Les Révoltés
Les 6 positions clivantes les plus caractéristiques des Révoltés
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96% sont favorables à la possibilité de destituer des élus.
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96% sont favorables à la rémunération des députés au salaire médian, soit 1700 euros/mois.
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92% sont favorables à l’augmentation des impôts des plus riches.
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92% sont favorables à l’introduction d’un menu Hallal dans les cantines scolaires.
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85% sont favorables à un revenu universel de 800 euros pour tous.
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76% sont hostiles à l’interdiction du voile dans les universités.
SOCIOLOGIE
Les Révoltés forment le cluster le moins aisé et le plus marqué par l’immigration
Les Révoltés représentent 5% de la population. Ce cluster, plutôt féminin, comprend principalement des ouvriers, des employés et des personnes précaires ou au chômage. Ils sont souvent très jeunes (les deux tiers des personnes de ce groupe a moins de 40 ans), souvent croyants, avec une forte surreprésentation de personnes issues de l’immigration non-européenne, notamment maghrébine. Seuls une moitié des Révoltés ont deux parents nés en France.
Beaucoup de Révoltés ont des petits revenus et éprouvent des difficultés à boucler les fins de mois. D’ailleurs, 79% des Révoltés ne sont d’ailleurs pas imposables sur le revenu. Les Révoltés sont de loin ceux qui sont le moins propriétaires de leur logement, et les plus à même d’habiter dans les logements sociaux. Leur niveau de patrimoine est d’ailleurs parmi les plus faibles.
C’est, en toute logique, un groupe qui s’identifie aux catégories populaires et aux classes moyennes inférieures. Il s’agit par ailleurs d’un cluster peu diplômé. Plus de 70% ont un niveau inférieur ou égal au baccalauréat, ce qui est particulièrement bas pour un cluster aussi jeune.
On rencontre surtout les Révoltés dans les grandes villes et dans leurs périphéries, moins dans les communes rurales. 72% des Révoltés vivent dans des communes de plus de 10000 habitants. Les professions les plus typiques parmi les Révoltés sont: aide-soignante, femme de ménage, employé de grande surface, boulanger, …
SYSTÈME D’OPINION
Les Révoltés sont radicaux dans leur rejet des élites et des riches, et ils sont relativement conservateurs sur les questions sociétales
Sur beaucoup de sujets, les Révoltés ont des opinions tranchées. Ils puisent leur première source d’information dans les réseaux sociaux, médias dont ils sont les premiers consommateurs. Ils sont l’un des groupes les plus dégagistes et antisystème, ce qui se manifeste par le rejet des élites, une forte demande de taxation des riches et une exigence de protection sociale entre autres à travers le revenu universel qu’ils soutiennent massivement.
Les Révoltés sont surtout un des rares clusters à être très bienveillants à l’égard de l’Islam. Ils sont ainsi 92% à être favorables à l’introduction d’un menu Hallal dans les cantines et 76% à s’opposer à l’interdiction du voile islamique dans les universités. Ils sont également bienveillants à l’égard des migrants déjà installés, mais plus circonspects à l’égard d’une trop grande ouverture des frontières. Ils sont ainsi favorables à l’accueil des migrants fuyant les guerres (75%) et au droit de vote des étrangers (81%), tout en étant 60% à souhaiter la réintroduction du contrôle aux frontières.
Les Révoltés sont plutôt conservateurs sur les questions de mœurs, notamment, ils sont partagés sur l’adoption par les couples homosexuels et plutôt favorables à la réintroduction de la fessée. Pour résumer, ce groupe est donc proche sur ces questions culturelles de clusters tels que les Réfractaires ou les Éclectiques, avec une différence notable sur le rapport à l’Islam sur lequel ils sont beaucoup plus favorables.
Sur le plan économique, les Révoltés sont plutôt à gauche sur plusieurs questions: défavorables aux délocalisations, pro-revenu universel, favorables à réserver l’argent public à l’école publique. Cependant, ils sont plus hésitants sur les questions relatives à la privatisation de la Poste, la taxation ou la dépense publique, questions qui les touchent moins. Autre particularité des Révoltés, ils sont un des clusters les plus pro-écologie et en particulier ils sont favorables à la sortie du nucléaire, ce qui les singularise dans cette partie de l’espace idéologique notamment vis-à-vis des Réfractaires.
Entre le statuquo et le changement radical, les Révoltés n’ont aucune hésitation: ils sont antisystème et 60% d’entre eux portent une demande de changement radical. Aucun révolté ne souhaite maintenir le système tel qu’il est. Ils sont 96% à être favorables à la possibilité de destituer un élu, 96% à rémunérer les députés au salaire médian soit 1700 euros/mois et 92% pour augmenter les impôts des plus riches. Les Révoltés sont le cluster le plus dégagiste et antisystème.
CLIVAGE GAUCHE-DROITE
Les Révoltés sont le cluster pour qui le clivage gauche/droite fait le moins sens
Les Révoltés sont un cluster pour lequel clivage gauche/droite est obsolète. 53% des Révoltés ne se positionnent pas sur ce clivage. Ceux qui se reconnaissent encore un peu dans ces catégories ne choisissent presque jamais la droite: seuls 3% se considèrent de droite contre 37% de gauche.
RAPPORT AUX GILETS JAUNES
Les Révoltés ont été un des clusters sympathisants du mouvement des Gilets Jaunes mais très peu participationnistes
Les Révoltés ont sympathisé avec le mouvement des Gilets Jaunes. Mais, Si 43% d’entre eux se considèrent toujours favorables à ce mouvement, 45% ont changé d’avis alors qu’ils étaient favorables au départ. Seuls 42% de personnes de ce groupe ont placé un gilet jaune sur le parebrise de leur véhicule en soutien au mouvement. Quasiment aucun d’entre eux ne s’est rendu sur les ronds-points, ou dans les manifestations. Les Révoltés sont donc restés dans une logique passive vis-à-vis des Gilets Jaunes.
ORIENTATIONS ÉLECTORALES
Les Révoltés sont un cluster particulièrement mal représenté et abstentionniste
Les Révoltés, étant sur des positions très minoritaires, sont particulièrement mal représentés par l’offre politique actuelle. Ils sont par ailleurs très peu politisés et sont en conséquence le cluster qui s’abstient le plus. Si pour l’élection présidentielle leur participation est déjà faible (41% d’abstention en 2017) , elle est presque nulle pour les élections secondaires (79% d’abstention aux élections Européennes par exemple). Quand ils votent, ils le font généralement pour des candidatures qui portent le mieux leur demande de radicalité antisystème mais également un discours non-stigmatisant pour les minorités. Lors de la dernière présidentielle, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé largement en tête au sein de ce cluster avec 54% des suffrages exprimés, suivie par Emmanuel Macron (14%) et Marine Le Pen (11%).
ENJEUX POUR LA PRESIDENTIELLE 2022
Enjeux pour la présidentielle de 2022: un cluster dont le plus grand enjeu est la participation
Les Révoltés, particulièrement mal représentés par l’offre actuelle, se reporteraient en majorité vers Jean-Luc Mélenchon en raison de son programme social et radical ainsi que son ouverture envers la mixité sociale et culturelle. Le principal enjeu sur ce cluster c’est son niveau de participation au scrutin. Les Révoltés sont par ailleurs un cluster relativement important pour des «petits» candidats tels que François Asselineau, Jean Lassalle ou Philippe Poutou qui ont généralement de relativement bons résultats au sein de ce cluster.