Interrogés sur la manière de répondre aux violences en milieu scolaire et la bonne façon de protéger élèves et enseignants, les Français se montrent partagés. Une petite moitié – 47% – estime qu’il faut avant tout renforcer la prévention auprès des élèves. Une courte majorité – 53% – estime qu’il faut principalement renforcer les sanctions pour lutter contre ces faits de violence.
Le clivage entre prévention et répression en matière de délinquance et de sécurité est un clivage « classique » entre la gauche et la droite. En témoigne le débat surgissant régulièrement autour du rétablissement d’une police de proximité.
En l’espèce, dans le contexte entourant l’assassinat d’une enseignante à Saint-Jean-de-Luz, les Français sont hésitants et pas majoritairement acquis à un durcissement de la répression, ce qui s’explique probablement par le fait que la question se pose vis-à-vis d’élèves, de mineurs, qui plus est dans le milieu scolaire.
Toujours est-il qu’on trouve cette « logique » gauche / droite dans la répartition de l’opinion sur le sujet. Ainsi, 70% des électeurs de Yannick Jadot et 75% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont favorables à la prévention, quand 89% des électeurs d’Eric Zemmour et 80% des électeurs de Marine Le Pen se positionnent en faveur du renforcement des sanctions.
Au-delà de cette logique politique, l’approche par sensibilité idéologique est tout à fait explicative. Au sein de nos clusters, les trois clusters les plus favorables à la prévention sont ceux qui se montrent les plus « tolérants » et les plus « ouverts » sur les enjeux culturels et identitaires. Le renforcement de la prévention atteint ainsi plus de 79% au sein des Multiculturalistes, des Sociaux-Démocrates et des Progressistes.
A l’inverse, les clusters les plus favorables à l’ordre, aux frontières, à une répression « dure » contre les délinquants sont ceux qui se positionnent le plus largement en faveur d’un élargissement des sanctions contre les élèves violents. Ainsi, 78% des Libéraux, 77% des Anti-Assistanat et 86% des Identitaires estiment qu’il faut renforcer les sanctions.
En somme, nous retrouverions ce clivage probablement dans les mêmes proportions sur l’ensemble des questions touchant à la sécurité et à la délinquance.