La liste PS / Place Publique se rapproche de la liste Renaissance
L’écart n’a jamais été aussi resserré entre la liste portée par Raphaël Glucksmann et celle conduite par Valérie Hayer. Tandis que le Rassemblement National reste stable et largement en tête avec 29,5% d’intentions de vote, la liste socialiste progresse d’un point, à 14%, juste derrière la liste Renaissance, testée à 15,5% (=). La liste de la majorité présidentielle est particulièrement stable, de même que celle du RN, puisqu’elles obtiennent chacune le même score depuis près de trois semaines.
La liste PS/Place Publique est quant à elle la seule à connaître une progression constante depuis le mois de janvier. Elle a en effet pris 4 points, principalement au détriment des Ecologistes, qui dans le même intervalle de temps ont reculé de 2,5 points, de même que Renaissance, qui a également perdu 2,5 points depuis janvier. La liste de Raphaël Glucksmann puise au sein d’un électorat traditionnel du centre-gauche, historiquement attelé aux candidatures socialistes avant 2017. Un électorat diplômé, modéré, pro-européen, disposant d’un capital culturel et économique plus élevé que la moyenne. Le positionnement et l’image de Raphaël Glucksmann trouvent un écho au sein de cet électorat qui peut percevoir chez les Ecologistes une forme de « déconnexion » et chez Renaissance, une forme de « droitisation ». C’est dans cet espace laissé libre par les Verts et la majorité présidentielle que le PS est parvenu jusqu’ici à s’infiltrer pour se hisser quasiment à égalité avec la liste Renaissance.
Derrière, les équilibres restent stables. La liste de La France Insoumise recule légèrement, à 8% (-0,5) mais consolide sa 4eme place puisque LR perd également 0,5 point, reculant à 6% d’intentions de vote, à égalité avec Reconquête. Tandis que les Ecologistes, testés à 5,5% (-0,5) flirtent plus que jamais avec le seuil critique des 5%.
Un tiers des Français pensent qu’il y a deux tours de scrutin
Par ailleurs, l’élection européenne semble connaitre un léger regain de participation : 48% des électeurs se disent certains d’aller voter (+1). Pour autant, cette élection demeure mal connue et les règles du scrutin mal identifiées par les électeurs. Si 70% des sondés parviennent à citer correctement le date du 1er tour, ils sont 36% à penser qu’il y a un 2nd tour. Un facteur déterminant dans la mesure où le scrutin proportionnel à un tour permet, normalement, d’atténuer les effets de « vote utile », plus fréquents dans le cas du scrutin majoritaire à deux tours.
Une défiance sans rupture vis-à-vis de l’Union Européenne
La défiance des citoyens français à l’égard des institutions européennes reste élevée. 51% des sondés sont pour un changement radical du fonctionnement de l’UE, 26% estiment qu’il faut des changements « légers », tandis que 13% sont pour quitter l’Union Européenne sine die. Enfin, 3% seulement des sondés sont pour poursuivre avec le fonctionnement actuel.
L’hostilité à l’UE est plus élevée chez les électeurs de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour. Leurs électeurs partagent des positionnements très proches sur l’UE, puisque respectivement 65% et 67% d’entre eux sont pour des réformes radicales, et 21% et 25% sont favorables au Frexit. Ce sont de loin, les électeurs les plus contestataires.
Cette défiance s’explique en partie, selon les chiffres de notre étude, par la perception que la France est perdante dans le « jeu » européen : 45% des sondés estiment que l’UE coûte plus à la France qu’elle ne lui rapporte, 18% estiment à l’inverse que l’UE rapporte davantage à la France qu’elle ne lui coûte.
Toutefois, le Frexit demeure largement minoritaire puisque lorsque l’on pose la question au format referendum, 26% des sondés souhaitent que la France sorte de l’UE, quand 74% souhaitent qu’elle reste.