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Les Conservateurs

Les 6 positions clivantes les plus caractéristiques des Conservateurs

  • 86% sont hostiles au remplacement d’une fête chrétienne par une fête laïque.
  • 83% sont favorables à la possibilité de destituer des élus.
  • 81% sont favorables à la suppression de l’impôt sur l’héritage.
  • 74% sont hostiles à la fermeture des centrales nucléaires.
  • 68% sont hostiles au droit de vote des étrangers.
  • 68% sont favorables à la réduction d’un tiers du nombre de fonctionnaires.

SOCIOLOGIE

Les Conservateurs appartiennent majoritairement à la classe moyenne peu aisée , plutôt âgée et chrétienne des petites et moyennes communes

Les Conservateurs représentent 7% de la population. Ils résident principalement dans la France des villes petites et moyennes, des territoires périurbains et ruraux. Dans la majorité des cas, ils n’ont pas le baccalauréat et seul environ un quart d’entre eux a fait des études supérieures, dans la plupart des cas des cycles courts (de deux ou trois ans) ou professionnalisants. Ils appartiennent principalement à l’univers des classes moyennes plutôt âgées et peu aisées. Beaucoup de conservateurs ont été agriculteurs, sont artisans ou occupent des emplois salariés, parfois sur des contrats précaires. Ils ne sont presque jamais fonctionnaires. En termes de revenus et de patrimoine, les Conservateurs se situent dans la moyenne de la population. En revanche, ils ont un niveau d’épargne plutôt élevé qui les place juste derrière les clusters diplômés et aisés.

Les Conservateurs sont un cluster marqué par le christianisme. Ils sont, en effet avec les Libéraux, et les Identitaires, l’un des trois clusters les plus croyants et les plus chrétiens. Ils sont aussi prudents dans leur rapport aux autres et pessimistes sur l’avenir du pays.

Les professions les plus typiques parmi les Conservateurs sont : agriculteur, vendeur, maçon, plombier, assistante maternelle…

SYSTÈME D’OPINION

Les Conservateurs sont attachés à l’identité chrétienne de la France et plutôt favorables à la stabilité

Les Conservateurs n’aiment pas particulièrement les grands débats théoriques et les idéologies. Sur beaucoup de sujets, ils n’ont d’ailleurs pas d’opinions très tranchées.

Ce qui les caractérise, c’est une sensibilité conservatrice sur les enjeux identitaires et culturels. Ils sont ainsi attachés à l’identité française y compris dans sa dimension de nation chrétienne et plutôt hostiles au multiculturalisme. Dans cette perspective, il leur semble naturel que le pays se protège y compris en renforçant ses frontières avec les autres pays européens, mais sans pour autant se reconnaître dans des projets souverainistes de sortie de l’Union Européenne.

De même, sur les enjeux sociétaux, ils ont un point de vue plutôt conservateur : majoritairement pro-peine de mort et pro-famille traditionnelle. Mais sur tous ces sujets, ils ne sont jamais sur les positions les plus radicales. Ils se situent en général entre les clusters plutôt modérés, tels que les Centristes et les Modérés, et les clusters les plus radicaux tels que les Sociaux-Patriotes et les Anti-Assistanats.

Sur les enjeux économiques, ils penchent légèrement du côté des thèses de droite sur l’assistanat, le trop grand nombre de fonctionnaires, le caractère néfaste des 35 heures, mais la plupart du temps avec un point de vue hésitant, voire des désaccords en leur sein. Enfin, ils sont plutôt méfiants à l’égard des grandes promesses de transformations radicales.

CLIVAGE GAUCHE-DROITE

Les Conservateurs ont une sensibilité de droite

Même si un tiers des Conservateurs se définit comme « ni de gauche, ni de droite », la sensibilité idéologique de ce cluster l’oriente clairement vers le centre et la droite. Lorsqu’ils se positionnent, la quasi-totalité des Conservateurs le font sur ce versant du clivage. C’est d’ailleurs l’un des trois clusters qui comprend le plus d’individus se définissant « très à droite » (10%).

