Sociologie

Les Apolitiques sont plutôt jeunes, moyennement diplômés et socialement diversifiés

Les Apolitiques constituent un groupe équilibré en termes de genre, avec une répartition presque égale : 53% d’hommes et 47% de femmes. Leur composition d’âge est relativement jeune comparée à d’autres groupes, bien que l’on note une prédominance de la tranche 35-50 ans. En effet, 33% ont moins de 35 ans et 56% ont moins de 50 ans, tandis que 44% dépassent la cinquantaine, dessinant un profil plutôt jeune. 

Du point de vue de l’éducation, les Apolitiques sont assez bien qualifiés, avec 54% d’entre eux ayant suivi des études supérieures, dont 15% jusqu’au niveau Master et plus, et 23% n’ayant pas atteint le niveau Abitur, témoignant ainsi d’une diversité dans le niveau de qualification. Financièrement, ils se situent dans la moyenne : 50% gagnent plus de 3000 euros par mois, tandis que 24% touchent moins de 1500 euros, ce qui traduit une diversité de situations économiques au sein de ce cluster.

Sur le plan professionnel, les Apolitiques comprennent 34% de cadres et professions intermédiaires. Cependant, une proportion notable de 41% occupe des postes d’ouvriers ou d’employés, renforçant l’idée d’un groupe plutôt populaire. Les retraités ne représentent que 13%, confirmant ainsi le profil plutôt jeune de ce groupe.

En matière de croyances, les Apolitiques se situent dans la moyenne nationale, avec 36% de personnes sans affiliation religieuse, 18% de protestants, 27% de catholiques et une représentation notable de 13% de musulmans. Ce groupe est donc marqué par une certaine diversité religieuse. Les Apolitiques sont majoritairement présents en milieu urbain, et se font rares dans les zones rurales.

Système d’opinions

Les Apolitiques sont peu politisés, relativement modérés et n’ont presque jamais d’opinions tranchées sur les grands clivages.

Les Apolitiques, comme leur nom l’indique, adoptent des positions modérées et prudentes sur la plupart des sujets, reflétant une certaine indifférence ou scepticisme envers les débats politiques tranchés. Sur l’immigration, ils se montrent modérément pro-immigration, favorisant un accueil mesuré et contrôlé, sans pour autant prôner une politique totalement ouverte.

Concernant le progressisme culturel, les Apolitiques restent clivés, n’adoptant ni une posture résolument conservatrice ni un engagement fort pour le progressisme. Cette neutralité relative traduit une tolérance des changements sociétaux, mais sans grand enthousiasme. Sur les questions de chrétienté et d’Islam, ils affichent également des opinions divisées, témoignant d’un rapport neutre aux questions religieuses.

L’écologie est également un sujet de division pour eux. Ils ne se positionnent ni comme fervents défenseurs de l’écologie ni comme détracteurs, préférant aborder ces sujets de manière pragmatique. Sur les questions d’autorité, les Apolitiques adoptent une posture anti-autoritaire, opposés aux formes de gouvernance trop strictes, sans toutefois prôner l’anarchie.

En matière d’engagement citoyen, ils expriment une indifférence à l’égard des grands changements politiques, ce qui renforce leur image de groupe peu engagé. Toutefois, ils manifestent un soutien assez fort à l’intégration européenne, adoptant une posture très pro-Europe, convaincus que l’UE est essentielle pour la stabilité et la coopération internationale. En revanche, ils restent sceptiques envers les aides sociales, estimant que celles-ci ne devraient pas être excessives et doivent être accordées avec parcimonie.

Enfin, sur les relations avec la Russie, les Apolitiques adoptent une position modérée. Ils ne se montrent ni pro-russes ni résolument opposés, préférant laisser les experts en diplomatie s’occuper des relations internationales tout en favorisant les alliances européennes.

Orientations électorales

Les Apolitiques sont volatiles et sensibles aux dynamiques électorales

Les Apolitiques ne sont pas particulièrement investis dans les élections, avec un taux de participation de 81% aux fédérales de 2021, tombant à 61% aux européennes de 2024. En 2021, ils ont principalement soutenu le SPD (37%) et la CDU/CSU (21%), témoignant d’une certaine préférence pour les partis traditionnels et modérés. Les partis comme le FDP (14%) et FW (6%) recueillent également quelques voix, tandis que les Grünen et l’AfD sont minoritaires, avec respectivement 4% et 1%.

En 2024, leur soutien se répartit principalement entre la CDU/CSU (32%) et le BSW (20%), montrant une certaine volatilité dans leurs choix électoraux. Les projections pour 2025 révèlent un soutien renforcé pour la CDU/CSU (34%) et le BSW (23%). Ce comportement électoral souligne un clivage entre une préférence pour la stabilité d’un côté et l’attrait pour la nouvelle offre politique représentée par Sahra Wagenknecht de l’autre.