Elections européennes : trois « blocs » politiques au coude-à-coude
En cas de candidature NUPES, la gauche arriverait en tête avec 27% des intentions de vote devant le RN à 25% et la majorité présidentielle, 23%.
La NUPES fédérerait un électorat assez similaire à celui des législatives de juin 2022, s’appuyant d’abord très largement sur les segments de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon mais également sur une partie de l’électorat plus modéré appartenant aux clusters Sociaux-Démocrates et Progressistes.
En cas de division, le total des voix de la gauche serait supérieur et passerait à 35%. Dans cette hypothèse, le RN reste stable à 24% tandis que la majorité présidentielle perdrait quant à elle des voix et chuterait à 19,5%.
Cela s’explique par la dispersion d’une partie de l’électorat de gauche modérée qui en cas de candidature NUPES unie, se tournerait vers la liste soutenue par la majorité présidentielle. Dans un scénario de gauche divisée, cet électorat se disperserait entre toutes les nuances de gauche. C’est ainsi que les rapports de force à gauche sont resserrés, avec LFI et EELV qui sont estimés à 11%, le PS à 9% et le PCF à 4%.
Le Rassemblement National n’est quant à lui soumis à aucune variation en fonction des scénarios de campagne. Son électorat est stable et s’est renforcé ces derniers mois. Notons que le rapport de force à l’extrême droite est également très stable : une candidature Reconquête portée par Éric Zemmour et Marion Maréchal réaliserait un score assez semblable à celui de la présidentielle, autour de 7% des suffrages, emportant l’adhésion principalement du cluster Identitaire, le plus radical sur les questions migratoires et sécuritaires.
Enfin, Les Républicains résistent, entre 7,5% et 8,5% des voix selon les scénarios. Une partie importante du cluster des Libéraux, qui constitue le cœur historique de son électorat, se tournerait vers la liste LR, au détriment de la majorité présidentielle qui avait su activer le « vote utile » lors de la présidentielle pour arrimer une majorité de ce cluster à la candidature d’Emmanuel Macron.
La majorité présidentielle semble relativement fragilisée par la séquence « retraites ». Son socle s’effrite sans s’effondrer et semble se recentrer sur les clusters les plus modérés et les plus dépolitisés. Son aile gauche comme son aile droite pourraient profiter de cette élection pour revenir à des votes « de cœur » plus que « de raison » et marquer ainsi son désaccord avec la politique du Président de la République.