• 81 % des sondés disent utiliser leur voiture régulièrement. Parmi eux, 55 % l’utilisent tous les jours. La voiture demeure donc un outil omniprésent dans la vie quotidienne des Français, et ce, quels que soient les profils interrogés. Parmi les rares Français qui n’utilisent pas régulièrement leur voiture pour se déplacer, on retrouve notamment les plus jeunes (35 %) et les plus de 75 ans (35 % également), les titulaires d’un Bac +5 (31 %), ainsi que les habitants des villes de plus de 100 000 habitants (40 %).
• Le vélo est utilisé régulièrement par 18 % des sondés. Certains groupes de sondés – qui sont souvent aussi ceux qui utilisent le moins leur voiture – semblent faire du vélo leur moyen de transport privilégié au quotidien. Ainsi, 33 % des 18-24 ans disent être des cyclistes réguliers, de même que 35 % des titulaires d’un Bac +5 ou 33 % des cadres et professions intellectuelles supérieures.
• 11 % des sondés pensent qu’il y a « trop de cyclistes sur les routes », 22 % « estiment qu’il y en a suffisamment et ne souhaitent pas qu’il y en ait davantage », 26 % considèrent qu’il y a « peu de cyclistes sur les routes » et enfin 41 % des sondés n’expriment pas d’avis sur cette question. La perception du nombre de cyclistes sur la route semble dépendre en partie du positionnement politique des répondants. Ainsi, 62 % des électeurs d’Éric Zemmour estiment qu’il y a trop de cyclistes ou qu’il y en a suffisamment et qu’il n’en faudrait pas davantage. Un constat partagé par 48 % des électeurs de Valérie Pécresse contre seulement 14 % pour les électeurs Mélenchon et 7 % pour les électeurs Jadot. Ces chiffres montrent à quel point la perception du réel est affectée par des biais d’opinion. En outre, ils témoignent du caractère très polarisant et clivant de la place du vélo sur les routes.
• Ce même biais de perception s’applique vis-à-vis des voitures. Alors que 43 % des sondés estiment qu’il « y a trop de voitures sur les routes », cette opinion grimpe à 65 % chez les électeurs se positionnant « à gauche » et à 79 % chez ceux qui se disent « très à gauche », tandis qu’à l’inverse, seuls 20 % des électeurs s’autopositionnant « à droite » partagent ce constat.
• Les sondés sont en moyenne assez sévères vis-à-vis des cyclistes : 58 % d’entre eux considèrent que leur comportement est irrespectueux des automobilistes et des piétons, dont 21 % le jugent même très irrespectueux. Seuls un tiers des répondants les considèrent comme respectueux. Sans surprise, ici aussi, le positionnement politique joue grandement dans la perception à l’égard des cyclistes : 73 % des électeurs Pécresse et 77 % des électeurs Zemmour les jugent irrespectueux contre 23 % des électeurs Jadot et 37 % des électeurs Mélenchon.
• Le regard des Français est tout aussi critique vis-à-vis des automobilistes, dont le comportement est jugé irrespectueux par 62 % des sondés. Une critique partagée par près de 80 % des électeurs de Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon.
• Au-delà du clivage entre « pro » et « anti » vélo, de nombreux sondés n’expriment pas de sentiments particulièrement négatifs envers les cyclistes. Ainsi, 27 % des Français disent ressentir de « l’indifférence » vis-à-vis des cyclistes croisés sur les routes. 17 % ne ressentent « aucun » sentiment particulier. Toutefois, 21 % des sondés expriment de la « peur » et tout de même 17 % disent ressentir de « l’agacement » vis-à-vis des cyclistes. 16 % ressentent de « l’empathie » et 10 % de « la confiance ». L’agacement est ressenti de façon assez transversale avec un « pic » chez les électeurs Zemmour, qui sont 48 % à exprimer ce sentiment.
• Alors que l’actualité a été marquée par la mort tragique d’un cycliste renversé volontairement par un automobiliste, les automobilistes ne semblent pas pointés du doigt par les Français. Dans les accidents de la circulation impliquant des cyclistes, 33 % des sondés estiment qu’ils sont « avant tout liés à des aménagements cyclables défaillants ». 30 % considèrent que c’est « l’attitude des cyclistes » qui est en cause, et seulement 20 % des répondants mettent en cause l’attitude des automobilistes. Le clivage gauche/droite entre « pro » et « anti » cyclistes atteint ici son paroxysme avec 66 % des électeurs Zemmour et 46 % des électeurs Le Pen qui blâment les cyclistes. Les électeurs de gauche ne stigmatisent pas l’attitude des automobilistes mais plutôt la défaillance des aménagements cyclables.
• Enfin, si les automobilistes dans leur globalité ne semblent pas mis en cause par les Français, certains véhicules sont davantage stigmatisés. Une majorité de répondants (52 %) se positionnent ainsi en faveur de l’interdiction des « gros véhicules » types 4×4 et SUV dans les centres-villes des grandes métropoles françaises. Une interdiction souhaitée par près de 80 % des électeurs de gauche et par 65 % des habitants des grandes métropoles.