Sondage pour Le Point : Guerre en Ukraine, inflation… Vent de pessimisme sur la France
Les Français, marqués par le conflit en Ukraine sont pessimistes pour l’année 2023
Dans ce sondage pour Le Point, nous avons sondé les Français sur leur état d’esprit alors que l’année 2022 s’achève.
Le premier enseignement est que la guerre en Ukraine a considérablement frappé l’opinion. 45% des Français retiennent l’invasion de l’Ukraine comme étant le fait le plus marquant de l’année 2022. De même, pour 34% des Français la personnalité la plus importante de l’année est Volodymyr Zelensky, devant Vladimir Poutine, cité par 19% des Français.
Si les Français ont été si impactés c’est principalement parce que les conséquences de cette guerre sont tangibles dans leur quotidien.
- La souveraineté énergétique, première priorité des Français
Les hausses des prix de l’énergie font courir le risque d’un manque d’électricité et de coupures pour des millions de Français. Dans ce contexte, 28% des Français affirment que la première priorité du gouvernement pour l’année qui vient devrait être de « garantir l’indépendance énergétique » du pays. C’est une demande qui traverse l’ensemble de nos « clusters », bien que les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon semblent moins sensibles à cette question.
Pour 25% des Français interrogés, c’est l’augmentation des salaires qui doit être érigée en priorité gouvernementale. C’est aussi une conséquence immédiate de la guerre, la crise inflationniste touchant sévèrement le pouvoir d’achat des ménages. Ce sont les électeurs de gauche qui tiennent le plus à ces augmentations mais c’est un souhait partagé par l’ensemble des clusters populaires, qu’ils soient plutôt « mélenchonnistes » comme les Solidaires ou « marinistes » comme les Sociaux-Patriotes.
Enfin, 18% des Français souhaitent que la première priorité gouvernementale soit la limitation de l’immigration. Une demande partagée très largement par les électeurs d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen alors qu’un projet de loi est en préparation et que le débat a réémergé à l’occasion de l’amarrage de l’Ocean Viking à Toulon.
- Un vent de pessimisme souffle déjà sur 2023
Le contexte économique et géopolitique abîme le moral des Français. Ceux-ci sont extrêmement pessimistes pour l’avenir du pays. Pour 69% d’entre eux, l’année 2023 sera moins bonne que l’année 2022. L’électorat populaire est particulièrement pessimiste. On retrouve « l’arc contestataire » : les clusters les plus proches des gilets jaunes sont également les plus pessimistes que cela concerne leur situation personnelle ou celle du pays, symboles de cette France qui décroche et qui subit les déséquilibres économiques. Des franges de l’opinion exaspérées, résignées, qu’on retrouve principalement dans les coalitions électorales de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour.
On retrouve à l’inverse un des traits principaux qui caractérise l’électorat macroniste. Celui-ci appartient en effet très majoritairement à la « France qui va bien », moins pessimiste que la France des ronds-points. Toutefois, seul 1 électeur sur 5 du Président de la République pense que l’année qui vient sera meilleure pour le pays que l’année qui s’achève.
Pessimistes ou réalistes, les Français semblent en tout cas préparés à vivre une année sombre, tandis que l’année 2022, marquée par la Covid-19 et la guerre en Ukraine n’a pas été particulièrement réjouissante.