Notre sondage exclusif pour Marianne sur les perceptions intergénérationnelles éclaire les débats actuel sur le budget :
Tout d’abord, ce qui frappe, c’est le sentiment de « conscience générationnelle » très répandu dans la société, et ce de façon linéaire : Plus on est âgés, plus on a le sentiment d’appartenir à une génération « plus favorisée » que celle qui précède : sentiment partagé par 73% des plus de 75 ans et par environ 20% des moins de 35 ans seulement.
S’il y a un consensus pour dire que les jeunes générations ont moins le sens de la valeur travail que leurs aînés – 83% des Français sondés le pensent, y compris les plus jeunes – il y a également un consensus pour dire qu’il est plus difficile pour les jeunes de trouver du travail dans le monde actuel : seuls 13% des sondés pensent qu’il est plus facile qu’avant de trouver un travail quand on entre sur le marché.
Si ce « duel » générationnel est donc à nuancer, une majorité assez nette de Français considèrent que les retraités actuels sont les grands gagnants du système et que les salariés en sont les grands perdants.
Un constat qui se manifeste par un chiffre intéressant : les plus jeunes veulent faire contribuer davantage les retraités et les entreprises pour financer le système de retraites. Environ 1/3 des moins de 25 ans souhaitent ainsi geler les pensions de retraite. A contrario, les aînés manifestent une sorte de lucidité et veulent faire contribuer davantage les actifs : Près de 50% des plus de 65 ans souhaitent ainsi allonger la durée du travail des actifs pour financer les retraites.
En somme, ce début de prise de conscience d’un sentiment d’inégalité entre les générations pourrait engendrer des clivages structurants à même d’influencer les décisions politiques : le poids de ces seniors dans l’électorat étant de plus en plus important, il semble très difficile de modifier les équilibres financiers en mettant cet électorat stratégique à contribution.