Les Révoltés
Les 6 positions clivantes les plus caractéristiques des Révoltés
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99% sont favorables à la possibilité pour les électeurs de destituer par référendum les élus
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99% sont hostiles à l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique dans 10 ans
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97% sont favorables à la retraite à 60 ans
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95% sont hostiles à transférer plus de pouvoirs en matière de Défense à l’Union européenne
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94% sont favorables à payer les députés au salaire moyen d’un travailleur français
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91% sont hostiles à la limitation du droit de grève dans les transports
SOCIOLOGIE
Les Révoltés représentent une partie de la France des oubliés
Les Révoltés forment un groupe singulier, représentant environ 4 % de la population française. Marqués par une profonde défiance envers les élites et les institutions, ils incarnent une colère sourde contre des politiques perçues comme excluantes et déconnectées des réalités des classes populaires.
Sociologiquement, ce cluster se distingue par sa jeunesse et son dynamisme. Une majorité (67 %) est âgée de moins de 50 ans, et 62 % ont entre 25 et 50 ans. Les ouvriers et employés sont largement surreprésentés, constituant 50 % de ce groupe, tandis que les cadres et professions intermédiaires n’en représentent que 18 %. Le faible taux de retraités (11 %) renforce l’image d’un cluster actif mais économiquement fragile.
Le niveau d’éducation reflète une situation de déclassement : 52 % n’ont pas obtenu de diplôme supérieur au baccalauréat, et seulement 4 % détiennent un Bac+5 ou plus. Cette réalité alimente leur sentiment d’exclusion des cercles décisionnels et leur méfiance vis-à-vis des institutions.
Sur le plan économique, les Révoltés appartiennent majoritairement aux classes modestes. Avec 74 % d’entre eux gagnant moins de 2 000 euros par mois et 50 % percevant moins de 1 500 euros, leur situation financière renforce leur revendication de justice sociale et leur rejet des politiques jugées élitistes.
SYSTÈME D’OPINION
Les Révoltés sont anti-système et attachés à la justice sociale
Le système d’idées des Révoltés est profondément antisystème. Leur rejet des élites, des structures de pouvoir et de l’Union européenne s’inscrit dans une méfiance généralisée envers les politiques perçues comme déconnectées des réalités sociales et profondément porteuses d’inégalités.
L’écologie, souvent interprétée comme une contrainte supplémentaire pour les ménages modestes, suscite leur scepticisme. Cependant, les Révoltés se mobilisent fortement autour des droits sociaux. Ils soutiennent fermement les prestations sociales, la défense des travailleurs, et rejettent catégoriquement les réformes jugées trop libérales, telles que l’allongement de l’âge de la retraite.
Leur attachement au secteur public est manifeste, bien qu’ils critiquent parfois son inefficacité. Ce groupe défend les droits syndicaux et valorise les discours en faveur des travailleurs. En revanche, leur dégagisme traduit un rejet massif des institutions politiques et des partis traditionnels.
CLIVAGE GAUCHE-DROITE
Les Révoltés forment un cluster peu politisé, souvent ni gauche ni droite, mais ancrés dans la contestation
Les Révoltés s’éloignent des repères idéologiques traditionnels, refusant de s’identifier pleinement à l’axe gauche-droite et témoignant de leur plus faible politisation. Leur positionnement se divise ainsi :
– 45 % à gauche, dont 14 % très à gauche, 16 % à gauche, et 15 % plutôt à gauche.
– 47 % se déclarent ni de gauche ni de droite.
Cette répartition illustre un rejet des étiquettes classiques et une désaffiliation politique prononcée, bien qu’ils partagent des valeurs proches de la gauche radicale sur les questions sociales et économiques. Ce positionnement ambigu reflète une volonté de rompre avec les cadres idéologiques dominants, tout en conservant des revendications sociales fortes.
ORIENTATIONS ÉLECTORALES
Les Révoltés sont un groupe très abstentionniste, volatile électoralement et contestataire
Les Révoltés se distinguent par une faible participation électorale, reflétant leur méfiance envers le système politique. Lors de la présidentielle de 2022, seuls 59 % ont voté. Leur participation a chuté à 30 % aux européennes de 2024 et s’est limitée à 49 % aux législatives de la même année.
– Présidentielle 2022 :
Jean-Luc Mélenchon a capté 60 % des suffrages des Révoltés, témoignant de leur adhésion à un discours radical et social. Marine Le Pen a également recueilli 21 %, traduisant une convergence autour du rejet des élites. Emmanuel Macron n’a attiré que 5 % de leurs votes, confirmant leur opposition au président sortant.
– Européennes 2024 :
Leur vote s’est dispersé entre plusieurs listes, révélant leur manque d’adhésion à une offre politique claire :
27 % ont choisi La France Insoumise, 17 % ont voté pour le Parti Socialiste, 16 % se sont tournés vers le Rassemblement National, 10 % ont soutenu le Parti Communiste Français.
Des figures comme François Asselineau (6 %) et Florian Philippot (4 %) ont également capté une partie de leur vote.
– Législatives 2024 :
Les Révoltés ont majoritairement voté pour le NFP (71 %), reflétant leur adhésion à un discours antisystème et social et plutôt progressiste. Cependant, 13 % ont choisi le Rassemblement National.