Renaissance stoppe sa mauvaise dynamique,le
Rassemblement National recule légèrement
Notre nouvelle vague d’intentions de vote européennes pour Le Point montre un léger infléchissement des courbes. Pour la première fois depuis presque un mois, la liste de la majorité présidentielle reprend (très peu) de terrain au
Rassemblement National. Avec 16% des intentions de vote (+0,5), Valérie Hayer demeure très loin de Jordan Bardella qui conduit la liste RN, testée à 29% des intentions de vote cette semaine (-0,5).
Cette légère progression permet toutefois à la liste Renaissance de maintenir à distance la liste socialiste conduite par Raphaël Glucksmann, qui demeure stable, à 14%.
A gauche, la liste insoumise reste également stable à 8%, quand la liste écologiste continue sa chute. Pour la première fois, les Ecologistes atteignent le seuil fatidique de 5% d’intentions de vote (-0,5).
A droite, Les Républicains reprennent également un peu d’oxygène par rapport au seuil des 5%. Avec 6,5%, ils progressent de 0,5%, observant une progression au sein de leur noyau dur électoral. Ils récupèrent 60% des électeurs de Valérie Pécresse du 1er tour et semblent même inverser le rapport de force vis-à-vis de la liste Reconquête qui stagne à 6% des intentions de vote.
Prudence toutefois, les potentiels électeurs LR font partie des moins sûrs de leurs choix. Alors que le taux de certitude progresse cette semaine à 70%, laissant entrevoir un début de cristallisation, seuls 52% des potentiels électeurs
Républicains sont sûrs d’eux. La situation est encore plus inquiétante pour les Ecologistes, avec 40% de leurs potentiels électeurs qui se disent certains de leur choix. Les électeurs RN sont à l’inverse ceux qui sont le plus sûrs d’eux avec 84% qui affirment être certains de voter pour la liste de Jordan Bardella le 9 juin
Du FN xénophobe au RN normalisé ?
Alors que le Rassemblement National caracole en tête des intentions de vote, à un niveau record, nous avons souhaité comprendre les évolutions de perception entre le FN jadis dirigé par Jean-Marie Le Pen, transformé en RN par sa fille Marine.
Si la dédiabolisation semble évidemment avoir porté ses fruits, la marge de progression du RN demeure élevée en termes d’image, notamment dans une logique de scrutin majoritaire.
Ainsi, si 84% des sondés estiment que le FN de Jean-Marie Le Pen était un parti « raciste », ils ne sont plus que 50% à penser la même chose du parti refondé par Marine Le Pen.
C’est principalement au sein de l’électorat de droite et chez les peu diplômés que la progression est la plus spectaculaire.
Dans les clusters qui formaient le coeur de l’électorat UMP comme les Libéraux, les Anti-Assistanat ou les Conservateurs, le différentiel est de plus de 50%.
Toutefois, le RN demeure perçu comme « raciste » par près d’un électeur sur cinq au sein de ces groupes. Chez les électeurs de gauche et chez les électeurs modérés du centre, la dédiabolisation est perceptible mais elle est beaucoup moins nette.
En somme, ces résultats expliquent en grande partie la progression du RN dans les groupes historiques de la Droite. C’est sur cette cible électorale que la dédiabolisation a le mieux fonctionné. Seuls 10% des électeurs se positionnant à droite classent d’ailleurs le RN comme un parti « très à droite ».
Débarrassé de son image polémique de parti « extrémiste », le Rassemblement National s’est imposé logiquement comme le parti central de la droite française, expliquant aujourd’hui son statut de grand favori des élections européennes.