Sociologie

Les Réfractaires sont un groupe fortement présent dans l’Est de l’Allemagne , plutôt jeune et très peu croyant 

Les Réfractaires se démarquent par une prédominance féminine, avec 59% de femmes contre 41% d’hommes. Ce groupe est plutôt jeune, 45% ayant entre 25 et 50 ans, tandis que la moitié de la population est âgée de moins de 50 ans, l’autre moitié ayant plus de 50 ans. Leur niveau d’éducation est diversifié : 46% des Réfractaires ont poursuivi des études supérieures, dont 17% jusqu’au niveau Master ou plus, tandis que 28% n’ont pas dépassé le niveau Abitur.

Professionnellement, ce groupe est équilibré, avec 30% de cadres et professions intermédiaires, 30% d’ouvriers ou employés, et 30% de retraités. Sur le plan économique, les Réfractaires appartiennent principalement aux classes moyennes : 40% gagnent plus de 3000 euros par mois, et 34% se situent dans la tranche des 2000 à 3000 euros.

Côté croyances, ce groupe est fortement athée, 70% des Réfractaires n’ayant aucune affiliation religieuse. Les pratiquants sont minoritaires, avec 15% de protestants et 14% de catholiques. Les Réfractaires se retrouvent dans toutes tailles de communes, avec une légère surreprésentation en milieu rural, notamment dans les régions de Nordrhein-Westfalen, Brandenburg, Mecklenburg-Vorpommern, Sachsen, et Thüringen.

Système d’opinions

Les Réfractaires sont dégagistes, anti élites et clivés sur les enjeux économiques.

Les Réfractaires se distinguent par des opinions tranchées sur plusieurs enjeux sociétaux et politiques. En matière d’immigration, ils adoptent une position modérée mais globalement anti-immigrés, favorisant des politiques de contrôle tout en rejetant les initiatives perçues comme trop ouvertes.

Concernant le progressisme culturel, les Réfractaires sont divisés. Ils montrent une méfiance vis-à-vis des changements culturels rapides, préférant un équilibre prudent sans pour autant être totalement fermés au progrès. Sur la question de la chrétienté, ils optent pour une approche laïque, s’affichant comme partisans de la sécularisation. Cependant, lorsqu’il s’agit de l’Islam, ils se montrent particulièrement critiques, adoptant une position très anti-islam.

En matière d’écologie, les Réfractaires sont également méfiants, s’affichant comme anti-écologie et ne soutenant que peu les initiatives en faveur de la protection de l’environnement. Sur le thème de l’autorité, les opinions sont partagées, révélant un scepticisme face aux pouvoirs trop centralisés sans toutefois promouvoir une anarchie totale.

Les Réfractaires sont très dégagistes, soutenant l’idée d’un renouvellement de la classe politique et de l’engagement direct des citoyens dans les décisions politiques. Ils affichent un soutien modéré à l’Europe, favorisant une coopération avec l’Union européenne sans pour autant adhérer à une intégration totale.

Enfin, sur les questions économiques, les Réfractaires montrent un grand scepticisme vis-à-vis des aides sociales et de la redistribution. Ils prônent une approche modérée anti-aides sociales et anti-redistribution, considérant que ces politiques devraient être limitées pour éviter des excès. Concernant la Russie, leur position est divisée, adoptant une approche pragmatique sans position forte pour ou contre.

Orientations électorales

Les Réfractaires sont peu politisés et de plus en plus attirés par les offres radicales

Les Réfractaires montrent un intérêt faible pour les élections, avec une participation de 65% aux fédérales de 2021 et de 53% aux européennes de 2024. Lors des fédérales de 2021, leur soutien se portait principalement sur la CDU/CSU (31%) et le FDP (27%), révélant une certaine affinité pour des partis traditionnels de centre-droit. En 2024, on observe une diversification avec un soutien grandissant pour l’AfD (17%) et le BSW (14%), suggérant une évolution vers des choix plus contestataires. Les projections pour 2025 montrent une poursuite de cette tendance, avec une augmentation du soutien pour des partis comme l’AfD (19%) et le BSW (18%).