Les travaillistes
Les six positions caractéristiques des travaillistes :
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99% opposés au renforcement de l’enseignement catholique à l’école.
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98% favorables à la taxation sur l’héritage des patrimoines de plus d’1 million d’euros.
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96% opposés au rétablissement de la peine de mort pour les assassins d’enfants.
- 95% opposés au blocage des bateaux de migrants.
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91% favorables à l’abolition de la Monarchie pour établir une République.
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69% favorables à l’organisation d’un référendum pacté sur l’indépendance de la Catalogne.
Sociologie
Les travaillistes sont un cluster urbain plus aisé que la moyenne, athée et présent dans toutes les catégories d’âge
Les travaillistes constituent un groupe au croisement des différents clusters de la gauche espagnole. Ils sont présents dans l’ensemble des classes d’âge, ont un niveau de diplôme intermédiaire, mais ont en général des revenus relativement aisés : la majorité d’entre eux gagne plus de 2000 euros par mois, et 16 % d’entre eux plus de 3000 euros par mois grâce à une proportion d’emplois de cadres plus forte que la moyenne. Présents dans toutes les régions espagnoles, les travaillistes sont cependant des métropolitains, les trois quarts d’entre eux vivent dans des communes de plus de 30 000 habitants. Par ailleurs, ils se distinguent par un athéisme marqué : 71 % sont non-croyants.
En outre, les travaillistes représentent 10 % de la population espagnole.
Système d’opinions
Les travaillistes sont des républicains pro-travail et anti-héritage, favorables au dialogue avec les nationalismes périphériques.
Les travaillistes sont à l’intersection de la gauche sociale démocrate et de la gauche radicale. Ils sont très favorables aux droits des travailleurs et à la taxation du capital, tout en étant un peu plus modérés sur les programmes d’assistance publique tels que le revenu universel et la création d’emplois par l’Etat pour réduire le chômage.
Ils ont des valeurs bien ancrées : pro-migrants, ils sont aussi très favorables à l’abolition de la monarchie et très opposés au rétablissement de la peine de mort. Cependant, ils expriment leurs opinions avec une certaine forme de modération qui les conduit à adopter des positions parfois moins tranchées sur certaines questions clivantes. Ils sont ainsi partagés sur l’animalisme et plutôt écologistes à condition que cela ne touche pas trop à leur liberté individuelle.
De même, s’ils sont favorables au dialogue avec les nationalismes périphériques et s’ils défendent l’Etat des autonomies, leur soutien est un peu moins ferme lorsqu’il s’agit d’organiser un référendum pacté sur l’indépendance de la Catalogne.
Orientations et enjeux électoraux
Les travaillistes votent très majoritairement à gauche et s’orientent vers le PSOE et la gauche radicale.
Cluster qui vote beaucoup, les travaillistes sont aujourd’hui partagés entre la social démocratie et la gauche radicale. En 2019, ils votaient ainsi à 48 % pour le PSOE-PSC et à 22 % pour la coalition Unidas Podemos. Contrairement à d’autres clusters de gauche, ils votent assez peu pour les nationalismes périphériques même lorsqu’ils en ont l’occasion.
Aujourd’hui, il s’agit d’un groupe d’électeurs en dispute entre le PSOE et Sumar qui constitue un débouché potentiel pour ces électeurs à l’intersection de la social démocratie et de la gauche radicale.