Cluster-17

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Sondage exclusif pour Marianne : Panorama des personnalités politiques et focus sur Raphaël Glucksmann en vue de l’élection présidentielle

A 16 mois de l’élection présidentielle de 2027, Cluster17 a testé pour Marianne l’image et le potentiel de vote de quinze personnalités, candidats déclarés ou potentiels à la succession d’Emmanuel Macron.  

Comme le montrent les diverses enquêtes d’intentions de vote ainsi que nos baromètres mensuels des personnalités politiques, Jordan Bardella et Marine Le Pen se placent assez nettement au-dessus de leurs concurrents, à commencer par leur image. Ils sont respectivement appréciés par 36% et 33% des sondés, quand Bruno Retailleau, 3e, n’obtient que 22% d’opinions positives. Les deux figures du Rassemblement national sont au coude-à-coude en ce qui concerne le potentiel de vote, avec 33% chacun de potentiel élevé ou certain.

Derrière, Jean-Luc Mélenchon parvient à tirer son épingle du jeu avec un potentiel de vote élevé ou certain atteignant 14%, soit le troisième meilleur score. Malgré un taux de 72% de répondants qui déclarent ne pas l’apprécier (score le plus élevé des quinze personnalités testées), il est la cinquième personnalité du classement obtenant le plus d’appréciations positives (15%) à égalité avec Dominique de Villepin.  

Au centre, la bataille est indécise. Edouard Philippe est celui qui obtient le potentiel de vote le plus haut, avec 11% de répondants qui indiquent un potentiel de vote élevé ou certain. Il est suivi par Gabriel Attal (9% de potentiel élevé ou certain) et Gérald Darmanin (8%). Mais le ministre de la Justice obtient un meilleur score de potentiel moyen (22%) qu’Edouard Philippe (18%) et Gabriel Attal (16%). De plus, c’est l’ancien maire de Tourcoing qui est le plus apprécié des trois ; 14% des sondés l’apprécient beaucoup, contre 11% pour Edouard Philippe et 10% pour Gabriel Attal.

Le sondage propose également un focus sur Raphaël Glucksmann. Tant en termes d’image que de potentiel de vote, l’eurodéputé semble s’intercaler entre Jean-Luc Mélenchon d’une part et ses autres concurrents de gauche d’autre part. Il est ainsi fortement apprécié par 12% des sondés, contre 10% pour Marine Tondelier et François Ruffin et 6% pour Olivier Faure, mais reste derrière le leader de la France insoumise. En termes de potentiel de vote, Raphaël Glucksmann obtient un score de 9% de potentiel élevé ou certain, soit cinq points de moins que Jean-Luc Mélenchon mais un de plus que François Ruffin, deux de plus que Marine Tondelier et quatre de plus qu’Olivier Faure. Au niveau des clusters, le leader de Place publique obtient ses meilleurs scores chez les Sociaux-Démocrates (45% de potentiel élevé ou certain), les Modérés (30%) et les Sociaux-Républicains (27%).

Globalement, il ressort de ce sondage que Raphaël Glucksmann n’a pas encore l’image d’un candidat « présidentiable ». 27% des sondés estiment qu’il défend des idées proches des leurs sur les questions internationales, mais seuls 16% le jugent proche des préoccupations des Français et à peine 12% lui reconnaissent la stature d’un Président de la République. Autrement dit, il souffre d’un déficit de projection et d’incarnation nationale : même quand il est jugé plutôt cohérent sur l’international, cela ne se traduit pas en crédibilité présidentielle ni en proximité avec les enjeux du quotidien.

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Baromètre de l’opinion publique européenne pour Le Grand Continent (vague 4) – 9 pays : Entre attachement à l’Europe et craintes géopolitiques, technologiques et sociales

A l’occasion de la troisième édition du Sommet du Grand Continent, Cluster17 publie la 4e vague de son Baromètre de l’Opinion publique européenne, menée auprès de 9 553 Européens issus de 9 pays de l’Union européenne (Allemagne, France, Italie, Espagne, Pologne, Belgique, Portugal, Pays-Bas et Croatie). 

