Sociologie

Les Eurosceptiques sont un groupe principalement populaire, souvent en situation de précarité économique, et avec une forte présence dans le Sud de l’Italie

Les Eurosceptiques représentent 4% des Italiens . Ils se distinguent par leur profil socio-économique fragile. Une majorité d’entre eux (71 %) gagne moins de 1500 euros par mois, dont 39 % vivent avec moins de 1000 euros. Le groupe est équilibré entre hommes et femmes (50 % chacun) et se concentre principalement dans les régions méridionales, notamment en Sicile et Basilicate. D’un point de vue démographique, ils regroupent un nombre élevé d’inactifs (28 %) et d’ouvriers (21 %), tandis que les retraités (16 %) et cadres (2 %) sont largement sous-représentés. Avec une proportion très limitée de diplômés du supérieur (23 %), ils restent néanmoins dans la moyenne italienne concernant la croyance religieuse, sans qu’elle constitue un marqueur identitaire fort.

Système d’opinions

Les Eurosceptiques s’opposent massivement à l’Union européenne, défendent une politique économique protectionniste, et adoptent une posture conservatrice sur les enjeux sociaux

Ce groupe se caractérise par une forte hostilité envers l’Union européenne, plaidant en faveur de politiques souverainistes et protectionnistes. Leur opposition à l’intégration européenne s’exprime à travers leur soutien aux idées de sortie de l’euro et de rejet des normes européennes, considérées comme oppressives pour l’économie italienne. Ils sont également farouchement anti-aides sociales, particulièrement lorsqu’elles s’adressent aux migrants.

Sur les questions culturelles et sociales, les Eurosceptiques affichent un conservatisme prononcé, bien qu’ils soient divisés sur certains sujets sociétaux comme l’accès aux droits pour les minorités. Ils se positionnent fortement contre toute forme d’écologie perçue comme punitive, en plaidant pour un maintien des industries traditionnelles italiennes.

Orientations électorales

Les Eurosceptiques forment une base électorale clé pour les partis souverainistes en Italie.

Lors des législatives de 2022, les Eurosceptiques ont apporté un soutien significatif au M5S (27 %) et à Fratelli d’Italia (26 %), tandis que Italexit a également récolté 20 % de leurs suffrages. Leur désaffection envers les élections européennes est notable, avec seulement 7 % de participation en 2024, reflétant leur scepticisme vis-à-vis des institutions supranationales. Les projections pour 2027 montrent un renforcement des soutiens à Fratelli d’Italia (28 %), bien que l’Italexit conserve une base stable. Leur rejet des partis traditionnels et leur méfiance envers les institutions continuent de guider leur choix électoral.