Les Sociaux-Démocrates
Les 6 positions clivantes les plus caractéristiques des sociaux-démocrates
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96% sont hostiles au rétablissement de la peine de mort pour les terroristes
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96% sont hostiles à la sortie de l’Union Européenne.
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94% sont hostiles à l’introduction d’une référence aux racines chrétiennes de la France dans la constitution.
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94% sont hostiles à la réintroduction de contrôle aux frontières à l’intérieur de l’Union Européenne.
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90% sont hostiles au fait d’autoriser un maire à ne pas construire des logements sociaux dans sa commune.
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90% sont favorables à la possibilité d’adoption pour les couples homosexuels
SOCIOLOGIE
Les Sociaux-Démocrates sont surreprésentés parmi les cadres
Les Sociaux-Démocrates représentent 5% de la population. Ils sont diversement répartis en termes d’âges.
Les Sociaux-Démocrates sont le groupe qui présente le plus haut niveau d’études et, en particulier, de diplômés de très haut niveau: 55% d’entre eux ont un diplôme égal ou supérieur à la maîtrise. Ce cluster comprend d’ailleurs de nombreux salariés exerçant des métiers qualifiés et occupant des positions d’encadrement ou de direction.
Beaucoup de sociaux-démocrates sont également enseignants ou cadres dans le secteur public ou privé. Les Sociaux-Démocrates font partie des trois clusters présentant les plus hauts niveaux de revenus et ils sont (avec les Libéraux) le groupe qui paie le plus souvent l’impôt sur le revenu. Logiquement, les Sociaux-Démocrates se déclarent en général satisfaits de leur situation et s’identifient majoritairement aux catégories supérieures. Les Sociaux-Démocrates sont le groupe disposant du plus grand volume de capital culturel. Ils sont ceux qui lisent le plus la presse écrite et constituent l’essentiel du lectorat du journal Le Monde.
Enfin, ils sont, après les Multiculturalistes, le groupe comprenant le plus de non-croyants. Les professions les plus typiques parmi les Sociaux-Démocrates sont professeurs, médecins, comptables, inspecteurs des impôts, cadres des collectivités territoriales…
SYSTÈME D’OPINION
Les Sociaux-Démocrates sont universalistes, modérés et redistributifs
Les Sociaux-Démocrates sont des progressistes culturels qui s’identifient fortement aux valeurs universalistes issues de la tradition des Lumières. Ce sont des rationalistes qui adhérent à l’idée de progrès et font globalement confiance à la science pour améliorer la société. Les Sociaux-Démocrates ont ainsi une très forte hostilité envers le complotisme. C’est l’un des groupes les plus favorables à la construction européenne et les plus hostiles à toute forme de repli sur les frontières nationales. Nombre de Sociaux-Démocrates se sentent d’ailleurs « citoyens du monde » (44%).
L’attachement des Sociaux-Démocrates à la laïcité va de pair avec un esprit de tolérance et de respect de la diversité, y compris envers l’islam. Les Sociaux-Démocrates se sentent solidaires des migrants et sont favorables à l’accueil des populations qui fuient la guerre ou la famine.
Sur les questions sociales et économiques, les positions des Sociaux-Démocrates s’inscrivent dans la tradition de la gauche réformiste. Ils sont favorables aux services publics, à la solidarité et aux droits des salariés. Les Sociaux-Démocrates rejettent l’« ultra-libéralisme ». Les Sociaux-Démocrates sont des modérés et des réformistes qui éprouvent de la défiance pour les solutions radicales qu’ils jugent en général simplistes voire dangereuses. Les Sociaux-Démocrates n’aiment pas les discours « populistes » et le « dégagisme anti-élites » qu’ils perçoivent comme de la démagogie. Ils préfèrent très nettement suivre ceux qui tentent d’apporter des « améliorations au système existant » plutôt que ceux qui prétendent le « changer radicalement ». C’est même le groupe qui compte le plus d’individus favorables au fait de « garder le système tel qu’il est » (12% contre 2% dans l’ensemble de la population).
CLIVAGE GAUCHE-DROITE
Les Sociaux-Démocrates s’identifient à la gauche et/ou au centre
Pour la plupart des Sociaux-Démocrates, le clivage gauche/droite continue à opérer comme un repère politique. La quasi-totalité des Sociaux-Démocrates utilisent encore les catégories de gauche et de droite pour se situer politiquement. Même s’ils peuvent être sensibles au « en même temps » d’Emmanuel Macron, du fait de leur système de valeurs et de leurs orientations économiques, les Sociaux-Démocrates ne se positionnent jamais à « droite ». La grande majorité d’entre eux se considèrent de gauche (64%) ou du centre (21%).
RAPPORT AUX GILETS JAUNES
Les Sociaux-Démocrates sont l’un des clusters à s’être le moins identifié aux Gilets jaunes.
Les Sociaux-Démocrates ont deux fois moins soutenu le mouvement des Gilets jaunes que la moyenne de la population. Ils sont aussi l’un des trois seuls clusters (avec les Progressistes et les Centristes) à n’avoir pratiquement pas participé à cette mobilisation. Nombre de Sociaux-Démocrates y ont vu un mouvement « extrémiste » et « violent ». Le mouvement des Gilets jaunes est, dans cette perspective, révélateur des fractures qui séparent la gauche modérée des Sociaux-Démocrates de celle bien plus radicale des Multiculturalistes et des Solidaires.
ORIENTATIONS ÉLECTORALES
Les Sociaux-Démocrates sont attirés par une offre progressiste et modérée
Les Sociaux-Démocrates sont beaucoup plus politisés que la moyenne. Ils représentent l’aile la plus diplômée et la plus aisée de l’ancienne coalition de gauche. Ils composent un cluster très politisé et participationniste.
Leur captation par Emmanuel Macron en 2017, a largement contribué au succès du candidat de la République en Marche et à l’effondrement du Parti Socialiste. 48% des sociaux-démocrates ont voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour contre seulement 19% pour le candidat du PS, Benoît Hamon. Au second tour, ils ont voté unanimement en faveur de l’Emmanuel Macron. Leur vote aux Européennes de 2019 a confirmé celui de la présidentielle : 44% des Sociaux-Démocrates ont voté pour la liste de LREM, le reste de leurs voix se partageant principalement entre les écologistes (24%) et le PS (13%). Le soutien des Sociaux-Démocrates à la République en Marche est l’une des raisons de la faiblesse du « bloc de gauche » depuis cinq ans.
ENJEUX POUR LA PRESIDENTIELLE 2022
Les Sociaux-Démocrates seront au centre du match de la gauche pragmatique
La République en Marche, Europe Ecologie les Verts et le Parti Socialiste sont les trois offres qui peuvent espérer capter les voix du cluster des Sociaux-Démocrates. Celui-ci ne votera bien évidemment pas pour des candidatures issues du pôle identitaire, mais il semble également exclu qu’il vote massivement pour Jean-Luc Mélenchon perçu comme bien trop radical et « dégagiste » dans un groupe attaché, au contraire, à la modération. Anne Hidalgo doit absolument convaincre ce cluster si elle veut espérer obtenir un bon score à la présidentielle.
Dans le cas contraire, la présidentielle de 2022 marquerait la confirmation du déclin électoral du Parti Socialiste. Yannick Jadot, compte tenu de son positionnement en faveur d’une écologie « pragmatique », doit lui aussi espérer réunir une partie significative des suffrages de ce cluster. Mais c’est le Président sortant, Emmanuel Macron, qui reste sans doute le mieux placé pour l’emporter dans ce groupe qui constitue l’un des principaux piliers de sa coalition électorale.