Dans les neuf pays sondés, un premier constat domine : les Européens ont pleinement conscience des bouleversements géopolitiques, technologiques et sociaux qui redessinent leur environnement. La guerre est revenue sur le continent, les rivalités de puissance se sont durcies, la révolution numérique inquiète, et les tensions politiques internes fragilisent la cohésion des sociétés. Ce baromètre offre une photographie précise de ces inquiétudes, mais aussi des contradictions qui structurent le climat européen.

L’attachement à l’Union européenne reste nettement majoritaire (74 % souhaitent y rester) mais il est inégal selon les pays. Là où l’Espagne et le Portugal affichent une adhésion massive, la France apparaît comme le maillon le plus fragile, avec 27 % favorables à une sortie. Le Brexit continue lui de jouer le rôle de repoussoir : près de deux Européens sur trois le jugent négatif pour le Royaume-Uni (63 %). Ces résultats dessinent une Europe encore solidement arrimée à l’UE, mais traversée par des poches de fragilité.

Face aux risques extérieurs, une double inquiétude domine. D’un côté, une courte majorité d’Européens estime désormais élevé le risque d’une guerre ouverte entre leur pays et la Russie (51 %), un renversement historique dans les perceptions. De l’autre, le terrorisme apparaît comme la menace la plus immédiate : 63 % jugent élevé le risque d’un conflit avec des organisations terroristes, un niveau qui atteint même 86 % en France. Pourtant, les Européens doutent de leur capacité militaire : seulement un quart pense que leur pays serait capable de se défendre seul face à la Russie (26 %).

Dans ce contexte, les Européens semblent refuser les logiques de blocs. Une très large majorité (71 %) souhaite que l’Europe garde ses distances vis-à-vis des États-Unis comme de la Chine, et affirme une aspiration nette à l’autonomie stratégique. Donald Trump est perçu par un Européen sur deux comme un ennemi de l’Europe (48 %), mais cela ne se traduit pas par une volonté d’affrontement : le compromis reste la ligne privilégiée vis-à-vis des États-Unis (48 %).

Les tensions internes occupent également une place centrale dans ce baromètre. Sur l’immigration, les opinions sont très polarisées : 46 % y voient une menace pour la cohésion nationale, mais 33 % la considèrent comme une nécessité démographique. L’antisémitisme est perçu en hausse par 61 % des Européens, un niveau particulièrement élevé en France (73 %) et en Allemagne (65 %). S’y ajoute une demande majoritaire de réduction forte des dépenses publiques (64 %) et un clivage profond sur le climat, 43 % jugeant que le changement climatique est exagéré ou instrumentalisé.

Le rapport à la modernité technologique est également marqué par l’ambivalence. Les Européens sont massivement inquiets des réseaux sociaux (73 %) et des effets sociétaux de l’IA, mais restent enthousiastes pour les robots (53 %) ou la conquête spatiale (64 %). Ce n’est pas tant la technologie en elle-même qui inquiète que ses conséquences sur la capacité des sociétés à produire du lien, du savoir et du jugement.

Enfin, lorsque l’on demande aux Européens ce qui fait la force de leur pays, la réponse est claire : ce ne sont ni l’économie ni la puissance militaire, mais la culture, les paysages, la qualité de vie et le système de santé. Le patrimoine historique est cité par 42 % des répondants, les paysages par 39 %, la qualité de vie par 27 %. À rebours des inquiétudes qui traversent l’enquête, les Européens continuent de se penser à travers des ressources culturelles, sociales et territoriales. Mais c’est précisément ce socle qu’ils sentent aujourd’hui fragilisé par les crises, externes comme internes.

