Les Français inquiets du niveau de la dette
77% des Français considèrent la dette publique comme « très élevée ».
Parmi les clusters, Les Centristes, Les Conservateurs, et Les Libéraux sont quasiment unanimes sur le fait que la dette est très élevée (95% ou plus).
Les Multiculturalistes sont plus modérés avec seulement 37% qui pensent que la dette est très élevée. Globalement, le niveau de la dette préoccupe un peu moins les électeurs de gauche.
De même si 81% expriment de « l’inquiétude » quant au niveau de la dette, ce sentiment est nettement plus répandu à droite de l’électorat.
Les Libéraux (96%) et les Anti-Assistanat (98%) sont les plus inquiets. Environ 70% des électeurs de droite et d’extrême droite disent même ressentir « beaucoup » d’inquiétude tandis que chez les électeurs de Yannick Jadot et de Jean-Luc Mélenchon, ce sentiment n’est partagé que par 20 à 35% des sondés.
Enfin, les cohortes les plus jeunes sont les moins inquiètes : 68% des 25-34 ans contre 88% des plus de 75 ans.
50% des sondés estiment que les gouvernements successifs dont le dernier en date sont responsables de la dette. Les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon estiment majoritairement que c’est le gouvernement actuel qui est responsable.
Un quart des Français pointe tout de même la responsabilité globale « du système économique » français. C’est le cas de 45% des électeurs Renaissance qui sont les plus nombreux à donner cette réponse.
Les Français partagés sur les réponses à apporter :
la mesure la plus plébiscitée par les Français est la taxation des Français les plus aisés : 62% des sondés la souhaitent et 42% la citent en première solution. Elle est logiquement surtout défendue par les électeurs de gauche (79% des électeurs LFI, 69% des électeurs écologistes) et tout de même par un tiers des électeurs lepénistes.
Les électeurs de Renaissance sont très partagés sur les réponses à apporter : 24% réclament la réduction du nombre de fonctionnaires, 23% une taxation des plus aisés et 19% la réduction des aides sociales.
Cette dernière mesure est la mesure privilégiée des électeurs RN (39%) et LR (31%).
La plupart des autres pistes sont assez nettement rejetées par l’électorat : 10% seulement se disent en faveur d’une hausse de l’impôt sur les sociétés, 8% souhaitent réduire le budget des services publics et à peine 2% de sondés souhaitent augmenter les impôts des particuliers.
Dans le « duel » entre recettes et dépenses, les Français expriment un consensus assez large en faveur d’une réduction des dépenses de l’Etat : 46% estiment qu’il faut réduire les dépenses, 38% pensent qu’il faut à la fois augmenter les recettes et réduire les dépenses tandis que seulement 13% des sondés se disent en faveur de l’augmentation des recettes sans réduction des dépenses.
Enfin, la santé paraît comme la première priorité des Français : 28% d’entre eux estiment que les dépenses de l’Etat doivent augmenter dans ce domaine. Une réponse partagée par toutes les sensibilités de l’électorat. En outre 23% des sondés estiment qu’il faut augmenter le budget de l’Education et 16% celui destiné à la sécurité intérieure.
Les réponses sont beaucoup plus difficiles à interpréter à propos de la réduction des dépenses. Les sondés sont en effet très indécis : 18% estiment qu’il faut baisser le budget de la culture, 16% celui de la défense, 16% celui consacré à l’environnement et enfin 14% veulent baisser les dépenses à l’égard des collectivités territoriales. 17% des sondés ont même répondu « autres » citant spontanément des sujets très divers comme : la réduction « du train de vie de l’Etat » et des administrations, la baisse des aides sociales, la réduction des subventions à certaines associations, la fin des « niches fiscales », etc.
A la lecture de notre sondage, la tâche paraît donc bien difficile pour le nouveau gouvernement. Si deux grandes lignes directrices se dessinent dans l’opinion : l’une en faveur d’un effort fiscal reposant davantage sur les hauts revenus et l’autre en faveur d’une réduction des dépenses de l’Etat ; il semble difficile de prendre des mesures à même de satisfaire l’électorat tant celui-ci est clivé sur les réponses concrètes à apporter notamment en ce qui concerne la répartition des postes de dépenses.