Emmanuel Macron en décalage avec l’opinion sur le cas Depardieu
Nous avons interrogé les Français sur la polémique qui entoure les propos du Président de la République à propos des mots et du comportement de Gérard Depardieu dans un reportage de France 2.
Nous les avons interrogés plus largement sur le regard qu’ils portent à propos des violences sexistes ou sexuelles commises par des personnalités publiques.
Tout d’abord, les Français sont majoritairement en faveur d’un traitement « équitable » de ces affaires. Dans le cadre de ces affaires, 56% des sondés estiment qu’il faut à la fois soutenir les victimes mais aussi respecter la présomption d’innocence des accusés. 25% estiment qu’il faut « d’abord respecter la présomption d’innocence » et 18% estiment qu’il faut « d’abord soutenir les victimes ». Deux positionnements antagonistes dans l’opinion. Les électeurs se positionnant le plus à droite étant davantage favorables, environ 45%, à la primauté de la présomption d’innocence quand les électeurs les plus à gauche, 38%, se rangent d’abord du côté des victimes présumées.
Par ailleurs, les Français sont clivés sur le sort des personnalités publiques accusées de violences sexistes et sexuelles. 42% estiment qu’elles doivent être écartées de leur domaine d’activité professionnelle, tandis que 48% affirment le contraire. Les femmes sont 46% à le penser contre 37% des hommes. Les électeurs de gauche, sont près de 60% à estimer qu’il faut écarter les personnalités accusées contre environ 30% des électeurs de droite. Nous observons en outre un clivage dans le rapport aux élites. Les clusters les plus diplômés et les plus « élitaires » comme les Sociaux-Démocrates et les Centristes réfutent très majoritairement l’idée de démettre les accusés, malgré des valeurs se situant plutôt du côté de la gauche progressiste. A l’inverse, des groupes peu diplômés et anti-système partageant des valeurs plus conservatrices comme les Anti-Assistanat ou les Réfractaires sont majoritairement favorables à une démission ou un retrait des personnes accusées de violence.
En outre, il existe un large consensus dans l’opinion en ce qui concerne les personnalités condamnées pour violences sexistes et sexuelles. 82% des Français estiment que dans ce cas, le retrait de leur fonction est inévitable. Seuls les électeurs d’Eric Zemmour, à 69%, semblent plus réticents.
Enfin, concernant la polémique autour de Gérard Depardieu, 61% des sondés estiment qu’Emmanuel Macron a tort de considérer que Gérard Depardieu « rend fière la France » et est victime « d’une chasse à l’homme ». Les clusters de droite culturelle comme les Libéraux, les Sociaux-Patriotes et les Identitaires soutiennent toutefois majoritairement le Président de la République. Mais Emmanuel Macron clive une fois de plus son électorat : 55% de ses électeurs de 2022 ne sont pas d’accord avec son positionnement. Seuls les électeurs d’Eric Zemmour soutiennent majoritairement, à 75% la prise de position du Président de la République.