Retrouvez l’analyse et les résultats complets dans l’article du Grand Continent : https://legrandcontinent.eu/fr/2025/12/04/ce-que-les-europeens-veulent-vraiment-le-dernier-eurobazooka/

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Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Novembre 2025 : Jordan Bardella et Marine Le Pen sans concurrence

Les deux figures du Rassemblement national caracolent en tête de notre baromètre de novembre, très loin devant leurs concurrents. Avec 39% d’opinions favorables (+2), Jordan Bardella obtient son meilleur score depuis la création de notre baromètre, dont un très fort soutien (25%). Il est suivi de près par Marine Le Pen (+1), elle-même fortement soutenue (22%), et qui atteint 38% de popularité. Les deux têtes du RN sont au coude-à-coude au classement général mais également au sein de leur électorat, obtenant chacun 93% d’opinions positives parmi les électeurs RN aux dernières élections européennes. Jordan Bardella et Marine Le Pen parviennent également à se faire une place parmi les personnalités préférées des électeurs Reconquête (67% de popularité chacun) mais aussi de l’électorat LR, avec respectivement 49% et 55% d’opinions favorables.

Profitant d’une légère hausse (+2) et de la baisse de ses concurrents, Marion Maréchal se hisse sur la troisième marche du podium avec un score de 28%, accusant tout de même un net écart de 10 points par rapport à la deuxième place, occupée par sa tante. La présidente d’Identité-Libertés est assez logiquement la personnalité préférée de l’électorat Reconquête aux dernières européennes (67%), dont elle a été la tête de liste. Elle est aussi la troisième personnalité préférée des électeurs de Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (65%). 

Après son entrée fulgurante dans le baromètre le mois dernier et alors que la médiatisation liée à la réussite des ses négociations pour éviter la censure est retombée, Sébastien Lecornu subit un net contrecoup. Il perd 7 points et chute à la 10e place, avec une popularité de 24%. La note donnée à son action baisse également de 0,3 point pour atteindre 2,9 sur 10. Avec 66% d’opinions favorables, il reste toutefois la personnalité préférée de l’électorat d’Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, reléguant Gabriel Attal et Edouard Philippe au second plan.

On retrouve l’autre tête de l’exécutif à la 28e place du classement. Emmanuel Macron stagne à 15% seulement de popularité, mais augmente surtout son score de rejet à 76%, ce qui fait du Président de la République la personnalité la plus rejetée devant François Bayrou, Laurent Wauquiez et Anne Hidalgo, tous trois à 74%. Avec un tel taux de rejet, Emmanuel Macron bat de nouveau un record d’impopularité. Avec une note de 2 sur 10 (-0,1), son action est sévèrement jugée.

Malgré une nette baisse de 4 points sur le mois, Bruno Retailleau conserve sa quatrième place (26%). Alors qu’il était habitué au podium durant son passage au gouvernement, il semble pâtir de son départ de Beauvau le mois dernier, qui lui offre moins de visibilité. L’ancien ministre de l’Intérieur jouit toutefois du 4e meilleur taux de soutien du classement (10%), et continue à plaire de l’électorat LR (69%) aux électeurs RN (51%) en passant par l’électorat Reconquête (61%).

Longtemps marginalisé par le match entre Gabriel Attal et Edouard Philippe pour le leadership au sein du bloc central, Gérald Darmanin réalise le meilleur score parmi les figures « macronistes » ce mois-ci (26%), et ce malgré une baisse de 2 points. Si l’ancien maire de Tourcoing est moins apprécié que ses concurrents au sein du noyau dur centriste, il réussit la performance de faire partie des 10 personnalités politiques préférées de quatre électorats différents : de Renaissance (62%, 7e) à Reconquête (30%, 10e) en passant par LR (53%, 7e) et le RN (31%, 8e).

A gauche, Bernard Cazeneuve vient bouleverser le trio Roussel-Ruffin-Glucksmann, les trois personnalités politiques se disputant depuis plusieurs mois les premières places au sein de l’espace progressiste. L’ancien Premier ministre progresse de deux points et se retrouve 8e à 26% d’opinions positives, soit le même score que Fabien Roussel, Gérald Darmanin, Dominique de Villepin et Bruno Retailleau. Il est talonné par François Ruffin (25%), qui bénéficie d’un soutien intéressant (8%). Raphaël Glucksmann est pour sa part quelque peu distancé (11e, 23%), perdant même 4 points depuis octobre.