RAPPORT AUX GILETS JAUNES

La moitié des Conservateurs ont soutenu activement les Gilets Jaunes au départ

Relevant principalement des classes moyennes et populaires de la France périphérique, il est logique que les Conservateurs aient eu initialement de la sympathie pour la mobilisation des Gilets Jaunes, à laquelle ils ont participé dans des proportions comparables à la moyenne de la population. Un Conservateur sur deux a même placé un gilet jaune sur son parebrise pour manifester son soutien au mouvement.

Mais comme les autres clusters de droite, la plupart d’entre eux ne s’est pas reconnu dans l’évolution d’un mouvement perçu comme trop violent et trop radical. C’est pourquoi une courte majorité d’entre eux (54%) a même fini par adopter un point de vue défavorable aux actions des Gilets Jaunes.

ORIENTATIONS ÉLECTORALES

Un cluster au carrefour des droites et du centre

Les Conservateurs forment un groupe dont le niveau d’information et de politisation s’inscrit dans la moyenne de la population. Pour les Conservateurs, il n’est pas fréquent de suivre des émissions politiques. Ils lisent parfois la presse quotidienne régionale (16%) mais presque jamais la presse nationale (0,5%). À l’exception des plus connus d’entre eux, ils connaissent souvent assez mal les noms des responsables politiques. Ils forment d’ailleurs un groupe qui s’abstient dans des proportions importantes, tout particulièrement lors des scrutins intermédiaires.

Sur le plan électoral, les Conservateurs font partie de la « grande famille des droites », même si leur vote est un peu moins systématiquement acquis à ce camp que celui des Libéraux et les Identitaires. Depuis les années 2000 au moins, c’est aussi un cluster sur lequel le Front National a connu une sensible progression. Le vote des Conservateurs se caractérise ainsi par une certaine volatilité. Dans certaines circonstances exceptionnelles, il peut bénéficier partiellement à la gauche, comme en 2012 où une partie significative d’entre eux (31%) a préféré François Hollande à Nicolas Sarkozy alors qu’ils avaient massivement voté pour lui face à Ségolène Royal cinq ans plus tôt.

Lors de la présidentielle de 2017, le vote des Conservateurs s’est caractérisé par une assez forte dispersion entre des offres différentes, confirmant qu’ils se trouve à égale distance des clusters de droite modérée et des clusters identitaristes plus radicaux. Leurs votes se sont principalement partagés entre François Fillon (33%), Emmanuel Macron (25%) et Marine Le Pen (25%). Confirmant cet état de tension entre ces différentes offres, aux Européennes de 2019, ils se sont également beaucoup partagés mais en plaçant cette fois la République en Marche en tête (26%), devant le Rassemblement National (24%) et les Républicains (13%).

ENJEUX POUR LA PRESIDENTIELLE 2022

Un cluster particulièrement indécis

Sur ce segment particulièrement volatile et hésitant, toutes les candidatures relevant du centre et des droites peuvent espérer obtenir des suffrages. Son profil plutôt modéré peut le conduire à voter à nouveau significativement pour le Président de la République, d’autant plus que ce dernier a rassuré ses électeurs venus de la droite au cours de son quinquennat. Mais son attachement à l’identité d’une France de tradition chrétienne peut aussi le conduire à se tourner dans des proportions très significatives vers Éric Zemmour. Face à ces deux candidatures, Marine Le Pen et le candidat des Républicains devront résister et tenter à minima de retrouver sur ce cluster leur score de 2017 s’ils veulent avoir une chance de gagner l’élection.

 STATISTIQUES 

51%

Hommes

60%

Plus de 50 ans

92%

Sont nés de deux parents français ou européens

45%

Retraités

51%

Ne sont pas imposables sur le revenu

42%

Ont plus de 50 000 euros d’épargne disponible

11%

N’arrivent pas à boucler les fins de mois

65%

S’identifient aux classes moyennes

63%

Chrétiens

9%

Pratiquent régulièrement leur religion

83%

Ont voté pour Emmanuel Macron, François Fillon ou Marine Le Pen en 2017

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