Un podium inchangé
Marine Le Pen reprend la tête du classement, profitant d’une hausse relativement importante de son niveau de soutien qui s’élève à 16% (+4). Elle bénéficie du soutien de sa base composé de segments populaires et identitaires. Cette hausse semble se faire au détriment de deux de ses concurrents : Marion Maréchal et Eric Zemmour, qui après plusieurs mois de hausse sont à la baisse. Est-ce un effet de la réforme des retraites ? C’est encore trop tôt pour le dire. Toujours est-il que sur le podium de tête inchangé, composé des trois premiers de la présidentielle, seule Marine Le Pen est en hausse. Emmanuel Macron demeure stable, à 15%, tout comme Jean-Luc Mélenchon, à 14%.
Un autre point qui symbolise la dédiabolisation réussie de Marine Le Pen est son capital soutien/sympathie, toujours à plus de 30%. Un capital supérieur à celui de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, et ce continuellement depuis le mois de mai. De même, le niveau de rejet à son égard reste aux alentours de 50% quand il est autour de 60% pour ses deux concurrents directs. Cela étant dit, notre baromètre se caractérise à nouveau ce mois-ci par une grande stabilité des rapports de force entre les trois principaux leaders politiques
La situation est inquiétante pour Edouard Philippe
Le successeur « naturel » d’Emmanuel Macron semblait devoir s’incarner dans la figure d’Edouard Philippe. L’ancien Premier Ministre jouit, il est vrai, d’une côte de popularité tangible.
Toutefois, nous notons des signaux inquiétants au sein de sa base politique.
Le niveau de soutien politique recueilli est passé de 10% à 7% en six mois. Son capital « soutien/sympathie » est passé de 39% à 32%. Alors qu’il était immuablement dans le Top 5 de notre classement jusqu’en septembre, il est désormais relégué à la 9eme place suscitant un rejet croissant.
La cause principale de ce reflux est une impopularité croissante au sein des segments de gauche modérée et du centre qui ont largement voté pour le Président de la République en avril dernier. Au sein des clusters « Sociaux-Démocrates », « Progressistes » et « Sociaux-Républicains », la chute est même, à certains égards, vertigineuse. Au sein de ces trois clusters, le niveau de soutien exprimé a été divisé au moins par deux, cependant que le niveau de rejet exprimé a doublé.
Ces trois groupes ont comme principal point commun d’être en faveur de la redistribution économique, des services publics et du système social français. Ils sont très largement défavorables à la réforme des retraites. Le décrochage au sein de ces groupes ne touche d’ailleurs pas seulement Edouard Philippe mais l’ensemble des figures de la coalition présidentielle.
Fabien Roussel demeure la personnalité préférée des Français
Le secrétaire national du Parti Communiste connaît encore une hausse de 5 points de son capital « soutien + sympathie ». Si le niveau de soutien exprimé demeure relativement faible, sa popularité est incontestée. Il est à la fois celui qui suscite le plus de sympathie, et cela depuis plusieurs mois déjà, mais également celui qui suscite le moins de rejet (à l’exception de Carole Delga, mais qui a un niveau de notoriété encore réduit).
Fabien Roussel bénéficie d’une grande transversalité dans la sympathie exprimée. S’il est évidemment apprécié en premier lieu par trois groupes de gauche (les Progressistes, les Sociaux-Démocrates et les Solidaires), il séduit aussi dans les clusters de droite et les clusters populaires « marinistes ».
François Ruffin parvient, lui aussi, à étendre son auditorat à des groupes extérieurs à la gauche traditionnelle. Mais par rapport à Fabien Roussel, il bénéficie d’un niveau de soutien bien plus élevé, parvenant même à faire jeu égal avec Jean-Luc Mélenchon dans ses clusters-phares : Solidaires, Révoltés et Multiculturalistes.