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Sondage exclusif pour La Gazette des Communes : le regard des Français sur leurs maires et sur les élections municipales

Les élections municipales occupent une place singulière dans la vie démocratique française : elles sont à la fois locales, incarnées, fortement territorialisées, mais aussi traversées par des clivages politiques qui s’expriment différemment selon les territoires. À quatre mois du scrutin, notre étude conduite pour la Gazette des Communes révèle un paysage nuancé : une mobilisation pour l’instant modérée, une campagne encore très peu installée, un rapport positif mais contrasté aux maires, et une forte différenciation entre petites communes et grandes villes, où les perceptions sont plus politisées et les enjeux bien plus polarisés.

Une mobilisation encore hésitante à quatre mois du scrutin

L’intérêt pour les municipales reste modéré : seule une courte majorité de Français s’y intéressent réellement, et près d’un sur deux ne connaît pas encore les candidats de sa commune.
L’indicateur de participation — 51 % de répondants certains d’aller voter — suggère une mobilisation plutôt faible, dans la continuité du désengagement politique observé au niveau national

Des priorités très locales… mais fortement politisées

Le vote municipal demeure ancré dans le quotidien : qualité des services publics, bilan du maire, évolution du territoire restent centraux. Mais la hiérarchie des priorités révèle de fortes lignes idéologiques.

La sécurité s’impose comme la première préoccupation nationale (41 %), dominant dans toutes les strates de communes, sauf dans les grandes villes où son poids baisse (29 %). Dans les centres urbains, logement, mobilités et environnement prennent de l’importance. Les clivages politiques sont nets : la sécurité est prioritaire à droite et au RN ; l’environnement et le logement dominent à gauche (EELV, LFI). Les municipales ne sont donc pas un scrutin « apolitique » — les enjeux eux-mêmes sont façonnés par les orientations politiques et les réalités territoriales

Un rapport globalement positif aux maires, mais contrasté selon les territoires

54 % des Français sont satisfaits de leur maire, mais avec un gradient très fort : forte satisfaction dans les petites communes et jugements plus sévères dans les grandes villes, où la gestion municipale est plus visible et plus politisée. Dans les petites communes, la reconduction du maire sortant est majoritaire. Dans les grandes villes, le désir d’alternance domine (jusqu’à 63 % dans les métropoles).

Le maire : la figure politique la plus respectée

Les Français considèrent massivement que le rôle est difficile (plus de 80 %) et perçoivent les maires comme proches, engagés, et surtout dignes de confiance. 46 % accordent leur confiance en priorité au maire, très loin devant tous les autres responsables (intercommunalité, département, région). Le manque de moyens, les contraintes administratives et la pression citoyenne apparaissent comme les principales difficultés.

Finances locales : méconnaissance, mais réalisme fiscal

Bien que seuls 17 % déclarent connaître le budget de leur commune : 52 % souhaitent maintenir les impôts locaux pour préserver les services publics, 14 % accepteraient une légère hausse, et seulement 20 % demandent une baisse. La perception fiscale locale est donc pragmatique, loin des réflexes de rejet systématique.

Les autres échelons territoriaux largement méconnus

La différence est nette : Le maire est bien identifié par 77 % des habitants. À l’inverse, l’intercommunalité, le département et la région restent massivement méconnus et faiblement incarnés. La commune demeure de loin l’échelon le plus investi affectivement.

Une envie de simplification institutionnelle… sans solution évidente

Un Français sur trois supprimerait en priorité les agences de l’État. L’intercommunalité et les départements sont aussi cités, mais aucun consensus ne se dégage. La commune, elle, reste largement intouchable.

