Sociologie

Les révoltés sont un cluster populaire masculin, peu âgé, peu diplômé et majoritairement originaire du Sud du pays.

Les révoltés sont résolument issus des classes populaires : 45 % d’entre eux gagnent moins de 1500 euros par mois et ils sont en général peu diplômés. Parmi ceux-ci, on trouve tendanciellement plus d’agriculteurs, d’ouvriers et d’inactifs. Il s’agit d’un groupe plutôt rural, mais présent dans les grandes métropoles, et qui est surreprésenté en Andalousie ainsi que dans la région de Murcia. Les révoltés sont à 80 % composés de moins de 65 ans, ils sont notamment bien représentés parmi les classes d’âge centrales. Ils sont aussi assez peu croyants.

En outre, ils représentent 3,5 % de la population espagnole.

Système d’opinions

Les révoltés sont à la fois conservateurs, républicains et favorables à la redistribution.

Les révoltés sont antiféministes et conservateurs sur les sujets de société. Ils sont majoritairement favorables à l’interdiction du changement de sexe et de l’adoption par les couples homosexuels. Ils rejettent les migrants et sont favorables à plus d’autorité. C’est pourquoi ils souhaitent rétablir la peine de mort pour les assassins d’enfants et souhaitent donner le droit au policier de tirer sur les individus qui les menacent. Concernant l’écologie et l’animalisme, ils sont plus clivés, mais sont anti-corrida.

De façon notable, il s’agit du cluster le plus opposé aux transferts de pouvoirs à l’Union européenne. Les révoltés sont dégagistes et rejettent le système.

En matière économique, ils sont très favorables aux services publics et soutiennent la taxation du capital. Plus généralement, ils soutiennent la redistribution.

Ils se rapprochent par ailleurs des clusters de gauche par leur opposition à la monarchie et au cléricalisme. Ils s’en éloignent cependant de nouveau par leur opposition très nette aux nationalismes périphériques et à l’idée d’un référendum pacté sur l’indépendance de la Catalogne.

Orientations et enjeux électoraux

Les révoltés votent très peu, mais votent à gauche lorsqu’ils le font.

Les révoltés sont très abstentionnistes : ils ne sont que 32 % à être sûrs d’aller voter aux prochaines élections générales.

Malgré cela, quand les révoltés votent, c’est de façon écrasante pour la gauche. Ils étaient ainsi 51 % à porter leur voix sur le PSOE-PSC aux élections générales de 2019. Aux européennes, ils avaient préféré Unidas Podemos à 33 %, le PSOE à 20 % et le PP à 17 %. Pour 2023, les révoltés s’annoncent comme un cluster très disputé, mais très intéressé par Sumar.