. Chez les Britanniques et les Allemands, le sentiment d’une décision injustifiée domine plus nettement.

Autre élément significatif de l’étude : le bilan opposé du commerce international entre les Français et leurs voisins européens. Assiste-t-on à une véritable fracture au sein de l’Europe ? Retrouvez les enseignements clés de l’enquête ci-dessous et dans l’étude complète en annexe. 

1. Hausse des droits de douane et représailles : Français VS Allemands & Britanniques

Les Français semblent beaucoup plus sensibles aux velléités protectionnistes du nouveau président américain et attendent des mesures similaires en France.

  • 44% des Français comprennent la position du Président élu contre seulement 24% des Allemands et 38% des Anglais.
  • 70% des Français sont favorables à des mesures de protectionnisme en réaction aux mesures américaines. Seulement 45% des Allemands et 43% des Britanniques y sont favorables car ils craignent les conséquences d’une guerre commerciale.

2. Les Français se voient comme les grands perdants du commerce international, à l’inverse du Royaume-Uni et de l’Allemagne.

L’appétence des Français pour les barrières douanières est liée au constat sans appel posé sur le commerce international. Pour nos concitoyens, le compte n’y est pas :

  •  67% des Français estiment que les règles du commerce international sont plutôt désavantageuses pour leur pays.
  • Ce n’est pas le cas des Britanniques dont 27 % jugent ces règles désavantageuses tandis que 57 % les trouvent équilibrées, et encore moins des Allemands, dont 16% seulement estiment qu’elles sont désavantageuses. 47 % des Allemands estiment qu’elles sont plutôt favorables à leur pays.

3. Les conséquences redoutées d’une hausse des droits de douane

  • Une inquiétude est partagée dans les 3 pays : une large majorité des citoyens anticipe une hausse des prix liée au protectionnisme : 82 % en France et au Royaume-Uni, 87 % en Allemagne. 
  • Cependant, seuls 55 % des Français estiment que cela pourrait nuire à l’emploi, contre 69 % des Allemands et 61 % des Britanniques. Notons que 44 % des Français pensent qu’une hausse des droits de douane pourrait mieux défendre les salariés, un avis peu partagé en Allemagne (15 %) et au Royaume-Uni (29 %).

4. Élection de D. Trump : une mauvaise nouvelle pour la majorité des interrogés

Le retour de Donald Trump à la Maison blanche est majoritairement perçu comme une mauvaise nouvelle dans les trois pays, principalement en Allemagne (79 %) et en France (75 %), tandis que le Royaume-Uni exprime une inquiétude plus modérée (62 %). Les Britanniques ne sont ainsi que 27 % à juger cette élection comme une très mauvaise nouvelle alors que 38 % des Allemands sont dans ce cas.

5. Des inquiétudes géopolitiques partagées

Les trois pays partagent des inquiétudes face au retrait des États-Unis de la défense européenne et du soutien à l’Ukraine. 7 interviewés sur 10 se déclarent inquiets, et 4 sur 10 très inquiets. 

  • Il en va de même s’agissant de la remise en cause des accords climatiques, 49 % des Français, 51 % des Allemands et 38 % des Britanniques expriment une forte inquiétude, et dans les 3 pays, ceux qui se disent très ou assez inquiets avoisinent 70%
  • Les droits de douane imposés par Trump inquiètent également, mais avec moins d’intensité. Si 7 personnes sur 10 expriment leur inquiétude, la part de très inquiets est moindre : 35% au Royaume-Uni, 32% en Allemagne et seulement 25 % en France.

    Sondage complet :
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Sondage pour Le Point : Elon Musk, une personnalité très identifiée qui divise les Français

Dans ce sondage réalisé pour Le Point, nous avons sondé les Français sur leur perception de l’entrepreneur-ministre, Elon Musk. Celui-ci a tout d’abord une véritable notoriété avec 90% de sondés qui disent le connaître. Mais sa personnalité ne laisse pas indifférent. Si 30% des Français interrogés refusent de se prononcer, 21% d’entre eux disent en avoir une bonne opinion contre 48% qui ne l’apprécient pas. Ces derniers sont très largement concentrés dans les segments modérés et progressistes de l’électorat. Et ce pour une bonne raison : Elon Musk est largement perçu comme une personnalité de droite voire d’extrême droite par 80% des Français interrogés. A l’inverse, les Français « proches » de ses idées l’apprécient particulièrement : c’est ainsi le cas de 70% des électeurs 2022 d’Eric Zemmour.

Alors qu’un certain nombre de personnalités ont appelé à quitter X suite à la victoire de Donald Trump dont Elon Musk a rejoint le gouvernement, 47% des sondés estiment que les institutions qui ont quitté X ont eu raison de le faire dont 31% pensent qu’elles ont eu « totalement » raison. Seuls 22% considèrent à l’inverse qu’elles ont tort. C’est une fois de plus, logiquement, dans les segments conservateurs de l’électorat que l’on désapprouve davantage ces prises de position à l’encontre du patron de Tesla.

Le sondage complet ici :

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