Retrouvez ici l’article de la Gazette des Communes sur ce sondage : https://www.lagazettedescommunes.com/1010886/sondage-exclusif-cluster-17-le-maire-une-valeur-refuge/

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    Sondage exclusif pour Marianne : le regard des Français sur « l’union des droites »

    Questionnés sur une éventuelle alliance entre Les Républicains, l’Union des droites pour la République et le Rassemblement national en vue des prochaines élections législatives, 37% des Français s’y déclarent favorables. Près d’un répondant sur deux (48%) se dit défavorable à une telle union. Les électeurs de droite et d’extrême droite se prononcent cependant bien davantage en faveur de ce rapprochement : 83% de l’électorat RN aux dernières élections européennes y est favorable et 55% de l’électorat LR à ces mêmes élections. On remarque aussi que l’électorat zemmouriste voit d’un bon œil cette union des droites, avec 88% de personnes favorables.

    Pourtant, les électorats de LR et du RN ne semblent pas aujourd’hui considérer que les opinions et idées défendues par ces deux partis soient particulièrement proches. Le « score de porosité » (0 signifiant que les opinions et idées défendues sont très éloignées et 10 très proches), qui atteint 5,7 dans l’ensemble du panel, est seulement de 5,8 en ce qui concerne l’électorat RN et baisse même à 5,5 parmi les électeurs LR. Avec une note de 6,5 chez les électeurs LFI et 6,2 chez les électeurs écologistes, ce sont les électeurs de gauche qui voient le plus de proximité entre Les Républicains et le Rassemblement national.

    La majorité des sondés considère qu’une alliance profiterait davantage au Rassemblement national (58%), contre 10% seulement qui pensent que cela serait davantage bénéfique aux Républicains. Près d’un répondant sur cinq (18%) estime que les deux partis profiteraient autant d’une telle union.

    Avec 17% de mentions, Jordan Bardella est selon les répondants la personnalité qui serait la plus à même d’incarner cette union des droites, devant Marine Le Pen et Bruno Retailleau, à égalité à 14%. Le président du Rassemblement national est logiquement particulièrement plébiscité dans son propre électorat aux élections européennes (35%), au sein duquel il devance même Marine Le Pen (26%). Parmi l’électorat LR, c’est Bruno Retailleau qui arrive en tête (31%), suivi de David Lisnard (20%), tandis que l’électorat Reconquête préfèrerait une union des droites conduite par Sarah Knafo (30%).

    Les Français sont profondément divisés sur la question de l’appartenance ou non du Rassemblement national à « l’arc républicain ». 48% répondent oui à cette question, quand 46% jugent que le RN n’en fait pas partie. Dans le détail, seuls les répondants de gauche et du centre sont une majorité à penser que le RN n’appartient pas à l’arc républicain. Ainsi, les électeurs LR sont près des 3/4 (74%) à considérer que le RN en fait partie, ce qui pourrait à l’avenir faciliter un rapprochement entre les deux partis.

    Lien vers l’article de Marianne sur notre sondage : https://www.marianne.net/politique/le-pen/union-des-droites-un-mariage-de-raison-pour-les-electeurs-du-rassemblement-national-et-des-republicains

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    Baromètre des personnalités Le Point / Cluster17 – Octobre 2025 : Sébastien Lecornu, Premier ministre et troisième homme

    Alors qu’il est parvenu à éviter à dix-huit voix près la censure de son gouvernement jeudi dernier, Sébastien Lecornu fait une entrée remarquée dans notre baromètre. Le Premier ministre vient se placer sur la troisième marche du podium, quand son prédécesseur François Bayrou occupait l’avant-dernière position lors du dernier baromètre du mois d’août. Sébastien Lecornu récolte 31% d’opinions favorables, dont 12% de soutien (6e meilleur score). Avec 46% de rejet, il suscite également moins d’opposition dans l’opinion que la moyenne des personnalités testées.

    Ses 31% de popularité situent l’ancien ministre des Armées au même niveau que Michel Barnier quand ce dernier est arrivé à Matignon, en octobre 2024. En janvier de la même année, Gabriel Attal avait fait encore mieux, avec 39% d’opinions favorables, mais à une époque, antérieure à la dissolution, où le macronisme se trouvait en meilleure forme. En janvier 2025, pour son entrée dans le baromètre en tant que Premier ministre, François Bayrou avait commencé très bas, avec seulement 21% de popularité et une décevante 15e place. La note donnée à l’action de Sébastien Lecornu fait également ressortir la réussite de ses négociations pour éviter la censure puisqu’il obtient 3,2 sur 10, une note certes faible dans l’absolu mais supérieure à celle de François Bayrou pour son arrivée à Matignon (2,9).

    Devant Sébastien Lecornu, les deux premières places sont occupées par les deux têtes du Rassemblement national : Jordan Bardella et Marine Le Pen, ex-aequo à 37% d’opinions positives (+2). Le président du parti profite toutefois d’une légère avance en termes de soutien (25% contre 24%) pour s’octroyer la première place du classement. Les deux figures du RN obtiennent globalement des scores très proches et jouissent logiquement d’une immense popularité dans l’électorat RN mais aussi parmi les électeurs de Reconquête aux dernières élections européennes : 89% d’opinions favorables pour Jordan Bardella et 84% pour Marine Le Pen.

    Alors qu’il n’est désormais plus ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en baisse de deux points depuis le dernier baromètre, descend à 30% de popularité. Il quitte pour la première fois le podium sur lequel il trônait depuis janvier 2024. Le président des Républicains est talonné par celui qui à conservé son poste de Garde des Sceaux ; Gérald Darmanin obtient 28% d’opinions positives (+2) et occupe la 5e place.

    L’ancien maire de Tourcoing devance assez nettement deux des principales figures de l’espace centriste, Gabriel Attal et Edouard Philippe, qui ont récemment affiché des positions critiques voire en opposition à Emmanuel Macron. Les deux hommes sont relégués à la 13e et à la 14e place, avec respectivement 23% et 22% d’opinions favorables. Même au sein de l’électorat Renaissance aux dernières élections européennes, ils sont largement devancés par Sébastien Lecornu (92% de popularité) n’obtenant que 72% en ce qui concerne le secrétaire général de Renaissance et 63% pour le maire du Havre.

    L’image du Président de la République, qui avait pourtant déjà battu un record d’impopularité dans notre baromètre d’août, continue de se dégrader. Avec seulement 15% d’opinions favorables, Emmanuel Macron perd deux points et dégringole de sept places, occupant la 30e position sur 36 du classement. Son score de rejet augmente lui aussi pour atteindre 72%, soit le troisième taux le plus élevé ce mois-ci, juste derrière Laurent Wauquiez (75%) et Anne Hidalgo (74%). La note donnée à son action baisse également, passant de 2,4 à 2,1 sur 10.

    Les deux premières personnalités de gauche, Raphaël Glucksmann et François Ruffin, n’arrivent respectivement qu’en 6e et 7e position. Le leader de Place Publique profite d’une belle hausse (+4) pour atteindre les 27% d’opinions positives, jouissant notamment d’un taux de soutien intéressant (10%). Il continue logiquement à plaire à une majorité de l’électorat PS/Place Publique des dernières élections européennes (75%) mais aussi aux électeurs Renaissance, dont il est la 3e personnalité préférée avec 71% de popularité.

    Même score général de 27% pour François Ruffin (+2), qui enregistre cependant un soutien inférieur à celui de Raphaël Glucksmann (7%). Le député de la Somme n’est le favori d’aucun électorat mais sa transversalité lui permet d’obtenir des scores corrects dans des pans divers de la gauche. Il affiche ainsi 61% d’opinions positives parmi l’électorat écologiste des dernières élections européennes, 42% chez les électeurs de la liste PS/PP et 40% chez les électeurs LFI.

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    Sondage élection présidentielle Cluster17 pour Le Point : Bardella loin devant, Glucksmann, Mélenchon et Philippe à égalité

    Notre sondage présidentiel pour Le Point dépeint un champ politique particulièrement fragmenté. A l’exception de Jordan Bardella et de Marine Le Pen, chacun largement en tête selon les hypothèses, la compétition s’annonce très ouverte entre leurs concurrents de gauche et du centre.

    Derrière Jordan Bardella, loin devant avec 30% d’intentions de vote, trois candidatures sont à égalité pour une qualification au 2nd tour avec 15% d’intentions de vote : Edouard Philippe, Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon. Bruno Retailleau récolterait lui dans cette hypothèse 12% des suffrages.

    Dans la 2e hypothèse, Gabriel Attal fait un score inférieur à celui d’Edouard Philippe (12% vs 15%), tandis que Marine Le Pen fait un score très légèrement supérieur à celui de Jordan Bardella (30,5% vs 30%). Elle serait largement qualifiée au 2nd tour tandis que Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann sont à nouveau à égalité parfaite avec 15% des voix. La non-candidature d’Edouard Philippe profiterait également à Bruno Retailleau qui serait très proche du 2nd tour avec 14% des intentions de vote.

    Dans les hypothèses 3 et 4 (sans candidature Glucksmann), ni Olivier Faure ni Marine Tondelier ne sont en mesure de reproduire le score de Raphaël Glucksmann. Ils récoltent respectivement 8% et 7,5% des voix.

    Notons que dans ces scénarios, c’est Edouard Philippe qui profite le plus de l’absence de Raphaël Glucksmann, démontrant la porosité qui existe entre une partie de l’électorat centriste et une partie de l’électorat social-démocrate. Le Maire du Havre obtient dans de telles configurations 19,5% des intentions de vote, se qualifiant au 2nd tour. Jean-Luc Mélenchon, lui, ne tirerait pas profit d’une non-candidature Glucksmann et continuerait de plafonner à 15%, témoignant de la relative étanchéité qui existe entre ces deux électorats de gauche.



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    Sondage élections municipales à Grenoble : intentions de vote et propositions programmatiques

    A quelques mois des prochaines élections municipales et alors que l’actuel maire de Grenoble, Eric Piolle, a décidé de ne pas se présenter cette fois-ci, notre sondage réalisé pour le compte de l’Association A.D.E.S auprès d’un échantillon de 618 Grenoblois et Grenobloises offre une photographie du climat politique et des rapports de force dans la ville.

    Candidate récemment désignée par le parti des Ecologistes, Laurence Ruffin arrive en tête avec 45% d’intentions de vote au premier tour en cas de liste d’union de la gauche. Elle en obtient 31% en cas de division et de candidatures de La France Insoumise et de Place Publique, qui obtiennent respectivement 12% et 9% d’intentions de vote.

    L’ancien maire de Grenoble, Alain Carignon, qui conduira la liste soutenue par Les Républicains, semble en bonne posture pour atteindre le second tour. Deuxième dans les deux hypothèses testées, il obtient dans notre étude 24% d’intentions de vote dans la première configuration et 22% dans la seconde.

    Certains projets sont particulièrement plébiscités par les citoyens grenoblois. Ainsi, 81% se déclarent favorables à la mise en place de référendums sur des questions municipales, 69% à la piétonnisation des rues devant toutes les écoles, et 66% à l’introduction de la gratuité des transports en commun pour les habitants de la métropole.

    L’ensemble des résultats est disponible dans le document ci-dessous.



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    Sondage Cluster17 pour Le Point : Pro-taxation mais pas anti-milliardaires, les perceptions contrastées des Français à l’égard des riches, des inégalités et de la fiscalité

    Alors que la taxe Zucman est au cœur de l’actualité depuis plusieurs semaines, nous avons interrogé les Français sur cette taxe et plus globalement sur leurs perceptions de la richesse, des milliardaires, des impôts et des inégalités.

    Les résultats mettent en lumière les perceptions contrastées des Français à l’égard des riches, des inégalités et de la fiscalité. Une large majorité se montre favorable à une taxation plus importante des grandes fortunes : 68% des répondants se déclarent favorables à la taxe Zucman, dont près de la moitié (47%) très favorables. Cette sensibilité à la question fiscale s’inscrit dans un contexte où près des deux tiers des Français (64%) jugent que les riches sont insuffisamment taxés et où 66% estiment que la société française n’est pas assez égalitaire.

    La définition de la richesse est également révélatrice : selon les sondés, une personne peut être considérée comme riche à partir de 12 000 euros de revenus mensuels en moyenne. En ce qui concerne le montant de patrimoine à partir duquel une personne peut être considérée comme ultra-riche selon les sondés, la moyenne des réponses affiche 83 millions d’euros.

    Cependant, malgré ces préoccupations, une majorité de 58% considère que la présence de milliardaires en France est bénéfique pour le pays, tandis que l’opinion vis-à-vis de leur impact économique reste très partagée, 44% estimant qu’il est positif quand 45% le jugent négatif. De plus, 68% des sondés déclarent ne pas souhaiter une France sans milliardaires.

    Le sondage souligne par ailleurs une perception sociale critique des grandes fortunes : 52% des répondants estiment qu’elles proviennent de l’héritage et des relations plus que du travail et de l’innovation. Ce constat s’accompagne d’une forte conscience de l’évolution des inégalités : 84% des Français considèrent que les inégalités sociales ont augmenté ces dernières années, dont 69% « fortement ».

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    Sondage élections législatives anticipées Cluster17 pour Le Point : Le RN en tête mais en recul, le bloc central en grande difficulté

    Alors que l’Assemblée nationale vient de refuser la confiance à François Bayrou, entrainant sa démission et celle de son gouvernement, notre sondage Cluster17 pour Le Point révèle plusieurs grandes tendances en cas de dissolution et d’élections législatives anticipées.

    Avec 29% dans toutes les hypothèses, le RN (associé à l’UDR, le parti d’Eric Ciotti) trône en tête des intentions de vote, mais apparaît tout de même en recul. Le Rassemblement national et l’UDR avaient en effet obtenu à eux deux plus de 33% des voix au premier tour des élections législatives anticipées de 2024. En l’état, l’extrême droite perdrait donc plus de 4 points, partagés entre Reconquête, qui obtient entre 4 et 4,5% d’intentions de vote contre moins de 1% des voix en 2024, et Les Républicains.

    La droite semble en effet être la seule force politique à tirer profit de la situation actuelle. Avec un score compris entre 12 et 13% selon les hypothèses, le parti dirigé par Bruno Retailleau doublerait presque son résultat de juin 2024 (6,6%). Comme mentionné ci-dessus, Les Républicains récupèrent des voix sur leur droite, au sein de l’électorat Rassemblement national des dernières élections législatives anticipées, mais aussi sur leur gauche, auprès des anciens électeurs d’Ensemble.

    La coalition centriste (Renaissance, Modem, Horizons) est la principale perdante de la recomposition politique qui ressort de ce sondage. Selon les hypothèses, le bloc central obtient ainsi de 12,5% à 14% des intentions de vote, loin des 20% reçus au soir du 1er tour des dernières élections législatives anticipées. Cette forte baisse pourrait s’avérer lourde de conséquences en termes de nombre de sièges, en cas de scrutin organisé dans les prochaines semaines.

    La gauche ne semble toutefois pas profiter de cette chute de la « macronie ». Dans l’hypothèse où les partis de gauche s’allient, sur le principe du NFP, ils n’obtiennent que 25% d’intentions de vote, soit 3 points de moins qu’en juin 2024. Cette baisse profite aux candidats divers gauche, qui obtiennent 5,5% d’intentions de vote en cas de reconstitution du NFP.

    En partant fragmentée, la gauche améliore légèrement son score global. Une union entre le Parti Socialiste, le Parti Communiste, les Ecologistes et Place Publique est annoncée à 16% d’intentions de vote, contre 11% pour La France Insoumise seule, pour un total de 27%. En cas de duopole LFI-Les Ecologistes (14%) d’une part et Parti Socialiste, Parti Communiste et Place Publique d’autre part (14%), la gauche obtient son meilleur total (28%), mais reste derrière le RN et l’UDR. Dans ces deux hypothèses d’une gauche divisée, les candidats divers gauche obtiennent 3% d’intentions de vote, témoignant de l’hostilité croissante de l’électorat de gauche envers les principaux partis du NFP.

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